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Page créée en nov. 2011
Armure médiévale dans le logis du gouverneur

Le donjon de Loches incarne à lui seul toute la puissance militaire et stratégique de la cité médiévale. Il a été construit à partir de l'an 1013 par Foulques Nerra, comte d'Anjou, pour s'assurer un point d'appui solide dans ses luttes incessantes contre les comtes de Blois. Il est ensuite devenu un enjeu entre les rois Plantagenêts d'Angleterre et les rois Capétiens de France. Au XIIe siècle, Henri II Plantagenêt décide la construction d'un puissant rempart de près de deux kilomètres de long - rempart qui circonscrit la superbe cité médiévale actuelle. On y trouve le donjon lui-même, le Logis Royal, la collégiale Saint-Ours et la maison abritant le musée Lansyer.
Le donjon passe de main en main. En 1193, Jean sans Terre le livre à Philippe Auguste. L'année suivante, Richard Cœur de Lion y met le siège et reprend son bien. En 1205, Philippe Auguste s'en empare après un siège d'un an. Dès lors, le donjon de Loches ne quittera plus la couronne de France. Au milieu du XVe siècle, Louis XI décide de transformer cette citadelle militaire en prison d'État. En 1801, le donjon devient prison départementale. En 1926, la prison est fermée.
Le donjon de Foulques Nerra fait trente-six mètres de haut. Sa visite est associée à celle des autres tours : la tour Louis XI et le martelet. Construites au XVe siècle, elles abritent des cachots restés célèbres de par la personnalité des prisonniers.

Maquette du donjon dans la salle de la maquette
Le donjon de Foulques Nerra
Le donjon et ses 36 mètres de haut
vu de l'ouest
Le pavillon d'entrée
Le pavillon d'entrée avec le donjon (à droite)
À l'époque médiévale, ce pavillon est l'entrée principale de la forteresse.
Le donjon de Foulques Nerra
Le donjon de Foulques Nerra et un mur de la forteresse
Aspect champêtre du donjon
Le cité médiévale et le donjon présentent des endroits champêtres agrémentés de vieilles pierres...
Les tours en amande
Les tours en amande sur le côté sud du rempart

Les tours en amande. Vues de l'extérieur de l'enceinte, ces tours constituent l'une des vues les plus célèbres du château de Loches. C'est Henri II Plantagenêt qui est à l'origine de leur construction. Au XIIe siècle, le roi anglais décida de faire bâtir une muraille pour renforcer le système défensif de la cité. Sur son côté sud, on construisit trois tours en amande, de neuf mètres de diamètre et à trois étages. Une des ses tours est ouverte au public.

La barbacane
La barbacane et la collégiale Saint-Ours vues depuis la tour Louis XI
La barbacane date du XVe siècle : il fallait protéger l'entrée du château pour faire face au progrès de l'artillerie.
Le logis du gouverneur
Le logis du gouverneur ou l'atmosphère des vieilles pierres...
Armure médiévale
Armure médiévale
LA TOUR LOUIS XI
La tour Louis XI
La tour Louis XI construite au XVe siècle
Le cachot dit «du cardinal Balue»
Le cachot dit «du cardinal Balue»
  La terrasse à feu au sommet de la tour Louis XI
La terrasse à feu au sommet de la tour Louis XI
La salle de la question
La salle de la question où officiaient les «tourmenteurs»

Le cachot dit «du cardinal de Balue». Jean Balue (1421-1491) est l'homme de confiance de Louis XI... jusqu'à ce que le roi le soupçconne de trahison au profit de la maison de Bourgogne et le fasse enfermer. Peut-être à Loches, à Plessis-lès-Tours ou à Onzain ou un peu des trois. À Loches, il aurait, dit-on, passé trois ans dans une cage de fer. Louis XI lui rendra la liberté en 1480. Installé à Rome, Balue deviendra légat du pape. Le cachot est une grande pièce cylindrique, couverte d'une coupole. En fait il doit s'agit plutôt d'un cellier ou d'un moulin à grain.

La terrasse de la tour Louis XI. On y a une superbe vue sur tout le plateau sud et sur la barbacane. On peut y voir trois veuglaires (ou bombardes) de la fin du XIVe siècle. Le plus gros d'entre eux pèse 128 kilos pour une longueur de 95 cm. Le calibre des boulets de pierre qu'il expédiait est de 20 cm.

