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Page créée en 2012
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«Le mariage de la Vierge»», plâtre de James Pradier, détail

L'église Saint-Nicolas-Saint-Marc de Ville-d'Avray est l'une des rares églises construites sous la Révolution. La première pierre en fut posée le 11 juillet 1789 et l'édifice fut consacré en 1791 par un prêtre constitutionnel.
Historiquement, le bourg de Ville-d'Avray abritait un prieuré tenu par des moines célestins, seigneurs de la contrée. À ce prieuré était rattachée une ancienne église, érigée au XIIe siècle, dédiée à Saint-Nicolas, Le roi Louis XV acquit l'ensemble des domaines en 1747. Enfin, en 1784, Louis XVI fit de son valet de chambre, Marc-Antoine Thierry, baron de Ville-d'Avray. L'église du XIIe siècle étant très délabrée, celui-ci s'engagea à la reconstruire sur les bénéfices du Garde-Meuble dont il était l'intendant. L'ancien édifice fut détruit en 1791. En hommage au nouveau seigneur des domaines, l'église fut dédiée à saint Nicolas et à saint Marc. Les règles de la Révolution s'appliquaient : l'église devint aussitôt propriété de la commune. En 1793, elle fut transformée en temple de la Raison, puis rendue au culte en 1795.
L'édifice a été construit par Charles-François Darnaudin, architecte des Bâtiments du roi. Il est orienté nord-sud.
En 1968, pour le Dictionnaire des églises de France paru chez Robert Laffont, Michel Melot, conservateur au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, décrit le style architectural de l'église : «L'architecte Charles-François Darnaudin y a déployé le plus pur goût de l'époque : grands murs nus à refends, volumes à angles vifs, voûte en berceau entièrement caissonée et fenêtres hautes étroites en pénétration dans la voûte. Cet édifice constitue un magnifique exemple du style de la fin du XVIIIe siècle.»
L'église a subi une première restauration en 1830, puis une deuxième, intérieure et extérieure, entre 1971 et 1993.
Même si elle est de taille modeste, Saint-Nicolas-Saint-Marc est très riche en d'œuvres d'art. Sa décoration intérieure a été en partie assurée par des artistes de renom qui séjournaient à Ville-d'Avray. Camille Corot y a peint quatre petites fresques sur les murs du transept. James Pradier a offert certains des plâtres créés pour ses œuvres en marbre. Quant au chœur, il ravira les amoureux du style classique. La coupole à caissons est portée par quatre pendentifs où l'artiste Armand Chambellan a peint les évangélistes en 1844. Sur la voûte en cul-de-four, hommes, femmes et enfants de toutes conditions adressent leurs prières à saint Nicolas. C'est aussi une œuvre d'Armand Chambellan.
Ville d'Avray n'est pas la ville la plus connue de l'Ouest parisien, pourtant la beauté de son église justifie une visite.

«Saint Jérôme dans le désert», peinture de Camille Corot, détail

Vue générale de la nef et du chœur de Saint-Nicolas-Saint-Marc.
La voûte est couverte de caissons sculptés.
La croisée du transept est coiffée d'une coupole aplatie également ornée de caissons.

L'aspect extérieur de Saint-Nicolas-Saint-Marc est très sobre.
Le fronton n'abrite qu'une horloge, le clocher est très discret.

À DROITE ---»»»
La chaire à prêcher (du XIXe siècle) est en bois de chêne.
Elle a été classée aux Monuments historiques en 1928.

La Sainte Famille, vitrail offert par une famille de la ville en 1886, détail du tympan.
Croisillon nord.

Chapelle Saint-Nicolas dans le croisillon «nord».
A l'origine, elle était réservée au baron Marc-Antoine Thierry, maître d'ouvrage.
Fresque de Camille Corot au-dessus du vitrail ; fresque de Jules Richomme au-dessus du retable.

La chapelle Saint-Nicolas et son retable de style «classique» ---»»»
Chapelle Saint-Nicolas dans le croisillon sud

Le Couronnement de la Vierge.
Vitrail offert par une famille de la ville en 1886, détail du tympan.
Croisillon sud.
LES FRESQUES DE CAMILLE COROT ET DE JULES RICHOMME
 Camille Corot
«Adam et Ève chassés du Paradis terrestre»
Fresque de Camille Corot, 1856.

