  | 
        
         
            | 
           
             Dans le quartier d'Angers où se 
              dresse l'église Saint-Joseph, ce n'est encore au XVIIIe siècle 
              que la campagne. On est là à l'extérieur des 
              remparts de la ville. S'y trouve une ferme que l'on appelle la Rossignolerie. 
              En 1745, le Clergé l'achète pour en faire une maison 
              de retraite pour les prêtres. La rigueur du règlement 
              fait échouer l'entreprise. En 1773, les frères des 
              écoles chrétiennes l'acquièrent et y transfèrent 
              leur école. Élèves et étudiants contribuent 
              alors à l'animation du quartier. En 1780, la chapelle de 
              l'école est construite, dédiée à Saint-Joseph. 
              La Révolution met tout en sommeil. Avec le Concordat, les 
              paroisses du diocèse sont redessinées. Celle de Saint-Joseph 
              est créée : la chapelle devient église. La 
              ville s'étend : rue après rue, le quartier s'ébauche 
              et s'étoffe. En 1835, le jeune curé de la paroisse, 
              Jacques Lasne, veut construire une nouvelle église. Il achète 
              un terrain non loin de là. L'édifice sera bâti 
              de 1846 à 1851 en style néogothique, puis cédé 
              à la ville en 1854, en remboursement de dettes. En 1877, 
              les clochers et leurs flèches sont ajoutés ainsi que 
              l'ornementation de la façade. Vers 1890, c'est au tour de 
              la verrière, un ensemble très coloré 
              consacré à la vie de saint Joseph et créé 
              par l'atelier angevin Megnen-Clamens-Bordereau. Enfin, en 
              1958, les flèches, menaçantes pour la solidité 
              de l'ensemble, sont arasées ; les tours sont consolidées. 
           | 
           
            
           | 
        
         
            
            Vue d'ensemble de la nef néogothique de l'église Saint-Joseph. 
           | 
        
         
           
            
               
                |  
                   Architecture. 
                    L'église Saint-Joseph est construite en 1845 et 1851 
                    par l'architecte Jacques-Louis François-Villiers. La 
                    façade est due à l'architecte Auguste Beignet 
                    et l'entrepreneur Vallée. Les ornementations (statues 
                    et bas-relief) que nous pouvons en voir ne sont malheureusement 
                    qu'une petite partie des ornementations d'origine. Les travaux 
                    et les ravalements successifs l'ont cruellement dépouillée. 
                    La longueur totale de l'église fait 55 mètres 
                    ; sa largeur, 13 mètres. La hauteur à la croisée 
                    du transept atteint 23 mètres. Le caractère 
                    très bombé des voûtes d'ogive les classe 
                    en gothique angevin Plantagenêt. En 1897, les 
                    voûtes se lézardent. Elles 
                 | 
                 
                    sont alors consolidées 
                    en même temps que les tours.  
                    Le style néogothique de Saint-Joseph est très 
                    classique. Sur chaque élévation de la nef, des 
                    piliers multicolonnes assez saillants viennent buter sur des 
                    chapiteaux à thème floral, là où 
                    naissent les arcs de la voûte. On remarquera la présence 
                    d'une frise horizontale, sous la verrière, pour couper 
                    l'élévation en deux parties. Dans le bas, à 
                    droite et à gauche, une rangée de boiseries 
                    surmontée d'un crénelage donne un heureux aspect 
                    de berceau à la nef. 
                 | 
               
             
           | 
        
         
            
            La façade néogothique de Saint-Joseph. | 
            
            Statue de saint Joseph 
            devant la rose de la façade. | 
            
            Statue symbolisant la Synagogue. 
            Elle tient les tables de la Loi et regarde vers le bas. 
            En face d'elle, et non reproduite, ici se tient l'Église, 
            couronnée, qui regarde devant elle...  
           | 
        
         
           
            
               
                |  
                   À l'origine, les tours étaient 
                    surmontées chacune d'une flèche. Mais le poids 
                    excessif menaçait la solidité de l'ensemble. 
                    Vers 1897, on consolida la structure. En 1958, les tours seront 
                    arasées et reliées par une galerie de béton 
                    ajourée. 
                 | 
               
             
           | 
        
         
           
            
               
                  
                  Le portail de la façade néogothique. 
                  Il a été achevé en 1874. | 
               
               
                  
                  Tympan et frise du portail central. 
                  Le tympan représente une halte pendant la fuite en Égypte. | 
               
               
                  
                  Vitrail de l'abside : «Le Songe de Joseph» (détail 
                  de la moitié supérieure). 
                  On remarquera, sur la gauche, une scène symbolisant le 
                  massacre des Saints Innocents. 
                  Voir le vitrail entier plus 
                  bas. 
                   
