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Page créée en août 2013
Un extrait de la galerie des prélats sous la rose nord

Cette seconde page vous propose des images et des développements sur les sujets suivants :
- les stalles du XVIe siècle et leur atmosphère féerique
- le chœur de la cathédrale et la clôture du chœur du XVe siècle
- le déambulatoire et les chapelles rayonnantes. Parmi elles, les trois chapelles réaménagées entièrement sous la direction d'Eugène Viollet-le-Duc vers 1853-1865 : Notre-Dame-Drapière, Saint-Jacques-le-Majeur (ou du Sacré-Cœur), Sainte-Theudosie ; et deux autres chapelles aménagées au XVIIIe siècle : Saint-Jean-Baptiste et Saint-Nicaise
- l'orgue de tribune du XVe siècle.

Le buveur de vin dans les stalles
LES STALLES DE LA CATHÉDRALE D'AMIENS
Vue d'ensemble des stalles
Vue d'ensemble des stalles.
Jouée de la stalle royale
Jouée de la stalle royale.
Une jouée correspond au côté latéral d'un ouvrage en menuiserie.
Jouée : la Présentation au temple
Jouée : la Présentation au temple.
Pendentif : jeunes filles légèrement vêtues
Pendentif : jeunes filles légèrement vêtues.
Pendentif : un homme et une tête de mort
Pendentif : un homme et une tête de mort.
Pendentif : le buveur de vin
Pendentif : le buveur de vin
Pendentif : trois anges
Pendentif : trois anges.

Les stalles du début du XVIe siècle de la cathédrale d'Amiens constituent un véritable monde enchanté, un univers à la Walt Disney. Des milliers de sculptures, de figurines, de scènes bibiliques créées par des mains expertes plongent le visiteur dans une atmosphère presque irréelle. On compte plus de quatre mille personnages qui font revivre des scènes bibliques tirées de La Légende dorée ou de textes apocryphes. La vie de Marie regroupe à elle seule trente-neuf tableaux, tandis que les sellettes des miséricordes et les rampants proposent cent soixante scènes de l'Ancien Testament.
Changement de thèmes sur les dais, les appuis-main et les pendentifs : ces sculptures plus petites offrent des sujets profanes, des chimères et des grotesques, des éléments de la vie quotidienne parfois mêlés au monde des fabliaux.
La réorganisation du chœur et du sanctuaire au XVIIIe siècle aurait pu être fatale à ces merveilles de la sculptures sur bois. Le but du réaménagement était d'éclaircir le chœur, de l'ouvrir à la lumière et donc de supprimer tous les éléments qui en bornaient l'espace. De cette époque viennent d'ailleurs les magnifiques grilles de Jean-Baptiste Veyren. D'après Aurélien André, dans le chapitre consacré à la modernisation du chœur au XVIIIe siècle («Amiens, La grâce d'une cathédrale, La Nuée bleue), deux partis se sont affrontés à l'époque : les «modernistes» qui voulaient un chœur ouvert, donc une suppression du jubé et des stalles et, de l'autre côté, l'ensemble des chanoines de la cathédrale qui freinaient des quatre fers... pour que rien ne change ou pas grand chose. Le jubé occidental fut remplacé en 1755 par les deux retables en marbre que l'on voit de nos jours dans les bas-côtés (Notre-Dame de Pitié et retable de Saint-Joseph). Résultat : l'entrée du chœur à l'ouest était toujours fermée! S'agissait-il d'un conservatisme liturgique ou, comme le note Aurélien André, d'une peur des courants d'air? Ou plus simplement encore, du désir de rester entre soi quand on prie, sans demeurer sous le regard pesant des pèlerins qui déambulent? Fort heureusement pour l'Art et pour les générations qui ont suivi, c'est le conservatisme qui s'est imposé.

