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Page créée en mai 2025
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Saint Vincent de Paul dans un tableau anonyme, détail

En 1030, le bourg de Villepreux est la propriété de Limbert de Vergy, évêque de Paris de 1030 à 1060. Celui-ci cède aux chanoines de son chapitre l'église de Villepreux déjà dédiée, à l'époque, à saint Germain d'Auxerre. Les chanoines gardent-ils leur bien longtemps ? On ne sait. Toujours est-il que le successeur de Limbert, Godefroy de Boulogne, évêque de Paris de 1061 à 1095, cède à son tour l'église en 1094 à l'abbaye de Marmoutier, près de Tours. Les moines vont venir y créer un prieuré dédié à saint Nicolas, qui subsistera jusqu'à la Révolution.
Sur les siècles suivants, les sources manquent cruellement. Les moines ont vraisemblablement rebâti une église au XIIe siècle puisque les parties les plus anciennes de l'édifice actuel (clocher et chevet) sont datées de cette époque. L'église abritait quelques-unes des reliques de saint Germain (d'où la très ancienne dédicace). Elle abritait aussi une châsse contenant les reliques de saint Nom, évangélisateur de la contrée au IXe siècle. La commune actuelle de Saint-Nom-la-Bretèche faisait alors partie de la vaste paroisse de Villepreux dont les seigneurs disposaient de la haute, moyenne et basse justice.
Au début de la guerre de Cent Ans, le bourg est assez prospère. En 1352, les «décimes» prélevées par l'évêché s'élevaient à 30 livres, une somme importante à cette époque, révèle H. Lemoine, archiviste en chef honoraire du département de Seine-et-Oise dans son étude sur le village en 1963. Il doit en fait s'agir de la dîme versée par les paysans, puisque les décimes sont un prélèvement exceptionnel imposé sur les revenus du clergé par le pape ou le roi. Néanmoins, le pays souffre beaucoup de l'invasion anglaise et, en 1358, de la Jacquerie.
Dans la première moitié du XVe siècle, le sort s'acharne sur l'Ouest parisien. Anglais, Armagnacs et Bourguignons y guerroient sans cesse, ravageant toute la contrée. Sous Louis XI encore, bien des terres sont abandonnées ; les paysans ont fui. En 1470, seules trente maisons de Villepreux sont habitées. Le retour à la normale se traduit par des bouleversements dans les propriétés. Avec des héritages délaissés, les paysans acquièrent de nombreuses terres.
En 1613, Vincent de Paul est appelé à Villepreux par Philippe-Emmanuel de Gondy, général des Galères de France et seigneur de Villepreux, comme précepteur de ses enfants. C'est là que le prêtre créera la première maison de Charité et, en 1633, la congrégation des Filles de la Charité. Saint Vincent de Paul a prêché dans l'église du village.
À la Révolution, le curé de Saint-Germain refuse de prêter serment à la Constitution et démissionne. Il est remplacé par son vicaire qui prête serment. En octobre 1793, l'argenterie de l'église est confisquée ; pour protester, le vicaire démissionne. L'édifice sert alors de lieu de réunion ; les lois sont affichées dans la chapelle de la Vierge. En janvier 1794, l'intégralité des «dépouilles ecclésiastiques» est vendue aux enchères : boiseries, autels, confessionnaux, stalles, vêtements liturgiques, etc. L'église vide sert de grange. Au mois d'avril suivant, l'édifice devient temple de la Raison. Le culte catholique se poursuit timidement chez un particulier.
Après la signature du Concordat, la vie religieuse peut reprendre un cours tranquille.
L'architecture de l'église ne semble pas avoir souffert de la Révolution, pas plus que de l'occupation des cosaques après les deux abdications de Napoléon Ier. Pas davantage, en 1871, lors du cantonnement à Villepreux d'un service d'intendance prussien et d'une unité de cuirassiers.
En 1853, puis dans les années 1870 et en 1899, d'amples travaux sont entrepris dans l'église, comme, par exemple, la réfection des voûtes des bas-côtés et la mise en place d'une flèche d'ardoise au-dessus du clocher. La trace exacte de ces travaux manque, mais ils ont beaucoup modifié l'aspect de l'édifice. L'intérieur de l'église a été restauré en 1982 ; un nouvel autel de pierre, installé en 1990.

