Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en mars 2012
Vitrail de Carl Mauméjean : «Le Couronnement de la Vierge», détail

Il est attesté qu'un premier sanctuaire dédié à saint Ludre existait à l'emplacement de l'église actuelle dès le début du VIIe siècle, lui-même construit sur une ancienne nécropole gallo-romaine. Au XIIe siècle, le chœur polygonal fut détruit et remplacé par le chevet plat actuel. Il n'y avait à l'époque pas de collatéraux. La dédicace de l'église changea au profit de saint Étienne en 1138. L'année suivante, l'église devenait paroisse dépendant de l'abbaye Notre-Dame de Déols.
Les collatéraux sont ajoutés au XVe siècle (sans doute à la faveur de la reprise économique qu'a connue la France après la guerre de Cent Ans). Le clocher va suivre au début du XVIe siècle : c'est une tour carrée massive de 42 mètres de haut. Les pilastres cannelés à chapiteaux ouvragés qui scandent ses murs annoncent la Renaissance.
L'église est classée monument historique en 1947. À part l'intérêt archéologique que représentent les deux cryptes sous les absidioles, l'un des pôles artistiques de l'église Saint-Étienne de Déols est sans conteste sa verrière réalisée par Carl Mauméjean dans les années 1930-1940. Huit très beaux vitraux illuminent la nef et les bas-côtés. Parmi eux, celui du miracle de Déols. Ils sont tous reproduits dans cette page et figurent aussi, en grande taille, dans la galerie des vitraux.

Vue d'ensemble de la nef de Saint-Étienne de DéolsLa Crucifixion (Carl Mauméjean) - Cliquez pour afficher le vitrail dans la galerie des vitrauxLa Résurrection (Carl Mauméjean) - Cliquez pour afficher le vitrail dans la galerie des vitraux
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Étienne de Déols
Les boiseries datent du XVIIIe siècle. Le grand crucifix - très réaliste - est du XIXe siècle (il est donné en gros plan plus bas)
Vue extérieure de l'église
Vue extérieure de l'église avec son clocher massif du début du XVIe siècle, haut de 42 mètres
La façade de l'église
La façade de l'église
La partie centrale est la plus ancienne (avant le XIIe siècle?)
Les bas-côtés ont été ajoutés au XVe siècle.
Le chevet plat
Le chevet plat
Il abrite deux des huit verrières de Carl Mauméjean.

Au XIIe siècle, le chevet polygonal a été détruit
pour faire place au chevet plat tel qu'il se
présente actuellement.
Cliquez sur les vitraux pour les afficher en gros plan ---»»
Vitrail «Les Noces de Cana» (Carl Mauméjean)
Vitrail «Les Noces de Cana» (Carl Mauméjean)

Statue contemporaine de saint Jacques le Majeur
Chapelle Saint-Jacques
Statue contemporaine de saint Jacques le Majeur due au moine Claude Gruer

Vitrail «La Visitation»
Vitrail «La Visitation»
Atelier Carl Mauméjean
Années 1930-1940
La nef vue depuis le bas-côté nord
La nef vue depuis le bas-côté nord
L'ouverture à droite sur l'élévation est une illustration (et un vestige) des fenêtres romanes qui existaient avant la construction des bas-côtés au XVe siècle.
La voûte est un berceau de bois peint
La voûte est un berceau de bois peint
«maintenu par des entraits en encorbellements sur culots
en forme de têtes humaines ou d'animaux fantastiques
de la fin du XVe siècle» (brochure de l'église)
On pourrait ajouter aussi : en forme de feuillages.

