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Jusqu'à l'avènement du
Second Empire, Clignancourt n'est qu'un petit village de campagne
au nord de Paris. Pour le culte, ses habitants doivent gravir la
butte Montmartre jusqu'à l'église Saint-Pierre-de-Montmartre.
Malgré tout, la population s'accroît. En 1853, les
villageois demandent l'autorisation de construire une nouvelle église,
autorisation votée en 1858 par le Conseil municipal de Paris.
La première pierre est posée en mai 1859. La construction,
en style néoroman, est confiée à l'architecte
Paul-Eugène Lequeux (1806-1873). Son coût est environ
de 800 000 francs de l'époque. C'est la cassette personnelle
de l'Empereur qui financera le projet. Quant à l'impératrice
Eugénie, elle offrira une partie du mobilier.
En 1863, un décret impérial crée la nouvelle
paroisse dont l'église est dédiée à
Notre-Dame de l'Immaculée Conception de Clignancourt. Sous
la Commune, l'église est saccagée, une partie de son
mobilier disparaît.
Bien qu'elle souffre d'un léger manque de lumière
(style néoroman oblige), l'église Notre-Dame-de-Clignancourt
mérite un détour. Elle possède en effet de
très belles toiles réalisées par des artistes
de renom (Félix-Joseph Barrias, Michel Dumas, Romain Cazes).
Son chur orné
de peintures murales et de vitraux figuratifs dégage une
chaleur artistique certaine que lui dispute une très belle
chapelle
axiale de la Vierge. La nef est décorée de vitraux
historiés dans le style Art Déco.
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Vue d'ensemble de la nef de Notre-Dame-de-Clignancourt.
Le style néoroman de l'église et ses vitraux historiés
au premier niveau ne lui assurent pas une grande luminosité. |
La façade se rattache plus au style Renaissance qu'au néoroman.
À DROITE, Le tympan du portail central. ---»»»
Il représente le Couronnement de la Vierge, uvre de Louis
Schroeder (1828-1898)
qui a également signé les deux statues des saints patrons
de Paris
sur la façade (saint Denis et sainte Geneviève). |
Le chevet de l'église. |
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Chapelle d'angle (ancienne chapelle du baptistère). |
Vitrail représentant le Père Céleste dans un
oculus de la chapelle d'angle.
«««--- La chapelle d'angle qui fait face à
la chapelle des Morts
est décorée de peintures illustrant des scènes
illustrant la première guerre mondiale. |
Piéta dans la chapelle d'angle. |
La chapelle des Morts.
Elle est décorée de peintures de Louis Kratké
(1848-1921). |
Statue de sainte Rita dans la nef. |
Élévations et bas-côté gauche.
La nef est scandée de piliers couverts de stuc imitant le marbre
; les arcades sont en plein cintre.
Les piliers qui soutiennent la voûte sont en très forte
saillie et s'élancent «en palmier». |
Vitrail historié dans la nef
au style Art Déco :
«Sainte Adélaïde». |
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Le chur est orné de peintures de Romain Cazes.
L'abside comprend quatre toiles marouflées relatives aux quatre
Évangélistes.
Ici, de face, saint Matthieu et saint Jean |
Toile marouflée dans l'abside : saint Matthieu (uvre
de Romain Cazes). |
Toile marouflée de Romain Cazes dans l'abside : saint Jean
et son aigle (partie centrale). |
Vitrail du chur :
Les Litanies de Lorette.
On reconnaît le Temple de David, le Trône de la Sagesse,
la Porte du Ciel et la Couronne. |
Vue de l'abside et de l'arcature du chur. |
Sur l'arcature, Romain Cazes
a développé un programme iconographique
avec le Père Céleste en son centre, entouré
d'anges et de prophètes.
Considérés dans leur ensemble, l'arcature
et l'abside constituent un magnifique décor (qui
souffre malheureusement du manque de lumière).
Cette très belle réalisation trouve son
inspiration auprès des maîtres de la Renaissance
: Raphaël pour les évangélistes de
l'abside ; les primitifs italiens, comme Fra Angelico,
pour les anges. Source : «Paris d'église
en église», Massin éditeur
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Vitrail central du chur.
Avec la colombe au centre, il symbolise l'Esprit Saint.
Ces vitraux sont du
maître verrier Lechevallier. |
Vue du chur (avec les peintures de Romain Cazes) et de la chapelle
du Sacré-Cur. |
Clé de voûte de style néoroman. |
Clé de voûte de style néoroman. |
«««--- L'autel
du chur (à l'extrême gauche sur la photo)
date de 1961. Il est signé Serraz.
Le nouvel autel et l'ensemble du mobilier liturgique datent
de 1998. Ils sont l'uvre de madame Chéret.
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Toile de Michel Dumas (1812-1885)
«Saint Denis, Son Apostolat». |
Croisillon droit du transept : la chapelle du Sacré-Cur.
