|
|
L'édifice est la chapelle de l'ancien
couvent des Augustins. La construction commence en 1629 avec l'architecte
Pierre le Muet (1591-1669). Louis XIII en pose la première
pierre et dédie l'église à Notre-Dame-des-Victoires
en raison de ses succès militaires, notamment lors du siège
de la Rochelle. Cent onze ans et quatre autres architectes seront
nécessaires pour la terminer. C'est Jean-Sylvain Cartault
(1675-1758) qui achèvera le sanctuaire, enfin consacré
en 1740.
Le couvent possédait une bibliothèque de quarante-mille
ouvrages. À la Révolution, il est fermé. L'église
est occupée par les bureaux de la Loterie nationale, puis
par la Bourse. Elle est rendue au culte en 1809. Les bâtiments
conventuels, eux-mêmes, sont détruits en 1859. Pendant
la Commune, l'église est à nouveau pillée et
saccagée.
À la suite d'une «locution intérieure»
reçue par l'abbé Dufriche-Desgenettes en 1836, Notre-Dame-des-Victoires
est consacrée au Cur Immaculé de la Vierge.
L'abbé crée une association dont un des buts premiers
est la conversion des pécheurs. En 1838, l'association devient
archiconfrérie patronnée par Notre-Dame des Sept Douleurs,
approuvée par le pape Grégoire XVI. En 1927, l'église
est élevée au rang de basilique mineure par le pape
Pie XI.
Notre-Dame-des-Victoires est un haut lieu de dévotion. Fait
unique à Paris, ses parois sont couvertes d'environ trente-sept
mille ex-voto en remerciement à la Vierge. Enfin, l'église
possède un chur richement doté de sept tableaux
de Carl Vanloo (1705-1765). Six d'entre eux sont consacrés
à la vie de saint Augustin. En 1778, Mozart a prié
dans cette église.
|
|
Vue d'ensemble de la nef et du chur . |
Architecture.
La longueur totale de l'église est de 62 mètres
pour une largeur de 24,50 mètres. La hauteur de la
voûte est de 15 mètres. L'église est de
style classique. On remarque la corniche à modillons
et roses, et ses pilastres d'ordre ionique.
S'y juxtapose un style rocaille fait de guirlande, de coquilles
et d'angelots.
|
|
La façade vue depuis la place des Petits-Pères.
Construite en 1737 par Jean-Sylvain Cartault, elle présente
deux niveaux :
pilastres d'ordre ionique en bas, pilastres d'ordre corinthien en
haut. |
Chérubins au-dessus du portail central. |
Le fronton du sommet de la façade.
Sculpté par Charles Rebillé (né en 1760), il
arbore en son centre un écusson aux armes de France. |
|
Chapelle en mémoire de sainte Thérèse de Lisieux
surmontée du vitrail des ateliers Mauméjean (voir à
droite).
|
Les Fonts baptismaux dans l'entrée de l'église
Ils sont en marbre (XVIIe siècle).
«««---
Sainte Thérèse de Lisieux
En 1887, avant de partir à Rome pour demander
au pape l'autorisation d'entrer au carmel de Lisieux,
la jeune fille vient prier à Notre-Dame-des-Victoires
avec son père et sa sur. |
Chapelle en mémoire de sainte Thérèse de Lisieux.
Vitrail des ateliers Mauméjean : «Le Pèlerinage
de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus à
la Basilique en 1887» (daté de 1931) |
Bas-côté gauche avec ses ex-voto. |
L'autel de la chapelle Saint-Jean l'Évangéliste.
Les portraits sont ceux des parents de sainte Thérèse. |
Le
cénotaphe de Jean-Baptiste Lulli
Lulli habitait rue des Petits-Champs et fut enterré
dans l'église. Son tombeau, exécuté
en 1687 sous la direction de Pierre Cotton, a été
démoli lors de la Commune. Ce qui restait de
la tombe a été replacé entre les
chapelles Saint-Jean et de la Sainte-Enfance. (Source
: «Notre-Dame des Victoires, histoire et message»,
brochure en vente dans l'église)
À gauche et à droite sont assises deux
pleureuses représentant la Poésie et la
Musique. Sur le socle supérieur : deux statues
d'enfants (ou génies pleurant). Au sommet trône
le buste de Lulli en bronze, uvre attribuée
à Jean Collignon. De l'autre côté,
on trouve un buste dit de Lulli attribué à
Coysevox (XVIIe siècle), voir plus
bas.
