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Page créée en oct. 2020
Vitrail «La Lecture» Henri Bergé (1870-1937), détail

On ne peut pas visiter la ville de Nancy sans voir le musée de l'École de Nancy. S'inspirant de la nature, cet art très original rejette les angles et privilégie la courbe. Mais, à Nancy, il s'insère étroitement dans le contexte politique et social français de cette époque très agitée, marquée par la perte de l'Alsace-Moselle et l'affaire Dreyfus. Les idéaux, tout comme la sensibilité de son principal initiateur, Émile Gallé (1846-1904), en ont voulu ainsi. Après la chute du Second Empire, le traité de Francfort de 1871 fait passer l'Alsace et la Moselle dans le Reich de Bismarck. Nancy devient alors la grande ville de l'est de la France à la place de Strasbourg. À travers l'art, les Lorrains vont exprimer leur espoir de récupérer un jour les provinces perdues. Émile Gallé, né à Nancy, est un Lorrain dans l'âme. Souvent aidé des artistes Victor Prouvé et Louis Hestaux, il va rappeler, dans des inscriptions insérées sur le verre de ses créations ou dans la marqueterie des meubles, son attachement à la Lorraine et son rejet du Germain dans cette province. Voir la table Le Rhin, créée en 1889, plus bas.
L'affaire Dreyfus éclate, quant à elle, en 1894 et va couper la France en deux camps irréductibles pendant une décennie. Les concepts de justice, patriotisme, nationalisme, honneur de la France, honneur de l'armée vont s'entrechoquer, tiraillés entre les deux camps, pris au piège de définitions fluctuantes et d'un antisémitisme vivace. Les antidreyfusards placeront au cœur du patriotisme l'honneur de l'armée et l'autorité de la chose jugée, les défenseurs de Dreyfus y placeront l'honneur de la Justice. Gallé prendra ouvertement le parti de Dreyfus ainsi que celui d'Émile Zola quand il publiera J'accuse...! en 1898. À cette occasion, l'artiste cessera toute correspondance avec Maurice Barrès. Il défendra aussi la cause des Arméniens contre les Turcs, des Irlandais et des Boers contre l'Empire britannique.
Le style Art nouveau, qui voit dans la nature la seule source d'inspiration possible pour faire renaître l'art décoratif moderne, se répand en France à partir des années 1880. À travers les œuvres de l'École Nancy, cette page essaie de donner un aperçu de son aspect en arrondi, villipendé dès le départ par une partie de la critique. Ébénisterie, verrerie, céramique, ferronnerie, arts graphiques, reliure et même broderie : l'art nouveau crée dans tous les domaines. On y trouve des meubles, des lampes, des vases, des vitraux. Il veut même imprégner la peinture, mais sa griffe y sera beaucoup moins apparente. Avec l'électricité (qui se répand dans les logements à cette époque), il peut même aller encore plus loin : ce nouveau moyen d'éclairage ouvre aux artistes un large champ créatif.
Le style Art nouveau veut relier l'art et l'industrie et la production nancéienne se ventile en trois niveaux de qualité : les «pièces d'art» réalisées sur commande pour les mécènes ; les pièces bon marché, produites presque mécaniquement, mais faiblement reliées au style naturaliste ; et, entre les deux, les pièces dites «riches», qui incarnent sans concession le style art nouveau. Comme souvent, les gains sur les pièces bon marché permettent aux ateliers d'assurer la création des pièces d'art et l'inévitable recherche artistique qui les accompagnent.
Cependant, dès les années 1900, ce style va subir un retournement du marché. Goûts et mentalités évoluent. Le style naturaliste est jugé insuffisant pour rendre vie à l'art industriel. De plus, on voit de moins en moins l'utilité d'objets coûteux, réservés aux classes possédantes, le plus souvent parisiennes. Émile Gallé a tout à fait conscience de ces mutations. Pour résister à ce changement qui menace les créateurs lorrains, ceux-ci vont se regrouper au sein d'une Alliance provinciale des industries d'art (Gallé, Prouvé, Hestaux, Daum, Vallin, Gruber, Majorelle, etc.). En février 1901, l'Alliance devient association et prend le nom d'École de Nancy. Émile Gallé en est le premier président. Mais l'École de Nancy n'arrivera pas à se sortir de la nasse. Émile Gallé mourra d'une leucémie en septembre 1904, à 58 ans ; son ami Victor Prouvé prendra la relève. L'association École de Nancy sera finalement dissoute en août 1914.
En 1964, l' Art nouveau jouira d'un regain d'intérêt à l'occasion de l'inauguration du musée de l'École de Nancy. Même si, à cette occasion, certains journaux parisiens ne furent pas tendres avec ce qu'ils qualifièrent «d'art de cauchemar», il faut reconnaître que tous les objets créés par Émile Gallé font aujourd'hui les beaux jours des salles de ventes.

