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Page créée en 2011
Enrichie en 2014
Vitrail de Saint-Jacques, tête de cavalier

À l'emplacement de l'édifice actuel, les sources indiquent la présence d'une église de bois et de torchis. En 1189, elle est citée en tant que dépendance de l'église Saint-Jean-au-Marché. Mais ce quartier de Troyes était celui des commerçants aisés. Au début du XVIe siècle, grâce aux dons de grandes familles troyennes, on put commencer la construction d'une église en pierre. Presque achevée, elle brûla en partie lors du grand incendie de 1524 qui détruisit le tiers de la ville.
Les chapelles sud furent peu touchées. En sept ans, on les restaura dans leur style d'origine : le gothique. Les chapelles nord, complètement sinistrées, furent rebâties en style Renaissance. Après les parties hautes du chœur, ce n'est qu'au XVIIe siècle qu'on érigea celles du transept et de la nef. Le très beau voûtement en bois fut monté entre 1660 et 1675. Enfin, au début du XVIIIe siècle, on ajouta une travée à la nef et la façade actuelle, de style classique, fut achevée.
Saint-Pantaléon n'est pas une église ordinaire. Depuis la Révolution, elle abrite une soixantaine de statues du XVIe siècle issues d'établissements religieux fermés à cette époque. Certaines sont de vrais chefs-d'œuvre. Mais Saint-Pantaléon, c'est aussi la naissance d'un nouvel art du vitrail inspiré par la Renaissance : la grisaille rehaussée de jaune d'argent ou de sanguine. Cette page et la galerie des vitraux associée en donnent un très large aperçu.

La nef de Saint-PantaléonCliquez pour afficher le vitrail de la Crucifxion
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Pantaléon
L'église est présentée comme un musée de la statuaire troyenne au XVIe siècle.
Aucune photo ne peut donner l'impression ressentie par le visiteur en entrant dans l'église : celle d'être
assailli par les innombrables statues qui sont réellement toutes proches.
La façade classique Le chevet de l'église
Le chevet de l'église
Le côté nord que l'on voit avec le transept est en style Renaissance. Il a été rebâti après l'incendie de 1524.

«««--- À GAUCHE, La façade (en style classique) du XVIIIe siècle et ses deux frontons superposés.
À droite sur l'image, le curieux clocher octogonal.
L'intérieur de l'église
La nef et son exubérante collection de statues du XVIe siècle. La chaire à prêcher est de 1832.
Dans les parties hautes, notez la différence entre les vitraux. Certains sont en grisaille (posés en 1661),
d'autres sont en verre blanc (posés en 1676). Entre les deux dates, la mode avait changé.
«L'Arrestation de Crépin et Crépinien»
Sculpture polychrome «L'Arrestation de Crépin et Crépinien»
(milieu du XVIe siècle) et son dais gothique
«L'Arrestation de Crépin et Crépinien», détail
Sculpture du XVIe : «L'Arrestation de Crépin et Crépinien», détail
Statue de saint Nicolas
Statue de saint Nicolas
Groupe en pierre (vers 1540-1550), dais gothique
Selon la légende, trois petits enfants ont été tués, découpés
et jetés au saloir. Saint Nicolas les ressuscite.

Le groupe dénommé «L'Arrestation de saint Crépin et saint Crépinien» appartient aux chefs-d'œuvre de la sculpture troyenne. Il est d'influence flamande et date du milieu du XVIe siècle. Crépin, debout, coupe le cuir ; Crépinien, assis, coud la semelle d'une chaussure. L'empereur Maximin a prononcé leur arrestation. Les soldats qui viennent se saisir d'eux sont à la mode du XVIe siècle, avec des costumes à crevés aux couleurs très brillantes.
Voir le vitrail de leurs supplices à l'église Saint-Étienne d'Arcis-sur-Aube et à l'église Saint-Pierre à Dreux.