Un passage entre les sièges orné de scènes bibliques  et de figurines
Un passage entre les sièges orné de scènes bibliques et de figurines.
Appui-main : une vieille femme avec un livre
Appui-main : une vieille femme avec un livre.
Appui-main : le huchet travaille la planche avec un rabot
Appui-main : le huchet travaille la planche avec un rabot.
Vue des stalles sur le côté nord avec parois à  fleurs de lys,
Vue des stalles sur le côté nord avec parois à fleurs de lys,
dais ornés de pendentifs et sellettes de miséricorde.
Sellette de miséricorde : la Naissance de Marie
Sellette de miséricorde : la Naissance de Marie.
Sellette de miséricorde : le Martyre des saints Innocents
Sellette de miséricorde : le Martyre des saints Innocents.
Sellette de miséricorde : la rencontre à la Porte dorée
Sellette de miséricorde : la rencontre à la Porte dorée.
Sellette de miséricorde : l'ange arrête le bras d'Abraham
Sellette de miséricorde : l'ange arrête le bras d'Abraham.
Dans un passage : le Christ aux outrages et la Crucifixion
Dans un passage : le Christ aux outrages et la Crucifixion.
Les stalles du côté nord avec un arrière–plan sur le transept nord
Les stalles du côté nord avec un arrière-plan sur le transept nord.
Un homme aux mains ficelées
Un homme aux mains ficelées.
Scènes du Nouveau Testament dans une jouée : l'Adoration des anges et l'Adoration des mages
Scènes du Nouveau Testament dans une jouée : l'Adoration des anges et l'Adoration des mages.
La Vierge entourée des quinže symboles bibliques
La Vierge entourée des quinze symboles bibliques.
Jouée de la stalle du doyen du chapitre.
Rampe avec deux scènes historiées dont Jésus parmi les docteurs
Rampe avec deux scènes historiées dont Jésus parmi les docteurs.
Les dais et leurs pendentifs
Les dais et leurs pendentifs.
L'ivresse de Noé
L'ivresse de Noé.
Figurines autour d'un passage
Figurines autour d'un passage.
Scènes du Nouveau Testament : la Nativité de Marie, la Rencontre à la Porte dorée
Scènes du Nouveau Testament : la Nativité de Marie, la Rencontre à la Porte dorée.


À DROITE ---»»»
Les stalles et la nef vues depuis le triforium à l'abside.
LA CLÔTURE DU CHŒUR
La clôture sud : Scènes de la vie de Saint Firmin
La clôture sud : Scènes de la vie de Saint Firmin (exécutée entre 1490 et 1530).
avec les deux monuments funéraires : celui de l'évêque Ferry de Beauvoir († 1473) à gauche, et celui d'Adrien de Hénencourt († 1530) à droite.
Vie de saint Firmin : le donateur agenouillé (Adrien de Hénencourt) et l'entrée de saint Firmin à Amiens
Vie de saint Firmin : le donateur agenouillé (Adrien de Hénencourt) et l'entrée de saint Firmin à Amiens
accueilli par le sénateur Faustinien. Haut-relief de la vie (légendaire) de saint Firmin.
Mausolée d'Adrien de Hénencourt († 1530)
Mausolée d'Adrien de Hénencourt († 1530).
Vie de saint Firmin : Arrestation de saint Firmin
Vie de saint Firmin : Arrestation de saint Firmin.

La clôture du chœur. Au Moyen Âge, ce que nous appelons le chœur d'une église contenait - au moins dans une cathédrale - le chœur des chanoines et le sanctuaire avec le maître-autel. La cathédrale d'Amiens a conservé son chœur des chanoines, espace clos par de superbes haut-reliefs. Là, les ecclésiastiques prenaient place dans les stalles, abrités des regards par une clôture. Le jubé, détruit au XVIIIe siècle, fermait le chœur à l'ouest. À l'est, des hauts-reliefs consacrés à la vie de saints picards (Fuscien, Victoric, --»»

Saint Saulve prie pour retrouver la sépulture de saint Firmin
Saint Saulve prie pour retrouver la sépulture de saint Firmin
Haut-relief de la vie de saint Firmin.
Baptême de Firme, père de saint Firmin (partiel)
Baptême de Firme, père de saint Firmin (partiel)
Médaillon dans la clôture sud.
Guérison de fiévreux et autres infirmes
Guérison de fiévreux et autres infirmes
Médaillon dans la clôture sud.

