Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en fév. 2013
Statue de sainte Cécile dans la chapelle du Sacré Cœur (détail)

L'origine de l'église Saint-Sépulcre d'Abbeville se trouve dans une histoire peu banale. Pour répondre à l'appel de la première croisade (fin du XIe siècle), Guy de Ponthieu amena les chevaliers du Nord en la cité d'Abbeville où Godefroy de Bouillon les passa en revue. Afin de commémorer l'événement, une église fut construite à l'endroit précis de ce rassemblement. Légende. On ne trouve aucune mention de l'église avant une charte datant de 1206. De plus, aucune trace des XIe ou XIIe siècle n'est visible dans l'édifice. Dans les faits, l'église a été bâtie au XVe siècle. Elle est typique des nombreux édifices religieux construits en France après la guerre de Cent Ans, à la faveur du renouveau économique. Clocher et transept ont été rebâtis en style néogothique en 1864. En mai 1940, comme la collégiale Saint-Vulfran et l'église Saint-Gilles, Saint-Sépulcre est la proie des bombes allemandes : la voûte s'effondre ainsi que certains murs. Les vitraux ont sûrement été soufflés à cette occasion. La restauration du bâtiment n'interviendra que dans les années 1970.
L'intérêt de l'église Saint-Sépulcre réside dans sa verrière contemporaine qui date de 1993. Tous les cartons des vitraux ont été dessinés par Alfred Manessier (1911-1993). L'artiste a retenu le thème de la victoire de la vie sur la mort. La verrière a été créée par l'atelier Lorin à Chartres. Sans être superbes, on peut qualifier les vitraux d'«originaux» et de respectueux de l'atmosphère de recueillement qui doit rester celle de tout édifice religieux.

Nicodème dans la Mise au tombeau (détail)
Vue d'ensemble de l'église Saint-Sépulcre d'Abbeville
Vue d'ensemble de l'église Saint-Sépulcre d'Abbeville.
La façade ouest (XVe siècle)
La façade ouest (XVe siècle).
Le côté sud baigné par le soleil des journées  du Patrimoine de septembre 2012
Le côté sud baigné par le soleil des journées du Patrimoine de septembre 2012.
La tour carrée, du XVe siècle à l'origine, a été reconstruite en 1864, tout comme le transept.
Le portail principal de la façade occidentale
Le portail principal de la façade occidentale
(XVe siècle)
Statue sur le portail principal
Statue sur le portail principal
(vraisemblablement XIXe siècle)
Les vitraux de Manessier dans le bas–côté sud («Gethsémani» et «la Vigne véritable», 1993)
Les vitraux de Manessier dans le bas-côté sud («Gethsémani» et «la Vigne véritable», 1993)
Le chevet de l'église Saint–Sépulcre et le côté sud
Le chevet de l'église Saint-Sépulcre et le côté sud.
Christ aux liens sur la façade sud
Christ aux liens sur la façade sud
(vraisemblablement XIXe siècle)

À DROITE ---»»»
Statue de Godefroy de Bouillon
sur la façade du transept sud (XIXe siècle).
Statue de Godefroy de Bouillon
Vue d'ensemble de la nef de Saint–Sépulcre et du bas–côté sud
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Sépulcre et du bas-côté sud
Chapelle du Sacré Cœur (absidiale sud)
Chapelle du Sacré Cœur (absidiale sud)
Le bas–côté nord et sa série de clés pendantes sur la voûte
Le bas-côté nord et sa série de clés pendantes sur la voûte
Au fond, la chapelle de la Vierge
Autel de la Vierge (chapelle absidiale nord)
Deux bas-reliefs encadrent une statue du Sacré Cœur dans  le retable
Deux bas-reliefs encadrent une statue du Sacré Cœur dans le retable
de la chapelle du Sacré Cœur
«Les blés ou le pain de vie», vitrail d'Alfred Manessier (1993)
«Les blés ou le pain de vie», vitrail d'Alfred Manessier (1993)
Chapelle du Sacré Cœur
Statue de sainte Cécile
Statue de sainte Cécile
(inspirée du célèbre tableau de Raphaël)
La nef et l'absidiole nord éclairées par les vitraux d'Alfred Manessier
La nef et l'absidiole nord éclairées par les vitraux d'Alfred Manessier
«La grande nuit du Samedi saint» (à gauche) et «Le Tombeau vide» à droite)
«Le Tombeau vide ou l'annonce de la Résurrection»
«Le Tombeau vide ou l'annonce de la Résurrection»
Alfred Manessier (1993)
La Vierge à l'Enfant
La Vierge à l'Enfant
Chapelle de la Vierge

«««--- À GAUCHE
Autel de la Vierge (chapelle absidiale nord)
On reconnaît la griffe de la fin du XIXe siècle et son décor peint assez sombre.