Vitrail «Enfance du Christ et vie de la Vierge»
Vitrail «Enfance du Christ et vie de la Vierge»
Grisaille rehaussée de jaune d'argent, (vers 1535-1545)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan
Vitrail «Enfance du Christ et vie de la Vierge», détail Les Noces de Cana
Vitrail «Enfance du Christ et vie de la Vierge»
détail : Les Noces de Cana
Grisaille rehaussée de jaune d'argent
(vers 1535-1545)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher dans la galerie des vitraux.
Cliquez ici pour afficher les visages en gros plan.
Vierge de douleur
Vierge de douleur
Statue polychrome vers 1530
On lit ce commentaire dans le guide de visite
de l'église Saint-Pantaléon :
«La Vierge est assise, les mains jointes. Le drapé,
très compliqué, est encore dans l'esprit du gothique
car il tend à dramatiser la scène. Il contraste
fortement avec le traitement du visage, tout
de douceur et de régularité.»
Statue «La Foi»
Statue «La Foi», XVIe siècle
par Dominique le Florentin, l'un des
grand-maîtres de la sculpture troyenne
La nef et le transept
La nef et le transept
Le bas-côté droit
Le bas-côté droit
Haut-relief dans une chapelle latérale
Haut-relief dans une chapelle latérale du côté nord
À gauche, Esther devant Assuerus. Au centre, le triomphe de Mardochée.
À droite, Judith sortant de la tente d'Holopherne
Chapelle latérale dans le bas-côté nord de l'église
Chapelle latérale sur le côté nord de l'église.
Cette chapelle est de style Renaissance (voir la voûte à caissons) comme toutes celles du côté nord.

Outre la Vierge à l'Enfant dans sa niche,
elle comprend un haut-relief assez mutilé
qui date du milieu du XVIe siècle
(voir plus haut sur la gauche)
«Vierge de douleur» et «Portement de croix»
«Vierge de douleur» et «Portement de Croix»
Ces statues en pierre du XVIe siècle faisaient partie du Calvaire.
Statues de la Vierge et de saint Jean(?)
Statues de la Vierge et de saint Jean(?)
dans une chapelle latérale nord (XVIe siècle)
Tableau : «Moïse sauvé des eaux»
Tableau dans la nef : «Moïse sauvé des eaux», XVIIIe siècle.

Le festin de Balthazar. Alors que le roi assyrien Balthazar festoie dans Babylone assiégé par les Mèdes et les Perses, il demande qu'on lui apporte les vases pris dans le Temple de Jérusalem par ses aïeux. Ces mêmes vases que Nabuchodonosor avait fait mettre dans le temple de son dieu parce qu'il ne voulait pas les utiliser. À l'instant où Balthazar eut bu dans l'un de ces vases et qu'il eut blasphémé contre Dieu, raconte l'historien Flavius Josèphe, une main sortit de la muraille et y traça une inscription mystérieuse composée de trois mots : «Mané, Thethel, Pharès». Aucun mage de la cour ne put l'interpréter. Très déçu, il fit publier dans tous ses États [alors que son pays est en guerre et sa capitale assiégée ?], qu'il donnerait une chaîne d'or, une robe de pourpre et la troisième partie de son royaume à celui qui saurait la déchiffrer. Aussitôt beaucoup de gens accourent, mais personne ne réussit. La princesse, sa nièce, conseilla alors de faire appel à la sagesse de Daniel, qui avait déjà interprété un songe pour le roi dans le passé.
Mis en présence du roi, Daniel l'informa que ces mots signifiaient que sa fin était proche. Le monarque n'avait pas voulu tirer profit de la leçon que Dieu avait infligée à son aïeul Nabuchodonosor : d'abord châtié pour son impiété, réduit à vivre comme une bête, puis repentant, et enfin glorieux dans la piété. Aujourd'hui son successeur blasphémait contre Dieu et buvait dans des vases sacrés ! L'explication des mots était la suivante : Mané (nombre) signifiait que le nombre d'années du règne de Balthazar allait être achevé et que sa mort approchait ; Théthel (ou Thécel), qui veut dire poids, signifiait que Dieu avait pesé la durée de son règne et qu'elle tendait à sa fin ; Pharès (fragment et division) voulait dire que l'empire assyrien serait divisé entre les Mèdes et les Perses. Quoique terrifié par cette révélation, le;roi fit récompenser Daniel comme il l'avait promis. Peu après, en la dix-septième année du règne de Balthazar, Cyrus, roi des Perses, prit Babylone et captura le roi assyrien. Ce fut le dernier roi de la postérité de Nabuchodonosor.
Source : «Histoire ancienne des Juifs» de Flavius Josèphe, éditions Lidis-Brepols, 1981.

