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Page créée en 2011
Sculptures de l'archivolte du portail principal

L'église Saint-Nicolas de Blois remonte au XIIe siècle. Fuyant les Vikings, des moines bénédictins du monastère de Corbion dans le Perche, trouvent refuge à Blois en 924. Au XIIe siècle, ils y construisent un monastère. Leur église abbatiale sera l'église Saint-Laumer, nom du fondateur de leur premier monastère. Et, de ce fondateur, ils ont emporté les reliques. La véritable appellation de Saint-Nicolas est donc Saint-Laumer.
De 1138 à 1186, la première partie de Saint-Laumer est édifiée : chœur, transept et première travée de la nef. Le reste est achevé au début du siècle suivant. Avec les guerres de Religion, l'église est endommagée par les protestants et l'abbaye détruite. Cette dernière est rebâtie aux XVIIe et XVIIIe siècles. A la Révolution, Saint-Laumer devient l'Hôtel-Dieu.
Au Moyen Âge, l'église est un lieu important de pèlerinage vers les reliques qu'elle abrite : saint Lubin, saint Laumer, sainte Marie l'Egyptienne et un fragment de la croix du Christ. Le pèlerinage à saint Marcou prendra forme à la Révolution.
Saint-Nicolas de Blois est une magnifique église romane : les trois niveaux d'élévation de la nef sont d'une pureté sans faille, l'architecture intérieure des transepts est fort harmonieuse. Dans le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, les vitraux contemporains créent une atmosphère unique, baignée d'une lumière jaune ou bleue, propre à la méditation.

La nef de Saint-Nicolas à Blois
La nef de Saint-Nicolas à Blois
Indiscutablement, c'est l'une des plus belles églises romanes de France
L'église Saint-Nicolas vue de la rive gauche de la Loire
L'église Saint-Nicolas vue de la rive gauche de la Loire

Quand on aperçoit l'église de la rive gauche de la Loire, on la prendrait presque pour un édifice du XIXe siècle : deux tours sur la façade, un clocher au-dessus de la croisée du transept, des parois sobres
alliant rigueur et robustesse.
Ainsi travaillaient les bénédictins.

À DROITE ---»»»
Le portail principal (entre 1186 et 1120) de la façade. L'archivolte est constituée de trois voussures à personnages.
A l'origine, le portail était entouré de six statues, aujourd'hui disparues.

«««--- À GAUCHE
La majestueuse nef donne une impression de grandeur. que l'étroitesse des travées accentue encore. Tout se coordonne pour que les prières s'élèvent vers le ciel sans entraves.

Le portail principal de la façade
La façade occidentale de Saint-Nicolas
La façade occidentale est à nulle autre pareille : les trois portails sont dissemblables et surmontés par une élégante galerie d'arcatures qui s'étale sur toute la largeur de la façade.
Vitrail de Max Ingrand dans la chapelle Saint-Marcou
Vitrail de Pierre Gaudin dans la chapelle Saint-Marcou
Le chevet de l'église vu de la rue Saint Laumer
Le chevet de l'église vu de la rue Saint Laumer
Les chapelles rayonnantes n'ont rien perdu de leur superbe cachet roman.
(De face, au milieu, la chapelle des Fonts Baptismaux)
Le choeur de Saint-Nicolas
Le chœur de Saint-Nicolas
Les dauphins des torchères de l'autel

CI-DESSUS

Les dauphins des torchères de l'autel constituent un motif animalier typique des arts décoratifs de l'époque de Louis XIV.

«««--- À GAUCHE

Le chœur de Saint-Nicolas dans toute sa pureté romane.
L'abside semi-circulaire est soutenue par six piliers à chapiteaux. Le deuxième niveau est constitué d'arcatures aveugles en arc brisé, alors que le troisième reçoit cinq vitraux de Max Ingrand dans de larges ouvertures.

On observe la même disposition architecturale dans le transept.