Les quatre toiles marouflées peintes par Michel Dumas relatent
des épisodes de la vie de saint Denis.
Cliquez sur les toiles pour les afficher en gros plan dans la Galerie
des vitraux+. |
Vitrail «Jeanne d'Arc et ses voix». |
Croisillon gauche du transept avec l'orgue de chur.
Il est orné de toiles marouflées dues à Jacques-Émile
Lafon (1817-1886)
décrivant des épisodes de la vie de saint Ignace de
Loyola.
Rappel : Ignace de Loyola et ses six compagnons firent vu de
pauvreté, de chasteté
et d'obéissance au pape sur la butte Montmartre en 1534. |
Toile de Jacques-Émile Lafon : «Le Vœu de saint Ignace
et de ses compagnons à Montmartre». |
Toile de Michel Dumas (1812-1885)
«Saint Denis, Son Martyre». |
Toile de Michel Dumas (1812-1885) :
«Saint Denis, Sa Glorification» |
Vue du déambulatoire droit avec la statue en marbre de David.
On voit, à l'extrême gauche de la photo, sur le mur du
petit couloir menant à la chapelle
axiale de la Vierge une toile de Nélie Jacquemart (cf ci-dessous).
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Vitrail Art Déco dans la nef :
«Sainte Eugénie» |
Déambulatoire
Statue en marbre du roi David avec sa lyre.
uvre de Louis Schroeder (1828-1898) |
Déambulatoire
Statue en marbre de Moïse avec les Tables de la Loi.
uvre d'Alfred-Adolphe Lepère (1827-1904). |
Déambulatoire
Le visage de Moïse exprime un magnifique mélange d'autorité
envers les hommes et de soumission envers le Père Éternel.
uvre d'Alfred-Adolphe Lepère (1827-1904). |
Toile marouflée de Nélie Jacquemart (1841-1912)
«La Naissance de la Vierge» |
Toile marouflée de Nélie Jacquemart (1841-1912)
«La Présentation de la Vierge au Temple» |
Vitrail Art Déco dans la nef
«Saint Louis rend la justice» |
Il n'est pas fréquent de
voir des uvres du peintre Nélie
Jacquemart dans les églises. Elle était
l'épouse du banquier Édouard André. Selon
leur volonté commune, après leur mort, leur
belle demeure du 8e arrondissement fut léguée
à l'Institut de France qui en fit le musée Jacquemart-André.
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Les deux toiles marouflées
ci-dessus sont profondément marquées par la
Renaissance italienne. Dans «La Naissance de la Vierge»,
on appréciera tout spécialement la posture très
symbolique de sainte Anne qui tient les bras en croix sur
sa poitrine tandis que Joachim écarte le rideau pour
découvrir le nouveau-né.
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La très belle chapelle de la Vierge de Notre-Dame-de-Clignancourt. |
La chapelle
de la Vierge de ND-de-Clignancourt est ornée
de peintures de Félix-Joseph Barrias (1811-1890) décrivant
des scènes de la vie de la Vierge : «L'Annonciation»,
«La Visitation», «La Glorification de Marie»,
«Le Calvaire» et «L'Assomption». Toutes
ces peintures sont données en grand format dans la
galerie
des vitraux+. Sur l'autel trône une Vierge à
l'Enfant en marbre d'Auguste-Louis Ottin (1811-1890) : «Notre-Dame
de Clignancourt». Il faut reconnaître que cette
Vierge à l'Enfant, qui présente son fils au
Monde, est
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pleine de chaleur et de générosité
(voir photo en gros plan ci-dessous). On pourra rapprocher
cette uvre de la superbe Vierge
à l'Enfant de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785)
dans la chapelle de la Vierge de Saint-Eustache à Paris.
La photo ci-dessus est obtenue avec un flash adouci. Pour
le plaisir des yeux, on pourra admirer la photo
de cette chapelle de la Vierge prise sans flash dans la galerie
des vitraux+.
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«La Visitation» de Félix-Joseph Barrias. |
«Notre-Dame de Clignancourt»
Statue en marbre blanc d'Auguste-Louis Ottin. |
«L'Assomption» de Félix-Joseph Barrias. |
Vitrail
«Marie, Reine de France». |
«La Visitation» de Félix-Joseph Barrias.
Un gros plan intéressant sur les visages pleins de
douceur de sainte Anne et de la Vierge
créés par le peintre Félix-Joseph Barrias. |
«Notre-Dame de Clignancourt»
Le sculpteur Auguste-Louis Ottin (1811-1890) a voulu
un Enfant-Jésus qui ouvre ses bras au Monde. |
«La Glorification de Marie» de F.-J. Barrias. |
L'orgue de tribune est dû au facteur Merklin (XIXe siècle). |
Vue partielle du vitrail de Sainte-Cécile dans la nef. |
La nef vue du chur. |
Documentation : «Paris d'église
en église», Massin éditeur
+ panneaux affichés dans l'église. |
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