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Une première église très
ancienne (VIe siècle?) existait à cet emplacement.
Devenue basilique, mais trop petite pour le culte, elle fut remplacée
par une église romane au début du XIe siècle.
À son tour, sous la croissance de la population du quartier,
cette dernière devint insuffisante pour le flot des fidèles.
Les chroniques rapportent qu'elle était en plus très
délabrée. Elle est remplacée à la fin
du XVe siècle par l'église actuelle construite - aux
frais des paroissiens - en gothique flamboyant. Les arcs-boutants
ne sont pas visibles : les espaces sont comblés par des chapelles
latérales.
La construction est lente par manque de financement. De plus, à
cause du conflit entre Louis XII et Maximilien d'Autriche, elle
est interrompue en 1513 par les Suisses qui mettent le siège
à la ville et la bombarde. Il faut les payer pour qu'ils
s'en aillent, ce qui réduit encore les fonds disponibles...
L'édifice, encore inachevé, est consacré en
1529. Mais le style artistique a changé : la Renaissance
succède peu à peu au gothique. Les tours, et plus
encore les trois portails de la façade, commencés
à cette époque, en portent la trace. Ils sont la somptueuse
expression d'une transition culturelle majeure dans l'histoire de
l'Occident. À ce titre, l'église Saint-Michel de Dijon
est unique en France.
La Révolution, qui dédie l'église à
l'Être suprême, n'empêche pas un vandalisme sauvage
: le mobilier, l'orfèvrerie sont pillés ou cassés.
Les portails sont épargnés, mais la verrière,
que l'on disait magnifique, est entièrement saccagée.
Après le Concordat, l'église parvint toutefois à
retrouver une décoration et un mobilier dignes de son rang.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur de l'église Saint-Michel
de Dijon (longueur 61 mètres). |

La façade de Saint-Michel suit à la lettre les principes
de
l'architecture classique (colonnes doriques, ioniques et corinthiennes). |

Portail central avec la statue saint Michel (XVIe siècle).
Le tympan représente «Le Jugement dernier»
uvre de Nicolas de la Cour (1551)
Cliquez sur le tympan pour l'afficher en gros plan. |

Portail central
Statue de saint Michel (XVIe siècle).
Elle remplace la statue initiale détruite en 1794. |

Les trois portails de l'église Saint-Michel. |
Le style des
trois portails de l'église Saint-Michel
est calqué sur l'évolution de l'architecture
religieuse de la fin du XVe siècle au début
du XVIe siècle : le premier a été construit
en gothique ; les deux autres - bâtis plus tard par
manque de financement - sont en style Renaissance. Ce passage
gothique-Renaissance, associé à de nombreuses
et magnifiques sculptures, rend cet ensemble unique en France.
Bien que les statues aient disparu de leurs niches (détruites
en 1794), les sculptures des voûtes ont réussi
à passer intactes le cap douloureux de la Révolution.
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Le portail sud (à droite
sur la photo) est le plus ancien. Il date de 1537, il est
en style gothique légèrement orienté
Renaissance (photo ci-dessous). Le portail central date de
1551. Il est en style Renaissance de l'époque Henri
II. Les anges s'exposent sur une suite de caissons ornés
de rosaces et de guirlandes. Une photo ci-dessous donne une
vue en gros plan de cette superbe voûte. Enfin, sur
le portail nord, on voit que le style des sculptures d'anges
est pleinement Renaissance (photo du bas). Voir la galerie
des vitraux+.
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L'extraordinaire voûte du portail sud est de style gothique.
Elle est datée de 1537 et comprend une myriade d'anges. |

Détail de la voûte du portail central (1551)
Ici, les anges reposent sur des caissons ornés de rosaces et
de guirlandes. C'est le style Renaissance sous Henri II.
La Galerie
des vitraux+ donne d'autres images des portails. |

Porte en gothique flamboyant sur le côté sud |

Détail de la voûte du portail nord. C'est aussi du style
Renaissance. |

Le chœur et les boiseries
Derrière les boiseries, éclairée
par la lumière jaune, se trouve la chapelle de la Vierge. |

Bas-côté nord, vitrail de Saint-Joseph (XIXe siècle)
Pie IX proclame saint Joseph patron
de l'Église universelle. |

Une adorable «bouille» d'Enfant Jésus comme
le XIXe siècle savait les faire (vitrail de Saint-Joseph) |
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Tableau de saint Michel terrassant le malin
dans le bras sud du transept. Copie d'un tableau de Raphaël
(Voir plus
bas le vitrail qui s'en inspire.)
Voir aussi le vitrail d'Henri Chabin - qui reprend le même dessin
-
dans l'église de l'Immaculée-Conception
à Paris, 12e. |

La nef avec les chapelles latérales nord
Les arcades en arc brisé multilobé viennent un peu
enrichir la sobriété gothique des élévations.
À DROITE ---»»»
Voir un autre Enfant Jésus tout en tendresse à l'église
Sainte-Élisabeth
à Paris |