                  Tympan d'une porte latérale : La Sainte famille ---»»» | 
               
             
           | 
           
            
           | 
        
         
         
         
         
         
         
            
            Le maître-autel et la nef vus depuis le chur. | 
        
         
           
            
               
                  
                  Confessionnal néogothique dans le transept. | 
               
               
                  
                  Chemin de Croix 
                  «Sainte Véronique essuie le visage de Jésus». | 
               
               
                  
                  Vitrail de Jean Clamens, 1894. 
                  Au-delà du magnifique décor de châteaux 
                  forts et de costumes médiévaux qui fait de ce 
                  vitrail-tableau une vraie splendeur, il est difficile d'y reconnaître 
                  un épisode du Nouveau Testament. On optera pour «le 
                  Retour du Temple», lieu où Jésus a impressionné 
                  tous les docteurs de la Loi, en 
                  laissant ses parents dans la plus grande inquiétude pendant 
                  trois jours. 
                  ***  
                  Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. | 
               
             
           | 
           
            
               
                  
                  Chapiteaux néogothiques à thème floral 
                  dans la croisée du transept. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         «Une 
                          saloperie moderne». 
                           De passage à Angers 
                          en 1835, Prosper Mérimée, qui a remplacé 
                          Ludovic Vitet au poste d'inspecteur général 
                          de la Commission des Monuments historiques, quitte la 
                          ville avec la volonté de sauver ce qui reste 
                          de la Collégiale 
                          Saint-Martin, un vestige carolingien de grande valeur 
                          détenu par un marchand de bois. L'idéal 
                          serait que la municipalité la rachète, 
                          mais les fonds manquent. Le maire suggérait bien 
                          de vendre les ruines de l'église de l'ancienne 
                          abbaye Toussaint (actuelle galerie 
                          David d'Angers) qui sert de musée lapidaire 
                          à la ville, mais Mérimée a toujours 
                          refusé compte tenu de la valeur historique de 
                          ce dernier monument. 
                          En mai 1847, de retour à Angers, 
                          Mérimée constate qu'une certaine église 
                          Saint-Joseph est en construction... D'où vient 
                          le financement ? Dans son historique de l'église, 
                          le site Internet du diocèse d'Angers rapporte 
                          qu'il faut y voir l'action d'un curé dynamique, 
                          Jacques Lasne, nommé en 1835 à la cure 
                          de Saint-Joseph. À cette époque, ce n'est 
                          qu'une chapelle dans un lycée impérial, 
                          mais Lasne veut du neuf et du grand ! Et son projet 
                          va aboutir grâce à des subventions diverses 
                          et l'aide des paroissiens. Mérimée, qui 
                          a compris que les subventions (tout ou partie?) venaient 
                          de la mairie, écrit tout son courroux à 
                          Ludovic Vitet, président de la Commission : «(...) 
                          Ce qu'il y a de déplorable, c'est qu'on est train 
                          de bâtir près de St-Martin une église 
                          nouvelle, assez mal située et encore plus mal 
                          construite. Si nous eussions été prévenus 
                          à temps, nous aurions pu obtenir que l'on achetât 
                          la ruine carlovingienne au lieu de faire quelque saloperie 
                          moderne. (...)» 
                          En 2012, la «saloperie moderne», que le 
                          romancier n'a vue qu'en construction, avance tout doucement 
                          vers ses deux siècles d'existence... Même 
                          si la verrière de Jean Clamens est magnifique, 
                          il faut reconnaître que les travaux de consolidation 
                          indispensables engagés en 1897 et en 1958 donnent 
                          quelque poids à la critique acerbe de Mérimée. 
                          Source : La Naissance 
                          des Monuments historiques, la correspondance de Prosper 
                          Mérimée avec Ludovic Vitet (1840-1848), 
                          édité par le Ministère de l'Éducation 
                          nationale, comité des travaux historiques et 
                          scientifiques. 
                       | 
                     
                   
                 | 
               
               
                  
                  Confessionnaux néogothiques dans la nef. | 
               
               
                  
                  Chemin de Croix, station IV 
                  «Jésus rencontre sa mère». | 
               
             
           | 
           
            
           | 
        
         
         
         
         
         
         
         
         
            
            Le sanctuaire. 
            L'abside est partagée en cinq fuseaux séparés 
            par des colonnettes très saillantes. | 
            
            Christ en croix dans le chur. | 
        
         
            
            Transept droit 
            La sculpture funéraire du curé Jacques Lasne (1795-1877). 
             
            Le chœur et le transept droit. ---»»» | 
            | 
        
         
            
            Vitrail dans l'abside 
            « Le Songe de Joseph». 
            Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. 
             
            À DROITE ---»»» 
            Transept droit : Autel Saint-Joseph. 
            Statues de saint Julien et de saint Georges 
            dans le retable. | 
            
            Transept droit : Autel Saint-Joseph. 
            Cas rare : le saint est représenté avec sa bisaiguë 
            (instrument de travail du charpentier). 
            Voir Joseph en gros plan, plus 
            haut. | 
            
            Autel Saint-Joseph. 
            Statues de saint Augustin et saint Martin 
            dans le retable. | 
        
         
            
           | 
            
            Vitrail dans l'abside : «L'Adoration des bergers», détail 
            (1894). 
            Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en entier. | 
        
         
            
            Vitrail dans la nef. 
            «Pie IX proclame Joseph patron de l'Église Universelle» 
            Atelier Megnen-Clamens-Bordereau, Angers (1894) 
            Voir un autre vitrail sur ce thème à l'église 
            Saint-Rémi 
            à Troyes. | 
            
