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Page créée en août 2025
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Clovis et sainte Clotilde, détail d'un vitrail de la façade

La basilique Sainte-Clotilde s'élève dans un quartier sud de Reims : l'actuel quartier Sainte-Anne. Au Moyen Âge, c'était là, au-delà des remparts, qu'étaient regroupées les activités polluantes ou jugées «maudites», comme celles des tanneurs ou des embaumeurs. Évidemment, la rivière de la Vesle, toute proche, était insalubre. Au XIIe siècle, une léproserie pour femmes y fut construite, placée sous le patronage de sainte Anne. Une léproserie pour hommes, placée sous la protection de saint Éloi, existait déjà en ville. En 1758, on détruisit la léproserie pour femmes, mais le nom de sainte Anne resta attaché au quartier, qui fut plus tard intégré dans la ville de Reims.
Lors de la Révolution industrielle, des industries lainières se développèrent le long de la Vesle, assurant la prospérité des habitants du lieu. Cependant l'aspect du quartier n'en restait pas moins miséreux et peu peuplé.
C'est la construction de la basilique, à la fin du XIXe siècle, qui fut à la source de l'urbanisation et de l'attrait du quartier.
En 1889, les républicains radicaux avaient fêté avec faste le centenaire de la Révolution. En réponse, le cardinal Langénieux, archevêque de Reims, voulut affirmer la présence de l'Église face aux mouvements socialistes qui ne cessaient de croître. Il fallait profiter de l'année 1896 pour saluer, d'une manière également faste, le 1400e anniversaire du baptême de Clovis (496 à 1896) - Clovis, le premier roi chrétien de France.
Quoi de mieux qu'une grande église qui serait aussi un vaste reliquaire à la gloire de la France chrétienne ? Mis à contribution, de nombreux diocèses envoyèrent des reliques de saints ayant marqué l'histoire de France. Grâce à une souscription et quelques dons importants, on put engager les travaux sur un terrain en friche du quartier Sainte-Anne.
L'heure était à l'anticléricalisme, mais le cardinal Langénieux, en multipliant depuis des années les œuvres catholiques envers les ouvriers, ne s'était pas coupé du monde du travail. Les résidents acceptèrent donc l'édifice religieux, d'autant plus qu'on installa à proximité une maison de la Congrégation des Filles du Cœur de Marie, chargée de l'enseignement, des soins aux malades et de l'aide aux démunis.
La première pierre de l'édifice fut posée en juin 1898. Le Rémois Alphonse Gosset (1835-1914) en était l'architecte ; le style choisi était le néo-byzantin, très à la mode à cette époque. La première messe fut célébrée en mars 1901. En mars 1902, tenant compte des nombreuses reliques qui y étaient rassemblées, le pape Léon XIII érigea l'église en basilique mineure affiliée à Saint-Jean-de-Latran.
Sainte-Clotilde est rarement ouverte. Néanmoins, hormis la crypte des reliquaires où les photographies sont interdites, elle est riche de quelques œuvres d'art : statues, Chemin de croix , chaire à prêcher, vitraux des sœurs De Troeyer et coupole byzantine ornée d'un grand Christ Pantocrator.
L'édifice n'est pas orienté. Le grand portail d'entrée fait face au nord-est. À l'opposé, la chapelle de la Vierge est dirigée vers le sud-ouest. Dans cette page, on utilisera donc les directions liturgiques qui supposent que le chœur est à l'est.

Saint Vaast, catéchiste de Clovis, détail d'un vitrail de la façade

La basilique Sainte-Clotilde vue depuis l'entrée.
À l'arrière-plan, la chapelle de la Vierge est dirigée vers le sud-ouest.
ASPECT EXTÉRIEUR DE LA BASILIQUE SAINTE-CLOTILDE

Le portail monumental de la basilique est dirigé vers le nord-est.
Il se termine par un arc légèrement brisé qui accroît
l'impression ascensionnelle de l'ensemble de l'édifice.