--»» Gentien et Quentin) les séparaient du sanctuaire. Ces hauts-reliefs ont, eux aussi, été détruits au XVIIIe siècle lors du réaménagement du chœur. Au sud, les hauts-reliefs de style gothique, commandés par le chanoine Adrien de Hénencourt et exécutés entre 1490 et 1530, relatent la vie légendaire de saint Firmin et l'invention de ses reliques. Les hauts-reliefs du côté nord, toujours de style gothique, sont plus tardifs (entre 1520 et 1531) et illustrent la vie de saint Jean-Baptiste.

Décollation de saint Firmin
Décollation de saint Firmin
dans le haut-relief de la vie de saint Firmin.
Translation à Amiens des reliques de saint Firmin
Translation à Amiens des reliques de saint Firmin.
Exhumation des restes du martyr (partiel)
Exhumation des restes du martyr (partiel).
Arrestation de saint Firmin (partiel)
Arrestation de saint Firmin (partiel).

La vie de saint Firmin ne figure pas dans La Légende dorée de Jacques de Voragine. Des érudits médiévaux ont forgé ce mythe d'un martyr pour asseoir la gloire de la première cathédrale et la réputation de la ville sur la vie d'un évêque mort pour sa foi. Firmin aurait donc fondé l'Église d'Amiens au IIIe siècle. Les hauts-reliefs font état de son baptême, de ses prédications, de son sacre en tant qu'évêque et, bien sûr, de ses miracles (guérison de paralytique, de lépreux, de possédés), puis de son arrestation et de sa décollation. Saint Saulve retrouve ses restes qui sont portés à Amiens.

Vie de saint Jean-Baptiste (œuvre datée de 1531), les  quatre scènes finales de droite à gauche :
Vie de saint Jean-Baptiste (œuvre datée de 1531), les quatre scènes finales de droite à gauche :
Saint Jean devant Hérode, Festin d'Hérode, Décollation de saint Jean, Vengeance d'Hérodiale.
Hauts-reliefs de la clôture Nord.
Vie de saint Jean–Baptiste : le festin d'Hérode (partiel)
Vie de saint Jean-Baptiste : le festin d'Hérode (partiel).
Vie de saint Jean-Baptiste (œuvre datée de 1531), les  quatre premières scènes de droite à gauche :
Vie de saint Jean-Baptiste (œuvre datée de 1531), les quatre premières scènes de droite à gauche :
Prédication de saint Jean, Baptême de Jésus, Saint Jean révélant sa mission, Saint Jean montrant l'anneau de Dieu
Hauts-reliefs de la clôture Nord.
Vie de saint Jean–Baptiste : la vengeance d'Hérodiade
Vie de saint Jean-Baptiste : la vengeance d'Hérodiade (Elle perce le front
du chef de Jean-Baptiste avec un stylet pour se venger de ses remontrances.)

Mutilations. Un commentaire dans l'ouvrage «Amiens, la grâce d'une cathédrale» nous apprend que, en décembre 1793, des volontaires flamands de passage dans la cathédrale ont mutilé à coups de sabre la clôture sud du chœur. Ces dommages ont été restaurés par les frères Duthoit de 1837 à 1839. L'ouvrage de La Nuée bleue reproduit une gravure extraite des Voyages pittoresques et romantiques du baron Taylor parue en 1835 où l'on voit que les sabreurs se sont surtout «amusés» à décapiter les personnages.

Vie de saint Jean–Baptiste : la Prédication de saint Jean
Vie de saint Jean-Baptiste : la Prédication de saint Jean.
Vie de saint Jean–Baptiste : Saint Jean révélant sa mission
Vie de saint Jean-Baptiste : Saint Jean révélant sa mission
Haut-relief de la clôture nord (1531).
Réception du chef de saint Jean à Amiens (partiel)
Réception du chef de saint Jean à Amiens (partiel)
Médaillon dans la clôture nord.
Les ossements du saint livrés aux flammes
Les ossements du saint livrés aux flammes
Médaillon dans la clôture nord.
Nativité de saint Jean (partiel)
Nativité de saint Jean (partiel)
Médaillon dans la clôture nord.
Guérison au tombeau du saint
Guérison au tombeau du saint
Médaillon dans la clôture nord.
LE CHŒUR DE LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME D'AMIENS
L'abside et l'avant–chœur
L'abside et l'avant-chœur.
Les baies hautes de l'abside et ce qu'il reste des vitraux du XIIIe siècle
Les baies hautes de l'abside et ce qu'il reste des vitraux du XIIIe siècle.