À DROITE ---»»»

Le vitrail central de l'abside : le Christ en majesté entouré des quatre évangélistes (vitrail de Max Ingrand).


Le vitrail central de l'abside
Le vitrail central de l'abside
Chapiteau du chœur
Les chapiteaux du chœur sont de type corinthien antique.
A gauche, des gymnastes ; au centre, des animaux fantastiques ; à droite, des feuilles entrelacées.
Élévations droites dans la nef
Chapiteau du chœur
Chapiteau du chœur : guerriers armés de masses et feuilles d'acanthe

À DROITE, la magnifique élévation de la nef, coupée par une galerie d'arcatures au niveau du triforium ---»»»
Absidiole nord
L'absidiole nord
Les vitraux modernes créent une atmosphère saisissante.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
vitrail de Max Ingrand
«««--- À GAUCHE
Vitrail de Pierre Gaudin
dans la chapelle Saint-Laumer (le haut est tronqué)
À DROITE ---»»»
Le transept sud baigne dans l'harmonie de
ses proportions architecturales. C'est du meilleur art roman. On y sent tout le calme et la sérénité
propices à la méditation.
Sculptures d'hommes et d'animaux
Sculptures de tête humaine et d'animal au-dessous
de la coursière qui supporte l'étage du triforium
Le transept sud
Le transept sud et ses vitraux de Max Ingrand
La coursière au-dessous de l'étage du triforium est ornée de sculptures typiquement romanes.

Un vitrail de Pierre Gaudin dans le déambulatoire

Les vitraux à l'abbatiale Saint-Nicolas de Blois.
Au lendemain de la guerre 39-45, les vitraux de Saint-Nicolas et de la chapelle Saint-Calais du château sont à reconstruire. Mais on ne veut plus imiter le passé. On veut du neuf. Et pas des simples losanges. C'est l'atelier du peintre-verrier Max Ingrand qui est mis à contribution pour la chapelle Saint-Calais. Celle-ci est vitrée en 1957. À Saint-Nicolas, la verrière XIXe siècle de Jules Laurand est presque entièrement détruite. À un point tel qu'il est jugé inutile d'essayer de la restaurer. On la remplaça hâtivement par du verre cathédrale. Toutefois, un vestige des vitraux du XIIIe siècle fut reposé ainsi qu'une verrière de Jules Laurand. C'était officiellement les deux seuls survivants de l'impact des bombes.
Dès 1947, le programme iconographique des nouvelles verrières fut établi avec l'accord de la commission d'Art religieux du diocèse de Blois : on rendrait hommage aux saints patrons de l'édifice, à ceux qui y avaient des reliques, sans oublier les blasons des abbés commanditaires des abbayes blésoises. On s'imposait beaucoup de verrières historiées en s'interdisant le pastiche. Mais le coût dépassait les crédits alloués par l'État et les collectivités locales. Et la situation en resta là. En 1954, rien n'avait été fait ; le verre cathédrale commençait à se dégrader. On fit donc plus modeste : moins d'historié et plus de non figuratif (qui coûtait moins cher). Pour sélectionner les peintres-verriers, l'Administration lança un concours en 1955. Dans les critères d'exécution, on imposa des verrières fortement colorées pour que l'édifice retrouve son atmosphère d'origine. Quatre peintres-verriers furent lauréats du concours : François Bertrand (qui n'avait pas d'atelier), Pierre Gaudin, Jacques Le Chevallier et Max Ingrand. L'architecte en chef Ranjard décida de la répartition des tâches. Max Ingrand, celui des quatre qui avait le plus d'expérience en la matière, se voyait nommé coordinateur, chargé de l'harmonisation des projets. Le