VITRAIL DE L'HISTOIRE DE DANIEL (1531-1536)
Vitrail de l'Histoire de Daniel», détail Le festin de Balthazar
Le festin de Balthazar (Vitrail de l'histoire de Daniel)
Grisaille rehaussée de jaune d'argent, 1531-1536
Le vitrail de l'«Histoire de Daniel» pourrait être l'œuvre de Jehan I Macadré.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
À Babylone, lors d'un festin du roi Balthazar, une main, sortie de la muraille, y trace
une inscription mystérieuse. Les mages sont incapables de l'interpréter. Daniel y réussit :
les trois mots de l'inscription annonce la fin du règne et la mort du roi.
Vitrail «Histoire de Daniel» détail : Daniel dans la fosse aux lions
Daniel dans la fosse aux lions (Vitrail de l'histoire de Daniel)
Grisaille rehaussée de jaune d'argent et de sanguine, 1531-1536
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.

Daniel dans la fosse aux lions. L'histoire nous est donnée dans l'Ancien Testament, livre de Daniel. Le prophète Daniel s'est distingué à l'époque du roi assyrien Balthazar : il a été le seul capable d'expliquer les mots «Mané-Théthel-Pharès» apparus sur un mur pendant un festin du roi, alors que Babylone, sa capitale, était assiégée (voir le récit plus haut). Peu de temps après, le Perse Darius, aidé de son parent Cyrus, prend Babylone et ruine l'empire des Assyriens.
En retournant en Médie, Darius emmène Daniel et l'honore conformément à sa réputation. Le prophète devient l'un des trois suprêmes gouverneurs, avec pouvoir sur trois cent soixante autres. L'historien Flavius Josèphe écrit que Darius le considérait «comme un homme tout divin, et ne prenait conseil que de lui dans ses affaires les plus importantes.» Évidemment, la jalousie s'installe dans l'esprit des autres ministres qui vont tout faire pour perdre leur rival. Ayant remarqué que Daniel prie Dieu trois fois par jour et à la vue de tous, ils conçoivent un plan malicieux. Ils informent Darius que tous les grands de son royaume et les gouverneurs ont trouvé qu'il serait bon de publier un édit pour interdire les prières à tous ses sujets, pendant trente jours, que ces prières soient adressées à Dieu ou au monarque. Ceux qui mépriseraient ce commandement seraient jetés dans la fosse aux lions. Ne se doutant de rien, Darius fait publier l'édit... et Daniel continue de prier Dieu à la vue de tous.
Ses ennemis vont alors trouver le roi et exigent que la sentence soit appliquée. Redoutant la grande affection de celui-ci pour le prophète, ils font pression pour que le roi ne cède à aucun favoritisme. Au comble de la douleur, le monarque doit se résoudre à faire jeter le prophète dans la fosse, espérant, sans trop y croire, que Dieu saura l'épargner. Flavius Josèphe poursuit : «(...) on en ferma l'entrée avec une grosse pierre. Darius la fit sceller de son cachet, et s'en retourna à son palais dans une si extrême peine et une telle inquiétude de ce qui arriverait à Daniel qu'il ne voulût point manger et passa toute la nuit sans dormir.» Le lendemain matin, Darius retourne à la fosse et constate que le cachet est intact. Il se met alors à crier pour savoir si Daniel est encore en vie... et le prophète lui répond qu'il n'a aucun mal. Il est aussitôt retiré de la fosse. Mais ses ennemis prétendent que, si les lions ne l'ont pas touché, ce n'est pas le signe d'une faveur divine, mais tout simplement parce qu'on les avait gavés avant et qu'ils n'avaient plus faim ! Courroucé par cette explication qu'il prend pour une insulte, Darius décide de les prendre au mot. Il ordonne de nourrir les lions à satiété et, quand ils seront bien repus, de jeter les accusateurs de Daniel dans la fosse ! Ce qui fut fait avec le résultat attendu. Josèphe rapporte que «les lions dévorèrent tous ces calomniateurs avec autant d'ardeur et d'avidité que s'ils eussent été le plus affamés du monde». Ce qui, à rebours, prouvait l'intervention divine dans le sauvetage de Daniel. Et l'historien conclut son récit de la sorte : «(...) Darius fit publier dans tous ses États que le Dieu que Daniel adorait était le seul Dieu véritable et tout-puissant, et éleva ce grand personnage à un tel comble d'honneur que personne ne put douter que ce fût l'homme de tout son empire qu'il aimait le plus : et on le voyait avec admiration dans une si grande gloire et si extraordinairement favorisé de Dieu.»
Source : «Histoire ancienne des Juifs» de Flavius Josèphe, éditions Lidis-Brepols, 1981.