Alfred Manessier est un enfant du pays d'Abbeville. Né en 1911 à Saint-Ouen, petit village dans la Somme, les sources nous indiquent qu'il commence à peindre dès l'âge de douze ans, en particulier les paysages de la baie de Somme. Il entre à l'École des Beaux-Arts d'Amiens, puis en 1929 à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. On le retrouve en 1941 enseignant dans la capitale. Il expose des œuvres d'avant-guerre. Le Musée national d'Art Moderne de Paris lui achète une œuvre en 1944. À la fin des années 40, les choix thématiques d'Alfred Manessier s'orientent vers la mer et la nature. Le Grand Prix de Peinture de la Biennale de Venise lui est décerné en 1962.
En 1982, l'inspecteur général des Monuments Historiques lui propose de créer les vitraux de l'église Saint -Sépulcre d'Abbeville. C'est pour l'artiste l'occasion de revenir en un lieu où il a passé une partie de sa jeunesse. On lit dans le dépliant «Abbeville, découvrir autrement» consacré à l'église Saint-Sépulcre ces mots explicatifs : «Les vitraux de Saint Sépulcre célèbrent la victoire de la vie contre l'angoisse, la souffrance et la mort[...] Ils évoquent les derniers jours du Christ et sa résurrection, de la Cène à Gethsémani d'abord, de l'aube du Vendredi saint à la solitude du tombeau ensuite, de l'ample nuit reposée du Samedi aux Fêtes Pascales enfin.» Alfred Manessier confie ses cartons à l'atelier Lorin de Chartres, chargé de réaliser la verrière. Les premiers vitraux sont posés dès 1989. L'ensemble - quasi achevé - est inauguré en mai 1993. Les derniers, dans le transept, doivent être posés en septembre. Mais Alfred Manessier ne sera pas

là : il succombe le 1er août de la même année des suites d'un accident de voiture.
Comme pour ceux de William Einstein à la collégiale Saint-Vulfran, on peut aimer ou ne pas aimer les vitraux de Manessier. Ils ont néanmoins l'avantage de l'originalité et affichent une recherche certaine des formes à travers l'ordonnancement des couleurs. Reproduire sans cesse des vitraux historiés comme ceux de la deuxième moitié du XIXe siècle finirait par lasser... Les vitraux d'Alfred Manessier réussissent à créer une réelle féérie dans la nef et le chœur quand le soleil est de la partie. Par leur chatoiement et le jeu permanent de la lumière sur leurs éléments colorés, ils prolongent l'atmosphère de recueillement et de prière qui est si importante aux yeux des ecclésiastiques. Dans les années 50 et 60, le célèbre peintre verrier Max Ingrand eut à subir les foudres de certains évêques pour avoir créé des vitraux qui cassaient cette atmosphère de foi et de prière. À Saint-Sépulcre, on se reportera avec intérêt au vitrail «l'ombre de la croix» posé sur la façade ouest : il y crée un effet réellement saisissant (voir la dernière photo de cette page).
Terminons en ajoutant qu'une partie importante de l'œuvre d'Alfred Manessier a fait l'objet d'une donation au musée Boucher de Perthes d'Abbeville par sa famille après son décès.

Source : Abbeville, l'église Saint-Sépulcre, brochure de l'Office de Tourisme et Alfred Manessier, 1911-1993, notice réalisée à l'occasion d'une exposition Manessier au Musée Boucher de Perthes en 2012.

«L'Annonce de la Pentecôte»
«L'Annonce de la Pentecôte»
Vitrail de Manessier dans le bas-côté sud, 1993
Clé pendante dans le chœur (XVe siècle)
La Communion donnée par un ange Chemin de croix
Chemin de croix
« Jésus rencontre sa mère»

«««--- À GAUCHE
La Communion donnée par un ange
Tableau anonyme
«La Vigne véritable ou le vin eucharistique»
«La Vigne véritable ou le vin eucharistique»
Vitrail de Manessier dans le bas-côté sud
- 1993 -
Atmosphère chatoyante du bas–côté sud
Atmosphère chatoyante du bas-côté sud