Le chœur, plus exactement le sanctuaire de la cathédrale d'Amiens, se caractérise par une gigantesque gloire dessinée par l'architecte Pierre-Joseph Christophle et construite en 1768. Elle est enrichie de statues d'anges et des médaillons des quatre évangélistes en bas-relief. Statues et médaillons sont l'œuvre de Jean-Baptiste Dupuis. On remarque ci-dessous que l'architecte Christophle a pris soin, dans le dessin de sa gloire et à la demande du chapitre, de ne pas obstruer la vue sur les chapelles rayonnantes. D'autres projets de gloire présentés au chapitre au XVIIIe siècle prévoyaient une structure plus large et plus haute (notamment avec une Assomption). À l'origine, l'abside était entièrement vitrée. Les aléas du temps, de la météorologie, les changements de goût des chanoines font qu'il n'y a plus que le vitrail axial de l'abside (voir ci-dessus) à posséder encore une verrière du milieu du XIIIe siècle. Au niveau inférieur, le triforium du chœur possède encore des vitraux de la fin du XIIIe siècle, parfois très restaurés au XIXe (voir plus bas).

Le chœur et la grande gloire dessinée par l'architecte Christophe et exécutée en 1768
Le chœur et la grande gloire dessinée par l'architecte Christophe et exécutée en 1768
Les statues des anges, de la Vierge et les médaillons des évangélistes sont l'œuvre de Jean-Baptiste Dupuis.
Saint Matthieu et l'homme
Saint Matthieu et l'homme
entourés de deux anges sous un dais
Sculpture de Jean-Baptiste Dupuis.
Vitrail de la baie centrale de l'abside (XIIIe siècle)
Vitrail de la baie centrale de l'abside (XIIIe siècle).
Saint Luc et le taureau entourés de deux anges
Saint Luc et le taureau entourés de deux anges.

Le vitrail de la baie centrale de l'abside (vitrail axial) est le seul qui reste de la verrière d'origine. Il a été offert par l'évêque Bernard d'Abbeville en 1269. On observera que la Vierge est représentée deux fois dans la rangée du bas. Au-dessus, quatre anges, porteurs de couronnes, glorifient Marie.

Saint Marc et le lion accompagnés d'un ange
Saint Marc et le lion accompagnés d'un ange
Sculpture de Jean-Baptiste Dupuis.
Saint Pierre (XIIIe siècle)
Saint Pierre (XIIIe siècle)
Apôtre (XIIIe siècle)
Apôtre (XIIIe siècle)
Saint Jacques (XIIIe siècle)
Saint Jacques (XIIIe siècle)
Saint Jean (XIIIe siècle)
Saint Jean (XIIIe siècle)

Ci-dessus, vitraux de quatre figures du collège apostolique dans la clairevoie du triforium du chœur. La verrière du triforium du chœur date de la fin du XIIIe siècle.

LE DÉAMBULATOIRE ET LES CHAPELLES RAYONNANTES
Chapelle Sainte–Thérèse de l'Enfant–Jésus
Chapelle Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Cette chapelle a en fait été supprimée en 1853 pour permettre l'accès
à la chapelle des catéchismes. On en voit ici l'entrée.
Le vitrail, du XIIIe siècle (1255-1260? - La Nuée Bleue),
relate des épisodes e la vie de la Vierge et de celle de saint Léonard.
Lancette dédiée à la vie de la Vierge
Lancette dédiée à la vie de la Vierge
(ci-dessus : Dormition et Couronnement)
Chapelle Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus.
La présence de léopards d'or dans la bordure conduit les érudits à penser qu'elle a peut-être été donnée par Éléonore de Castille, femme d'Édouard Ier d'Angleterre.
Le déambulatoire sud
Le déambulatoire sud.
L'ancienne chapelle Saint–Éloi et ses célèbres peintures de sibylles du début du XVIe siècle
L'ancienne chapelle Saint-Éloi et ses célèbres peintures de sibylles du début du XVIe siècle.
La sibylle européenne (peinture datée de 1506)
La sibylle européenne (peinture datée de 1506).
Quatre sibylles lovées dans leurs arcatures trilobées
Quatre sibylles lovées dans leurs arcatures trilobées.
De gauche à droite : sibylle Agrippa, sibylle libyque, l'Européenne et la Persique (datées de l'année 1506).
La chapelle de la Vierge
La rénovation de la chapelle de la Vierge par Viollet-le-Duc en 1853 a supprimé les boiseries qui en
faisaient le tour. C'est alors qu'on y découvrit ces deux tombeaux assez abîmés.