            Le chur et le transept droit. | 
        
         
           
            
               
                |  
                   Joseph. 
                    En 1870, le pape Pie IX proclame Joseph patron de l'Église 
                    Universelle. Sa fête est fixée au 19 mars. En 
                    1955, le pape Pie XII crée une seconde fête dédiée 
                    à Joseph le Travailleur. Celle-ci est fixée 
                    au 1er mai, jour de la fête du Travail. 
                    Il faut reconnaître que le Nouveau Testament est peu 
                    prolixe sur la vie de Joseph en tant que protecteur de Marie 
                    et de Jésus. Les auteurs des Textes apocryphes (XIVe 
                    siècle) ont veillé à combler cette lacune, 
                    notamment en rajoutant l'épisode des prétendants 
                    (voir le vitrail plus 
                    haut).  
                    Le culte de Joseph existait déjà en Orient au 
                    IVe siècle. En Occident, il fallut attendre Thérèse 
                    d'Avila et les jésuites. Joseph a été 
                    fait patron du Mexique en 1555 et du Canada en 1624, sans 
                    doute sous l'action des jésuites. 
                    Source : La Bible et les saints, 
                    Édition Flammarion. 
                 | 
               
             
           | 
            
            Vitrail dans le transept droit 
            «L'Adoration des anges», détail (1894). 
             
            Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en entier. | 
        
         
            
            Le chur et le transept gauche. | 
        
         
            
            Vitrail du transept. 
            «La Fuite en Égypte», détail (Jean Clamens, 
            1894). | 
            
            Bras gauche du transept. 
            Toile de René-Victor Livache (1831-1909) : Le prêtre 
            Noël Pinot célèbre une messe clandestine 
            On remarquera les deux enfants sur la gauche, qui semblent regarder 
            la scène depuis l'extérieur du cadre!. 
            La toile date de 1870. | 
        
         
           
            
               
                  
                  Bras gauche du transept. 
                  Toile de Livache (1870) : Le prêtre réfractaire 
                  Noël Pinot monte à l'échafaud le 21 février 
                  1794.  | 
               
               
                  
                  Vitrail de l'abside. 
                  «Le Mariage de la Vierge», partie centrale. | 
                  
                  Bras gauche du transept 
                  Retable de la Vierge. 
                   
                  «- Cliquez sur les vitraux pour les afficher en gros plan 
                  -» | 
               
             
           | 
           
            
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Le croisillon gauche du transept 
                          contient une grande toile marouflée de 
                          René-Victor Livache (1831-1909), peinte 
                          vers 1870 et découpée en deux tableaux. 
                          Elle représente deux scènes de la vie 
                          de Noël Pinot, prêtre réfractaire 
                          guillotiné à Angers en pleine Terreur 
                          le 21 février 1794. Le premier tableau (ci-dessus) 
                          illustre une messe clandestine pendant la Révolution. 
                          Le deuxième (ci-contre) montre le prélat 
                          montant à l'échafaud, accompagné 
                          de deux anges. 
                       | 
                     
                   
                 | 
               
               
                  
                  Vitrail dans le transept. 
                  « La Sainte Famille», partie centrale. 
                  (Atelier Megnen-Clamens-Bordereau à Angers, 1894). | 
               
             
           | 
        
         
         
         
         
            
            L'orgue de tribune est dû aux ateliers Aristide Cavalier-Coll. 
            Il a été inauguré en novembre 1879. | 
            
            Bras gauche du transept. 
            Statue de la Vierge dans le retable. | 
        
         
            
            L'orgue de tribune : ange penché au balcon. 
            Il tient un écusson orné d'une abeille, emblème 
            de Napoléon Ier. | 
            
            Vitrail dans l'abside. 
            «La Nativité», partie centrale (1894). 
            Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. | 
            
            Cul-de-lampe sous le buffet de l'orgue. 
            Le roi David jouant de la lyre. 
            Il est accompagné de sainte Cécile (voir ci-dessous). | 
        
         
            
            Vitrail de l'abside. 
            «L'Adoration des Mages», partie centrale 
            (1894). 
            Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.  | 
           
            
               
                  | 
               
               
                 Cul-de-lampe sous le buffet 
                  de l'orgue : 
                  Sainte Cécile jouant d'un instrument de musique. 
                   
                  À DROITE ---»»» 
                   
                  En haut : dans le transept  
                  Rose de la Fuite en Égypte, partie centrale 
                  (1894). 
                   
                  Ci-contre : dans la nef 
                  «Le Couronnement de Joseph», partie centrale (1894) 
                  Ce vitrail dont la «griffe» est nettement différente 
                  des autres est signé : «Fonteneau, BARTHE BORDEREAU» 
                  Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.  | 
               
             
           | 
           
            
           | 
        
         
         
         
            
            La nef vue du chur et son orgue Cavaillé-Coll. | 
        
         
           
             
             Documentation : Panneaux affichés dans 
            la nef + site Web du diocèse d'Angers | 
        
         
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            | 
            |