La Vierge dans un vitrail de l'Annonciation du XVIe siècle, détail

La nef et le carré du chœur vus depuis l'entrée de l'église.
Longueur de l'édifice : 40 mètres ;
Largeur au niveau du «transept» : 28 mètres.
ASPECT EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN

L'église vue du sud.
Le chevet est dirigé vers l'est avec un léger décalage vers le nord.

Le clocher roman est daté du XIIe siècle.
La flèche d'ardoise a été construite en 1899 en
remplacement d'un toit en bâtière à deux versants,

La façade, de style roman, remonte-t-elle en totalité au XIIe siècle ?

Le côté nord et les baies gothiques de la chapelle de la Vierge.
Vraisemblablement du XVIe siècle.

La porte romane et son archivolte, sans doute, restaurée.

Architecture extérieure.
L'aspect extérieur de l'église révèle un édifice très ancien. Malheureusement, les sources historiques manquent pour établir la suite logique des constructions et adjonctions au cours des âges. Seule certitude : le carré du clocher et le chevet remontent au XIIe siècle.
Jadis couvert d'un toit en bâtière à deux versants (une forme caractéristique de la région), le clocher roman de l'église Saint-Germain est, depuis 1900, coiffé d'une flèche d'ardoise. L'église Saint-Gilles-Saint-Leu à Bois-d'Arcy, une commune toute proche, présente encore ce type de toit en bâtière.
La façade, par son dépouillement, ses deux contreforts et ses trois baies en plein cintre, est, elle aussi, de style roman. Vient-elle entièrement du XIIe siècle ? Mystère. En revanche, le côté nord, riche de deux fenêtres à remplage gothique, est postérieur. En l'absence de documents, on peut penser qu'il remonte au XVe ou au XVIe siècle, c'est-à-dire après les ravages de la guerre de Cent Ans qui ont frappé tout l'Ouest parisien dans les années 1370-1380.


Frise et modillons terminent le clocher roman du XIIe siècle.
ARCHITECTURE INTÉRIEURE DE L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN

Une voûte lambrissée domine les arcades en plein cintre des élévations nord et sud.
Ici, l'élévation sud bordée de son bas-côté.

Architecture intérieure.
La nef de l'église Saint-Germain se présente comme celle d'une église romane. De solides arcades en plein cintre séparent le vaisseau central des bas-côtés, tandis que, sur le côté sud, trois petites baies, également en plein cintre et ornées de vitraux à thème géométriques, apportent un peu de lumière.
Si la première église date du XIIe siècle, avec une abside actuelle qui remonte à cette époque, que s'est-il passé dans les siècles suivants ? Y a-t-il eu dégradation provoquée par l'usure du temps, puis des restaurations ou des reconstructions ? La nef s'est-elle toujours étendue sur quatre arcades ? La guerre de Cent Ans a-t-elle entraîné une destruction au moins partielle ?
De quand date la voûte lambrissée de la nef ? A-t-elle été refaite ? Et à quelle époque ? Les bas-côtés sont voûtés en berceau. On sait seulement que ces voûtes datent des années 1870. En effet, dans la seconde moitié du XIXe siècle, d'importantes restaurations (et peut-être des modifications) ont été entreprises dans l'église sans qu'on en sache plus, ce qui a achevé de brouiller les pistes...
Au nord, la grande chapelle de la Vierge, voûtée d'ogives sur ses deux travées, ne doit pas être antérieure au XVe siècle. Ses deux baies à remplage gothique apportent un supplément de lumière.
La nef débouche sur un carré étroit (le chœur actuel) délimité par les quatre piles massives qui soutiennent le clocher (voir l'analyse plus bas).
On remarquera qu'un réseau de boiseries couvre entièrement le bas des murs gouttereaux de l'église, excepté dans la chapelle Saint-Vincent et dans l'abside. Il contribue à l'agrément intérieur de l'édifice.