Architecture extérieure.
En juin 1899, Sainte-Clotilde poursuit sa construction. Ce mois-là, devant la Société des architectes de la Marne, Alphonse Gosset, passionné par l'architecture byzantine, ne cache pas qu'il tire ses références de la basilique Sainte-Sophie, construite à Constantinople au VIe siècle. C'est une église à coupole, «image du Ciel sur la Croix». Et depuis, la coupole «a rayonné sur le monde», commente-t-il dans son discours.
Sainte-Clotilde est une église à croix grecque avec coupole centrale au-dessus de l'autel. Cette coupole s'élève sur quatre demi-coupoles qui surmontent les bras de la croix. Ainsi, on obtient «de tous côtés par l'effet des lignes et des proportions une gradation continue d'effet ascensionnel», ajoute l'architecte. L'idée initiale est que, devant l'édifice, l'observateur soit porté à lever les yeux vers le ciel. D'où l'absence de longue nef. Sa présence annihilerait l'effet ascensionnel recherché.
Il restait à réussir le portail qui devait être adapté à la forme de l'élévation. Rendant hommage aux architectes français qui, au cours des âges, ont su bâtir des portails harmonieux avec portique à fronton, Alphonse Gosset opte pour une entrée couverte par un porche demi-circulaire avec une voûte en conque entre les tours des clochers. L'arc, qui visuellement semble rejoindre la coupole, est surhaussé (en fait légèrement brisé), ce qui assure l'impression ascensionnelle (photo ci-dessus).
Cette entrée, qui fait 20 mètres de haut, devait être décorée de statues. Dans son discours, Alphonse Gosset pense aux statues de saint Martin et de saint Hilaire, deux saints qui se rapportent à l'histoire religieuse de la France. Ce doit être les deux statues qui dominent l'entrée à gauche et à droite. Elles sont données ci-contre.


La coupole, construite par Alphonse Gosset,
doit diriger l'œil du visiteur vers le ciel.
Année 1900.

La conque intérieure du portail a 9 mètres de diamètre.

Vue d'ensemble de la basilique.

Statue de saint Martin sur la façade.

L'arcature de la coupole est ornée d'une série de croix.

Sous l'arc surhaussé, sainte Clotilde, reine des Francs Saliens, accueille le visiteur.
À gauche et à droite sont rappelées les deux dates : 496 et 1896.
CHRISTO QUI FRANCOS DILIGIT
HANC SUB TIT[ULO] SANCTAE CLOTILDIS SS BASILICAM
GALLIA MEMOR EREXIT
(Au Christ, qui aime les Francs
la Gaule reconnaissante a élevé cette basilique
sous le patronage de sainte Clotilde)

Peinture de sainte Clotilde sur le fronton.

Statue sur le clocher.

Partie haute de la façade avec les statues de saint Martin et de saint Hilaire.

Statue de saint Hilaire sur la façade.
ASPECT INTÉRIEUR DE LA BASILIQUE SAINTE-CLOTILDE

Le côté sud (au sens liturgique) et la statue de bronze de saint Louis.
En haut du vitrail central : Jeanne d'Arc à Domrémy.

Plan de la basilique Sainte-Clotilde.
Longueur : 49,0 mètres
Largeur : 32,5 mètres
Hauteur : 53,0 mètres.

Saint Louis tenant la couronne d'épines.

Le Chemin de croix et les statues.
Le Chemin de croix est une œuvre originale réalisée sur tôles de cuivre par l'artiste rémois Eugène Auger. Les personnages, reproduits en taille réelle, sont obtenus par l'utilisation de gris colorés. Les stations III, V et VII sont données dans cette page.
Certaines tôles ont gardé les impacts de balle datant de la 1ère guerre mondiale.
À l'origine du projet, une statue devait s'élever dans chaque intervalle entre deux stations. Seules cinq furent réalisées : deux en bronze (saint Louis et Urbain II) et trois en pierre (sainte Anne, saint Joseph et Marie Reine de France).


Le Baptême de Jésus.
Peinture à la fresque d'Eugène Auger dans le baptistère.

Le Baptistère.
C'est un endroit situé sous la tour nord. Il est si exigu qu'il a été abandonné pour les baptêmes. Il contient trois toiles marouflées d'Émile Auger qui illustrent trois baptêmes importants : celui du Christ (donné ci-dessus), celui de Constantin (ci-dessous) et celui de Clovis.