«Le peintre sur faïence» Louis Hestaux (1858-1919) vers 1889, huile sur toile, détail
La salle à manger Eugène Vallin au rež–de–chaussée
La salle à manger Eugène Vallin au rez-de-chaussée du musée.
Voir la présentation de cette salle plus bas.
L'entrée du musée
L'entrée du musée se trouve dans l'aile latérale, construite en 1923.
Le bâtiment principal
Le bâtiment principal de la villa des Corbin, aujourd'hui musée.
Grande porte Art nouveau L'écusson Art nouveau de la grande porte
L'écusson Art nouveau de la grande porte.

«««--- Grande porte en style Art nouveau.
Le bas-relief de la façade
Bas-relief de la façade
par Auguste Vallin (1881-1967).
Une vue des jardins
Une vue des jardins, réhabilités par le paysagiste Philippe Raguin en 1999.

Le bâtiment et les jardins. Eugène Corbin (1867-1952), grand amateur d'art, était le fils du propriétaire des Magasins Réunis de Nancy. À la fin du XIXe siècle, il loua une maison «dans un quartier champêtre en plein développement», lit-on sur un panneau du musée. En 1903, il acheta une parcelle de verdure attenante et, en 1919, devint propriétaire de sa maison. Il l'agrandit en 1923 avec la construction d'un bâtiment latéral (qui sert aujourd'hui d'entrée au musée). En 1932, nouvel achat d'un grand terrain contigu avec rivière et potager ornemental. La propriété comprenait donc une habitation en forme de L et un vaste jardin avec pelouses et bosquets. Le panneau d'information du musée ajoute : «ce jardin comporte de nombreux édifices et équipements tels qu'une galerie d'art, un musée, une serre, une grotte, un court de tennis...».
En 1951-1952, la ville de Nancy achète l'ensemble de cette propriété (environ 3,5 hectares) et la morcelle. La maison et les jardins qui l'environnent vont accueillir le musée de l'École de Nancy, officiellement ouvert au public en 1964. On y exposera, pour l'essentiel, les œuvres art nouveau qu'Eugène Corbin avait données à la ville en 1935 et qui avaient déjà été exposées aux Galeries Poirel de Nancy jusqu'à la seconde guerre mondiale. À ce jour, Eugène Corbin reste le principal donateur du musée.
En 1999, les jardins sont réhabilités sous la direction du paysagiste Philippe Raguin. Les horticulteurs lorrains de l'époque art nouveau sont mis à l'honneur tandis que les scènes paysagères intègrent les plantes et les arbustes à fleurs qui ont inspiré les créateurs de l'École de Nancy.
Source : panneau affiché dans le musée.