|
|
|
Chapelle Sainte-Anne
Bas-relief de Jacquier daté de 1878
«L'Éducation de la Vierge» (partie supérieure)
Rappelons la liste des Sept Douleurs de la Vierge :
la Prophétie de Siméon, la Fuite en Egypte, la
Perte de l'Enfant Jésus resté dans le Temple au
milieu des docteurs, le Portement de croix, la Crucifixion,
la Descente de croix et la Mise au Tombeau.
Voir une autre Vierge aux Sept Douleurs au musée
d'Art sacré de Dijon. |
Vitrail dans la nef
«La Vierge aux Sept Douleurs»
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en entier. |
Chapelle latérale Saint-Joseph. |
Cénotaphe de Jean-Baptiste Lulli (1632-1687) sur un fond
d'ex-voto
entre la chapelle Saint-Jean et la chapelle de la Sainte-Enfance.
|
|
|
Chapelle Saint-Jean (1885)
Statue de saint Jean l'Évangéliste en fonte dorée.
«««--- À GAUCHE
Élévations gauches dans la nef
avec les invocations des litanies de la Vierge sur la corniche. |
Vitrail dans la nef
«Anne et Marie»
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
Chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs. |
Les huit
vitraux de la nef suivent un schéma
commun : ils sont ceinturés d'une guirlande à
thèmes décoratifs. Le fond est constitué
d'une grisaille à base de trèfles sur
lequel se détachent un ou deux personnages centraux.
Ces vitraux laissent passer peu de lumière. En
été, le grand portail de la basilique
est toujours ouvert pour apporter un peu de clarté
à la nef. En revanche, le transept et le chur
sont toujours assez sombres. La galerie
des vitraux+ donne sept de ces huit vitraux, le
huitième étant en attente de restauration
(sept. 2011).
|
|
Piéta dans la chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs.
Bas-relief en pierre de Caen réalisée par Charles
Gonthier, daté de 1876 . |
|
|
L'autel de la chapelle du Sacré-Cur et son retable.
Les boiseries datent du XVIIe siècle. |
Bas-relief : L'apparition du Sacré-Cur à Marguerite-Marie
. Alacoque à Paray-le Monail. uvre de Jacquier (1870) |
Chapelle Saint-Joseph
Tombeau de Jean Vassal (receveur général des Finances
du Languedoc)
uvre en marbre de Pierre Gois (1770). |
|
Buste dit de Lulli dans le bas-côté gauche
attribué à Antoine Coysevox (1640-1720).
«««--- À GAUCHE
Chapelle de la Sainte-Enfance avec sa statue de 1885
Les boiseries sont du XVIIe siècle. |
Vitrail dans la nef «Le Baptême de Jésus»
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
Élévations droites dans la nef avec ses pilastres d'ordre
ionique et son entablement.
La corniche est ornée des invocations des litanies de la Vierge. |
LES EX-VOTO DE LA
BASILIQUE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES |
|
Passage couvert d'ex-votos dans un bas-côté. |
Ex-voto latin et français
Remerciement à la Vierge pour un bébé
âgé de deux mois, enlevé et retrouvé.
1859 |
Panneaux d'ex-voto en forme de curs
dans le croisillon gauche du transept. |
Les 37 000 ex-voto de ND-des-Victoires
sont, avant tout, des plaques de marbre qui recouvrent les
bas-côtés et le transept, mais également
des milliers de curs, des vitraux, des médailles
militaires et des décorations. Les ex-voto sont en
français, anglais, allemand, polonais, espagnol, portugais,
etc. Fidèle au principe de l'Archiconfrérie,
la conversion est le principal sujet de reconnaissance.
|
|
Ex-voto en français.
Retour à la religion d'un artiste. Notre-Dame-des-Victoires
a
consacré une partie de ses missions à la conversion. |
Ex-voto en allemand.