La chapelle axiale Notre-Dame-Drapière avec ses vitraux de Pierre Gaudin (1933) ---»»»
illustrant la vie de la Vierge a été refaite en 1859-1862. ---»»»

CHAPELLE AXIALE NOTRE-DAME-DRAPIÈRE (OU DE LA VIERGE)
La chapelle axiale Notre-Dame-Drapière avec ses vitraux de Pierre Gaudin (1933
Le retable, sculpté dans le bois et la pierre, date de 1862.
Le retable, sculpté dans le bois et la pierre, date de 1862.
Il comprend une arcature à six arcs brisés ornés de scènes du Nouveau Testament.
Au-dessus se dresse une grande Vierge à l'Enfant accompagnée de quatre anges.
Le retable est une œuvre des frères Duthoit.
La Vierge à l'Enfant a été réalisée en  cuivre doré par l'orfèvre
La Vierge à l'Enfant a été réalisée en cuivre doré par l'orfèvre
Bachelet vers 1860. Son déhanché est typique du XIIIe siècle.
Scènes de la Vie de la Vierge
Scènes de la Vie de la Vierge
par Jean Gaudin, 1933 (détail).
Chapelle axiale Notre-Dame-Drapière.

La chapelle axiale Notre-Dame-Drapière (ou de la Vierge) a été entièrement redécorée entre 1859 et 1862 sous la direction d'Eugène Viollet-le-Duc. En ôtant les boiseries, on découvrit les tombeaux de Simon de Gonsans, évêque d'Amiens, et du chanoine Thomas de Savoie (XIVe siècle). Fort mutilés, ils ont été restaurés et partiellement refaits par les frères Duthoit.
Les vitraux installés lors de cette restauration avaient été faits en grisaille par Achille Touzet. En 1933, on les remplaça par des créations de Pierre Gaudin, illustrant la vie de la Vierge.

Tombeau de Thomas de Savoie (XIVe siècle) avec une série de pleurants dans le soubassement
Tombeau de Thomas de Savoie (XIVe siècle) avec une série de pleurants dans le soubassement.
Chapelle Notre-Dame-Drapière.
Trois des six scènes du Nouveau Testament
Trois des six scènes du Nouveau Testament sur le retable :
Annonciation, Visitation et Annonce aux bergers (XIXe siècle).
CHAPELLE RAYONNANTE SAINT-JACQUES-LE-MAJEUR (OU DU SACRÉ-CŒUR)
Vue d'ensemble de la chapelle du Sacré-Cœur
Vue d'ensemble de la chapelle du Sacré-Cœur.

La chapelle du Sacré-Cœur a été restaurée sous la direction de Viollet-le-Duc de 1867 à 1869.
En 1866, une épidémie de choléra décimait la ville. L'évêque d'Amiens décida de consacrer la ville et son diocèse au Sacré-Cœur de Jésus. La chapelle Saint-Jacques-le-Majeur fut dédicacée au Sacré-Cœur.