La salle de la maquette
La salle de la maquette
Maquette récente du château de Loches tel qu'il devait se présenter à l'époque médiévale.
La salle de la maquette
Maquette du château de Loches
La salle des graffiti
La salle des graffiti et sa cheminée
La salle des graffiti et ses dessins
La salle des graffiti. Série de personnages sculptés dans un mur
La salle des graffiti et ses dessins
La salle des graffiti
Bonshommes au contour esquissé dans la pierre

La salle des graffiti. Au cours des siècles, des dizaines (peut-être des centaines) de prisonniers y ont été détenus. Les graffiti portent témoignage de leur désespoir, de leur croyance ou de leurs passions.

À DROITE, Personnage avec un chapeau et tenant un sabre dans chaque main ---»»»

La salle des graffiti et ses dessins

Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, passe à Loches en juillet 1841. Il écrit à son ami Ludovic Vitet, président de la Commission.
«Vous connaissez le Donjon de Loches, énorme masse carrée plus grosse et plus haute que le Donjon de Beaugency. Mr Moreau inspecteur des Prisons a manifesté dernièrement l'intention d'y pratiquer des cellules pour les prisonniers. Ce serait un meurtre et une niaiserie. Si ce projet devenait sérieux, ce serait bien le cas de déchaîner Didron.»
Source : «La naissance des Monuments historiques, la correspondance de Prosper Mérimée avec Ludovic Vitet (1840-1848)», Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, Ministère de l'Éducation nationale.

LE MARTELET
Une salle dans le martelet
Une salle dans le martelet
Le martelet est une tour construite au XVe siècle.
De 27 mètres de haut, elle comprend quatre niveaux aménagés en cachot.
Le cachot de Ludovic Sforza dans le martelet
Le cachot de Ludovic Sforza dans le martelet
La cage de fer reconstruite à la fin du XXe siècle
La cage de fer reconstruite à la fin du XXe siècle

Cette cage de fer se trouve dans le cachot de Philippe de Commynes dans le logis du Gouverneur. Homme du XVe siècle, Philippe de Commynes fut mémorialiste et diplomate. Il servira Charles le Téméraire, Louis XI, Charles VIII et Louis XII. Ses mémoires seront publiés en 1524. Il y évoque la fameuse cage de fer où lui-même fut enfermé huit mois sur l'ordre de Louis XI.

La cage de fer vue de l'intérieur
La cage de fer vue de l'intérieur
Les latrines sont visibles dans la porte.
Galerie sous le martelet pour extraire le tuffeau
Galerie sous le martelet pour extraire le tuffeau

Ludovic Sforza. Après avoir été soutenu par Charles VIII, le duc de Milan, Ludovic Sforza, se voit opposé à son successeur, Louis XII, qui veut récupérer le Milanais qu'il dit détenir de sa grand-mère, une Visconti. Défait sur le champ de bataille, le duc sera capturé à Novarre en 1500. Il sera emprisonné à Lyon, puis à Loches. Emprisonné dans le martelet de 1504 à 1508, il eut droit néanmoins à certains égards : lit, escabeau, pinceaux de couleurs, il pouvait se promener dans la cour et - d'après les sources - même se rendre en ville. Ludovic Sforza meurt à Loches en 1508 peu après sa libération. Sa cellule est reconstituée (photo ci-dessus). On voit encore ses beaux dessins sur le mur.

Dessins de Ludovic Sforza sur un mur de son cachot
Dessins de Ludovic Sforza sur un mur de son cachot

La cage. La dernière cage de fer est détruite à Loches le 14 juillet 1791. En 1995, le Conseil Général d'Indre-et-Loire décide de reconstruire l'une de ces célèbres cages de fer - qui ont tant fait pour la sinistre réputation de Louis XI. On suivit pour cela des documents des XVe, XVIe et XVIIe siècles. La cage est en bois et en fer. Les artisans ont utilisé les méthodes du XVe siècle en usant non pas des centimètres, mais des pieds et des pouces(!) Tous les détails y ont été ajoutés : passe-plat, latrines, système de fermeture.
Avec deux mètres de haut et deux mètres en longueur, on pouvait s'y tenir debout et allongé. Certains témoignages les décrivent même comme confortables(!)

Le souterrain au cœur du tuffeau de Touraine
Le souterrain au cœur du tuffeau de Touraine (sous le martelet)
De cette galerie furent extraites les pierres de tuffeau du donjon.

