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Saint-Denys-de-la-Chapelle est l'une
des plus anciennes églises de Paris. Une légende raconte
que sainte Geneviève aurait fait élever une chapelle,
à l'emplacement actuel de l'église, pour y déposer
le cercueil de saint Denis. Un pèlerinage s'ensuivit. Ainsi
naquit le bourg de La Chapelle. En 636, le roi Dagobert fait construire
l'abbaye de Saint-Denis
et y fait transférer les reliques du saint. Délaissée,
la chapelle tombe dans l'oubli. Au IXe siècle, les Normands
la détruisent.
Une nouvelle église est bâtie en 1204, en gothique
primitif (rappelant beaucoup le style roman). D'abord incendiée
par les Anglais en 1358, elle subit le joug des guerres de Religion
au XVIe siècle, puis celui de l'occupation des armées
prussiennes en 1814. Endommagée à chaque fois, elle
est toujours restaurée.
Jeanne d'Arc serait venue y prier en septembre 1429 avant de lancer
une attaque infructueuse pour délivrer Paris.
Selon les historiens, il est intéressant de noter que l'église
Saint-Denys-de-la-Chapelle présente un intérieur très
proche de ce qu'il était au Moyen Âge - ceci malgré
les restaurations successives.
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Vue générale de la nef de Saint-Denys-de-la-chapelle
L'intérieur de l'église,
très sobre, a gardé son aspect d'origine. c'est
bien ainsi qu'apparaissait le sanctuaire aux fidèles
du Moyen Âge.
Les piliers sont ronds, ornés de chapiteaux à
fleurons ou à feuillages stylisés. Le style
d'arcature est celui de l'arc (légèrement) brisé.
Le chevet est plat, la
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voûte est en bois avec une
charpente apparente. Les fenêtres sont de petites taille
- ce qui donne peu de lumière à l'édifice
- et rappellent l'art roman. Nous sommes en fait devant un
édifice d'un style gothique très primitif, celui
du début du XIIIe siècle.
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Plaque commémorative de la visite
de Jeanne d'Arc en 1429 sur la façade |
Saint-Denys-de-la-Chapelle est accolée à la basilique
Sainte-Jeanne d'Arc |
«««--- La façade
de l'église, rue de la Chapelle. Elle a été
reconstruite en 1757 dans le style classique. Un petit porche
est encadré par quatre colonnes doriques. Un fronton
triangulaire surmonte l'ensemble.
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L'attaque
de Paris de septembre 1429. En 1429, la France
occupée est administrée par le duc de Bedford.
Paris est aux mains des Bourguignons, alliés des Anglais.
Arrivée avec une petite troupe le 6 septembre au nord
de Paris, Jeanne d'Arc s'est mise en tête d'enlever
la ville et d'y faire entrer le roi de France Charles VII,
récemment sacré à Reims. Le 8 septembre,
malgré des avis contraires, elle monte à l'assaut,
avec ses gens, à la porte Saint-Honoré (actuellement
sur l'avenue de l'Opéra). Après avoir franchi
le premier fossé, les assaillants sont repoussés.
Jeanne d'Arc est blessée à la cuisse, mais cherche
à continuer le combat. Dans la ville, l'affolement
gagne. Peu après, pris de lassitude, les capitaines
français donnent l'ordre de repli vers la Chapelle.
Jeanne restait persuadée de réussir l'assaut
le lendemain tandis que, dans Paris, le parti des Armagnac
relevait la tête. Mais, le lendemain, arriva l'ordre
du roi de ramener toutes les troupes et la Pucelle à
Saint-Denis...
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Vue de la nef et des arcades. L'image a été légèrement
éclaircie.
L'église Saint-Denys-de-la-Chapelle s'inscrit dans l'histoire
de la jonction entre le roman et le gothique. |
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Le chur avec sa voûte sur croisée
d'ogives quadripartites. |
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Chapiteaux en style gothique primitif dans la nef. |
«««--- Gros plan sur
le massif pilier cruciforme (à droite) dans la première
travée. Ce pilier servait de soutènement à
un clocher ajouté en 1770 et supprimé en 1930.
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«««---
Vue générale du chur de
Saint-Denys-de-la-Chapelle
L'aspect plus roman que gothique est indéniable.
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Ci-dessus, vue en gros
plan
d'un cul-de-lampe dans le chur
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Vue du bas-côté sud avec la voûte à charpente
apparente.
L'entrée de l'église est cachée par le pilier
au centre. |
Statue «Notre-Dame du Sacré-Cur» en bois
et cuivre
à l'entrée du chur
uvre de Philippe Chambault (XXe siècle) |
«Jeanne d'Arc au bûcher» |
Statue de «Jeanne d'Arc au bûcher» à l'entrée
de l'église
Cette uvre d'Albert Pasche (1873-1964) commémore
le passage de la Pucelle dans le sanctuaire en 1429.
Jeanne, prise dans les fumées du bûcher, lève
les yeux
au ciel et prononce son dernier mot : « Jehsu ! »
On pourra remarquer le mauvais goût (ou l'humour) du curé
de la paroisse qui a laissé placer un extincteur juste derrière...
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Statue de saint Joseph dans l'entrée
Cette statue colorée, près de l'entrée vient
un peu
casser l'extrême sobriété de l'église. |
Vue du bas-côté sud.
Avec ses arcs en plein cintre, là aussi, l'aspect roman est
indéniable. |
Type de vitrail à motifs géométriques
visible dans la nef (XIXe siècle?) |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4 |
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