LE REZ-DE-CHAUSSÉE DU MUSÉE
La grande salle du rez-de-chaussée
La grande salle du rez-de-chaussée ou «vestibule».
Au centre, piano à queue «La Mort du cygne» de Louis Majorelle (1903-1905) :
acajou massif sculpté, décor d'après un dessin de Victor Prouvé.
Bronze «La nuit» de Victor Prouvé, 1894
Bronze «La nuit» de Victor Prouvé, 1894.
Il représente un visage de femme avec une chevelure très abondante.
«Portrait de M et Mme Corbin» de Victor Prouvé (1858–1943), 1906
«Portrait de M. et Mme Corbin»
de Victor Prouvé (1858-1943), 1906.

Ce couple de mécènes était collectionneur
des créations de l'École de Nancy.
On reconnaît, entre les deux époux, l'Amphore du Roi Salomon.
Le vitrail «Aux roses», à l'arrière-plan, est de Jacques Gruber.
.
Scène de ville de la fin du XIXe siècle
Tableau : Scène de ville au début du XXe siècle
de Charles Wittmann, 1902.
Table «Le Rhin»
Table «Le Rhin».
Sur la traverse est écrit : «Je tiens au cœur de France».
Le soubassement de la table «Le Rhin»
Le soubassement de la table «Le Rhin» est orné de chardons lorrains dans l'entretoise.

Table «le Rhin». Cette magnifique table en noyer de 1889, réalisée par Émile Gallé en collaboration avec Victor Prouvé et Louis Hestaux, symbolise le souhait ardent de voir l'Alsace-Moselle revenir dans le bercail de la France. Lors de l'Exposition universelle parisienne de la même année, son message patriotique a été très remarqué.
Si l'inspiration générale est tirée du style Renaissance, le retour à la nature, cher à l'École de Nancy, est mis en avant par les chardons lorrains de l'entretoise. Quant au message patriotique, il s'affiche dans le grand dessin marqueté, réalisé par Victor Prouvé : les Gaulois moissonneurs font face aux Germains belliqueux. Les deux groupes sont séparés par un géant qui incarne le fleuve, accompagné d'une jeune femme qui représente la Moselle. Le dessin est illustré par ce vers de l'historien romain Tacite : «Le Rhin sépare des Gaules toute la Germanie». Le message est renforcé sur le piétement par cette inscription sans équivoque : «Je tiens au cœur de France. Fait par Émile Gallé / de Nancy / en bon espoir / 1889 / Plus me poigne, plus j'y tiens». Le dessin marqueté est malheureusement recouvert d'une vitre, proie de tous les reflets.

Le pied de la table «Le Rhin»
Le pied de la table «Le Rhin» (noyer).
Le dessin de la table «Le Rhin»
Le dessin très patriotique de la table «Le Rhin». Ici les Gaulois.
«Portrait des enfants Luc» par Victor Prouvé (1858–1943), 1910, pastel
«Portrait des enfants Luc»
de Victor Prouvé (1858-1943), 1910, pastel.
Paul Luc, le père, était un industriel nancéien.
Une salle du rež–de–chaussée avec un piano demi–queue des facteurs Mangeot
Une salle du rez-de-chaussée avec un piano demi-queue des facteurs Mangeot.
Bureau aux nénuphars de Louis Majorelle
Bureau «aux nénuphars» de Louis Majorelle.

Le bureau «aux nénuphars». Ce bureau, assez extraordinaire dans sa forme, affiche une volonté clairement proclamée : non pas la recherche des arrondis (ce qui peut être un but positif), mais, plus énergiquement, le refus catégorique de tout angle. On sent la détermination de l'ébéniste Louis Majorelle à enchaîner sa création à la nature. Quoi qu'il en soit, personne ne pourra nier que ce bureau est tout à fait séduisant d'aspect. Il fut présenté à l'Exposition universelle de Paris en 1900 et y fut très remarqué.