Le tuffeau de Touraine. C'est au tuffeau que l'on doit la blancheur et la magnificence des châteaux de la région. C'est une pierre calcaire tendre, poreuse, mais qui durcit à l'air. Sa couleur s'étale du blanc au jaunâtre, en passant par le crème. On la trouve dans les vallées de la Loire, de l'Indre et de la Creuze.
Au XIe siècle, le comte Foulques Nerra l'utilise pour la construction de ses châteaux (Loches, Langeais, Montbazon, Montrichard, Montrésor). Une partie du château de Blois est également bâtie en tuffeau. Au XXe siècle, de nouveaux matériaux apparaissent. Son extraction se fait plus rare. Néanmoins, on réutilisa le tuffeau en 1994 et 1995 pour les travaux de restauration du donjon de Loches.
La Touraine n'a pas l'exclusivité de la pierre de couleur blanche. La pierre de Caen offre aussi un bel aspect très clair. Au Xe siècle, Guillaume le Conquérant fera construire la tour de Londres en faisant venir de la pierre de Caen depuis sa Normandie natale. Les Anglais, quant à eux, ne disposent pas de pierres à la teinte aussi claire. Leurs palais et leurs châteaux sont de couleur ocre ou carrément marron foncé, ce qui rend les bâtiments assez tristes. En se promenant entre les murs extérieurs du château royal de Hampton Court près de Londres, il faut reconnaître qu'on a parfois l'impression d'être dans une prison.

LE DONJON DU XIe SIÈCLE
Les trois niveaux de la tour et les traces des cheminées
Les trois niveaux de la tour et les traces des cheminées
Le rez-de-chaussée de la tour
Le rez-de-chaussée de la tour servait de réserve et de cellier.
On voit l'ancien puits à droite au deuxième plan.

Le donjon. Attribué à Foulques Nerra, le donjon de Loches est considéré comme l'un des plus imposants de l'époque romane. Haut de 36 mètres, il est élevé sur un plan quadrangulaire. Il ne reste plus que l'ossature de pierre. Les parties boisées (toit et planchers) ont disparu. Cependant on peut encore apercevoir trois cheminées superposées (photo de gauche), des traces de portes, un restant de chapelle. Pour monter au sommet (appelé «niveau défensif»), il faut grimper cent soixante marches et trois paliers. Mais la vue sur la ville, la forêt domaniale et l'Inde en vaut vraiment la peine.
Des panneaux expliquent toute l'organisation du donjon. Le rez-de-chaussée servait de réserve pour les aliments et les armes (on y trouve un puits). Au premier étage, une grande salle servait de pièce d'apparat et de réception (sur la photo elle est au niveau de la première cheminée). Le comte y recevait l'hommage de ses vassaux. L'espace privatif (appelé «Appartements») se situait au deuxième étage. Il était divisé en petites pièces à l'aide de cloisons mobiles. Henri II Plantagenêt et Richard Cœur de Lion ont vêtu à cet étage. Enfin, le troisième étage est appelé «niveau défensif». Lors d'un siège, c'est depuis ce niveau que la forteresse est défendue. Une porte s'ouvre sur les hourds, sorte de balcons en bois qui ceinturaient le donjon à l'extérieur (voir la photo de la maquette du donjon plus haut). Les hourds étaient munis de trappes utilisées pour envoyer des projectiles en chute verticale.

La salle de réception au premier étage
La salle de réception au premier étage
La tour et le rez-de-chaussée
La salle de réception et la réserve vus des «appartements»
Un vestige de la chapelle Les différents étages vus du niveau défensif
Les différents étages vus du niveau défensif

«««--- À GAUCHE
Un vestige de la chapelle. Le comte Foulques Nerra était un homme très pieux.
Escalier
Pour monter au niveau défensif
il faut gravir cent soixante marches...
Le niveau défensif
Le niveau défensif. On y voit encore des traces de cheminées
Beaulieu-lès-Loches et la collégiale de la Trinité vus depuis le sommet du donjon
Beaulieu-lès-Loches et la collégiale de la Trinité depuis le sommet du donjon
LE JARDIN MÉDIÉVAL
Le jardin médiéval
Vues du jardin médiéval au pied du donjon (ci-dessus et à droite)
Le jardin médiéval

Documentation : «Loches, Secrets de pierres» d'Odile Ménard (ISBN 2-9523838-0-4) + brochure de visite + Panneaux exposés dans le donjon
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