but était de garantir une indispensable unité de coloration et de graphisme. La chapelle axiale fut ainsi confiée à l'atelier Le Chevallier, tandis que Max Ingrand héritait des baies du transept, de celles du haut chœur et de la tour lanterne. Les chapelles rayonnantes et orientées étaient attribuées à Gaudin, ainsi que les collatéraux du chœur.
En 1959, les vitraux des chapelles sont posés. Le travail semble avancer à bonne vitesse. Mais, en montant les échafaudages le long de la nef et du transept, on découvre que le remplage des baies est très dégradé. La réparation en bonne et due forme des maçonneries est indispensable avant d'y poser le moindre vitrail. La feuille de route des ateliers est alors stoppée. En 1963, le Conservateur régional des Bâtiments de France constate que le chantier est abandonné depuis six ans dans le transept et dans la nef latérale. En 1964, l'épiscopat se plaint que les échafaudages encombrent l'église, qui est très fréquentée par les touristes. La même année, les ferrures enfin réparées, le travail reprend. Petit à petit, le verre cathédrale cède la place aux verrières neuves. En 1968, le chantier est achevé.
Une visite dans l'église montre que les directives ont été respectées. L'harmonie de l'ensemble est si prégnante qu'il est parfois difficile de reconnaître la griffe des différents ateliers. Ainsi le vitrail «Saint Laumer guérissant un possédé» de Pierre Gaudin s'apparente au style de Max Ingrand. Enfin, les coloris sont très chatoyants.
On peut voir plus bas un exemple de ce que Jacques Le Chevallier créa pour la chapelle axiale : «les plombs forment un quadrillage irrégulier dans lequel s'insèrent des verres bleus, rouges et verts, avec une plus forte proportion de chacune de ces couleurs selon les lancettes», écrit Laurence Riviale dans la revue Art sacré. Seule la baie axiale fut ornée de quelques symboles : colombe, main de Dieu bénissant, etc.
Max Ingrand était le plus connu des lauréats du concours. Pour respecter la contrainte d'harmonie d'ensemble, il conçut les verrières du transept semblables à celles de Le Chevallier. Toutefois, la proportion des jaunes et des blancs permet de reconnaître sa griffe. Pour les verrières du haut chœur, ---»»»

vitrail de Max Ingrand Vitrail de François Bertand (atelier Degusseau)
dans le collatéral nord du transept

Chapiteau roman dans la nef

Vitrail de Pierre Gaudin (chapelle Saint-Laumer)
«Saint Laumer guérissant un possédé»

---»»» Max Ingrand choisit de représenter le Christ et les évangélistes, en atténuant cependant l'habituel chatoiement des couleurs propre à son atelier. Il s'agissait en fait de retrouver l'esprit des peintures murales des voûtes en cul-de-four des édifices romans. En revanche, les anges thuriféraires de la tour lanterne suivent «la griffe Max Ingrand», mais il faut une paire de jumelles pour bien les voir...
L'atelier de Pierre Gaudin fut chargé des verrières des chapelles Saint-Laumer et Saint-Marcou. Initialement, Saint-Laumer devait être à dominante bleue (ce qu'elle ne sera pas), Saint-Marcou, à dominante jaune (ce qui fut le cas). Mais les maquettes initiales sont critiquées par les Monuments historiques : la coloration est jugée trop violente. Bien qu'elles soient déjà posées, certaines verrières de Gaudin sont retirées et retravaillées pour en atténuer l'éclat. L'architecte en chef Ranjard ne badina pas avec l'harmonie d'ensemble, même si les crédits étaient minces. Dans les deux chapelles suscitées, les vitraux figuratifs auront le même patron, mais seront traités avec des gammes de verre distinctes. Ce qui, note Laurence Riviale, est d'habitude suffisant pour faire croire «à l'œil distrait», c'est-à-dire à monsieur Tout-le-monde, que les vitraux sont différents...
François Bertrand et l'atelier Degusseau firent plus modeste. Bertrand ne créa que deux cartons : l'un pour le haut vaisseau, l'autre pour les collatéraux. Le premier fut à tonalités froides, le second à tonalités chaudes. La tâche de l'atelier Degusseau en fut facilitée. Le travail avança rapidement et à moindre coût.
En conclusion, Laurence Riviale note que tous ceux (décideurs et créateurs) qui ont participé au vitrage de Saint-Nicolas furent déçus car le grand projet d'orner ce magnifique édifice roman d'une verrière à sa dimension (c'est-à-dire sans vitraux non figuratifs) n'avait pu être réalisé par manque de crédits.
Source : «Art sacré, cahiers de rencontre avec le patrimoine religieux» Numéro 20, «Le vitrail au XXe siècle, intelligence de la lumière». Article: «Blois, les vitraux de la chapelle Saint-Calais et de l'abbatiale Saint-Nicolas» de Laurence Riviale, 2004