«Portrait des demoiselles Moulins» par Victor Prouvé (1858–1943), huile sur toile, 1903
«Portrait des demoiselles Moulins» de Victor Prouvé (1858-1943), huile sur toile, 1903.
LA SALLE À MANGER DU REZ-DE-CHAUSSÉE
La salle à manger Eugène Vallin et son plafond (peint par Victor Prouvé)
La salle à manger art nouveau conçue par Eugène Vallin (1856-1922).
Le plafond est couvert de toiles marouflées, peintes
par Victor Prouvé sur le thème des cinq sens.
Vaisselier avec céramique d'Émile Gallé
Vaisselier avec céramiques d'Émile Gallé.
On peut y voir notamment le service Berger en camaïeu bleu.
Le bûcheron, bas-relief au-dessus du manteau de la cheminée ---»»»
(Œuvre d'Eugène Vallin sur un dessin de Victor Prouvé).
Il est inutile de préciser que ce genre de mobilier était destiné aux classes possédantes.
La salle à manger Eugène Vallin
La salle à manger Eugène Vallin.

La salle à manger (1903-1906). En se tenant devant la corde qui barre l'entrée de la pièce, le visiteur sera frappé par son aspect assez sombre, presque triste. On ne peut s'empêcher de penser que cet aspect a obligatoirement un impact sur la mentalité des gens qui y vivent. La couleur ocre du plafond (peint par Jaques Prouvé) n'est pas étrangère à ce côté un peu lugubre, même si une beauté artistique certaine s'en dégage. Pour tout dire, la pièce donne l'impression de porter le deuil de l'Alsace et de la Moselle. Pis, quand on se rappelle que cette guerre de tranchées a été une boucherie et que le style art nouveau s'est répandu dans les logements des bourgeoisies européennes avant 1914, on se dit que cette atmosphère a conditionné les familles et les a préparées à recevoir, avec calme et indifférence, la liste des soldats morts au front la veille ! Même si c'est un fils, un frère ou un mari. Cette salle à manger est une pièce qui ne laisse pas le visiteur indifférent.
Cette salle n'est pas une création pour le musée. Elle a réellement existé. Conçue par Eugène Vallin (1856-1922), elle prit place, à l'origine, dans l'appartement nancéien de Charles Masson, un parent d'Eugène Corbin. Victor Prouvé (1858-1943) participa activement à son élaboration. Celui-ci est d'ailleurs l'auteur des toiles marouflées du plafond, peintes sur le thème des cinq sens, et des panneaux de cuir pour les murs.
La salle à manger fut démontée pendant la première guerre mondiale et reconstituée dans le nouvel appartement de Charles Masson, avenue Foch à Paris. Ce n'est qu'au début des années 1960 qu'elle fut réinstallée dans cette pièce de l'ancienne maison des Corbin. Dans son guide sur l'École de Nancy, Christian Debize précise que cette pièce ne propose qu'un espace plus réduit qu'à l'origine, «favorisant ainsi l'impression d'étouffement».
En dépit de son magnifique mobilier, ce qui frappe n'est pas l'impression d'étouffement, mais bel et bien l'aspect sombre et triste de la pièce.
Source : 1) panneau dans le musée ; 2) L'École de Nancy par Christian Debize, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1989.

Le bûcheron, bas-relief au-dessus du manteau de la cheminée
L'ESCALIER
L'escalier vu du premier étage Le vitrail de Jacques Gruber dans l'escalier (vers 1902-1905)
Le vitrail de Jacques Gruber dans l'escalier (vers 1902-1905).

«««--- L'escalier vu du premier étage.
LE PREMIER ÉTAGE DU MUSÉE
Cabinet de travail du premier étage
Cabinet de travail dit «de Gruber» du premier étage.

Que voit-on dans le musée? À part la salle à manger du rez-de-chaussée et le cabinet dit «de Gruber» ci-dessus, le musée n'est pas une reconstitution d'intérieurs nancéiens. En exposant des centaines d'œuvres (meubles, bibelots, vases, lampes, verrières, etc.), son but est avant tout de sensibiliser le visiteur à un style qui a énormément créé et qui tient une place importante dans l'Histoire de l'art en France.
Les photos de cette page sont assez anciennes. Si vous visitez le musée aujourd'hui, la disposition du mobilier, dans les différentes pièces, a pu changer.

