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Page créée en nov. 2022
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Notre-Dame de Fontenay, XVIIIe siècle

L'histoire de l'église Saint-Germain commence avec l'arrivée de moines bénédictins à Fontenay-le-Fleury, dans l'actuel département des Yvelines, pour mettre en valeur les terres. Un oratoire est édifié. Selon un schéma de développement bien connu au Moyen Âge, l'activité besogneuse des moines attire les paysans ; un petit bourg se forme ; une paroisse se crée. Du XIIe au XVe siècle, l'oratoire s'agrandit et devient le chœur sur lequel débouche une petite nef. L'église, dédiée à saint Germain, est alors un édifice attenant au prieuré bénédictin. À la fin du XVe, il est détruit par un incendie.
Faute de population, il faut attendre la décennie 1540 pour lancer la reconstruction. La fabrique opte alors pour une sorte d'église-halle. En effet, la nef se double, au sud, d'un large bas-côté de style assez éclectique : voûtes sur croisée d'ogives, issues de l'art gothique, avec des clés de voûte illustrant la salamandre de François Ier et le taureau ; baies en plein cintre, à la mode romane, perçant un mur scandé de contreforts ; à la retombée des ogives, des consoles d'un style presque Renaissance. Le mur gouttereau, qui fermait la précédente nef, est remplacé par une suite de quatre arcades. L'église-halle est ainsi séparée en deux vaisseaux. La présence, du côté de la nef, de départs d'ogives rompues laisse penser à une modification dans le choix du voûtement. La voûte en berceau surbaissé a été préférée aux croisées d'ogives (voir plus bas).
Le clocher, de style roman, ne possède qu'une seule cloche dont les Fontenaysiens semblent très fiers. Nommée Germaine, elle a été installée en 1529 et classée monument historique en 1995.
En 1793, l’église devient temple de la Raison. En fait, elle va servir de salle de réunion à une municipalité sans mairie. De 1801 à 1844, Saint-Germain, revenue au culte catholique, est une annexe de l'église de Saint-Cyr. Elle devient enfin église paroissiale en 1856. Par chance, le propriétaire du château de Fontenay, Félix Barthe, qui est aussi ministre de la Justice et des Cultes, est un ami de l'empereur Napoléon III. Celui-ci accorde plusieurs subsides, pris vraisemblablement sur sa liste civile, pour restaurer l’église.
Saint-Germain, de petite taille, possède un intérieur très sobre. Une dalle mortuaire du XVIe siècle est accrochée au mur, sur la façade de l'entrée. Elle porte les armes de la famille des Gondi, seigneurs de Villepreux. Au XIXe siècle, l'édifice avait été orné de vitraux d'époque. Malheureusement, lors du bombardement massif de la R.A.F sur Saint-Cyr-l'École fin juillet 1944, Fontenay-le-Fleury, tout proche, n'a pas été épargné. Les vitraux ont tous été détruits sauf celui qui illustre sainte Jeanne d'Arc (resté entier). Des résidus ont été rassemblés, dans le désordre, au sein d'un petit vitrail consacré à sainte Marguerite, dans le bas-côté sud. Les autres ont été remplacés par des créations de l'atelier versaillais d'André Ripeau en 1947. Ils sont tous donnés dans cette page.
À titre d'anecdote, notons que François Ier est venu à l'église Saint-Germain en février 1547. C'était à l'occasion de l'une de ses visites à sa favorite, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes, en son château des Clayes. Cependant, l'ouvrage Le Patrimoine des Communes des Yvelines (éditions Flohic, 2000) indique simplement que François Ier, se rendant à Villepreux chez le seigneur La Ballue, serait, selon la tradition, passé à Fontenay-le-Fleury. Notons aussi que le comédien et dramaturge Sacha Guitry a épousé à Saint-Germain sa quatrième femme, Geneviève de Séreville, le 5 juillet 1939. C'était son premier mariage religieux.

Sainte Jeanne d'Arc, vitrail du XIXe siècle, détail

La nef de l'église Saint-Germain à Fontenay-le-Fleury.

Vue extérieure et façade de l'église Saint-Germain.
Le chevet de l'église

Le bas-côté sud, de style roman, et ses toits couvrant des voûtes d'ogives.
«««--- Le chevet de l'église est plat. Sur la gauche : l'extrémité du bas-côté sud.

La cloche. L'église Saint-Germain ne possède qu'une cloche, dénommée Germaine.
Elle est en bronze, pèse environ 600 kilos et date de l'année 1529.
C'est la plus ancienne cloche du département des Yvelines. Elle est classée monument historique depuis 1995.

Vitrail «Saint Germain de Paris»
«Saint Germain de Paris»
Vitrail de l'atelier André Ripeau
Versailles, 1947.
Vitrail «Saint Jean-Baptiste»
«Saint Jean-Baptiste»
Vitrail de l'atelier André Ripeau
Versailles, 1947.

Les arcades centrales entre la nef et le bas-côté sud.