Partie centrale de l'autel dessiné par Viollet-le-Duc
Partie centrale de l'autel dessiné par Viollet-le-Duc
et réalisé par Poussièlgue-Rusand (1866).
Les peintures murales de la chapelle ont été réalisées par les peintre Steinheil et Maillot
Les peintures murales de la chapelle ont été réalisées par les peintre Steinheil et Maillot.
Ci-dessus, peints par Maillot : saint François de Sales,
saint Thomas d'Aquin et saint Bernard.
Vitrail de Jean Gaudin (1933)
Vitrail de Jean Gaudin (1933)
Chapelle du Sacré-Cœur.
Vue d'ensemble de la décoration de la chapelle du Sacré–Cœur
Vue d'ensemble de la décoration de la chapelle du Sacré-Cœur avec son retable et ses peintures murales (1866).
L'autel en bronze doré réalisé par Poussièlgue-Rusand, sur un dessin de Viollet-le-duc, fut montré lors de l'Exposition universelle de 1867.
CHAPELLE RAYONNANTE SAINT-JEAN-BAPTISTE
CHAPELLE RAYONNANTE SAINT-NICAISE
Chapelle rayonnante Saint-Jean-Baptiste
Chapelle rayonnante Saint-Jean-Baptiste.
Avec la chapelle Saint-François d'Assise, c'est la seule qui ait conservé la décoration de Jacques-Firmin Vimeux réalisée entre 1775 et 1779.
Deux rois de Juda dans l'Arbre de Jessé
Deux rois de Juda dans l'Arbre de Jessé
Chapelle Saint-Nicaise.
L'Arbre de Jessé d'origine a compté jusqu'à quatorze rois.
Les prophètes se tiennent de part et d'autre
des mandorles qui contiennent chacune un roi.
Le bas de l'Arbre de Jessé (XIIIe siècle)
Le bas de l'Arbre de Jessé (XIIIe siècle)
Avec Jessé, David et Salomon
Cet Arbre est présenté comme l'un des plus remarquables du XIIIe siècle.
L'aménagement de la chapelle Saint–Nicaise, dite Saint–François d'Assise
L'aménagement de la chapelle Saint-Nicaise, dite Saint-François d'Assise
avec ses boiseries blanches date du XVIIIe siècle.
Le travail de restauration de Jeannette Weiss–Grüber
Le travail de restauration de Jeannette
Weiss-Gruber (de 1991 à 1994)
au sommet de l'Arbre de Jessé. Voir son
travail dans l'Arbre de la cathédrale de Niort.
Déambulatoire sud avec le mausolée devant la chapelle axiale
Déambulatoire sud avec le mausolée devant la chapelle axiale.
Jessé dans l'Arbre de Jessé de la chapelle Saint–Nicaise
Jessé dans l'Arbre de Jessé de la chapelle Saint-Nicaise.
Des racines rouges s'échappent du patriarche endormi. Elles s'élèvent pour
constituer des mandorles où prennent place David, Salomon et les rois de Juda.
Le mausolée devant la chapelle axiale
Ce mausolée devant la chapelle axiale en contient trois.
Tombeau d'Arnoul de la Pierre (en bas), gisant de Jean de la Grange
et mausolée de Guilain Lucas. Ce dernier est l'œuvre de N. Blasset.
L'ange pleureur dans le mausolée du chanoine Guillain Lucas
L'ange pleureur dans le mausolée du chanoine Guillain Lucas.

Le réaménagement du chœur au XVIIIe siècle n'a pas osé toucher à ce triple monument funéraire en face de la chapelle axiale. Hormis les hauts-reliefs de la clôture actuelle du chœur et ce mausolée, tout a fait place, lors de ce réaménagement, à une suite de magnifiques grilles en fer forgé qui ferment maintenant le sanctuaire. L'ange pleureur ci-dessus a fait la célébrité du mausolée de Guilain Lucas, exécuté par Nicolas Blasset en 1636. Lors de la première guerre mondiale, les soldats alliés ---»»»

Vue d'ensemble de la nef depuis le triforium du chœur
Vue d'ensemble de la nef depuis le triforium du chœur.

--»» du front de la Somme ont répandu sa photo jusqu'aux antipodes (notamment l'Australie et la Nouvelle-Zélande).

CHAPELLE RAYONNANTE SAINTE-THEUDOSIE
Chapelle Sainte-Theudosie
Chapelle Sainte-Theudosie.
En 1853, la suppression des boiseries permit de redécouvrir
les arcatures ogivales, les piscines et les tombeaux.
Vitrail de la vie des saints Firmin et Honoré
Vitrail de la vie des saints Firmin et Honoré
Chapelle Sainte-Theudosie
Vitrail restauré en 1853-1854 par Coffetier et Steinheil.
Le retable de la chapelle Sainte-Theudosie
Le retable de la chapelle Sainte-Theudosie.