Bronze à la cire perdue «La Bluette» d'Ernest Bussière  (1863-1913)
Bronze à la cire perdue «La Bluette»
Ernest Bussière (1863-1913).
«Étude pour L'île heureuse» par Victor Prouvé (1858–1943), huile sur toile, réplique
«Étude pour L'île heureuse»
Victor Prouvé (1858-1943), huile sur toile, réplique.
Le bas-relief du dossier de lit dans la chambre à coucher Corbin
Le bas-relief du dossier de lit dans la chambre à coucher Corbin.
«Émile Gallé» par Victor Prouvé (1858–1943), huile sur toile, 1892
« Émile Gallé»
Tableau de Victor Prouvé (1858-1943)
Huile sur toile, 1892.
Tableau avec poissons sur fond vert
Tableau avec poissons sur fond vert.
Il est rare de voir un cadre rejetant à ce point tous les coins carrés.

Lampe «La Nuit» de Muller Frères ---»»»
Lampe «La Nuit» de Muller Frères
La chambre à coucher Corbin par Eugène Vallin
La chambre à coucher «Corbin» par Eugène Vallin.
Sellette et sa jardinière par Hector Guimard (1867-1942)
Sellette et sa jardinière par Hector Guimard (1867-1942).
Coffre à bibelots
Coffre à bibelots.
Chambre à coucher
Chambre à coucher avec son lit «Aube et crépuscule».
Ce lit fait partie d'un mobilier commandé par le magistrat parisien Henri Hirsch à son ami Émile Gallé.
L'ensemble fut présenté à l'exposition d'art décoratif à Nancy en octobre 1904, Gallé étant décédé en septembre.
Le dossier de lit «Aube et crépuscule», jugé déconcertant par un critique, sera un peu le chant du cygne
d'un style qui va peu à peu être boudé par les acheteurs.
«Portrait de Mme Gallé et ses filles» par Victor Prouvé, 1880, détail
«Portrait de Mme Gallé et ses filles» (Thérèse et Lucile)
par Victor Prouvé, 1880, détail.

Inscription à la base du vase : ---»»
«Nos arts exhaleront des senteurs de prairie / Altruisme
et beauté parfumeront nos vies / Gallé».

Vase «Heracleum» ou «Berce des prés», 1900 par Émile Gallé (1846–1904)
Vase «Heracleum» ou
«Berce des prés»
Émile Gallé, 1900.
Présenté à l'Exposition universelle
de Paris en 1900.

Amphore du Roi Salomon, 1900 par Émile Gallé, verre souflé, inclusions métalliques, gravure à la roue
Amphore du Roi Salomon, 1900
d'Émile Gallé (1846-1904).
Verre souflé, inclusions métalliques,
gravure à la roue.
Cabinet de salon Les Algues par Louis Majorelle (1859-1926), vers 1903
Cabinet de salon Les Algues
Louis Majorelle (1859-1926)
Vers 1903.
Chambre à coucher créée par Majorelle
Chambre à coucher créée par Majorelle.
Vitrail «Luffas et Nymphéas» par Jacques Gruber (vers 1907–1908)
Vitrail «Luffas et Nymphéas»
Jacques Gruber (vers 1907-1908).
Meuble Art nouveau avec vitrine
Meuble art nouveau avec marqueterie.
Vase «Espoir» par Émile Gallé, 1889
Vase «Espoir» d'Émile Gallé, 1889.
Ce vase a été présenté à l'Exposition universelle de 1889.
On y lit l'inscription :
«Espoir / Et ma lumière / Elle luit au fond des maux».
Il s'agit bien sûr de l'espoir de voir l'Alsace-Moselle revenir à la France.
Quatre tables gigogne et lampe d'Émile Gallé
Quatre tables gigogne et lampe d'Émile Gallé.
«Espoir» par Victor Prouvé, huile sur toile, réplique
«Espoir» par Victor Prouvé, huile sur toile.
Réplique d'un panneau de la décoration de la salle des fêtes
de la mairie du XIe arrondissement de Paris.
Vase médiéval par Émile Gallé (1846–1904), 1884
Vase médiéval d'Émile Gallé, 1884.
Pavement mural en grès flammé, vers 1900
Pavement mural en grès flammé, vers 1900.
Coffret «La Parure» 1894
Coffret «La Parure» 1894.