Chemin de croix, station III :
Jésus tombe pour la première fois.
Peinture réalisée sur tôle de cuivre par Eugène Auger.

Le Baptême de Constantin.
Peinture à la fresque d'Eugène Auger dans le baptistère.

Urbain II appelant à la croisade.
Statue en bronze.

Groupe de vitraux «Jeanne à Domrémy», détail.
Atelier des sœurs De Troeyer.
Reims, années 1920.

Les vitraux de la basilique Sainte-Clotilde.
Tous ces vitraux ont été créés par l'atelier rémois des sœurs De Troeyer dans les années 1920.
Le grand vitrail de la façade, qui illustre le baptême de Clovis, est traité plus bas.
Ailleurs, de par son architecture arrondie, Sainte-Clotilde ne peut pas recevoir de larges vitraux. Le visiteur pourra donc admirer une succession de vitraux-colonnes.
Sur les deux côtés de la nef, l'intérêt du clergé s'est porté sur Jeanne d'Arc : la Pucelle de Domrémy est en effet représentée deux fois. Indirectement, c'est Reims, capitale des sacres, qui est ainsi célébrée.
Dans le vitrail central du côté sud (pris au sens liturgique), Jeanne est peinte en tant que paysanne entendant ses voix (ci-contre). Au nord (vitrail opposé), elle est en armure au sacre de Reims.
La Jeanne d'Arc paysanne est associée à une tombée de phylactères rappelant ses paroles quand elle demande à rencontrer le roi en mentionnant «la grande pitié qui est au Royaume de France» : «Je suis venue de la part de Dieu» ; «Il faut que je sois devant le roi», etc.
Les phylactères de la Jeanne en armure rappellent ses paroles postérieures : «En nom Dieu les gens d'armes bataillerons et Dieu leur donnera la victoire», etc. (voir plus bas)
Au nord et au sud, les vitraux adjacents, à dominante florale, égrènent, dans des écussons ou des phylactères, une liste de martyrs chrétiens du IVe siècle, c'est-à-dire le siècle du baptême de Clovis. À chaque nom est associée la ville du martyre.
Enfin, surplombant l'autel de la Vierge, un vitrail de Marie ouvrant ses bras est entouré de vitraux-colonnes garnis de fleurs énumérant, là encore dans des écussons ou des phylactères, des sanctuaires français où l'on vénère Marie.


Le côté nord de la nef (nord pris au sens liturgique) avec la statue de bronze d'Urbain II.
Les peintures du chemin de croix mesurent 2,80 m de haut sur 1,80 m de large.

L'architecte Alphonse Gosset avait prévu de recouvrir de peinture murale
(incluant les stations du chemin de croix), toute la partie basse des bras de la croix
(que l'on voit en blanc et en ocre). Son projet ne comprenait pas de statues.

Architecture et décoration intérieures (2/2).
---»» Lors de son exposé, Alphonse Gosset présenta des coupes architecturales de l'église décorées des dessins qu'il avait déjà imaginés. Cette décoration était, à ses yeux, celle des Pères de l'Église avant les grands schismes d'Orient et d'Occident.
On avait ainsi :
1) Sur les pendentifs, les symboles des quatre Évangélistes ;
2) Sur les arcs doubleaux : une chaîne de médaillons sur fond rouge évoquant la chronologie des archevêques de Reims, depuis saint Sixte jusqu'à Monseigneur Langénieux ;
3) Sur les coupoles de pourtour : au sommet, les principaux faits de l'histoire religieuse de la France (incluant bien sûr le baptême de Clovis et des Francs) ; au-dessous, reliant les coupoles de pourtour, une procession des personnages historiques venus à Reims prier sur le tombeau de saint Rémi ; cette procession se dirigeait vers la chapelle Sainte-Clotilde où Monseigneur Langénieux offrait le modèle de son église à la sainte ;
4) Piédroits : les saints et saintes de l'Église de France ;
5) Niches sous les vitraux du pourtour des deux bras de la croix : les quatorze stations du chemin de croix peintes sur un fond violet ;
6) Soubassement des stations du chemin de croix : les bustes des principaux archevêques de Reims qui se sont particulièrement occupés du culte de sainte Clotilde ; ces bustes placés sur de hauts piédestaux se détacheraient sur un fond rouge.
À cela, il faut bien sûr ajouter la décoration de la coupole centrale (à peu près telle qu'on la voit actuellement). Ce sont des figures peintes sur toiles marouflées. En juin 1899, le Christ Pantocrator était déjà en place.
En conclusion de son exposé, et pour réaliser ce grand projet, l'architecte laisse à Monseigneur Langénieux le choix entre la mosaïque, la peinture à la cire et la peinture l'huile. Il en profite aussi pour rappeler les avantages et les inconvénients des trois matériaux.
Comme le visiteur pourra le constater, seules les stations du chemin de croix ont été réalisées, mais on les trouve non seulement dans les deux bras de la croix, mais aussi dans l'allongement vers la chapelle de la Vierge.


