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Page créée en juil. 2024
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Statue de Notre–Dame du Travail par Joseph Lefèvre, 1898, détail

Deux édifices cultuels ont précédé l'église Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance dans ce quartier du 14e arr. de Paris. En 1840, la construction de la gare de l'Ouest (future gare Montparnasse) développe les alentours et multiplie la population. La petite chapelle qui s'y trouve est insuffisante pour accueillir les fidèles. Vers 1845, une chapelle de secours est bâtie en bois. Elle sera agrandie en 1865. D'abord dédiée à Notre-Dame de l'Assomption de Plaisance, elle change de dédicace en 1861 quand le quartier devient partie intégrante de la capitale. Elle est vouée alors à Notre-Dame de Plaisance.
La population continue de s'accroître. Un nouveau vicaire, le dynamique père Soulange-Bodin, est nommé en 1884. Celui-ci a la fibre sociale. Mais le développement d'organismes de charité et d'entraide au sein de foyers ouvriers miséreux ne lui suffit pas. Il lance une souscription nationale pour bâtir une nouvelle église. Selon ses vœux, elle devra dégager une atmosphère familière aux ouvriers. Érigée sur un nouveau terrain, elle est construite, à partir de 1897, par l'architecte Jules Astruc (1862-1935), bâtisseur aussi de l'église Saint-Hippolyte dans le 13e, et inaugurée en 1902.
L'église Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance est déconcertante. On pourrait se croire dans un grand hangar tant les poutres métalliques frappent par leur omniprésence. À cet égard, elle rappelle quelque peu les églises Saint-Jean-de-Montmartre et Saint-Eugène. Cependant les œuvres d'art y abondent et y développent par endroits un style Art nouveau. Les chapelles latérales sont ornées de toiles célébrant les métiers ouvriers. Et une intéressante statue de Notre-Dame du Travail, réalisée par un artiste de la paroisse, Joseph Lefèvre, en 1898, trône dans la chapelle de la Vierge, entourée d'une grande peinture de Félix Villé.

Sainte Bibiane par Roy, détail
La nef de l'église Notre-Dame du-Travail-de-Plaisance vue depuis  l'entrée
La nef de l'église Notre-Dame du-Travail-de-Plaisance vue depuis l'entrée
avec son surprenant appareillage de poutrelles d'acier.
La façade néo–romane de l'église
La façade néo-romane de l'église
donne sur le square du Cardinal-Wyszynski
De par la volonté de ses créateurs, la façade de l'église ne laisse
rien deviner de son architecture métallique intérieure.
La Piéta de Georges Serraž (1883–1964)
La Piéta de Georges Serraz (1883-1964)
dans la chapelle des Défunts.
La Piéta de Georges Serraž (1883–1964), détail
La Piéta de Georges Serraz (1883-1964), détail.
Le baiser de la Vierge à son fils mort est la partie la plus émouvante de l'œuvre.
«La Vierge à l'Enfant» de Geneviève et Henri Taillefert, XXe siècle
«La Vierge à l'Enfant» de Geneviève et Henri Taillefert, XXe siècle
Peinture de style néo-byzantin sur le tympan de la façade.
L'église Notre–Dame–du–Travail–de–Plaisance
L'église Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance présente
deux tourelles octogonales atypiques de chaque côté de la façade.
Le côté gauche et la voûte
Le côté gauche et la voûte.
Des sources indiquent que la voûte à arceaux métalliques vient de la toiture
du palais de l'Industrie, construit pour l'Exposition universelle de 1900.
Une origine que Cécile Dupré, dans son article In Situ, réfute.

Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance comprend des œuvres d'art du début du XXe siècle, qui s'inscrivent dans un ensemble Art nouveau. On note aussi la présence d'œuvres de l'Entre-deux guerres issues du renouveau artistique de l'Art sacré à cette période. L'une des plus remarquables est la Piéta de Georges Serraz (1883-1964). L'historienne Michèle Lefrançois, dans l'ouvrage Églises parisiennes du XXe siècle, rappelle l'importance du décor en céramique à cette époque et de la polychromie. Une tendance s'imposait selon laquelle la statue religieuse ne pouvait être que polychromée, qu'elle soit en plâtre, en pierre, en bois ou même en béton. Il en est ainsi de la Piéta de Georges Serraz (ci-contre).