Le baptistère dans l'avant-nef.

Statue de la Vierge, détail
dans le baptistère.
Époque indéterminée.

Le tableau ci-contre a été offert
à l'église Saint-Germain par
le roi Louis-Philippe en 1846. ---»»»

«Saint Germain distribuant des aumônes devant sa cathédrale»
par François Louis Laynaud. Huile sur toile, 1845.

Le chemin de croix est moderne.
Ici, la station XI : Jésus est attaché à la Croix.

Bas-relief en plâtre de la Sainte Famille
dans un médaillon de l'avant-nef.

La chaire à prêcher possède des éléments des XVIIe et XVIIIe siècles.
Elle a subi une restauration au XIXe siècle.

Les bas-côtés sont voûtés en berceau. Les voûtes datent des années 1870.
Ici, le bas-côté sud vu depuis l'avant-nef. Il débouche sur la chapelle Saint-Vincent.

La nef et les arcades en plein cintre du côté sud. Sur la gauche, le bas-côté sud.

La petite chapelle Saint-Vincent termine le bas-côté sud,
à droite du chœur.

Fragment d'un ancien retable (XVIIe siècle ?).
Chapelle Saint-Vincent.
LA CHAPELLE DE LA VIERGE (XVIe SIÈCLE ?)

La chapelle de la Vierge, étendue sur deux travées voûtées d'ogives, peut dater du XVIe siècle.
Elle est peut-être l'agrandissement d'une petite chapelle romane du XIIe siècle qui,
sans doute, ressemblait à celle qui abrite la chapelle Saint-Vincent sur le côté sud.

L'autel de la Vierge dans la chapelle de la Vierge.
Cet autel est daté du XVIIIe siècle.
Vitrail de la chapelle de la Vierge.
L'Annonciation et les médaillons d'anges du tympan sont du XVIe siècle.

La clé de voûte de la chapelle de la Vierge
représente les armes d'un seigneur local (XVIe siècle ?).

La Vierge à l'Enfant du retable de la chapelle de la Vierge.

La statue est inspirée de celle réalisée par
Germain Pilon (1537-1590) pour
l'église Notre-Dame-de-la-Couture au Mans.
La statue de Germain Pilon est donnée plus bas à droite.

La chapelle de la Vierge et ses vitraux.
Dans l'ouvrage Villepreux au fil des siècles, Simone Loth-Château écrit que les deux chapelles absidiales, de part et d'autre du chœur, remontent au XIIe siècle. C'est possible pour la chapelle Saint-Vincent au sud, mais impossible, au nord, pour la chapelle de la Vierge qui s'étend sur deux travées à voûtement ogival et éclairée par deux baies à remplage gothique. Admettons plutôt l'idée qu'une petite chapelle romane a été agrandie après la guerre de Cent Ans, c'est-à-dire à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe.
Un retable composite accueille l'autel de la Vierge. Surmonté d'un arc mouluré et creusé d'une niche, cet ensemble pourrait, quant à lui, dater du XVIIIe siècle. On y voit une statue de la Vierge à l'Enfant inspirée de l'œuvre (donnée plus bas) de Germain Pilon (1537-1590) pour l'église Notre-Dame de la Couture au Mans. Elle a été offerte à l'église en 1665 par Geoffroy le Bigre, receveur de la prévôté.
La rubrique sur l'église dans le Patrimoine des Communes de France se montre très sévère sur cette Vierge. Avec «des mains et des visages empâtés», y lit-on, ajoutés «aux plis grossiers des vêtements», l'autel de la Vierge à Villepreux ne propose qu'«une interprétation maladroite» d'une œuvre célèbre.
Les vitraux de la chapelle ne sont pas sans intérêt : on y découvre quelques fragments de verrières du XVIe siècle (d'ailleurs absents du Corpus Vitrearum consacré à la région parisienne).
Le panneau d'une Annonciation est inséré entre deux panneaux modernes à figures géométriques. Le tout est surmonté d'un tympan à deux soufflets, chacun enrichi d'un médaillon d'ange, et d'un troisième petit soufflet sommital avec un ange de même style. Ces trois anges sont du XVIe siècle.
La seconde baie de la chapelle possède un vitrail moderne où ont été insérés, dans les soufflets, deux médaillons du XVIe siècle. L'un présente un homme casqué tenant peut-être une hache ; l'autre, saint Pierre devant un pénitent.