Groupe de vitraux «Jeanne d'Arc à Reims», détail.
Atelier des sœurs De Troeyer
Reims, années 1920.

Urbain II appelant à la croisade, détail.
Statue de bronze.

Chemin de croix, station VII :
Jésus tombe pour la deuxième fois.
Peinture réalisée sur tôle de cuivre par Eugène Auger.

«La mosaïque du Cardinal»
se trouve au sol, au centre de la nef.

Le sol de la basilique.
Les mosaïques, au sol de la basilique, représentent des colombes et des fleurs de lys (exemple ci-dessus).
Au centre de la nef, à l'aplomb de la coupole, a été dessinée la mosaïque du Cardinal. Elle comprend les insignes de cardinal et la croix de Jérusalem. Rappelons que le cardinal Langénieux avait été légat du pape dans cette ville.

Architecture et décoration intérieures (1/2).
En entrant dans cet édifice terminé en 1901, le visiteur verra une architecture bien sûr homogène, mais assez sobre.
L'idée de départ de l'architecte Alphonse Gosset était d'ériger une église en forme de croix grecque. Cet aspect est malheureusement amoindri du fait de l'allongement apporté du côté de l'entrée et du côté opposé.
À l'entrée, Alphonse Gosset a ajouté «une tribune pour l'orgue et les chanteurs, dont le rez-de-chaussée tient lieu de Narthex», précise-t-il lui-même dans son discours à la Société des architectes de la Marne en juin 1899. Cette entrée est «une introduction de transition, de préparation au recueillement, entre le plein air et le sanctuaire», ajoute-t-il.
À l'opposé, une chapelle absidiale est ajoutée en surélévation. Son sous-sol est occupé par une chapelle basse où sont rassemblés aujourd'hui les 403 reliquaires. Notons que cette chapelle absidiale, actuellement dédiée à la Vierge, était, selon l'exposé d'A. Gosset, à l'origine dédiée à sainte Clotilde.
Il est évident que la forme arrondie de l'édifice interdit tout vitrail un peu large, à l'exception de celui de la façade. L'architecte a donc prévu une succession de vitraux-colonnes tout au long de la circonférence, ce qui rend l'intérieur très lumineux.
Dans son discours de 1899, Alphonse Gosset oppose l'ornementation obtenue par les formes (moulures, corniches, arcatures, archivoltes, etc.) à l'ornementation peinte.
La peinture subit malheureusement les outrages du temps, explique-t-il, quand les produits utilisés ne sont pas adaptés. Il mentionne ainsi les compositions de Yan d'Argent à la cathédrale de Quimper qui, trente ans après, sont déjà perdues, victimes du procédé technique utilisé. «Il y a donc urgence, ajoute-t-il, de rétablir la peinture religieuse dans la voie qui lui est propre afin qu'elle soit durable et redevienne un puissant moyen d'enseignement et de glorification.»
Pour la décoration de Sainte-Cotilde, le choix qu'il porte est uniquement celui de la peinture murale. Ainsi l'architecte peut-il «assurer l'unité harmonique afin de ne déranger ni l'effet des proportions, ni les ondoiements de ses belles voûtes sphériques». Donc pas d'ornements architecturaux «dont les saillies encombrantes modifieraient les proportions et seraient nuisibles en perspective à l'effet naturel de la peinture, par conséquent à celui des personnages représentés», ceux-ci restant les éléments principaux de l'ornementation prévue.
---»» Suite 2/2 plus bas.


