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Page créée en mars 2014
L'ange dans «La Conversion de saint Augustin» de Nicolas-René Jollain

La construction de l'hôpital Saint-Jacques de Besançon commence en 1686. À partir de 1709, pour lutter contre la dépravation morale possible des jeunes filles, conséquence de l'arrivée des étrangers (les Français de Louis XIV!), on adjoignit un couvent, mitoyen de l'hôpital, qui prit le nom de couvent du Refuge. On y interna les «pénitentes» volontairement ou pas, dont les filles publiques. En 1739, celui-ci s'enrichit d'une chapelle baroque bâtie par l'architecte comtois Nicolas Nicole. Surmontée d'un très beau dôme en tuiles vernissées, elle possède une façade en courbe rentrante.
À la Révolution, la communauté du Refuge est dissoute. Les bâtiments deviennent prison, puis hôpital militaire. Quant à la chapelle, elle sert d'entrepôt à grains et à fourrage. Elle est ensuite affectée au culte protestant de 1796 à 1802, puis, avec le Concordat, rendue au culte catholique en tant que dépendance de l'hôpital.
En 1863, la chapelle Notre-Dame du Refuge flt l'objet d'une première restauration. On y installa les faux marbres de Baldauf et l'on peignit la coupole. La restauration extérieure intervient en 1985 et une ultime restauration intérieure en 1992-1993.
Disons ici que cette chapelle baroque est absolument somptueuse et constitue un must de toute visite à Besançon. Elle possède deux chapelles adjacentes (chapelle des religieuses et chapelle des pensionnaires) où l'on peut aussi entrer.

Statue de saint Marc
Le chœur de la chapelle Notre-Dame du Refuge et son somptueux décor  baroque (XVIIIe siècle)
Le chœur de la chapelle Notre-Dame du Refuge et son somptueux décor baroque (XVIIIe siècle)
La chapelle Notre-Dame du Refuge vue depuis le fort Chaudanne
La chapelle Notre-Dame du Refuge vue depuis le fort Chaudanne
Le haut de la façade rentrante et le dôme
Le haut de la façade rentrante et le dôme
Les tuiles vernissées polychromes de la coupole
Les tuiles vernissées polychromes
du dôme de la chapelle
La façade de la chapelle a fait l'objet d'une restauration en 1985.
La façade de la chapelle a fait l'objet d'une restauration en 1985.
L'inscription latine du fronton de la grille principale de l'hôpital
L'inscription latine du fronton de la grille principale
de l'hôpital Saint-Jacques signifie :
«C'est à toi qu'est abandonné le pauvre.
Tu seras le soutien de l'orphelin.»

L'hôpital Saint-Jacques. Dès le XIIe siècle, les établissements hospitaliers et les asiles se sont multipliés à Besançon, toujours créés et gérés par l'Église. Au fil des ans, les établissements se regroupent ou ferment. En 1571, un traité rétablit l'hôpital Saint-Jacques pour les malades et les indigents. Il sera géré par la municipalité jusqu'en 1666, puis pris en charge par un directoire. À sa demande, l'Hôtel-Dieu de Beaune envoie des sœurs de l'Ordre de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs pour créer une communauté d'hospitalières. Dès 1671, celles-ci vont desservir l'hôpital qui sera désormais leur maison mère.
Les locaux étant jugés trop étroits, la municipalité, en septembre 1671, autorise le directoire à acheter des terrains pour construire un hôpital plus important. Avec les conquêtes de Louis XIV, Besançon, jusque-là espagnole, devient française, mais le projet est maintenu : Louvois l'approuve en 1682 et le Roi soleil, qui vient dans la cité en 1683, offre mille écus à l'archevêque pour sa construction. Le nouveau bâtiment sort de terre en 1688. Une fois terminé, jugé moderne et fonctionnel, les Bisontins vont jusqu'à dire que, dans leur ville, ce sont les miséreux les mieux logés ! Au cours de son histoire, deux religieuses se distinguèrent par leur dévouement et leur courage : sœur Marthe (1749-1824) et sœur Marcelle Baverez, résistante morte à Ravensbrück en 1944. Enfin vint le temps de la chapelle. On construit d'abord le couvent du Refuge, mitoyen de l'hôpital (début du XVIIIe siècle) pour les «pécheresses», puis la chapelle en 1739. En 2009, écrivent les sources, l'hôpital, remplacé par un autre plus fonctionnel, est abandonné peu à peu. Et les bâtiments excitent les convoitises...
Source : «Besançon de A à Z» d'Évelyne Toillon, éditions Alan Sutton, article «Saint-Jacques».