Le tabernacle de l'autel de la Vierge et ses prolongements latéraux peuvent être datés des XVIIe-XVIIIe siècles.

«Saint Vincent de Paul»
Tableau anonyme dans la chapelle de la Vierge.
XVIIIe siècle (?)

Bas-relief en plâtre : Jésus et la Samaritaine.

«Sainte Madeleine au pied de la croix»
Huile sur toile anonyme, XIXe siècle (?)

Vierge à l'Enfant
par Germain Pilon (1537-1590)
ÉGLISE NOTRE-DAME-DE-LA-COUTURE
LE MANS
«««--- Le bas-côté nord débouche sur une
grande chapelle de la Vierge voûtée d'ogives
et éclairée par deux baies à remplage gothique.

Dans les deux verrières ont été insérés
des fragments de vitraux du XVIe siècle
LE VITRAIL DE L'ANNONCIATION (XVIe SIÈCLE)

Vitrail de l'Annonciation.
Remploi d'un fragment de verrière du XVIe siècle.

Vitrail de l'Annonciation, détail ---»»»

Un ange aux ailes verte et rouge dans un soufflet.

Remploi d'un fragment de verrière du XVIe siècle.

Panneau de l'Annonciation, détail (XVIe siècle) :
le Père céleste, entouré de séraphins, tient l'orbre dans sa main.

La Vierge dans le vitrail de l'Annonciation ---»»
La netteté des traits qui définissent le visage de la Vierge (yeux, sourcils, nez et lèvres) trahit une restauration, peut-être au XIXe siècle.


Vitrail de l'Annonciation, détail :
la Vierge en prière devant l'archange.

Vitrail de l'Annonciation, détail : un ange aux ailes
rouge et jaune dans le soufflet sommital.
Remploi d'un fragment de verrière du XVIe siècle.

Vitrail de l'Annonciation, détail : le donateur en prière à côté de son blason.
On remarquera le travail assez sophistiqué du carrelage.

«La Vierge à l'Enfant», détail du tableau anonyme donné plus bas.

Vitrail de la chapelle de la Vierge avec deux médaillons du XVIe siècle.

Vitrail de la chapelle de la Vierge, médaillon de droite :
un homme casqué (sans auréole) tient un outil, peut-être une hache.
Fragment d'un vitrail du XVIe siècle.

Vitrail de la chapelle de la Vierge, médaillon de gauche : saint Pierre et un pénitent;
Fragment d'un vitrail du XVIe siècle.
«««--- «La Vierge à l'Enfant»
Tableau anonyme, XVIIIe siècle (?)
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN

À l'est, les puissantes piles du chœur ouvrent sur la nef.
Les quatre arcades qui délimitent le chœur sont en arc brisé et non pas en plein cintre.

«Les Pèlerins d'Emmaüs»
Huile sur toile anonyme, XVIIIe siècle (?)