La chaire à prêcher date de 1935.
Œuvre de Georges Saupique.
Sur la face avant : saint Vaast instruisant Clovis.

La chaire à prêcher.
Cette chaire n'a été réalisée qu'en 1935, et grâce à un don de Monseigneur Landrieux. C'est une vaste sculpture en marbre des Pyrénées réalisée par Pol Gosset, fils de l'architecte. Les bas-reliefs sont de Georges Saupique.
Une suite de rinceaux et de fleurs orne la partie haute sous l'entablement. Au-dessous, sur trois des faces, un jeu de deux arcades reçoit une scène en bas-relief. On a ainsi : face à l'entrée de la basilique, saint Clotilde ouvrant ses bras aux visiteurs ; saint Vaast instruisant Clovis ; le Christ enseignant les apôtres (scène donnée ci-dessous).


Chaire à prêcher réalisée par Pol Gosset.
Bas-relief de Georges Saupique : le Christ enseignant les apôtres.

Chemin de croix, station V :
Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix.
Réalisé sur tôle de cuivre par Eugène Auger.

Groupe de vitraux «Jeanne d'Arc à Domrémy», détail.
C'est une liste de martyrs du IVe siècle : st Cyr et ste Juliette, Nevers ;
sainte Macre, Fismes ;
saint Capris et sainte Foi, Agen ;
sainte Sabine, Troyes.
Atelier des sœurs De Troeyer, Reims, années 1920.

Groupe de vitraux «Jeanne d'Arc en armure», détail.
«En nom Dieu les gens d'armes bataillerons
et Dieu leur donnera la victoire»
Atelier des sœurs De Troeyer, Reims, années 1920.

Jeanne d'Arc à Domrémy entendant ses voix
(sainte Catherine, sainte Marguerite et saint Michel).
Atelier De Troeyer, années 1920.

L'atelier de peintres verriers des sœurs De Troeyer.
Il est rare de trouver en France des vitraux de l'atelier De Troeyer car ils sont en général confiner au diocèse de Reims.
L'aventure commence avec Léopold De Troeyer, né à Bruxelles en 1861. Après les Beaux-Arts, il se forme au métier de peintre-verrier à Paris et part, vers 1882, le mettre en pratique au Chili. C'est là qu'il va rencontrer sa future épouse, Louise-Augustine Dumont, belge elle aussi et de dix ans sa cadette, qui possède une bonne formation artistique.
De leur union naissent quatre filles : Louise, Paula, Berthe et Marie. Elles seront formées par leurs parents et exerceront la même activité.
L'entreprise créée par Léopold était spécialisée dans les verrières pour couvrir les passages des centres commerciaux, mais elle va se diversifier vers les vitraux d'églises.
La famille rentre en France en 1923, s'installe à Reims et crée un atelier de vitrerie. La première guerre mondiale a ravagé le nord-est de la France. D'innombrables vitraux ont été brisés. Il faut les remplacer ; le marché est immense.
En 1930, Léopold De Troeyer s'éteint. Son épouse et ses quatre filles poursuivent l'activité de l'atelier rémois.
Selon les sources, les vitraux de la basilique ont été créés dans les années 1920.
Source : panneau d'information dans la nef.


Au centre de la basilique, l'autel de messe est surélevé d'un mètre.
À gauche, la chapelle de la Vierge.

Groupe de vitraux «Jeanne d'Arc en armure», détail.
C'est une liste de martyrs du IVe siècle :
saint Domnin et saint Vincent, Digne ;
sainte Ursule, Cologne ;
Atelier des sœurs De Troeyer, Reims, années 1920.

Sainte Clotilde
par Jean-Pierre Champeaux, 2021.