Sur les trois chapelles rayonnantes totalement réaménagées sous la direction de Viollet-le-Duc, la chapelle Sainte-Theudosie fut traitée en premier, dès 1854. C'est la découverte fortuite des reliques d'une chrétienne à Rome, dans les catacombes de Saint-Hermès qui lança l'affaire. La présence d'une fiole de sang au côté du corps fut regardée comme un signe de martyre. Mais, plus important, une inscription sur une plaque de marbre poussa les spécialistes à voir dans ces reliques le corps d'une sainte venue du pays des Ambiani, c'est-à-dire la région d'Amiens. Un peu plus tard, l'évêque d'Amiens parvint à échanger le corps de cette sainte contre celui de saint Victor. La translation des reliques à Amiens en 1853 fut l'occasion d'une cérémonie grandiose.
Alfred Gérente créa un nouveau vitrail (à gauche) relatant la vie de sainte Theudosie, sa mort, la découverte de son corps, etc. Le bas du vitrail représente les donateurs, l'empereur et l'impératrice, en prière.

Vitrail d'Alfred Gérente (1854) représentant l'empereur Napoléon III en prière
Vitrail d'Alfred Gérente (1854) représentant l'empereur Napoléon III en prière.
Vitrail d'Alfred Gérente, 1854, représentant l'impératrice Eugénie en prière
Vitrail d'Alfred Gérente (1854) représentant l'impératrice Eugénie en prière.

Le bas du vitrail d'Alfred Gérente représente l'empereur Napoléon III et l'impératrice en prière dans une représentation de la cité d'Amiens. L'empereur s'était montré un donateur généreux : il avait sorti 30 000 francs de sa cassette personnelle pour la décoration de la chapelle Sainte-Theudosie que l'évêque, monseigneur de Salinis, s'était mis en tête de réaliser. Comme il était habituel à cette époque, Gérente a créé un pastiche des vitraux du XIIIe siècle : l'empereur et l'impératrice sont représentés agenouillés devant un autel, à la manière des donateurs médiévaux.

Vitrail : Les tisserands de toile (vers 1250)
Vitrail : Les tisserands de toile (vers 1250).
Vitrail : Les tisserands de toile (vers 1250)
Vitrail : Les tisserands de toile (vers 1250).

Les deux vitraux ci-dessus figurent dans la chapelle rayonnante Sainte-Theudosie. Ce sont très vraisemblablement des éléments rescapés de l'importante verrière de la chapelle axiale Notre-Dame-Drapière (ou de la Vierge). Ils sont datés des années 1250. La chapelle axiale servait en quelque sorte de centre de prière pour les métiers du drap : drapiers et drapiers-chaussetiers d'Amiens. Ces corporations, qui avaient un rôle économique si important dans la ville, sont les donateurs de cette verrière aujourd'hui disparue. Sur ces deux vitraux qu'il nous reste, on peut voir l'une des plus

anciennes représentations connues du travail du textile.
Le vitrail de gauche montre la préparation du fil de trame monté sur dévidoir (dans sa partie basse). La partie haute montre la réalisation du fil de chaîne. Le vitrail de droite illustre le tissage de la toile sur un métier à tisser de basse lice. Ce métier à marches est appelé «étrille» en picard.
Source : «Amiens, la grâce d'une cathédrale», la Nuée bleue, article «Que la lumière soit!» de Nathalie Frachon-Gielarek.

L'ORGUE DE TRIBUNE DE LA CATHÉDRALE D'AMIENS
L'orgue de tribune de la cathédrale d'Amiens
L'orgue de tribune de la cathédrale d'Amiens.
Le buffet principal de 1549, le positif de 1620.
Seuls le soubassement et la tribune datent de l'origine (1422).
Détail de l'ornementation de l'orgue
Détail de l'ornementation
de l'orgue de tribune.
La partie haute du buffet du positif (daté de 1620)
La partie haute du buffet du positif (daté de 1620)
Le soubassement de l'orgue de tribune est l'un des plus anciens de France
Le soubassement de l'orgue de tribune est l'un des plus anciens de France.
Les magnifiques voûtes étoilés (en bois) cache, derrière leur décor gothique, une poutre armée.