Coffret «La Parure» et son décor japonisant, détail---»»»
Coffret «La Parure», détail
Pièce avec canapé et vitrine de céramiques
Pièce avec canapé et vitrine de céramiques.
Vase «Je suis fier de mes couleurs» par Émile Gallé, vers 1889, faïence stannifère, décor de grand et de petit feu
Vase «Je suis fier de mes couleurs»
Émile Gallé, vers 1889.
Faïence stannifère, décor de grand
et de petit feu.
Vase «Au gui l'an neuf» de Joseph Mougin (1876–1961), grés émaillé
Vase «Au gui l'an neuf» de Joseph Mougin (1876-1961), grès émaillé.
«««-- La pièce est marquée
de l'inscription :
«Éginard aima la fille de l'empereur
Karles Magne tendrement
».
Verre enfumé, gravé, émaillé,
émaux polychromes.
«La Libellule» de Louis Hestaux, 1888, huile sur toile
«La Libellule» de Louis Hestaux
Huile sur toile, 1888.
Pichets d'Émile Gallé
Pichets d'Émile Gallé en collaboration avec la manufacture de Saint-Clément.
Faïence à décor bichrome de grand feu, 1870.
Le personnage du pichet de droite vient d'une gravure
de Jacques Callot : «Les Gueux. L'aveugle et son chien».
«L'Andante» de Victor Prouvé, 1920, réplique
«L'Andante» de Victor Prouvé.
Huile sur toile, 1920.
Réplique d'une toile décorative commandée
par Louis Corbin pour sa villa La Loge des Près.
Vase Orchidée d'Émile Gallé, vers 1893–1894, faïence stannifère, décor polychrome de grand feu, rehauts d'or et de platine
Vase Orchidée par Émile Gallé, vers 1893-1894.
Faïence stannifère, décor polychrome de grand
feu, rehauts d'or et de platine.
Lampe Art nouveau
Lampe aux ombrelles.
Louis Majorelle pour le pied,
Manufacture Daum pour l'abat-jour.
Véranda dite «de la Salle» de Jacques Gruber, vers 1904 ---»»»
«Joie» de Victor Prouvé, huile sur toile, réplique
«Joie» de Victor Prouvé, huile sur toile.
Réplique d'un panneau de la décoration de la salle des fêtes
de la mairie du XIe arrondissement de Paris.
Pichet žoomorphe d'Émile Gallé, faïence stannifère, verre, décor de grand et de petit feu, rehauts d'or
Pichet zoomorphe d'Émile Gallé.
Faïence stannifère, verre, décor de grand
et de petit feu, rehauts d'or.
Verre «Main aux algues», 1904 d'Émile Gallé (1846–1904)
Verre «Main aux algues», 1904
Émile Gallé (1846-1904).
Vitrail de Jacques Gruber