La statue de sainte Clotilde.
C'est une œuvre très moderne. Dans les années récentes, ne trouvant aucune statue de sainte Clotilde dans la basilique, des visiteurs firent part de leur étonnement. L'Association des amis du reliquaire des saints de France en prit note et décida d'exposer une statue de la sainte dans l'édifice.
Le choix du matériau s'étant porté sur le bois sculpté, l'association s'adressa à Jean-Pierre Champeaux, sculpteur sur bois résidant dans le quartier Sainte-Anne, là où se trouve la basilique.
La statue est en bois de tilleul ; le livre et la basilique que la sainte tient dans les mains sont en bois de rose. L'œuvre a été offerte en août 2021.


La nef, le grand vitrail de la façade et l'élévation sud (sud pris au sens liturgique).

Statue de sainte Clotilde, détail.
Jean-Pierre Champeaux, 2021.

Sainte Anne avec Marie.
Œuvre de Clerici.
Début du XXe siècle.

Saint Joseph portant l'Enfant.
Œuvre de Clerici.
Début du XXe siècle.

Sainte Anne, détail.
Œuvre de Clerici
début du XXe siècle.
LE GRAND VITRAIL DE LA FAÇADE

Le grand vitrail de la façade.
Atelier des sœurs De Troeyer,
Reims, années 1920.

Grand vitrail de la façade, détail : les angelots et les fleurs de la rose.

Le grand vitrail de la façade.
Réalisé par les sœurs De Troeyer dans les années 1920, ce vitrail est de loin le plus beau de la basilique. C'est aussi le plus grand puisque seule la façade, dirigée vers le nord-est, présente une large surface plane.
Au-dessous d'une rose au remplage très moderne, ornée de fleurs et de têtes d'angelots, le vitrail illustre le baptême de Clovis et l'arrivée de la colombe du Paradis.
La légende est relatée par l'archevêque rémois Hincmar au IX siècle. Au moment de procéder à l'onction, l'évêque Rémi s'aperçoit qu'il a oublié les huiles. Il ne peut pas aller les chercher car des milliers de gens l'empêchent de sortir du baptistère. En effet, se massent là trois mille soldats avec femmes, enfants et esclaves qui vont se faire baptiser après leur roi. Alors Rémi prie Dieu de lui apporter une solution. Celle-ci vient sous la forme d'une colombe qui tient dans son bec une ampoule contenant les saintes huiles, une ampoule qui ne tarira jamais.
Dans le vitrail (ci-dessous), Rémi tend le bras vers l'oiseau, tandis que Clotilde, les mains sur les épaules de son époux, conforte le roi barbare dans sa décision. Derrière la reine des Francs se tient sainte Geneviève. Les deux saintes, vivant à Paris et à la même époque, ont tout à fait pu se fréquenter. Derrière Geneviève : saint Médard (qui est de la génération suivante).
À droite : saint Waast, catéchiste de Clovis, qui sera évêque d'Arras, et saint Gildard.


Saint Médard et sainte Geneviève

Sainte Clotilde et Clovis ; saint Rémi tendant le bras vers la colombe.

Saint Waast et saint Gildard.
Saint Waast était le catéchiste de Clovis.
LA COUPOLE DE LA BASILIQUE SAINTE-CLOTILDE

Sainte Clotilde et Clovis, détail.
Atelier des sœurs De Troeyer.
Reims, années 1920.

Le coupole s'appuie sur quatre pendentifs («triangles sphériques)» où Alphonse Gosset
avait prévu de faire peindre les symboles des quatre Évangélistes.

Les pendentifs. Représenter les quatre Évangélistes ou leurs symboles sur les pendentifs d'une coupole est un grand classique de l'ornementation religieuse. À Sainte-Clotilde, Alphonse Gosset les envisageait comme à Sainte-Sophie d'Istanbul : «dans un rayonnement d''ailes diaprées, qui épousent la forme du triangle sphérique, sur fond safran (à défaut d'or)».
On pourra se référer à la cathédrale Saint-Pierre de Rennes où ce type d'ornementation a été réalisé, de manière très moderne, par Laurent Esquerré.


La coupole a été réalisée par Albert et Edmond Chauvet, d'après les dessins d'Alphonse Gosset.
Début des années 1930.

Des anges entourent le Christ Pantocrator.