Daniel est arrêté pour non respect de l'édit royal
Daniel est arrêté pour non respect de l'édit royal devant un Darius très affligé
Grisaille rehaussée de jaune d'argent et de sanguine, 1531-1536
«Moïse et les filles de Madia»
Tableau dans la nef : «Moïse et les filles de Madian», XVIIIe siècle
Daniel est récompensé par Balthazar
Daniel est récompensé par Balthazar
Grisaille rehaussée de jaune d'argent et de sanguine, 1531-1536
Tableau «Le Martyre de sainte Ursule»
Tableau : «Le Martyre de sainte Ursule» par Monier, XVIIe siècle
Vitrail «Histoire de Daniel» détail : Suzanne et les vieillards
Vitrail «Histoire de Daniel» (1531-1536), détail : Suzanne et les vieillards
Daniel intervient pour sauver Suzanne, une femme injustement accusée par deux juges de la ville d'avoir été infidèle.
En punition de leur calomnie, les deux vieillards sont condamnés à mort par lapidation (partie gauche).
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
Voir la légende de Suzanne et les vieillards dans la page du musée Magnin de Dijon.
La voûte charpentée
La voûte charpentée a été érigée entre 1660 et 1675
L'entrée de Saint-Pantaléon
L'entrée de Saint-Pantaléon
Vitrail dans les parties hautes : «Le Baptême du Christ», 1663 ---»»»
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité du vitrail
Vitrail dans les parties hautes : «Le Baptême du Christ»
Anne et Caïphe assistant au Calvaire
Statues en pierre du XVIe : Anne et Caïphe assistant au Calvaire
«Jésus chez Marthe et Marie»
Tableau dans la nef : «Jésus chez Marthe et Marie»
Pas d'indication de date (XVIIe siècle?)
Voir l'histoire de Marthe et Marie à la page de l'église Sainte-Madeleine à Troyes.

Les grands prêtres Anne et Caïphe assistent au Calvaire. C'est l'interprétation donnée par la tradition locale. À la fin du XVIIIe siècle, le curé de l'église plaça ces deux statues derrière la rambarde de la galerie qui menait à la salle de réunion de conseil de fabrique, assurant ainsi un effet théâtral très réussi. Malheureusement il fit scier les corps des statues pour laisser libre le passage dans la galerie !