Peinture murale «Le baptême dans les catacombes» par Roy (1880-1950)
Penture murale «Le baptême dans les catacombes» par Roy (1880-1950)
dans la chapelle des Fonts baptismaux.
Le baptistère et sa cuve baptismale par immersion
Le baptistère et sa cuve baptismale par immersion
ornée de mosaïques, œuvre des époux Taillefert.
«La Messe du Soldat» de Lucien Simon (1861–1945)
«La Messe du Soldat» de Lucien Simon (1861-1945)
dans la chapelle des Défunts.
«La Vierge aux fleurs» de Georges Serraž, détail
«La Vierge aux fleurs» de Georges Serraz, détail.
Modèle de vitraux contemporains
Modèle de vitraux contemporains
à figures géométriques dans la nef.
Vitrail de l'abside
Vitrail de l'abside
Détail : La Vierge (atelier inconnu).
Le bas–côté gauche avec la «Vierge aux fleurs»
Le bas-côté gauche avec la «Vierge aux fleurs»
dans la chapelle latérale.
Chemin de croix, station 1
Chemin de croix, station 1
«Jésus est condamné à mort»
Sculpture sur bois, XXe siècle.
Chemin de croix, station 4
Chemin de croix, station 4
« Jésus rencontre sa Mère»
Sculpture sur bois, XXe siècle.
«Le Sacrifice» de Lucien Simon (1861–1945)
«Le Sacrifice» de Lucien Simon (1861-1945)
dans la chapelle des Défunts.
«La Vierge aux fleurs» (ou la Vierge de la Rédemption)
«La Main créatrice» de Michel Serraž, XXe siècle
«La Main créatrice» de Michel Serraz
XXe siècle.