La coupole de la basilique.
C'est l'un des plus beaux éléments artistiques de l'église.
Voulant incarner l'âme de tout édifice byzantin à coupole, il représente un Christ Pantocrator (c'est-à-dire en gloire) entouré d'anges et de saints.
Le peintre lyonnais Decote réalisa une première version, installée juste après la construction, mais elle fut détruite ensuite.
Au début des années 1930, la peinture a été remplacée par une série de toiles marouflées réalisées par deux artistes rémois, Albert et Edmond Chauvet, d'après les dessins d'Alphonse Gosset.
Selon la tradition byzantine, le Christ, dans la zone centrale, bénit de la main droite et tient un orbe dans la main gauche. À la base de la coupole, des grandes figures de l'Histoire régionale et nationale de l'Église se succèdent. Entre les deux zones, des anges déploient leurs grandes ailes.
Des vitraux non figuratifs percent entre les personnages. Leur agréable dominante jaune-vert éclaire le bas de la coupole, sans éblouir l'œil.


Grandes figures de l'histoire nationale de l'Église dans la coupole.
De gauche à droite : Urbain II, saint Bernard, saint Louis, saint Pierre Fourier.

Le Christ Pantocrator au centre de la coupole.
 

Grandes figures de l'histoire nationale de l'Église dans la coupole.
De gauche à droite : bienheureux Théophane Vénard, saint Sixte, saint Irénée, saint Pothin, saint Denys.

Grandes figures de l'histoire nationale de l'Église dans la coupole.
De gauche à droite : saint François de Sales, saint Vincent de Paul, saint Jean-Baptiste de la Salle.

«««--- Saint Pothin et saint Denys.
LA CHAPELLE DE LA VIERGE

L'abside de la basilique avec l'autel de la Vierge et ses hautes verrières.
Le vitrail central a été détruit par une tempête récemment.
Il a été refait depuis.

Marie Reine de France.
Statue attribuée à la duchesse d'Uzès.
L'Enfant-Jésus donne à sa mère le sceptre de France.

La Vierge dans le vitrail central de l'abside.
Atelier des sœurs De Troeyer, Reims, années 1920.

Marie Reine de France, détail.
Statue attribuée à la duchesse d'Uzès.

Groupe des vitraux de l'abside :
Il contient une liste de sanctuaires vénérant Notre-Dame.
Atelier des sœurs De Troeyer,
Reims, années 1920.

Groupe des vitraux de l'abside : sanctuaires vénérant Notre-Dame.
Atelier des sœurs De Troeyer, Reims, années 1920.

Les vitraux de l'abside.
Mise à part la Vierge ouvrant ses bras, ces vitraux, qui surplombent la chapelle de la Vierge, énumèrent les sanctuaires français où l'on vénère Marie.
Au sein d'une succession verticale de mandorles garnies de feuilles et de fleurs, les noms des sanctuaires sont incrustés dans des écussons ou sur des phylactères.
À ces noms sont jointes la ville où ils se trouvent et l'année de la création de l'édifice ou encore l'année de l'événement qui les a fait connaître.
On voit ainsi : Notre-Dame de la Salette, Grenoble, 1846 ; Médaille miraculeuse, Paris, 1830 ; Notre-Dame de Fourvière, Lyon, XIIe siècle ; Notre-Dame de Neuvizy, Ardennes, 1752 ; Notre-Dame des Dunes, Dunkerque, XVe siècle ; Notre-Dame de l'Épine, XVe siècle, Champagne, etc.


Groupe des vitraux de l'abside :
sanctuaires vénérant Notre-Dame.
Atelier des sœurs De Troeyer,
Reims, années 1920.

La basilique Sainte-Clotilde vue depuis la chapelle de la Vierge.

Documentation : «Basilique Sainte-Clotilde de Reims», livret réalisé par l'Association des Amis du Reliquaire des Saints et Saintes de France
+ «Sainte-Clotilde, monument du Centenaire 496-1896», conférence d'Alphonse Gosset, 1899
+ «Laissez-vous conter la basilique Sainte-Clotilde», dépliant de l'Office de Tourisme de Reims
+ Panneaux d'information dans la nef.
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