LES AUTELS DE L'ABSIDE
Les trois autels de l'abside plate
Les trois autels de l'abside plate
Les retables des autels sont du XIXe siècle.
Autel absidial gauche
Autel absidial gauche
et son vitrail de la Légende de la sainte Croix
Statue polychrome de la Vierge à l'Enfant
Statue polychrome de la Vierge à l'Enfant
dans l'autel absidial droit
Elle a été restaurée et repeinte par Joseph-François Valtat,
sculpteur troyen, au milieu du XIXe siècle.
«««--- Le vitrail de la sainte Croix, daté de 1540, est le
seul de l'église Saint-Pantaléon qui soit polychrome.
Tous les autres sont en grisaille.
Statue de saint Pantaléon en bois sculpté
Statue de saint Pantaléon en bois sculpté dans le maître-autel
Œuvre du sculpteur troyen J.-F. Valtat datée de 1865.

Pantaléon est un médecin apprécié, proche de l'empereur romain Dioclétien. Converti, il met sa foi au service de son métier et opère des guérisons miraculeuses, dont celle d'un aveugle.
Dioclétien, c'est aussi la grande persécution de 303. Pantaléon n'y échappe pas. Il subit le supplice de la roue avant de mourir décapité. Pantaléon est aussi écrit «Pantaléemon» qui signifie «Le Tout-Miséricordieux» en grec ancien.

La croisée du transept
La croisée du transept
Ses vitraux blancs assurent une grande clarté dans l'église.
Vitrail «Le Calvaire»
Vitrail central du chœur «Le Calvaire», 1662
Grisaille rehaussée de jaune d'argent
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
«Vierge de pitié»
«Vierge de pitié»
Statue en pierre polychrome, XVIe siècle
«Anne et Joachim à la Porte Dorée»
«Anne et Joachim à la Porte Dorée»
Statue en pierre polychrome
Milieu du XVIe siècle
Vitrail du chœur
Vitrail du chœur (1665)
Saint Vincent, sainte Catherine, Vierge de l'Assomption,
sainte Reine et saint Dominique
Grisaille rehaussée de jaune d'argent
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
Vitrail «Enfance du Christ et vie de la Vierge»
Vitrail «Enfance du Christ et vie de la Vierge» (1535-1545)
Détail : La Fuite en Égypte
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
Le chœur de Saint-Pantaléon
Le chœur de Saint-Pantaléon et son atmosphère de piété tout artistique
«Saint Jacques à; la bataille de Clavijo»
Vitrail «Saint Jacques à la bataille de Clavijo», (1539-1540)
Grisaille rehaussée de jaune d'argent
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.

Le vitrail à Troyes. Jusqu'en 1530, l'école troyenne du vitrail privilégie les dessins aux contours nets et aux coloris intenses. Voir l'église Sainte-Madeleine à Troyes.
A partir de 1530, l'art du vitrail change d'aspect. Sous l'influence des artistes de la Renaissance (et notamment les artistes italiens qui travaillent sur le chantier du château de Fontainebleau), les maîtres-verriers se mettent à privilégier le dessin plutôt que la couleur. Suite ci-contre ---»»

«Saint Jacques à; la bataille de Clavijo», détail
Vitrail «Saint Jacques à la bataille de Clavijo», détail : Saint Jacques à cheval (à gauche)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.

Le vitrail à Troyes (suite). D'autre part, la nouvelle mode tend à minimiser les coûts de fabrication : on utilise du verre incolore et on essaie de réduire les réseaux de plomb. La grisaille prend alors toute son importance. C'est un oxyde métallique associé à un fondant finement broyé (poudre de verre ou sable). On applique cette mixture sur le verre incolore et on travaille le modelé en lavis : ombres et dégradés découlent des différences d'épaisseur de la grisaille. Enfin, le jaune d'argent ou la sanguine permettent d'ajouter des touches de couleur.
C'est à Saint-Pantaléon en 1531 que cette technique apparaît en Champagne pour la première fois. Ainsi sont créées les verrières de la Passion et de l'Histoire de Daniel, comme toutes les verrières basses de l'église à l'exception de la Légende de la Croix dans la chapelle absidiale nord. On voit à droite, dans le vitrail de la bataille de Clavijo, une tête d'homme très élégamment travaillée en grisaille rehaussée de jaune d'argent.