La magnifique grille de l'hôpital est due au ferronnier Nicolas Chapuis.
La magnifique grille de l'hôpital Saint-Jacques
est due au ferronnier Nicolas Chapuis.
Elle lui vaudra d'être fait citoyen de Besançon en 1703.
Statue de saint Jean l'Évangéliste avec son aigle
Statue de saint Jean l'Évangéliste avec son aigle
Œuvre de Michel Devoges (1762)
Statue de saint Luc
Statue de saint Luc présentant son dessin
de la Vierge et de l'Enfant
Œuvre de Michel Devoges (1762)
Les Fonts baptismaux
Les Fonts baptismaux
«La Conversion de saint Augustin»
«La Conversion de saint Augustin»
Nicolas-René Jollain (1732-1804)
L'élévation de la chapelle avec l'autel latéral droit
L'élévation de la chapelle avec l'autel latéral droit
Le pélican nourrit ses petits
Le pélican nourrit ses petits
(Soubassement du maître-autel)
Le lion de saint Marc
Le lion qui accompagne saint Marc
Œuvre de Michel Devoges (1762)
La coupole baroque de la chapelle Notre–Dame culmine à 26 mètres de hauteur.
La coupole baroque de la chapelle Notre-Dame culmine à 26 mètres de hauteur.
La Vierge y est représentée en son Assomption. Elle est entourée de quatre anges musiciens ou porteurs de fleurs.
La coupole est l'œuvre des peintres bisontins A. Gardet et A. Vermeillet.
La chaire à prêcher
La chaire à prêcher
L'autel latéral gauche
L'autel latéral gauche
 Un ange avec une couronne de roses (coupole de la chapelle)
«La Conversion de saint Augustin«, détail
«La Conversion de saint Augustin«, détail
Nicolas-René Jollain (1732-1804)
«Jésus au Jardin des Oliviers»
«Jésus au Jardin des Oliviers»
Nicolas-René Jollain (1732-1804)
Le tabernacle
Le tabernacle ainsi que l'ensemble du
maître-autel sont en bois doré.
Atelier lorrain de Jean Gerdolle (1773)

Les peintures de la coupole sont l'œuvre des peintres bisontins A. Gardet et A. Vermeillet. Au centre : la Vierge en son Assomption. Elles ont été créées lors de la restauration de 1863.

LES ANGES DE LA COUPOLE
«««--- Un ange avec une couronne de roses
Un ange jouant du violon ---»»»
Un ange avec un lys sur la coupole de la chapelle
Un ange avec un lys sur la coupole de la chapelle
Les angelots baroques d'une boiserie dorée d'un tableau
Les angelots baroques d'une boiserie dorée d'un tableau
Le dallage de la chapelle
Le dallage de la chapelle est d'origine.

Le dallage fait apparaître l'ellipse (avec ses deux foyers) telle qu'elle a été conçue pour la construction du bas niveau. En s'élevant vers les niveaux supérieurs de l'architecture, cette ellipse, de 13 mètres sur 11 m, devient un cercle.