«Merci à la Sainte Vierge. Elle m'a offert un fils et,
pendant la guerre, elle a protégé mon mari. (1866)» |
Confessionnal (vraisemblablement du XIXe siècle)
Il cache plusieurs dizaines d'ex-voto. |
Ex-voto français
Guerre de 1870. |
Ex-voto en anglais. |
La chaire à prêcher de Louis Régnier (1739). |
Le banc d'uvre. uvre de Grienwald, 1864.
«««--- À GAUCHE
La chaire à prêcher est l'uvre du sculpteur Régnier
(XVIIIe siècle)
La père Lacordaire est venu y prêcher entre 1848 et 1850. |
Ex-voto polonais. |
Ex-voto français
Guerre d'Italie (1859) |
LES CHAPELLES DU TRANSEPT |
|
La chapelle de la Vierge consacrée au Très Saint et
Immaculé Cur de Marie
Sous l'autel se trouve une partie des reliques de sainte Aurélie,
victime des persécutions sous l'empereur Valérien.
On lit dans la brochure en vente dans l'église qu'il existait
une première chapelle de la Vierge, financée par Louis
XIV, avec une statue
vêtue d'un manteau blanc, le front ceint d'une couronne d'or.
Elle a disparu à la Révolution avec tous les trésors
de l'église. |
Vitrail dans la chapelle de la Vierge
«Notre-Dame Refuge des pécheurs»
Ce vitrail présente le message spirituel de l'église.
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
Chapelle de la Vierge
«L'Annonciation» de Charles-Louis Müller (1815-1892)
Cliquez sur l'image pour afficher le tableau en gros plan. |
Chapelle de la Vierge
Statue en plâtre durci de la Vierge à l'Enfant (XIXe
siècle)
Auteur anonyme |
Statue de la Vierge à l'Enfant (Partie supérieure)
Rappelons qu'une Vierge ne peut être couronnée que par
autorisation expresse du pape, à la suite d'une étude
minutieuse. |
|
La chapelle Saint-Augustin
Croisillon gauche du transept et ses peintures dues à Jules
Pasqualini.
«««--- À GAUCHE
La chapelle de la Vierge dans le croisillon droit du transept
surmontée du vitrail : «Notre-Dame Refuge des pécheurs»
|
Chapelle Saint-Augustin
Statue de saint Augustin en plâtre par Jean-Bernard
Duseigneur (1849). Elle remplace une statue de Jean-Baptiste Pigalle
disparue à la Révolution. |
Chapelle Saint-Augustin
Tableau «Pie IX proclame le dogme de l'Immaculée Conception»
par Jules Pasqualini (v. 1820-1886)
Cliquez sur l'image pour afficher le tableau en gros plan. |
La coupole à la croisée du transept est ornée
d'une gloire. |
Vitrail dans la chapelle Saint-Augustin
«Le vu de Louis XIII»
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
La gloire de la coupole est constituée de têtes d'angelots
(uvre de Charles Rebillé entre 1737 et 1740) |
Le vitrail
du vu de Louis XIII et la révélation de
frère Fiacre. La partie basse du vitrail
(qui est visible ci-dessus à droite) illustre la vision
de frère Fiacre et ses conséquences. Le manuscrit
des archives du couvent des Augustins rapporte, après
que frère Fiacre eut entendu le cri d'un petit-enfant
: «Il tourna la tête du côté de la
voix et aperçut la Sacrée Vierge environnée
d'une belle et agréable lumière, ayant un enfant
dans les bras, vêtue d'une robe bleue semée d'étoiles,
ses cheveux pendant sur ses épaules, trois couronnes
sur sa tête, assise sur une chaise et qui lui dit :
"Mon enfant, n'ayez pas peur, je suis la Mère
de Dieu". Sur cela, il se jeta à terre pour adorer
l'enfant qu'elle tenait entre ses bras, pensant que ce fut
Jésus-Christ, mais la Vierge Sacrée lui dit
: "Mon enfant, ce n'est pas mon Fils, c'est l'enfant
que Dieu veut donner à la France."» Cette
histoire parvint aux oreilles de la Cour et du roi. La Vierge
demandait trois neuvaines dans trois sanctuaires du royaume
dédiés à
|
Notre-Dame, dont Notre-Dame des
Victoires et Notre-Dame de Paris. Frère Fiacre s'acquitta
de cette prière en novembre et décembre 1637.