«««--- Clé pendante dans le chœur (XVe siècle)
Suite de clés pendantes dans le bas–côté sud
Suite de clés pendantes dans le bas-côté sud
«L'ombre de la Croix», vitrail de la façade ouest
«L'ombre de la Croix», vitrail de la façade ouest
Clé pendante dans le bas-côté sud
Clé pendante
dans le bas-côté sud
Les niches étaient prévues pour abriter
des petites statues disparues

«««--- Vitrail d'Alfred Manessier (1911-1993)
EXEMPLES DE CULOTS À LA RETOMBÉE DES RESSAUTS SUR LES ARCADES DE LA NEF (XVe SIÈCLE)
Adam, Ève et le serpent
Adam, Ève et le serpent
L'archange Saint Michel terrassant le dragon,
L'archange Saint Michel terrassant le dragon,
accompagné d'anges musiciens
Le paradis et l'enfer
Le paradis et l'enfer
Le Christ bénissant et tenant un calice
Le Christ bénissant et tenant un calice
Le Père Céleste avec deux anges
Le Père Céleste avec deux anges
La colombe du Saint Esprit
La colombe du Saint Esprit
La nef vue depuis l'absidiole nord
La nef vue depuis l'absidiole nord
«Le Crépuscule» dans le bas–côté nord
«Le Crépuscule» dans le bas-côté nord (Manessier)
LA MISE AU TOMBEAU (POSTÉRIEURE AU XVe SIÈCLE)
La Mise au tombeau
La Mise au tombeau
dans sa petite chapelle en gothique flamboyant
La voûte de la chapelle
La voûte de la chapelle
Au centre, l'agneau pascal
La Mise au tombeau (après le XVe siècle)
La Mise au tombeau (après le XVe siècle)
Sculpture d'un soldat romain dans le décor flamboyant
Sculpture d'un soldat romain dans le décor flamboyant
«Stabat Mater ou Marie au pied de la croix»
«Stabat Mater ou Marie au pied de la croix»
(Vitrail Manessier sur la façade ouest)
Joseph d'Arimathie, sainte Madeleine et Marie
Joseph d'Arimathie, sainte Madeleine et Marie
La Mise au tombeau
«Gethsémani», Alfred Manessier, 1993
«Gethsémani», Alfred Manessier, 1993
Vitrail dans le bas-côté sud
Nicomède
Nicomède
La Mise au tombeau
Le visage de Jésus
Le visage de Jésus
Le gisant du Christ est le seul élément du XVe siècle. Les autres personnages
sont postérieurs et d'une facture différente.
À DROITE ---»»»
Marie, saint Jean et les saintes femmes dans «la Mise au tombeau»
Marie, saint Jean et les saintes femmes
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-SÉPULCRE
Le chœur de l'église Saint-Sépulcre et la chapelle absidiale  sud
Le chœur de l'église Saint-Sépulcre et la chapelle absidiale sud.
Statue d'un saint évêque dans le chœur
Statue d'un saint évêque dans le chœur.
Lutrin
Lutrin

À DROITE ---»»»
«La joie de Pâques au petit matin ou la Résurrection»
Vitrail d'Alfred Manessier dans le chœur, 1993.

---»»»---»»
La gloire du maître autel (bois doré du XIXe siècle).
Le maître–autel (XIXe siècle)
Le maître-autel (XIXe siècle)
«La joie de Pâques au petit matin ou la Résurrection»
La gloire du maître autel (bois doré du XIXe siècle)
Le chœur de l'église Saint–Sépulcre
Le chœur de l'église Saint-Sépulcre.
Les sept vitraux d'Alfred Manessier dans le chœur symbolisent tous «la Joie de Pâques au petit matin».
«La Résurrection», médaillon sur bois dans le chœur
«La Résurrection», médaillon sur bois dans le chœur.
La partie nord du chœur et les vitraux de Manessier
La partie nord du chœur et les vitraux de Manessier.
La nef vue du chœur
La nef vue du chœur
Sur la façade, le vitrail de Manessier : «L'ombre de la croix» (1993).
Le couvrement de la nef est une charpente lambrissée en berceau brisé. Le transept et le chœur ont une voûte ogivale.
Les voûtes, détruites en mai 1940, ont été refaites après la deuxième guerre mondiale.

Documentation : «Abbeville, l'église Saint-Sépulcre», brochure de l'Office de Tourisme
PATRIMOINE CARTEPATRIMOINE LISTERetourner en HAUT DE PAGE