Le vitrail. C'est un élément important de l'art nouveau. Quoi de mieux qu'un dessin pour exprimer son attachement à la nature ? Le principal représentant du style naturaliste dans le vitrail est Jacques Gruber (1870-1936). Dans son ouvrage L'École de Nancy, Christian Debize raconte que c'est devant le «kiosque merveilleux» d'Émile Gallé, à l'Exposition universelle de 1889, qu'Antonin Daum, verrier reconnu de l'art nouveau, rencontra un jeune artiste de dix-neuf ans, Jacques Gruber. Il s'ensuivra une collaboration constructive quatre ans plus tard.
Les verriers de l'art nouveau vont bénéficier de recherches approfondies en architecture et en matériaux, recherches florissantes à Nancy au début du XXe siècle. L'architecture va définir un cadre pour le vitrail civil, tandis que les progrès réalisés sur les verres industriels vont permettre à l'artiste d'en maîtriser tous les effets. Dans l'art nouveau, le vitrail aura pour mission de contenir la lumière à l'extérieur, créant ainsi une «atmosphère aquarium». Le vitrail de Gruber donné ci-dessus en est une belle illustration. Ajoutons à ce décor quelques meubles de Louis Majorelle, des vases et des lampes d'Émile Gallé et l'on obtient une ambiance typique de l'époque avec son silence et son étonnante sensation protectrice. Christian Debize ajoute : «Ces intérieurs entièrement voués à l'art nouveau sont exceptionnels. Le coût élevé d'un tel aménagement limite nécessairement la clientèle. La conception globale de l'espace effraie aussi, car elle ne suppose aucun manquement ni ajout et peut être facilement ressentie comme étouffante».
À la fin du premier conflit mondial, Jacques Gruber, très éclectique, se tournera vers l'art déco. Avec autant de succès.
Source : L'École de Nancy par Christian Debize, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1989.

Bureau Majorelle et cabinet «La Montagne»
Bureau Majorelle et cabinet «La Montagne».
Marqueterie du cabinet «La Montagne», détail
Marqueterie du cabinet «La Montagne», détail.
«Sous la lampe ou portrait des filles Gallé» par Victor Prouvé, 1889
«Sous la lampe ou portrait des filles Gallé» par Victor Prouvé, huile sur toile, 1889.
On y voit les trois filles aînées d'Émile Gallé : Thérèse (1877-1966), Lucile (1879-1981) et Claude (1884-1950).
Les filles Gallé furent affectueusement surnommées les «Gallettes».
«Le malaxage des terres» de Louis Hestaux (1858–1919), huile sur toile, 1889
«Le malaxage des terres» de Louis Hestaux (1858-1919)
Huile sur toile, 1889.
Buffet «La Forêt» de Louis Hestaux, 1895 ---»»»
Pichet zoomorphe par Émile Gallé, détail
Pichet zoomorphe par Émile Gallé, détail.
Buffet «La Forêt» de Louis Hestaux, 1895
«Les Fruits» de Victor Prouvé, huile sur toile, 1893
«Les Fruits» de Victor Prouvé, huile sur toile, 1893.
Vitrail «La Lecture» d'Henri Bergé (1870–1937)
Vitrail «La Lecture» par Henri Bergé (1870-1937).
Ce vitrail provient d'une maison de la rue Gambetta à Maxéville dans la Meurthe-et-Moselle.
Une femme a interrompu sa lecture et joue avec un chat noir juché sur ses épaules.

Le style retenu pour camper la jeune femme au buste nu rappelle celui des affiches des années 1900.

«««--- Projet pour le concours de la décoration de la salle à manger de l'Hôtel de Ville de Paris.
«Le peintre sur faïence» de Louis Hestaux (1858–1919), huile sur toile, vers 1889
«Le peintre sur faïence» de Louis Hestaux (1858-1919)
Huile sur toile, vers 1889.
Ce peintre est évidemment Émile Gallé dont le visage est facilement reconnaissable.
On voit, à l'arrière-plan, plusieurs céramiques que Gallé a réellement réalisées.

Documentation : «L'École de Nancy» par Christian Debize, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1989
+ «L'École de Nancy face aux questions politiques et sociales de son temps», Somogy Éditions d'Art, 2015
+ «Nancy, 100 ans d'Histoire» aux éditions Place Stanislas, 2008
+ «Nancy de A à Z» de Frédéric Maguin aux éditions Alan Sutton, article sur Émile Gallé, 2009
+ Nombreux panneaux d'information dans le musée.
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