Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en avril 2014
Statue céphalophore de saint Ferréol

L'histoire de l'église Saint-Pierre remonterait au IVe siècle. C'était une construction très modeste en forme de crypte ou de baptistère. À la fin de ce siècle et après le rôle de bâtisseur de son évêque Hilaire, Besançon possédait une cathédrale et trois églises paroissiales. De par son ancienneté et sa position centrale avec sa place communale, Saint-Pierre était la plus importante. En l'an 406, les Vandales ravagent la cité. En 451, ce sont les Huns d'Attila. À la fin du VIe siècle, l'évêque Nicet relève la ville de ses ruines, en particulier l'église Saint-Pierre, où il décide d'être inhumé. Un évêque aussi compétent, saint Prothade, lui succède. Au IXe siècle, Saint-Pierre prend le titre d'abbaye. Au XIe siècle, l'archevêque Hugues le Grand favorise les restaurations. Il redonne du lustre à l'église en la gratifiant de bénéfices et d'un mobilier précieux. Au XIIIe siècle, elle est placée sous le patronage de deux grandes familles de la ville et les chapellenies se multiplient.
En 1701, la petite église Saint-Pierre menace ruine. En 1732, (notamment grâce à un don de Louis XV de 60 000 livres), on posa la première pierre d'un nouvel édifice, en arrière sur la place. Mais les plans suscitèrent des conflits et les travaux s'arrêtèrent. Le culte reprit à l'ancienne église... qui fut l'objet d'éboulements partiels en 1770. On revint alors à la nouvelle église laissée en plan. L'architecte bisontin Alexandre Bertrand dressa un nouveau projet et l'édifice fut achevé en 1784.
Sous la Révolution, Saint-Pierre fut désignée comme église constitutionnelle, puis servie au culte de l'Être Suprême. Trouvant que l'acoustique n'y était pas bonne, le représentant du peuple, Lejeune, finit par la délaisser au profit de l'église Saint-François-Xavier. Saint-Pierre devint alors un entrepôt pour les céréales. En 1809, les travaux de décoration purent reprendre. Les deux autels latéraux entourant le chœur furent achevés en 1815, peu avant la visite du comte d'Artois. Enfin, en 1897, pour rectifier l'alignement de la rue, le bras nord du transept fut habilement tronqué.
Saint-Pierre a été classée monument historique en 1942. L'église fut restaurée en 1950. Les vitraux actuels, de style Louis XIV, datent de cette époque. Ils sont de petite taille et peu nombreux, ce qui rend l'église assez sombre.

La Vierge dans la Piéta de Luc Breton, 1787
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Pierre
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Pierre
De par son petit nombre de fenêtres, Saint-Pierre est une église assez sombre. La photo ci-dessus a été éclaircie.
L'église Saint-Pierre et son clocher blanc au milieu des maisons  bisontines
L'église Saint-Pierre et son clocher blanc au milieu des maisons bisontines
Chaire à prêcher du XVIIIe siècle
Chaire à prêcher d'époque Louis XV
Derrière, l'autel latéral nord de saint Ferréol et saint Ferjeux
Décorations peintes sur la cuve de la chaire à prêcher (XVIIIe siècle)
Décorations peintes sur la cuve de la chaire à prêcher (XVIIIe siècle)
On voit ici les deux vertus théologales de la Foi et de l'Espérance
La voûte à la croisée du transept
La voûte à la croisée du transept
On reconnaît la clé de voûte reproduite à droite.
Les piliers sont surmontés de chapiteaux corinthiens.
À DROITE ---»»»
Tableau moderne «Saint Antoine de Padoue portant l'Enfant»
(auteur inconnu)
La façade de l'église est de style classique «Louis XIV»
La façade de l'église est de style classique «Louis XIV»
La croix de métal doré au sommet du clocher
La croix de métal doré au sommet du clocher
est haute de 14 mètres et pèse 5 tonnes.

Cette croix a été dessinée en 1858
par l'architecte bisontin Delacroix
et son élève Ducas.

Plusieurs auteurs ont décrié le clocher de Saint-Pierre pour en dénoncer le caractère architectural jugé totalement incongru : il est trop massif et trop élevé pour une église de cette taille. La tour compte deux étages soulignés par des encadrements rectangulaires. Bordée d'une balustrade à sa base, elle est surmontée d'une seconde balustrade où se dresse une croix de fer construite en 1858. Certains ont qualifié cette tour de «laideur unique du panorama bisontin». L'historien Abel Monnot, quant à lui, demande qu'on rende justice à cette sorte de «cierge blanc» qui a été conçu pour être le beffroi municipal et qui devait, à ce titre, s'imposer à toute la ville.
Source : «Congrès archéologique de Franche-Comté, 1960» et «Le vieux Besançon religieux» du chanoine Antoine Monnot, 1956.