«Saint Jacques à; la bataille de Clavijo», détail
Vitrail «Saint Jacques à la bataille de Clavijo», détail
Vitrail attribué à Jehan I Macadré et Lutereau.
La bataille de Clavijo oppose Chrétiens et Maures. Les chrétiens
sont secourus par l'apparition de saint Jacques.
Cliquez sur le vitrail pour afficher le bas de la lancette.
Statues en pierre sur un pilier de la nef<br>
Statues en pierre sur un pilier de la nef

En bas, saint Jean-Baptiste (XVIe siècle) qui tient
un livre dans sa main gauche
En haut, l'Éducation de la Vierge (vers 1530)
Sainte Anne apprend à lire à sa fille Marie.
«L'Adoration des Mages»
Tableau dans la nef : «L'Adoration des Mages», XVIIe siècle
Vitrail de la Passion, détail
Vitrail de la Passion» (1531), détail : Pilate et le Portement de Croix
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
Le chœur et l'abside
Le chœur et l'abside
«La Sainte Famille»
Tableau dans la nef : «La Sainte Famille», XVIIe siècle.

Jehan I Macadré (vers 1480-1548). Si Beauvais a eu sa lignée de peintres verriers avec les Leprince (voir l'Arbre de Jessé à Saint-Étienne), Troyes a connu une lignée d'artistes aussi talentueux avec les Macadré (ou Macardé). Jehan I, dit l'Ancien, est le premier ; le dernier est relaté au début du XVIIe siècle. Jehan I intervient à Saint-Pantaléon (verrières de Saint-Jacques et certainement de Daniel) et à Sainte-Madeleine où il restaure l'arbre de Jessé. Il fut marguillier de Saint-Jacques et député à l'assemblée des peintres, verriers et brodeurs. Sa réputation semble s'être étendue largement au-delà de Troyes puisque les chroniques relatent que Richelieu voulut acheter plusieurs verrières de Saint-Pantaléon, dont celle de «Saint-Jacques à la bataille de Clavijo»
Voir la verrière du Jugement dernier par Jehan III Macadré à l'église Saint-Nizier de Troyes.

Vitrail de la Passion, détail
Vitrail de la Passion (1531), détail : Entrée à Jérusalem et sainte Barbe
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
La chaire à prêcher
La chaire à prêcher date de 1832. Elle comprend quatre reliefs en bronze sur des modèles de Simart, 1832.
Ces reliefs représentent les trois vertus théologales.
Ci-dessus, la Foi (avec un calice surmonté d'une hostie) et l'Espérance symbolisée par une ancre.

L'orage de 1691. Le 11 août 1691, un terrible orage de grêle s'abattit sur Troyes et brisa toutes les verrières hautes de Saint-Pantaléon. Il fallait réparer vite et pour pas trop cher. Les vitraux endommagés l'étaient de façon inégale. L'assemblée des marguilliers décida alors de reconstituer - comme on le pouvait - les vitraux les moins abimés avec des morceaux venant des verrières plus détériorées.

Vitrail de la Passion, détail
Vitrail de la Passion (1531)
Détail : Le Baiser de Judas
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en (très) gros plan.
Vitrail de la Passion, détail
Vitrail de la Passion (1531), détail : «L'Entrée aux enfers» dans le tympan
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. Cliquez ici pour afficher la totalité des enfers dans le tympan
Le chœur et son environnement de statues
Le chœur et son environnement de statues.

Documentation : «Église Saint-Pantaléon, Troyes - guide de visite», ISBN 2-915829-06-3 + «Troyes en Champagne» de Didier Guy et Patrick Dupré, ISBN 2-913052-24-6
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