Le déambulatoire
Le déambulatoire. On aperçoit la chapelle Saint-Laumer (fonts baptismaux) au fond.
Sur la droite, la chapelle de la Vierge et ses vitraux bleutés dus à l'atelier Le Chevallier.
Perspective romane d'un bas-côté dans la nef.
Perspective romane d'un bas-côté dans la nef.
Chapelle des Fonts Baptismaux
La chapelle Saint-Laumer éclairée par les vitraux de l'atelier Pierre Gaudin
L'orgue de tribune
L'orgue de tribune
Cette partie de l'église remonte au début du XIIIe siècle.
vitrail de Max Ingrand
Vitrail de Max Ingrand dans le transept

La chapelle Saint-Laumer est la chapelle des fonts baptismaux. Les vitraux contemporains de l'atelier Pierre Gaudin, plongés dans une architecture romane, créent une atmosphère assez féérique. Cliquez sur l'image pour la voir en gros plan dans la galerie des vitraux.

Chapelle de la Vierge
La chapelle axiale dite de la Vierge
Cliquez sur l'image pour afficher une vue de biais de la chapelle avec ses vitraux.

La chapelle de la Vierge a remplacé, au XIVe siècle, une ancienne chapelle romane.
La très belle sculpture de l'Assomption (1672), qui se détache de façon fort heureuse sur le vitrail non figuratif de le Chevallier, est due à l'artiste blésois Gaspard Imbert. Elle ornait auparavant l'église de Bourgmoyen, aujourd'hui disparue. Vous pouvez voir d'autres œuvres de Gaspard Imbert à l'église Saint-Vincent-de-Paul de Blois.

L'Assomption de la Vierge sculptée par Gaspard Imbert
L'Assomption de la Vierge
sculptée par Gaspard Imbert (XVIIe siècle)
Dormition de la Vierge, XIIe siècle
Dormition de la Vierge, XIIe siècle
Chapelle rayonnante Saint-Marcou
Chapelle rayonnante Saint-Marcou
En 1794, l'abbatiale Saint-Laumer devient église paroissiale.
L'une des chapelles rayonnantes est alors consacrée à saint Marcou.
Retable de sainte Marie l'Egyptienne, XVe siècle
Retable de sainte Marie l'Egyptienne, XVe siècle
Marie l'Egyptienne est une pécheresse sauvée par l'image de la Vierge. Ce retable glorifie
la vie érémitique et se présente comme modèle de l'idéal monastique.
La coupole de Saint-Nicolas
La coupole de Saint-Nicolas avec les vitraux de Max Ingrand

La coupole de Saint-Nicolas est une curiosité architecturale. Elle est ornée de niches abritant - en théorie - des statues de saints ou d'évêques. Ses huit ogives convergent vers l'oculus central (non visible sur la photo). Comme elle ne comporte que quatre ouvertures, elle est assez sombre.


Source : Livret historique «Eglise Saint-Nicolas Blois» disponible à l'entrée de l'église. Édité par la Paroisse Blois-Centre.
+ revue «Art sacré, Cahiers de rencontre avec le patrimoine religieux», Numéro 20 : «Le vitrail au XXe siècle, intelligence de la lumière» (2004)
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