Culot en forme de tête humaine
Culot en forme de feuilles
Culot en forme de feuilles
Culot en forme de feuilles
Culot en forme de feuilles

La verrière de Mauméjean. Les Mauméjean forment une famille de maîtres verriers originaires du Pays Basque.
En 1908, Joseph, Henri et Charles (dit «Carl») créent la «Société Anonyme Mauméjean Frères» qui compte des ateliers à Hendaye, Madrid, Barcelone et Saint-Sébastien. En 1921, Carl Mauméjean crée un atelier à Paris qui fonctionnera jusqu'à sa mort en 1957.
Carl Mauméjean travaille régulièrement dans les églises de l'Indre entre 1928 et 1949. Sa plus importante production est celle de l'église Saint-Étienne de Déols où il crée huit verrières relatives à la vie de la Vierge et du Christ. Il suit les nouveaux principes stylistiques mis en œuvre durant l'entre-deux guerres : totale liberté dans la composition du vitrail et très grande variété de couleurs. À Déols, il va utiliser des verres à reliefs ondulés, notamment dans les représentations des gloires rayonnantes, souvent rehaussés de jaune d'argent. À cet effet, on donne plus bas en gros plan les visages du Père Céleste, du Christ et de la Vierge dans le vitrail du Couronnement de la Vierge.
Source : «Éclats de la lumière, Vitraux de l'Indre» © Rencontre avec le patrimoine religieux et Conseil général de l'Indre, ISBN : 2-911948-26-2

Bas-côté nord et chapelle de la Vierge ou de Notre-Dame des Miracles
Bas-côté nord et chapelle de la Vierge ou de Notre-Dame des Miracles
Vitrail «La Nativité»
Vitrail «La Nativité»
(Atelier Carl Mauméjean)
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge»
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge»
Atelier Carl Mauméjean, années 1930-1940
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan

À DROITE ---»»»
Bas-relief dans le soubassement de l'autel de la Vierge
Il illustre les deux phases du miracle de Déols : 1) le bras cassé de
l'Enfant Jésus et la mort du soldat ; 2) l'engagement pris devant
la Bible par Philippe Auguste et le prince Richard (voir plus bas)
Chapelle de la Vierge
Chapelle de la Vierge
L'autel de la Vierge avec ses ex votos et ses quatre tableaux relatant le miracle de Déols
Bas-relief dans le soubassement de l'autel de la Vierge
Tableau illustrant le miracle de Déols : la mort du soldat
Chapelle de la Vierge
Tableau du XVIIIe siècle illustrant le miracle de Déols : la mort du soldat
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge» (détail)
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge»
Atelier Carl Mauméjean
Années 1930-1940
- Détail -
Vierge à l'Enfant en bois doré
Vierge à l'Enfant en bois doré
Statue du XIVe siècle restaurée en 1896
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge» (détail)
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge»
Atelier Carl Mauméjean
- Détail -
Tableau illustrant le miracle de Déols
Chapelle de la Vierge
Tableau du XVIIIe siècle illustrant le miracle de Déols
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge» (détail)
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge»
Atelier Carl Mauméjean
- Détail -
Chapelle Saint-Ludre dans le bas-côté sud
Chapelle Saint-Ludre dans le bas-côté sud
Éclairée par deux vitraux de Carl Mauméjean, elle est enrichie d'un retable du XVIIIe siècle en noyer.
Au centre du retable, une toile du XVIIIe siècle représente saint Ludre, habillé en costume d'époque (comme le voulait l'usage).
Vitrail «La Crucifixion» (Carl Mauméjean)
Vitrail du chœur
«La Crucifixion» (Carl Mauméjean)
Le maître-autel parmi les boiseries du XVIIIe siècle
Le maître-autel parmi les boiseries du XVIIIe siècle
Le grand crucifix du chœur
Le grand crucifix du chœur est en plâtre peint polychrome et date du
XIXe siècle. Il est rare de voir un Christ crucifié aussi réaliste!
Vitrail «La Résurrection» (Carl Mauméjean)
Vitrail du chœur : « La Résurrection»
(Atelier Carl Mauméjean)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan
Vitrail «Le miracle de Déols» (Carl Mauméjean, années 1940))
Vitrail dans la chapelle de la Vierge
«Le miracle de Déols» (Carl Mauméjean, années 1940)
Intéressante perspective cavalière de l'abbaye de Déols
Ce miracle est à l'origine de la grande dévotion des habitants
du Berry pour la vierge «Notre Dame des Miracles de Déols».
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
La nef et le bas-côté gauche avec la chapelle de la Vierge
La nef et le bas-côté gauche avec la chapelle de la Vierge
Les fenêtres sur l'élévation ont été murées au XVe siècle lors de la construction des bas-côtés.