Architecture intérieure. Le visiteur attentif constatera, sur les piles centrales de l'église, côté nef, la présence de départs d'ogives interrompues. Ils sont bien visibles dans la photo ci-dessus. Sur le bas-côté sud, les ogives sont complètes et montent jusqu'à la clé (ci-contre).
Peut-on en déduire une succession possible d'étapes dans la reconstruction de l'église vers 1543 ?
La photo ci-dessous des départs d'ogives côté nef et côté sud montre que les courbures ne sont pas exactement les mêmes. Elle paraît moins accentuée côté nef. On peut en conclure que le maître maçon du XVIe siècle prévoyait de bâtir un édifice qui se rapprochait de l'église-halle : deux vaisseaux voûtés d'ogives, la voûte de la nef étant un peu plus haute que celle du bas-côté.
Il est probable que le bas-côté sud a d'abord été construit selon les normes du gothique, mais avec déjà une influence Renaissance : les piles centrales sont monocylindriques ; les chapiteaux sont courts, couverts d'un entablement assez plat. Les consoles (l'une est donnée ci-dessous) où viennent buter les retombées d'ogives délaissent l'art gothique pour emprunter les façons du style nouveau qui se répand au XVIe siècle.
Que s'est-il passé ensuite ? La fabrique a-t-elle décidé de changer le voûtement de la nef pour une forme en berceau plus conforme à l'art Renaissance (et plus conforme sans doute à l'ancienne voûte romane) ? Y a-t-il eu une interruption des travaux autorisant cette décision et la possibilité de la concrétiser ? Un nouveau maître-maçon a-t-il pris le relais du précédent ? On ne sait pas. Toujours est-il que la nef, voûtée en berceau surbaissé, est plus haute que ce que prévoyaient les départs d'ogives. Sans doute fallait-il bien souligner que le vaisseau au sud n'était qu'un bas-côté.
Le commentaire indiqué dans Le Patrimoine des Communes des Yvelines aux éditions Flohic (an 2000) reste dans le flou. On y lit : «Chronologiquement antérieure à la travée et donc à la croisée d'ogive, la voûte en berceau est construite après l'incendie du XVIe siècle. Mais les départs de croisées d'ogives semblent indiquer une origine ogivale.» On ne saurait mieux dire...
Notons, pour terminer, la présence de tirants métalliques en travers du bas-côté pour consolider la structure (photo ci-contre). Les contreforts sud devaient sembler insuffisants pour contrebuter à eux seuls le poids des voûtes et de leur couvrement.


Le bas-côté sud et ses voûtes ogivales.
La clé-de-voûte porte la salamandre de François Ier.
Vitrail «Purification» et «La Vierge au pied de la croix»
«Purification» et «La Vierge au pied de la croix»
Vitrail de l'atelier André Ripeau
Versailles, 1947.
Vitrail «Assomption» et «Couronnement de la Vierge»
«Assomption» et «Couronnement de la Vierge»
Vitrail de l'atelier André Ripeau
Versailles, 1947.

Chemin de croix
Station IV : Jésus rencontre sa mère.

Chemin de croix
Station XIII : Jésus est descendu
de la croix et remis à sa mère.

Statue du Bon Pasteur, détail.

Départs d'ogive vers la nef et vers le bas-côté sud.

Console Renaissance à la retombée d'ogive
dans le bas-côté sud.
Clé de voûte Renaissance dans le bas-côté
Clé de voûte
dans le bas-côté sud
à l'emblème du taureau.
Clé de voûte Renaissance dans le bas-côté
La salamandre de François Ier
dans une clé de voûte
du bas-côté sud
Vitrail moderne
Vitrail moderne à la façade de l'église ---»»»
La chaire à prêcher
La chaire à prêcher est en bois de noyer.
Selon les sources, elle est datée du XVIIIe ou du XIXe siècle.
Vitrail «Annonciation» et «Nativité» ---»»»
Atelier André Ripeau, Versailles, 1947.
Vitrail «Annonciation» et «Nativité»

La nef vue depuis le bas-côté sud.
Composition moderne du Christ «Alpha et Omega»
Composition moderne du Christ «Alpha et Omega».
Cet ornement figurait dans le chœur il y a quelques années.
«Vierge àl'Enfant»
Notre-Dame de Fontenay, détail.
Plâtre doré, XVIIIe siècle.
Vitrail, détail
Résidu des vitraux du XIXe siècle, détail.

Tabernacle en bois doré, détail.
Pierre tombale
Dalle mortuaire du XVIe siècle.
Elle porte les armes de la famille des Gondi.
Vitrail «Jeanne d'Arc», XIXe siècle
Vitrail «Jeanne d'Arc»
Atelier inconnu, XIXe siècle.
Vue du chœur ---»»»
Pierre tombale, détail
Dalle mortuaire du XIVe siècle, détail.
On y voit un prélat tenant un calice dans sa main droite.
Vitrail «sainte Marguerite et sainte Jeanne d'Arc»
Résidu d'un vitrail relatif à sainte Marguerite.
Atelier inconnu, XIXe siècle.
Avec le vitrail de Jeanne d'Arc, ces quatre panneaux sont les seuls rescapés
du bombardement de juillet 1944 sur Saint-Cyr-l'École.
Les panneaux du registre supérieur sont à intervertir.
  Vitrail «Vie de sainte Marguerite», détail
«Vie de sainte Marguerite», détail.

LES DEUX PANNEAUX SUPÉRIEURS
DU VITRAIL DU XIXe SIÈCLE
RANGÉS DANS LE BON ORDRE :

Le préfet Olybrius fait jeter Marguerite en prison.
Vitrail «Vie de sainte Marguerite», détail
«Vie de sainte Marguerite», détail.

Vitrail «Jeanne d'Arc», détail.
Atelier inconnu, XIXe siècle.

La nef de l'église Saint-Germain vue depuis le bas-côté sud.

Documentation : site de la paroisse Saint-Germain
+ dépliant sur l'église disponible dans la nef.
+ «Les Miscellanées de Fontenay-le-Fleury», éditions TerraMare, 2013
+ «Dictionnaire des monuments d'Île-de-France», éditions Hervas, 2001
+ «Le Patrimoine des Communes des Yvelines», éditions Flohic, 2000.
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