Le chœur de l'église.
Jusqu'en 1853, c'est l'abside qui abritait le chœur. On y trouvait des stalles qui étaient, avant la Révolution, réservées au seigneur et aux notables, puis au maire et aux «légionnaires», indique Amédée Brocard dans sa Note sur Villepreux.
En 1853, comme si le clergé avait anticipé les directives du Concile Vatican II, le chœur de l'église a été déplacé entre les quatre piliers massifs qui soutiennent le clocher roman du XIIe siècle.
Un détail doit arrêter l'archéologue : les quatre arcades qui délimitent le chœur sont en arc brisé. S'agit-il vraiment d'un chœur roman du XIIe siècle ? N'y aurait-il pas eu une restauration importante après la guerre de Cent Ans transformant l'ancien carré roman en un carré gothique ?
Indice supplémentaire de cet âge gothique : la voûte sous le clocher offre une très pure croisée d'ogives à deux moulures, sans clé de voûte. Cette voûte a d'ailleurs pu être restaurée au XIXe siècle en même temps que les voûtes des bas-côtés.
Quoi qu'il en soit, l'endroit est très exigu. Pour obtenir une photo valable, un téléobjectif grand angle s'impose. Néanmoins, le visiteur pourra s'attarder sur les chapiteaux (du XIIe siècle ?) qui ornent ces piliers. Au milieu des palmettes et des crochets, on y trouve des têtes de grotesques. Les deux séries de chapiteaux les plus intéressantes sont données plus bas.


Le chœur de l'église est enserré entre les quatre fortes piles qui soutiennent le clocher.
Au premier plan, la chapelle de la Vierge.
À droite, le bas-côté nord.

La voûte ogivale du chœur ne possède pas de clé de voûte.

Pile nord-ouest du chœur : chapiteaux à palmettes et, sur la gauche, une tête de grotesque.
XIIe siècle ?

Pile sud-ouest du chœur : chapiteaux à palmettes et trois têtes de grotesques.
XIIe siècle ?

Partie orientale du chœur.
Cette arcade entre deux forts piliers ouvre sur l'abside
éclairée par les verrières de l'atelier Charles Champigneulle.
On voit ici deux des quatre pilliers qui portent le clocher.

Jusqu'en 1853, l'abside abritait le chœur de l'église.


Les trois baies de l'abside reçoivent des verrières de l'atelier Charles Champigneulle (fin du XIXe siècle).

Chapiteau roman dans l'ébrasement
d'une baie de l'abside.
XIIe siècle.

«Jésus portant sa croix», tableau anonyme.
LES VITRAUX DE L'ABSIDE (PASTICHES DU XIIIe SIÈCLE)
ÉPISODES DE LA VIE DE JÉSUS
Signature
: «CH - CHAMPIGNEULLE 40 RUE DENFERT-ROCHEREAU PARIS»
LECTURE DE BAS EN HAUT
  - Nativité
- Présentation au Temple
- Jésus parmi les Docteurs.
  - Crucifixion
- Résurrection
- Ascension.
  - Jésus au jardin des Oliviers
- Flagellation
- Portement de croix.


La Nativité par Charles Champigneulle, détail.

«««--- La Résurrection
Atelier Charles Champigneulle, Paris
Fin du XIXe siècle.
LE VITRAIL DE LA FAÇADE OCCIDENTALE
ÉPISODES DE LA VIE DE SAINT GERMAIN D'AUXERRE
ATELIER INCONNU, FIN DU XIXe SIÈCLE
LECTURE DE BAS EN HAUT
Dans les vitraux de gauche et du centre, les quatre flèches rouges indiquent les photos incluses dans les saynètes.
  - saint Germain, citoyen romain, entre à Auxerre ;
- saint Germain à la chasse ;
- l'arbre de ses triomphes.
- saint Germain ordonné prêtre par saint Amâtre, évêque d'Auxerre ;
- saint Germain proclamé évêque par la foule ;
- saint Germain envoyé en Angleterre avec saint Loup,
    évêque de Troyes, pour combattre l'hérésie pélagienne.
- saint Germain, en route pour l'Angleterre, offre une médaille à
    sainte Geneviève qu'il rencontre à Nanterre ;
- saint Germain meurt à Ravenne en juillet 448 ;
- la dépouille de saint Germain est ramenée à Auxerre.

Vitrail de la façade occidentale, détail : saint Germain, citoyen romain, entre à Auxerre.
Atelier inconnu, XIXe siècle.
Les colonnes feuillagées sont ornées des médaillons avec les photos de deux enfants de la famille de la donatrice.