Le miracle de Déols. Il s'inscrit dans la lutte entre la maison des rois capétiens et celle des Plantagenêt. En 1187, l'année du miracle, Henri II est roi d'Angleterre et possède une partie de l'Ouest de la France actuelle : l'empire angevin. Son fils Richard, prince aquitain né en 1157 et futur Cœur-de-Lion, a reçu le duché d'Aquitaine en apanage à l'âge de onze ans. Il doit l'hommage au roi de France, Philippe Auguste, pour l'Aquitaine. Ce qu'il refuse.
Philippe Auguste s'empare alors d'Issoudun. En réaction, le prince Richard demande à ses troupes de mettre la main sur toutes les subsistances qu'elles pourraient trouver, de brûler Déols (toute proche d'Issoudun) et de raser le monastère bénédictin qui s'y trouve.
Le 30 mai 1187, à la tombée de la nuit, des habitants de Déols se regroupent devant le portail ouest de l'église abbatiale qui est orné d'une sculpture peinte de la Vierge. Ils adressent leurs prières à Marie, ce qui provoque les railleries de quelques mercenaires de l'armée angevine. L'un d'eux jette une pierre sur la statue. Le bras de l'Enfant Jésus se brise et tombe à terre. Aussitôt du sang en jaillit et le coupable s'effondre, mort. Des chroniqueurs rapportent aussi que ce soldat jouait aux dés et perdait. Et il accusait la Vierge de sa malchance! Bien sûr, la nouvelle se répand parmi les troupes de Richard, semant l'effroi. Le lendemain matin, des chevaliers viennent constater le prodige. Encouragés par ce signe, une trève est observée par les deux armées. Henri II Plantagenêt et Richard entrèrent en pourparlers avec Philippe Auguste.
Source : «Église Saint-Étienne de Déols», brochure de l'Office du Tourisme.

Vitrail «L'Annonciation» (Carl Mauméjean)
Vitrail dans la chapelle de la Vierge
«L'Annonciation» (Carl Mauméjean)

LA CRYPTE DE SAINT LÉOCADE

Vue d'ensemble de la crypte de saint Léocade
Vue d'ensemble de la crypte de saint Léocade
Elle est située sous la chapelle de la Vierge.
Le sarcophage attribué à saint Léocade
Le sarcophage a été mentionné pour la première fois en 1499. En 1757, on y voyait encore un
squelette humain. Retrouvé entièrement brisé en 1862, le sarcophage a été reconstitué en 1873.

LA CRYPTE DE SAINT LUDRE

Vue d'ensemble de la crypte de saint Ludre
Vue d'ensemble de la crypte de saint Ludre
Le sarcophage attribué à saint Ludre
Le sarcophage attribué à saint Ludre est en marbre blanc (soubassement, cuve et couvercle).
Un de ses grands côtés est couvert de bas-reliefs illustrant des scènes de chasse.
Cuve du sarcophage de saint Ludre : scène de chasse au sanglier
Cuve du sarcophage de saint Ludre
Scène de chasse au sanglier
Cuve du sarcophage de saint Ludre : scène de chasse au lion
Cuve du sarcophage de saint Ludre : scène de chasse au lion

Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, passe à Déols en 1844. Il envoie un rapport à Ludovic Vitet, président de la Commission sur le sarcophage de saint Ludre : «Le tombeau du Bourg Dieu est placé dans une crypte moderne, dépendant d'une très vilaine église, moderne aussi, sauf un pan de mur où l'on remarque un petit appareil roman et des lits de briques. [Est-ce l'église Saint-Étienne?] Le tombeau est en marbre et fort semblable à ceux qu'on trouve en si grande quantité dans toutes les villes d'Italie, et chez nous, à Arles. Rien n'indique qu'il soit chrétien. C'est un grand sarcophage à couvercle, sculpté d'un seul côté, ce qui ferait croire qu'il a été destiné pour une niche. Le sarcophage proprement dit, ou le cercueil, représente une chasse. Les chasseurs ont des capuchons et des épaulières en mailles, ils tuent des sangliers, des lions, des ours et des cerfs pris dans des toiles. Sur le bord du couvercle, on voit d'un côté un repas, de l'autre plusieurs figures, dont une à cheval, passant près d'une borne milliaire marquée d'un X. Y a-t-il là quelque allusion au terme de la vie? (...) Tout cela est fort obscur, et je

rapporterai des dessins pour les amateurs. Au milieu de la face sculptée du couvercle, est un cartouche carré, destiné à recevoir une inscription, mais il est facile de voir que jamais on n'en a gravé aucune, d'où je serais tenté de conclure que le sarcophage a été fait par un entrepreneur de pompes funèbres, sans destination précise. L'absence de tout symbole chrétien, le travail des bas reliefs et les costumes me paraissent convenir à la fin du IIIe siècle ou au commencement du quatrième.
(...) La même église possède une vierge miraculeuse, qui tua un soldat anglais, qui avait coupé le bras à l'enfant Jésus. Le tombeau et la Vierge proviennent de l'abbaye détruite. Je vous ai décrit le tombeau, quant à la Vierge, il est impossible de l'examiner, car elle est toute enveloppée de satin et de brocart.»
Source : «La Naissance des Monuments historiques, la correspondance de Prosper Mérimée avec Ludovic Vitet (1840-1848)», édité par le Ministère de l'Éducation nationale, comité des travaux historiques et scientifiques.

Couvercle du sarcophage : repas funéraire
Couvercle du sarcophage
La partie gauche représente un repas funéraire.
Couvercle du sarcophage : départ pour une chasse au «cerf appelant»
Couvercle du sarcophage
La partie droite représente un départ pour une chasse au «cerf appelant»
Scène de chasse représentant la capture d'un cerf
Cuve du sarcophage de saint Ludre
Scène de chasse représentant la capture d'un cerf

Saint Ludre et saint Léocade. D'après la légende locale, Léocade est un ancêtre d'Ebbe le Noble, fondateur de l'abbaye de Déols en 917. Grégoire de Tours écrit qu'il était un homme puissant. Les traditions du Limousin ajoutent qu'il était allié des empereurs de Rome et proconsul de la Gaule subligérienne. Il aurait possédé des palais à Lyon et à Bourges. Elles ajoutent encore que saint Ursin, fondateur du diocèse de Bourges, aurait vécu dans le palais Léocade à Bourges. C'est Ursin qui aurait converti le Berry au christianisme.
Ludre aurait été le fils de Léocade. Grégoire de Tours écrit que le père et le fils auraient vécu à Déols. Ludre serait mort alors qu'il était encore néophyte. Il aurait fait établir une église dédiée à Marie appelée Sainte-Marie-la-Petite. Ludre et Léocade auraient été canonisés, d'une part parce qu'ils avaient été baptisés par saint Ursin, d'autre part parce que, sages et pieux, ils s'étaient dévoués aux pauvres.
Source : «Église Saint-Étienne de Déols», brochure de l'Office du Tourisme.

Vue d'ensemble de la nef de Saint-Étienne depuis le chœur
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Étienne depuis le chœur

Documentation : Feuillet sur l'histoire de l'église + brochure «Église Saint-Étienne de Déols» de l'Office du Tourisme +
«Éclats de la lumière, Vitraux de l'Indre» © Rencontre avec le patrimoine religieux et Conseil général de l'Indre - ISBN : 2-911948-26-2
PATRIMOINE CARTEPATRIMOINE LISTERetourner en HAUT DE PAGE