Corniche et pilastre corinthien dans le chœur
Corniche et pilastre corinthien dans le chœur
Les vitraux datent de la restauration de l'église dans les années 1950.
Conçus dans le style du XVIIIe siècle, ils ne comportent qu'une frange dorée.
La corniche est enrichie d'une frise faite de guirlandes et de médaillons
La corniche est enrichie d'une frise faite de guirlandes et de médaillons
Le sculpteur en est le Bisontin Luc Breton (fin du XVIIIe siècle).
Le chœur et l'autel latéral sud dédié à saint Prothade
Le chœur et l'autel latéral sud dédié à saint Prothade
Tableau moderne «Saint Antoine de Padoue portant l'Enfant» La clé de voûte à la croisée du transept
La clé de voûte à la croisée du transept
représente les clés de saint Pierre
Fin du XVIIIe siècle
LE TRANSEPT ET SES DEUX CHAPELLES
Vue de l'architecture des croisillons du transept
Vue de l'architecture des croisillons du transept
Ici, le croisillon nord et son groupe sculpté de la Vierge.

Le petit nombre de fenêtres laissant passer
la lumière fait aisément comprendre pourquoi
l'église Saint-Pierre est sombre.
Groupe sculpté de la Vierge avec l'Enfant-Jésus
Groupe sculpté de la Vierge avec l'Enfant-Jésus
et saint Jean-Baptiste (croisillon nord)
 Œuvre créée en 1843 par Jean-Baptiste Clésinger.
Le croisillon nord du transept avec autel, groupe sculpté, tableaux  et statues
Le croisillon nord du transept avec autel, groupe sculpté, tableaux et statues
À la suite des travaux de 1897, le bras nord fut tronqué.
On voit nettement que sa courbure, ci-dessus, a été arasée
contrairement à celle du bras sud, donné ci-dessous.
«Saint Prothade implorant la protection du Seigneur pour sa  Cité»
«Saint Prothade implorant la protection du Seigneur pour sa Cité»
Tableau du XVIIIe siècle
Tableau «La Cène»
Tableau «La Cène»
Vraisemblablement du XVIIIe siècle
Le croisillon sud et sa Piéta du sculpteur Luc Breton, 1787
Le croisillon sud et la Vierge de Pitié du sculpteur Luc Breton, 1787
La Piéta de Luc Breton, 1787
La Piéta de Luc Breton, 1787
dans le croisillon sud du transept
Statue en bois doré d'une sainte
Statue en bois doré d'une sainte
Croisillon nord du transept
Le visage de Marie regardant au ciel dans la Piéta de  Luc Breton
Le visage de Marie dirigé vers le ciel
dans la Piéta de Luc Breton

Le groupe de la Vierge de Pitié sculptée en 1787 dans une pierre de Tonnerre par Luc Breton peut susciter la controverse. Dans son article du Congrès archéologique de 1960, l'archéologue René Tournier écrit, en citant l'historienne Lucie Cornillot : «Ce groupe porte bien la marque de son époque : "Le groupement pyramidal, le contraste des mouvements, le drame du geste", mais il n'émeut pas.»
On peut ne pas être d'accord et juger par exemple que le visage de Marie, donné en gros plan à gauche, est extrêmement expressif. On y lit clairement la marque d'un profond désespoir, presque accentué par une certaine crispation dans les traits. Mais ce désespoir cède la place à l'appel au Créateur, seul secours dans l'épreuve, qui est résolument présent dans les yeux de la Vierge regardant vers le Ciel. Quand elle est vue de près, cette œuvre émeut bel et bien.
L'église du Sacré-Cœur, à Besançon, possède une copie de cette Piéta. Sur le plan régional, on pourra admirer une autre Vierge de pitié en gros plan, plus douloureuse encore, à l'église Saint-Just d'Arbois (auteur inconnu).
Source : «Congrès archéologique de Franche-Comté, 1960», article sur l'église Saint-Pierre par René Tournier.

Bas–relief avec un saint évêque
Bas-relief avec un saint évêque
Scène non reconnue
XVIIIe siècle
Croisillon sud du transept
Bas-relief avec saint Dominique recevant le rosaire
Bas-relief avec saint Dominique recevant le rosaire
XVIIIe siècle
Croisillon sud du transept
«La Résurrection de Lažare»
«La Résurrection de Lazare»
Tableau de Martin de Vos, XVIe siècle (chapelle latérale nord)
LES AUTELS LATÉRAUX
Autel latéral nord dédié à saint Ferréol et saint Ferjeux
Autel latéral nord dédié à saint Ferréol et saint Ferjeux
Saint Ferréol céphalophore tenant sa tête
Saint Ferréol céphalophore tenant sa tête
Autel latéral nord (XVIIIe siècle?)
Saint Ferjeux céphalophore tenant sa tête
Saint Ferjeux céphalophore tenant sa tête
Autel latéral nord (XVIIIe siècle?)
Le couronnement du retable
Le couronnement du retable
au-dessus de l'autel latéral nord (XVIIIe siècle)
Chapelle latérale nord dédiée à saint Pierre
Chapelle latérale nord dédiée à saint Pierre
Cette photo donne un meilleur aperçu du type
de vitraux, style XVIIIe siècle, qui a été mis
en place dans les années 1950.
Tableau «La Naissance de la Vierge», auteur inconnu, XVIIIe  siècle?
Tableau «La Naissance de la Vierge», auteur inconnu, XVIIIe siècle?