Dix mois plus tard, le 5 septembre 1638, la reine Anne d'Autriche
donna naissance à un fils, Louis-Dieudonné,
au château de Saint-Germain-en-Laye. À la cour,
on rappela que cette naissance avait été prédite
par un religieux. Frère Fiacre va consacrer sa vie,
par la prière, à la famille royale, aux pauvres
et à la paix et deviendra célèbre. On
rapporte que, plus tard, son portrait ornera un bureau de
location de voitures à cheval. Elles finiront par prendre
son nom, les fameux «fiacres», ancêtres
de nos taxis.
Source : «Notre-Dame des Victoires, histoire et
message» (Éditions Lescuyer), en vente à
l'accueil de la basilique.
|
|
LE CHUR DE LA
BASILIQUE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES |
|
Le splendide chur de Notre-Dame-des-Victoires tel qu'il se présente
avec ses sept tableaux de Carl Vanloo (1705-1765).
(Le petit autel au centre est celui de la croisée du transept.) |
Tableau «Louis XIII dédiant l'église ND-des-Victoires
à la Vierge» de Carl Vanloo. |
L'autel central, dû à Madeleine Diener (1930-2000),
est une sculpture sur bois recouverte de feuilles d'or.
L'artiste y a représenté onze grandes figures
spirituelles du XIXe siècle liées à ND-des-Victoires. |
Notre-Dame des Victoires
possède deux représentations du «Vu
de Louis XIII» : un tableau de Carl Vanloo
(XVIIIe siècle) et un vitrail du XIXe siècle.
On peut voir un autre grand vitrail sur ce thème
à la chapelle Saint-Vincent-de-Paul
de Blois (vitrail du XVIIe siècle).
En remerciement de ce fils tant attendu (Louis-Dieudonné,
le futur Louis XIV), Louis XIII fit vu, le 10
février 1638, de consacrer «sa personne,
son État, sa couronne et ses sujets» à
la Vierge et de renouveler ce vu tous les ans
à la fête de l'Assomption. Dans le tableau
de Carl Vanloo, le roi Louis XIII, lors de son vu,
expose à la Vierge le dessin de la façade
de l'église qu'il avait promis de lui édifier.
Ce sera Notre-Dame-des-Victoires.
|
|
|
Tableau «Saint Augustin face aux Donatistes» de Carl Vanloo. |
L'orgue de chur. |
Les six toiles de Carl
Vanloo sur la vie de saint Augustin ont été
peintes entre 1746 et 1755. Enlevées à
la Révolution, remises en place en 1811, elles
évoquent le baptême de saint Augustin,
son ordination épiscopale, ses joutes oratoires
avec les Donatistes, ses homélies devant l'évêque
Valère, sa mort, enfin la translation de ses
reliques à Pavie. Cette collection de toiles
de Carl Vanloo est unique en France. Voir la galerie
des vitraux+.
|
|
|
Vitrail central du chur
«La Crucifixion» par Lusson. Ce vitrail, daté de
1854, est
un ex-voto en remerciement d'une guérison. Il porte
les armes de la famille des La Rochefoucauld.
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
Tableau «L'Ordination épiscopale de saint Augustin»
de Carl Vanloo. |
Le côté gauche du chur et ses élévations
Les lampes (au premier plan en haut à droite) sont des ex-voto.
Les boiseries, sculptées par Bardoux, sont de la fin du XVIIe
siècle. |
Vitrail dans le chur
«Le Mariage de la Vierge» de Charles des Granges, 1875
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
Le Christ en croix de l'autel
Crucifix en ivoire du XVIIe siècle. |
|
Le chemin de croix, en lave émaillée, date de 1872-1874.
«Jésus rencontre sa mère»
«Jésus tombe une première fois»
«««--- À GAUCHE
L'orgue de tribune est du facteur Alfred Kern. Il est daté
du deuxième quart du XVIIIe siècle.
Le buffet d'orgue, dû à Louis Régnier (1739),
est orné d'angelots et de vases. |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Paris d'église
en église», Massin éditeur
+ «La Basilique de ND-des-Victoires, histoire et message»,
Éditions Lescuyer, brochure en vente dans l'église. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|