Camille Corot (1796-1875) a commencé à exercer ses talents de peintre à Ville-d'Avray, Après avoir offert son Saint Jérôme à l'église en 1849, Corot réalisa gracieusement, à la demande du curé, quatre fresques dans les renfoncements rectangulaires des croisillons du transept. Ces fresques sont peintes à l'huile directement sur le mur, sans enduit ni apprêt.
Classées monuments historiques et situées à environ six mètres de haut (voir photo plus haut), il faut une paire de jumelles ou un téléobjectif pour vraiment les apprécier... à condition de bénéficier de l'éclairage électrique. Sinon, les fresques sont plongées dans la pénombre.
On trouve : Adam et Ève chassés du Paradis terrestre, Le baptême de Jésus, Le Christ au jardin des Oliviers et Madeleine au désert.
Dans l'ouvrage cité en source, on apprend que, à l'époque de Corot, les vitraux étaient constitués de verre blanc, ce qui améliorait évidemment la clarté dans le transept. De plus, en 1890, une proposition fut faite par le conseil paroissial pour percer des ouvertures dans les plafonds de ce même transept, toujours pour augmenter la visibilité des œuvres. Faute de moyens, ce projet, tout à fait réalisable, n'aboutit pas.

Il y a quatre autres niches dans les murs de l'église susceptibles d'accueillir une fresque : deux dans le transept, deux autres dans l'entrée. Pris par d'autres tâches, Corot ne put se charger de tout. Aussi présenta-t-il son ami et peintre Jules Richomme au curé de l'église pour les quatre autres.
Dans les chapelles du transept, on peut voir ainsi : Le Repos de la Fuite en Égypte et Saint Nicolas sauvant des matelots de la tempête. Le style de Richomme rejoint celui de Corot.
Les deux autres fresques peintes par Jules Richomme, situées dans l'entrée de l'église, sont peu visibles. Il s'agit de L'Entrée de Jésus à Jérusalem et Jésus montant au Calvaire. Toutes les fresques de Richomme sont données ci-dessous.
Source : L'église de Ville-d'Avray de Dominique Cécile Claudius-Petit, Éditions Sutton, 2015.

Camille Corot
«Le baptême de Jésus»
Fresque de Camille Corot, 1856.
Camille Corot
«Jésus au jardin des Oliviers»
Fresque de Camille Corot, 1856.
Camille Corot
«Marie Madeleine en prière»
Fresque de Camille Corot, 1856.
Saint Jérôme dans le désert, tableau de Camille Corot
«Jérome dans le désert» par Camille Corot, 1849.

Camille Corot (1796-1875) est avant tout un peintre de paysages. En 1849, il offre à l'église de Ville-d'Avray cette peinture de saint Jérôme dans le désert, exposée - et remarquée - au Salon de l'Académie Royale de peinture de 1837.
Le paysage, représentatif de son style, n'utilise qu'une gamme restreinte de couleurs. L'image en gros plan à droite permet de découvrir le regard extatique de saint Jérôme ainsi que l'aspect glacé et violacé de son corps. Corot racontait souvent qu'il n'avait pas les moyens de chauffer son atelier. Pour cette toile, son modèle serait mort quinze jours après avoir posé...
On pourra regarder avec intérêt une autre toile de saint Jérôme dans le désert : celle du Guerchin (XVIIe siècle) exposée à l'église Saint-Laurent de Nogent-sur-Seine. Le regard de Paul, tombé à bas de son cheval sur le chemin de Damas, est souvent aussi représenté avec des yeux extatiques devant l'apparition du Christ. Voir à ce sujet la Conversion de saint Paul par Michel-Martin Drölling (1850) à l'église Saint-Sulpice, Paris 6e.

Saint Jérôme en extase
«Jérome dans le désert», gros plan sur le regard extatique du saint.