Saint Ferréol et saint Ferjeux étaient deux frères. Ils arrivent à Besançon en 180, année de la mort de Marc-Aurèle, et commencent leur prédication pour combattre le paganisme. Ils font rapidement beaucoup d'adeptes. Sous le règne de Marc-Aurèle, la persécution contre les chrétiens ne faiblit pas (saint Blandine est martyrisée à Lyon en 177). Les sources indiquent que, sous Commode, qui succéde à son père, les chrétiens purent bénéficient d'une certaine tolérance. À Besançon, Ferréol et Ferjeux choisissent un lieu de prière à quelques kilomètres du centre-ville et y établissent un oratoire. C'est là que s'élève actuellement la basilique Saint-Ferjeux. La prédication des deux frères, que le pouvoir romain ne menace pas, aboutit à une multiplication des conversions. Le même phénomène se produit dans tout l'Empire. En 192, Commode est assassiné. Pertinax lui succède quelques mois. Après une année de guerre civile, Septime Sévère s'impose comme le nouvel empereur. Au cours des années qui suivent, les rapports arrivent à Rome : le christianisme se répand partout, menaçant la stabilité de l'Empire (refus de sacrifier aux dieux et de prêter serment à l'empereur). En 202, Septime Sévère fait publier un édit interdisant de se faire chrétien et de propager la nouvelle religion. La rigueur contre le christianisme frappe alors dans tout l'Empire. Ferréol et Ferjeux continuent néanmoins leur tâche, mais plus discrètement. Ils apprennent que leur maître saint Irénée a été martyrisé à Lyon en 208. En 212, ils sont dénoncés et arrêtés. On ne sait pas exactement comment et où ils furent martyrisés et mis à mort. Était-ce dans les arènes de Besançon?
Source : «Le vieux Besançon religieux» du chanoine Antoine Monnot, 1956.

Chemin de croix «Jésus tombe sous le poids de la croix»
Chemin de croix «Jésus tombe sous le poids de la croix»
Chemin de croix gravé par Albert Descaris, 1951
Chemin de croix «Jésus rencontre sa mère»
Chemin de croix «Jésus rencontre sa mère»
Chemin de croix gravé par Albert Descaris, 1951
Chemin de croix «Jésus est cloué sur la croix»
Chemin de croix «Jésus est cloué sur la croix»
Chemin de croix gravé par Albert Descaris, 1951
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE
Le chœur avec, à gauche, l'autel latéral nord dédié à saint Ferréol et saint Ferjeux
Le chœur avec, à gauche, l'autel latéral nord dédié à saint Ferréol et saint Ferjeux
Le chœur de Saint–Pierre
Le chœur de Saint-Pierre n'échappe pas lui non plus à la pénombre.
Les cinq fenêtres du second niveau ne suffisent pas à l'éclairer.
La décoration du chœur date du Premier Empire.
Elle est due à l'architecte de Besançon, Denis Lapret.
La Gloire dans le chœur représente saint Pierre et la Religion
La Gloire dans le chœur représente saint Pierre et la Religion
Dessin de Dominique Paillot et sculpture de Pierre Lapret
Début du XIXe siècle
Bas-reliefs de saint Jean et saint Luc dans le chœur
Bas-reliefs de saint Jean et saint Luc dans le chœur
Œuvres sculptées par Pierre Lapret en 1809.
Le maître–autel
Le maître-autel
Les boiseries viennent d'églises désaffectées sous la Révolution.
Confessionnal du XVIIIe siècle
Confessionnal du XVIIIe siècle
L'orgue de tribune (buffet du XVIIIe siècle?)
L'orgue de tribune a été installé par François Callinet entre 1809 et 1811, dans le buffet actuel XVIIIe siècle)
et repris en 1834 et 1875. Il a été restauré au XXe siècle par la maison Alfred Kern et Fils de Strasbourg.
Statue en bois doré de saint Paul
Statue en bois doré de saint Paul
Croisillon nord du transept
La nef et l'orgue de tribune vus depuis l'autel latéral nord
La nef et l'orgue de tribune vus depuis l'autel latéral nord

Documentation : «Congrès archéologique de Franche-Comté, 1960», article de René Tournier : «L'église Saint-Pierre de Besançon»
+ «Le vieux Besançon religieux» du chanoine Antoine Monnot, 1956.
PATRIMOINE CARTEPATRIMOINE LISTERetourner en HAUT DE PAGE