L'orgue de tribune de la cathédrale d'Amiens (intrument et buffet) relève de plusieurs époques. C'est d'abord l'orgue qui est perché le plus en France : 17 mètres! Voir photo ci-dessous. Son instrument en lui-même ne peut être rattaché à aucun facteur en particulier : beaucoup, et dans ces derniers siècles, sont intervenus.
Les principaux donateurs de l'orgue, en 1422, sont Alphonse Lemire, valet de chambre du roi Charles VI et receveur des aides à Amiens, et son épouse Massine de Hainaut. Le chapitre les en a remerciés en recevant leurs tombeaux dans la cathédrale (sous l'orgue). En fait, dans ce que nous voyons, seuls la tribune et le soubassement sont d'origine (1422). Le buffet principal date de 1549, tandis que le positif (instrument, buffet et boiseries) est de 1620. Le buffet a été restauré en 1835 et peint par un artiste amiénois, Martin Delabarthe. Les frères Duthoit y mirent aussi leur griffle : ornements sur les côtés et les plates-faces, statues (disparues) sur le sommet des tourelles. Notons encore que le soubassement est l'un des plus anciens de France. Quatre magnifiques voûtes cachent une poutre armée sous un décor gothique. Elles sont ornées, sur le devant, de statues d'1,25 m de hauteur. Après maintes avanies et restaurations partielles au cours des âges, l'instrument fut restauré par Aristide Cavaillé-Coll au XIXe siècle.
Signalons que, après avoir reçu un obus dans sa soufflerie, l'orgue fut entièrement démonté en juillet 1918 et entreposé au château d'Eu. Au cours de la 2e guerre mondiale, la dépose de la rose occidentale laissa un trou béant dans la façade. Les tuyaux devinrent habitat et cimetière des pigeons, hiboux et autres chauve-souris. Après la guerre, une fois la rose reposée, la mécanique fut démontée et l'instrument nettoyé. Un concert inaugural eut lieu en 1967.
Source : «Amiens, la grâce d'une cathédrale», la Nuée bleue, article «Les orgues de Notre-Dame» d'Hélène Martin.

La rose de la façade occidentale (1480–1490)
La rose de la façade occidentale (1480-1490).

Fin du XVe et début du XVIe siècle : la fin des guerres est suivie d'une reprise économique et d'une effervescence des arts. Adrien de Hénencourt, alors doyen du chapitre, va se lancer dans une politique de mécénat artistique. La chapelle Saint-Éloi de la cathédrale s'orne des sibylles, de nombreuses verrières viennent embellir les églises de la ville. La rose occidentale, qui date de cette époque, est déjà marquée par l'esprit de la Renaissance. Son style flamboyant recèle une profonde symbolique : les liens étroits qui unissent la commune d'Amiens et la Couronne de France. Ses huit pétales centraux sont peuplés de lys d'or que côtoient les branches argentées de l'osier, symbole de la commune.
La rose fut offerte par le chanoine (et maître de la confrérie du Puy Notre-dame) Robert de Coquerel (mort en 1521). Son blason est constitué de trois coqs d'or sur fond d'azur. Cet emblème est sculpté au centre de la rose (très difficilement visible à l'œil nu depuis la nef de la cathédrale), mais on le trouve aussi dans la partie gauche (voir photo ci-dessous).

La partie basse de la rose occidentale
La partie basse de la rose occidentale (les trois coqs d'or du donateur sont à gauche) .
Le triforium de la nef
Le triforium de la nef.
La nef et l'orgue de tribune
La nef et l'orgue de tribune.

Documentation :«Amiens, la grâce d'une cathédrale», la Nuée bleue, ISBN 978-2-7165-0782-0 + «La cathédrale d'Amiens», Éditions du Patrimoine, ISBN 978-2-85822-723-5
+ «Amiens, ville d'Art et d'Histoire», Éditions du Patrimoine, ISBN 978-2-85822-933-8
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