Il faut une paire de jumelles ou un téléobjectif pour voir ces yeux
extatiques car la toile est suspendue assez haut dans la nef.

«Le Repos de la Fuite en Égypte»
Fresque de Jules Richomme, 1856.

«Saint Nicolas sauvant des marins de la tempête»
Fresque de Jules Richomme, 1856.

« «Jésus montant au Calvaire»
Fresque de Jules Richomme, 1856.

«L'Entrée de Jésus à Jérusalem»
Fresque de Jules Richomme, 1856.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-NICOLAS-SAINT-MARC
Le choeur de Saint-Nicolas - Saint-Marc à Ville-d'Avray
Le chœur de Saint-Nicolas-Saint-Marc
La symétrie des sculptures, des vitraux, la présence d'une très belle Descente de Croix
dans le retable et la voûte peinte assurent à ce chœur une beauté toute classique.
"Le baptême du Christ" par F. Rude
«Le baptême de Jésus»
Plâtre dans le chœur par François Rude.
C'est une copie de l'original qui est à la Madeleine à Paris.
La Vierge en prière de James Pradier
La Vierge en prière
Plâtre offert par James Pradier
à l'église de Ville-d'Avray.
"Le mariage de la Vierge", modèle de James Pradier pour le marbre de l'église de la Madeleine à Paris
«Le mariage de la Vierge»
Plâtre offert par James Pradier à l'église.
Cette sculpture est le modèle créé pour l'original en marbre ---»»»
que l'on peut voir dans l'église de la Madeleine à Paris.
Sainte Germaine et son mouton, détail d'un vitrail dans le transept
Sainte Germaine et son mouton, détail d'un vitrail dans le transept.

James Pradier (1792-1852).
Il fut, avec David d'Angers, le sculpteur préféré du roi Louis-Philippe.
James Pradier obtint le grand prix de Rome en 1813 et devint membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1823.
En 1830, l'artiste achète une maison à Ville-d'Avray. Il a offert à l'église de sa ville un saint Louis, une Vierge debout en prière et le modèle du Mariage de la Vierge dont une vue partielle est donnée ci-contre.

«Le mariage de la Vierge» de James Pradier
«Le mariage de la Vierge» de James Pradier, détail.

Fresque sur la voûte en cul-de-four.
Œuvre du peintre Armand Chambellan, 1844.


Vitrail de saint Nicolas dans le chœur.

Tableau "Descente de Croix" dans le retable du choeur0
Peinture dans le retable du chœur.
Sculpture du Christ par Duret
«Le Christ»
Plâtre offert par le sculpteur Duret à l'église.

Vue de la nef et du chœur.
Les voûtes en caissons, la voûte en cul-de-four peinte dans le chœur et la

statuaire donnent à l'église Saint-Nicolas-Saint-Marc un cachet artistique certain.

Statue d'un ange dans la nef.

Vitrail dans le transept.
«Saint Dominique recevant le rosaire», détail d'un vitrail du croisillon sud «Saint Dominique recevant le rosaire», détail d'un vitrail du croisillon sud.
TROIS ÉVANGÉLISTES DANS LES PENDENTIFS DE LA VOÛTE DU CHŒUR
Saint Marc et son lion
Saint Marc et son lion.
Saint Matthieu et l'ange
Saint Matthieu et l'ange.
Saint Luc et son taureau
Saint Luc et son taureau.
Les fresques du chœur et des pendentifs sont l'œuvre d'Armand Chambellan (1844).
Statue de saint Louis par James Pradier
Statue de saint Louis.
Plâtre offert par James Pradier.

Vue de la nef, du côté ouest et de la chaire à prêcher.
La statue de saint Louis offerte par James Pradier se trouve près de l'entrée (à droite sur la photo).

Statue d'un ange dans la nef.

Vue de la nef et de l'orgue de tribune.

Documentation : Dictionnaire des églises de France, éditions Robert Laffont, 1968
+ «L'église de Ville-d'Avray» de Dominique Cécile Claudius-Petit, Éditions Sutton, 2015
+ «Ville-d'Avray, cinq siècles d'Histoire» édité par la Société des Amis du Musée.
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