«««--- À GAUCHE
«La Vierge aux fleurs»
(ou la Vierge de la Rédemption) de Georges Serraz (1883-1964)
Sculpture sur bois.
LA NEF ET LE DÉCOR DES CHAPELLES LATÉRALES
Vitrail de l'abside, début du XXe siècle
Vitrail de l'abside, début du XXe siècle
Détail : Saint Vincent de Paul (atelier inconnu).
Les élévations de la nef
Les élévations de la nef possèdent, au-dessus des chapelles latérales, un large couloir ou tribune.
Les vitraux de la nef, à motifs géométriques translucides, laissent passer beaucoup de lumière.
«Saint Éloi, patron des métallurgistes»
«Saint Éloi, patron des métallurgistes»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
Vitrail de l'abside, début du XXe siècle
Vitrail de l'abside, début du XXe siècle.
Détail : Saint Joseph artisan (atelier inconnu).
Chapelle latérale du côté droit «Sainte Geneviève Patronne de Paris», détail
«Sainte Geneviève Patronne de Paris», détail
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
«««--- À GAUCHE
Les chapelles latérales de l'église Notre-Dame-du-Travail présentent
une toile de format cintré de Guiseppe Uberti ou d'Émile Desouches,
sur un fond Art nouveau de feuillage peint. L'ensemble est
souvent accompagné d'une sculpture.
«Sainte Geneviève Patronne de Paris»
«Sainte Geneviève Patronne de Paris»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
«Saint Luc patron des artistes et ouvriers d'art»
«Saint Luc patron des artistes et ouvriers d'art»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
Le côté gauche de l'église avec ses peintures murales
Le côté gauche de l'église avec ses peintures murales.
Copie de l'Assomption de Pierre-Paul Prud’hon
Copie de l'Assomption de Pierre-Paul Prud’hon
(1758-1823) par Thérèse Donnet (1865)
dans le baptistère.
Cette copie de 1865 est l'un des rares vestiges de l'ancienne église Notre-Dame de Plaisance,
démolie en 1909.
La Vierge entre saint Vincent de Paul et saint Joseph artisan
La Vierge entre saint Vincent de Paul et saint Joseph artisan
Vitrail de l'abside (atelier inconnu), début XXe siècle.
Vitraux Art nouveau à thème floral
Vitraux Art nouveau à thème floral
dans la chapelle de la Vierge.
Chemin de croix, station 8
Chemin de croix, station 8
« Jésus console les filles de Jérusalem»
«Saint Joseph patron des menuisiers et charpentiers»
«Saint Joseph patron des menuisiers et charpentiers»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
«Saint Vincent de Paul Protecteur de l'enfance«»
«Saint Vincent de Paul Protecteur de l'enfance«»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
Saint Vincent de Paul est le patron des instituts de charité.
LE CHŒUR ET LES CHAPELLES ABSIDIALES
Avec ses trois arcades en plein cintre, le chœur est de style néo–roman.
Avec ses trois arcades en plein cintre, le chœur est de style néo-roman.
L'ambon et l'autel sont des créations de Jean-Jacques Bris, XXe siècle.
«Christ en croix»
«Christ en croix»
de Charles Correia, XXe siècle.
Le Christ en croix de Charles Correia
Le Christ en croix de Charles Correia
Détail.
Autel de la chapelle absidiale droite
L'autel de la chapelle absidiale droite donne à
l'église son seul aspect XIXe siècle.
«Christ en gloire» de Jean-Jacques Bris
«Christ en gloire» de Jean-Jacques Bris
dans la chapelle absidiale gauche, XXe siècle.
Le Christ en gloire de Jean-Jacques Bris
Le Christ en gloire de Jean-Jacques Bris
Détail.
Le chœur et la nef vus depuis la chapelle absidiale droite
Le chœur et la nef vus depuis la chapelle absidiale droite.
«Sainte Élisabeth» par Roy (1880–1950)
«Sainte Élisabeth» par Roy (1880-1950).
LA CHAPELLE DE LA VIERGE
La chapelle de la Vierge mêle une architecture néo–romane, des œuvres Art nouveau et des créations de la fin du XXe siècle.
La chapelle de la Vierge mêle une architecture néo-romane, des œuvres Art nouveau et des créations de la fin du XXe siècle.
«Notre-Dame du Travail»
«Notre-Dame du Travail»
Statue en pierre réalisée en 1898 par Joseph Lefèvre (1836-1911).
Elle a été taillée dans un bloc de calcaire de sept tonnes.
Les instruments du charpentier sur le socle de la Notre-Dame-du-Travail
Les instruments du charpentier sur le socle de la Notre-Dame-du-Travail.
Colombe de la paix due à Jean-Jacques Bris
Colombe de la paix due à Jean-Jacques Bris
dans la chapelle de la Vierge, XXe siècle.
«Sainte Bibiane», détail d'un tableau
«Sainte Bibiane», détail d'un tableau
de Pierre Roy (1880-1950)
près de l'abisiole gauche.
Peinture murale «Notre–Dame du Travail secours des affligé» de Félix Villé (1819–1907) dans la chapelle de la Vierge
Peinture murale «Notre-Dame du Travail secours des affligé» de Félix Villé (1819-1907) dans la chapelle de la Vierge.
Partie gauche : les travailleurs rendent gloire à la Vierge.
Statue de Notre-Dame du Travail
Statue de Notre-Dame du Travail
de Joseph Lefèvre (1836-1911), détail.
L'orgue de tribune (Haerpfer, 1991)
L'orgue de tribune (Haerpfer, 1991).
Peinture murale «Notre–Dame du Travail secours des affligé» de Félix Villé (1819–1907) dans la chapelle de la Vierge
Peinture murale «Notre-Dame du Travail secours des affligé» de Félix Villé (1819-1907) dans la chapelle de la Vierge.
Partie droite : les ouvriers sans-travail implorent le secours de la Vierge.
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur.

Documentation : «Paris d'église en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ Article Internet «Notre-Dame-du-Travail (Paris), une église au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle» de Cécile Dupré (site Web, «In Situ Revue des Patrimoine»)
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