Chapelle Saint-Jacques-le-Majeur |

La chaire à prêcher
Elle a été mutilée à la Révolution,
puis restaurée au XIXe siècle. |

Voir le vitrail similaire d'Henri Chabin
dans l'église de l'Immaculée-Conception
à Paris, 12e. |
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CI-DESSUS
Bénitier de style Renaissance
orné de six têtes de chérubins
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««-- Tableau dans
la nef : «l'Annonciation»
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Vitrail dans l'abside, partie
centrale ---»»»
«Saint Michel terrassant le démon»
Le maître verrier s'est clairement
inspiré du tableau de Raphaël.
(Tableau sur le même thème plus
haut.)
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Bénitier de style Renaissance orné de têtes
de chérubins. |
À propos des vitraux
inspirés par Raphaël, on pourra se reporter
à la sainte Marguerite, vitrail de l'abside de
l'église Sainte-Marguerite
à Paris (11e) et à l'église Notre-Dame
à Auxonne
pour son fameux tableau de la Vierge à la chaise.
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Le chur de Saint-Michel habillé de ses boiseries.
Ces boiseries datent de Louis XV. Elles ont été mises
en place en 1763 pour remplacer les stalles d'origine
quand la Fabrique de l'église a fait modifier complètement
le chur. |
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Vue d'ensemble de la chapelle de la Vierge.
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Chapelle de la Vierge, le retable. |
La chapelle
de la Vierge de l'église Saint-Michel comprend
tout ce qu'il faut pour être une magnifique chapelle
: une très belle statue de la Vierge à l'Enfant,
un retable en pierre sculptée de style gothique flamboyant,
deux tableaux de Franz Krause et un très beau vitrail
de la Vierge entourée de deux sibylles, une re-création
du XIXe siècle (voir ci-dessous).
Dans sa partie gauche, on peut voir une petite chapelle votive
qui recueille les reliques d'Élisabeth de la Trinité
(carmélite de la paroisse béatifiée en
1984). Cette chapelle votive n'est pas visible dans les photos
de cette page.
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Peinture murale
«La Mort de la Vierge» de Nicolas de Hoey.
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Statue de la Vierge à l'Enfant. |
«La
mort de la Vierge»
Très belle uvre du peintre et graveur hollandais
Nicolas de Hoey (vers 1494-1533). En bas, les
Apôtres et les disciples entourent la Vierge,
tandis que, dans la partie haute, le Père et
le Fils veillent sur le monde.
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Chapelle de la Vierge
Vitrail, la Vierge et les deux sibylles (XIXe siècle). |

Tableau «L'Adoration des Mages» du peintre allemand Franz Krause
(1705-1752) dans la chapelle de la Vierge. |
À DROITE ---»»»
La sibylle de gauche en gros plan dans le vitrail de
la Vierge
Ce vitrail date du XIXe siècle. Il a été
refait dans l'esprit de la Renaissance.
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La Vierge en gros plan (chapelle de la Vierge). |

Chapelle absidiale sud et son tableau «l'Annonciation»
de Philippe Quantin. |

«L'Annonciation»
de Philippe Quantin (vers 1600-1643). |
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«L'Annonciation»
de Philippe Quantin ---»»»
Philippe Quantin (ou Quentin) est un peintre dijonnais du
XVIIe siècle. Il a travaillé pour l'évêque
de Langres et le prince de Condé.
Dans ce magnifique tableau, Marie est surprise par l'ange
(qui la salue d'un geste bien enlevé). Tout à
sa lecture, elle vient juste de se retourner et paraît
un peu effrayée. La lumière qui descend des
nuées célestes amplifie le côté
dramatique de la scène.
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Tableau «L'Adoration des bergers» de Franz Krause (1705-1752).
«««---La chapelle des Trépassés dans le croisillon
sud est embellie d'une très belle composition sculptée.
Le Père
Éternel, à son sommet, date de 1670, tandis que l'Adoration
des Mages, en bas, est du XIXe siècle (Jean Moreau, 1822). |

Tableau «Saint Pierre prêchant à Rome»
Croisillon nord du transept. |

L'orgue de tribune a été construit en 1699 par le facteur
Lorin. Il était destiné à la Sainte Chapelle
de Dijon.
En 1793, dans une vente aux enchères, il est acheté
par la Fabrique de l'église Saint Michel.
Le buffet date, lui aussi, de la toute fin du XVIIe siècle. |

Fragment d'une mise au tombeau du XVe siècle dans la chapelle du Sépulcre...
ou la
sculpture sur pierre conçue comme un art du camouflage !
Vous pouvez voir de plus belles «Mise au tombeau» à
Amboise,
Poitiers,
et Pontoise.
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Un Saint Michel style Art déco dans un vitrail
exposé dans la chapelle des Trépassés. |
Documentation : livret disponible dans l'église
et panneaux affichés dans la nef |
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