Un ange jouant du violon (coupole de la chapelle)
La Vierge en son Assomption au centre de la coupole
La Vierge en son Assomption au centre de la coupole
«L'intercession à la Vierge», tableau du chœur
«L'intercession à la Vierge», tableau du chœur
Nicolas-René Jollain (1732-1804)
Lecture du tableau
Madame de Ranfaing, fondatrice de la Congrégation Notre-Dame du Refuge de Nancy,
accompagnée de ses deux filles, confie à la Vierge et au Père Céleste les jeunes filles
qu'elle accueille dans son monastère et que l'on voit dans l'ombre, en bas en droite.
Autel latéral droit et statues de saint Marc et saint Jean par Michel Devoges (1762)
Autel latéral droit et statues de saint Marc et saint Jean par Michel Devosges (1762)
Le maître–autel
Le maître-autel est en bois doré
Œuvre de l'atelier lorrain de Jean Gerdolle (1773)
Statue de saint Marc et son lion
Statue de saint Marc et son lion
Œuvre de Michel Devosges (1762)
«La Conversion de saint Ignace de Loyola»
«La Conversion de saint Ignace de Loyola»
de Nicolas-René Jollain (1732-1804)
La coupole de la chapelle peinte par Gardet et Vermeillet (1863)
La coupole de la chapelle peinte par Gardet et Vermeillet (1863)
La porte de la chapelle et l'orgue de 1899
La porte de la chapelle et l'orgue de 1899
La porte d'entrée de la chapelle avec ses boiseries
La porte d'entrée de la chapelle avec ses boiseries
Elle est datée de la fin du XVIIIe siècle, mais sans certitude.
Son bois sculpté représente les instruments de la liturgie.
La porte de gauche, en bois
La porte de gauche, en bois
sculpté, représente les instruments
de la liturgie.
Riche sculpture en bois sur le buffet de l'orgue
Sculpture en bois à thème floral sur le buffet de l'orgue
Le sommet de la porte d'entrée est surmonté d'une riche sculpture en bois
Le sommet de la porte d'entrée est surmonté d'une riche sculpture en bois
symbolisant l'Ancien et le Nouveau Testament
La chapelle des religieuses
La chapelle des religieuses
La chapelle des pensionnaires
La chapelle des pensionnaires
Sculpture en bois d'une lyre
Sculpture en bois d'une lyre
sur une tourelle de l'orgue
Le buffet d'orgue est de Burgart, ébéniste
À DROITE ---»»»
Le chœur de la chapelle donne accès
aux chapelles adjacentes
Le chœur de la chapelle
Le retable et les statues de saint Jacques et sainte Marthe
Le retable et les statues de saint Jacques et sainte Marthe
Chapelle des pensionnaires
Statue de saint Jacques le Majeur
Statue de saint Jacques le Majeur
Chapelle des pensionnaires
Statue de sainte Marthe
Statue de sainte Marthe (auteur non précisé)
Chapelle des pensionnaires

Sainte Marthe et la tarasque. Dans les légendes provençales, Marie-Madeleine, Marthe et Lazare, tous trois de Béthanie en Judée, partent, après l'Ascension, en bateau pour Marseille. Sur les bords du Rhône, rapporte la Légende dorée de Jacques de Voragine, un dragon fluvial, né du Léviathan et de l'onagre, submergeait tous les bateaux et tuait tous les passagers. Ce monstre était «mi-animal, mi-poisson, plus gros qu'un bœuf, plus long qu'un cheval, avec des dents aiguës comme des cornes, et de grandes ailes aux deux côtés du corps.» Marthe alla le trouver et lui jeta de l'eau bénite. «Aussitôt le monstre, vaincu, se rangea comme un mouton près de la sainte, qui lui passa sa ceinture autour du cou et le conduisit au village voisin, où aussitôt le peuple le tua à coups de pierre et de lances.» Les habitants appelaient ce monstre la tarasque. En souvenir, le lieu prit le nom de Tarascon. (Citations extraites de la Légende dorée, éditions Diane de Selliers, traduction de Teodor de Wyzewa.) ---»»»

---»»» Au-delà de la fantasmagorie du conte, ce qui doit intéresser l'amateur d'art, c'est ce que les artistes font de ces récits imaginaires. Et, ici, il faut bien reconnaître que la statue de sainte Marthe aspergeant la tarasque d'eau bénite est vraiment magnifique. Le document fourni au visiteur ne dit pas si cette statue, comme celle de saint Jacques le Majeur qui l'accompagne, sont de Michel Devosges. Voir la statue de sainte Marthe par le maître de Chaource à l'église Sainte-Madeleine à Troyes ainsi que les vitraux Renaissance de la vie de sainte Madeleine (qui illustrent le voyage de Marie, Marthe et Lazare à Marseille) à la même église.

Statue de saint Jacques, détail
Statue de saint Jacques, détail
Chapelle des pensionnaires
Statue de sainte Marthe
Statue de sainte Marthe
Détail : Marthe asperge la tarasque d'eau bénite.
Chapelle des pensionnaires
La tarasque foulée aux pieds par sainte Marthe
La tarasque foulée aux pieds par sainte Marthe
et aspergée d'eau bénite
Chapelle des pensionnaires
L'orgue et les statues de saint Jean et saint Luc
L'orgue et les statues de saint Jean et saint Luc de Michel Desvoges (1762)
Chapelle Notre-Dame du Refuge
L'apparition du Sacré Cœur à sainte Marie–Marguerite Alacoque
«L'apparition du Sacré Cœur à sainte Marie-Marguerite Alacoque»
Chapelle des pensionnaires

Documentation : Livret de visite de la chapelle Notre-Dame + article «Saint-Jacques» dans «Besançon de A à Z» d'Évelyne Toillon, éditions Alan Sutton, ISBN 2-84910-976-2
+ «Le Vieux Besançon Religieux» du chanoine Antoine Monnot, Imprimerie de l'Est, 1956
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