Les vitraux de la façade.
Les trois verrières de l'abside, réalisées par l'atelier parisien de Charles Champigneulle, brillent par leur beau pastiche du XIIIe siècle. Elles n'appellent pas de commentaire particulier.
En revanche, les trois vitraux de la façade, qui illustrent les grands épisodes de la vie de saint Germain, retiennent l'attention. Bien que de qualité stylistique inférieure à celle des pastiches du XIIIe siècle, ils possèdent la marque du donateur, de sa famille et celle des prélats de la paroisse à l'époque de leur création.
Le panneau donné ci-dessus indique «Don de Mme Barbe de Rennemoulin». Rennemoulin est un bourg non lion de Villepreux. On simplifiera les hypothèses en disant qu'il s'agit de la famille Barbe.
Les marques. Ce sont d'abord quatre médaillons personnalisés bien visibles. On y voit les photos, imprégnées dans le verre (selon la technique de la photo impression) d'une femme, vraisemblablement la donatrice, et de trois enfants en bas âge. Deux de ces enfants sont donnés ci-contre. Le maître verrier n'a pas coloré les impressions sur verre. Nous avons ainsi les photos de la fin du XIXe siècle inchangées.
Ces verrières sur la façade ne se voient que de loin. C'est sans doute pour cette raison que les donateurs ont obtenu le droit d'y faire paraître les membres de leur famille dans les colonnes feuillagées qui encadrent les panneaux. Un accord de ce genre n'aurait sûrement pas été donné pour les verrières de l'abside que l'on peut approcher de très près.
Il y a encore quatre visages obtenus par des photos. Le panneau de l'Arbre de ses triomphes cache ce qui est peut-être la photo du donateur (ou du mari de la donatrice). Dans le panneau de l'Entrée de saint Germain, citoyen romain, à Auxerre, on retrouve, presque dissimulé par la tête du cheval brun, le visage féminin de la donatrice déjà présent dans le médaillon. Il est indiqué par une flèche dans le panneau ci-dessus.
Les religieux ne sont pas oubliés. Dans le panneau du Départ de saint Germain et de saint Loup pour l'Angleterre (panneau du haut dans le vitrail central), les deux saints qui s'en vont sont salués, sur la gauche, par deux prélats dont les têtes sont des photos. Qui sont-ils ? Le curé de la paroisse ? L'évêque du diocèse ? Un diacre ?
Comme l'écrit l'historienne du vitrail Martine Callias Bey dans sa présentation de la technique des photos incrustées dans les verrières (Un patrimoine de lumière 1830-2000, éditions du Patrimoine, 2003), ces photos se repèrent assez facilement car «les intrus regardent en général le spectateur et semblent indifférents à la scène à laquelle ils participent.» Ce qui est bien le cas ici.


Oculus de la façade occidentale : le Christ en majesté.
Atelier inconnu, XIXe siècle.

Le visage de la donatrice dans le panneau
l'Entrée de saint Germain à Auxerre.
LA FAMILLE DE LA DONATRICE DANS TROIS DES
QUATRE MÉDAILLONS DE LA VERRIÈRE OCCIDENTALE

Le visage du mari de la donatrice (?)
dans le panneau L'Arbre de ses triomphes.

Le visage des deux prélats qui saluent le Départ de saint Germain et de saint Loup pour l'Angleterre est obtenu par l'impression de deux photos dans le verre.
Les prélats ne regardent pas les deux saints qui s'en vont !

Dans les Yvelines, on pourra voir d'autres exemples de photos insérées dans le verre à l'église Sainte-Anne de l'Étang-la-Ville.


La nef vue depuis le chœur.

Documentation : «Villepreux au Val du Gally» de H. Lemoine, 1963
+ «Note sur Villepreux» par Amédée Brocard, fin du XIXe siècle
+ «Villepreux au fil des siècles» de Simone Loth-Château, 1976
+ «Le Patrimoine des Communes des Yvelines», Flohic Éditions, 2000.
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