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La construction de la basilique Sainte-Clotilde
a commencé en 1846, à l'emplacement d'un ancien couvent
des Carmélites. Le style imposé était le gothique
ogival du XIVe siècle. L'architecte François-Chrétien
Gau (1790-1853), chargé du projet, a été
prié de s'inspirer des édifices de cette époque,
notamment de l'église Saint-Ouen
à Rouen.
Par ce retour au gothique, la Restauration a voulu marquer sa volonté
de revenir à un style délaissé à Paris
depuis la Renaissance, une volonté propre à illustrer
l'intérêt nouveau marqué par tous les érudits
pour le Moyen Âge.
A la mort de Gau, Théodore Ballu (1817-1885) reprend
le chantier, mais change les clochers et l'ornementation de la façade.
L'église est terminée en 1856 sous le vocable Sainte-Clotilde-Sainte-Valère.
Clotilde, épouse de Clovis, est la première reine
catholique de France. Valère est la sainte patronne d'un
couvent situé à proximité de l'édifice.
1896 est l'année du 14e centenaire du baptême de Clovis.
A cette occasion, le pape Léon XIII accorde à l'église
le titre honorifique de basilique mineure.
La basilique Sainte-Clotilde est un édifice de grande taille
qui impressionne par le nombre de ses uvres artistiques, que
ce soit les fresques, les bas-reliefs, les vitraux, les sculptures.
Bien des artistes de l'époque ont été sollicités
pour son ornementation. Les magnifiques vitraux dans les bas-côtés
sont typiques du XIXe siècle.
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Vue générale de la nef de la basilique Sainte-Clotilde-Sainte-Valère.
D'une longueur de 96m et d'une largeur de 39m, Sainte-Clotilde a tout
d'une petite cathédrale gothique. |
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Le chevet de la basilique. |
Le chevet.
La présence de pinacles et d'arcs-boutants montre que
les architectes n'ont rien négligé dans la reproduction
d'une église de style gothique du XIVe siècle.
Pinacles et arc-boutants sont bien sûr inutiles pour
la stabilité de l'édifice puisque Sainte-Clotilde
possède une armature métallique (réalisée
par Gustave Eiffel).
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À GAUCHE
Lithographie de la basilique Sainte-Clotilde réalisée
sous le Second Empire.
Le petit jardin devant la façade (square actuel Samuel
Rousseau) est toujours présent.
Les deux flèches de la basilique culminent à 70
mètres. |
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Statues de saints et de saintes mérovingiens
dans les voussures du portail central. |

Le portail central de Sainte-Clotilde.
Le gable représente «Jésus en majesté
montrant ses plaies». |

Le narthex de la basilique. |
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Le bas-côté gauche et sa série de bas-reliefs
sculptés par James Pradier.
Ils sont surmontés des vitraux de saints et de saintes réalisés
par la manufacture de Lusson et Bourdon.
L'ensemble dégage une belle atmosphère artistique. |
Architecture
intérieure.
L'élévation de la nef est
à trois niveaux : arcades brisées au premier,
triforium aveugle, puis fenêtres hautes avec de
grandes verrières laissant passer beaucoup de
lumière. Les piliers multilobés sont ornés
de colonnettes montant élégamment jusqu'à
la voûte d'ogives.
Les bas-côtés n'ont pas de chapelles latérales.
En revanche, on peut y voir un magnifique Chemin
de croix réalisé par James Pradier
(1792-1852) et Francisque-Joseph Duret (1804-1865),
son élève. Pradier était considéré
alors comme le plus grand sculpteur de son temps.
Les sept stations du bas-côté gauche (que
l'on aperçoit partiellement ci-dessus) sont de
Pradier, les sept autres (côté droit) sont
de Duret.
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La rose du croisillon gauche du transept est l'uvre d'Émile
Thibaut.
Les deux grandes roses du transept ne contiennent que des motifs
géométriques. |

Saint Germain, détail du vitrail de la nef (Lusson) |
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Sainte Mathide et saint Léon. |

L'élévation gauche et ses trois niveaux. |

Sainte Radegonde et saint Grégoire. |
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Les bas-reliefs
de James Pradier.
Les sept bas-reliefs réalisés par James Pradier
dans la basilique tranchent avec le style gothique omniprésent.
Il semble que Pradier, considéré à
l'époque comme le plus grand sculpteur de son temps,
n'ait pas voulu modifier son style pour l'adapter au lieu.
Artiste académique à la touche très classique,
il impose dans le bas-côté gauche des uvres
qui contrastent fortement avec l'atmosphère gothique
de Sainte-Clotilde. En revanche, les bas-reliefs de Duret
dans le bas-côté droit s'harmonisent mieux avec
l'aspect gothique de l'ensemble.
Voir à l'église Saint-Nicolas-Saint-Marc
de Ville-d'Avray (92) des moulages de rondes-bosses créés
par James Pradier.
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Chemin de Croix James Pradier,
1851 ---»»»
Station 4 : «Jésus rencontre sa Très Sainte Mère».
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La nef et le chur vus depuis le maître-autel.
Sur la partie droite de l'image ci-dessus, on aperçoit le croisillon
gauche du transept.
Il abrite la chapelle
Sainte-Clotilde qui est ornée de deux grandes fresques
de Désiré-François Laugée : le Baptême
de Clovis et Sainte
Clotilde secourant les pauvres. |

Le déambulatoire droit et les chapelles rayonnantes toutes
ornées de fresques.
De gauche à droite : chapelle axiale de la Vierge, chapelle
Saint-Joseph et chapelle Saint-Rémi. |

L'entrée du déambulatoire est séparée
du chur par une clôture en pierre sculptée en haut-relief.
Il y a quatre hauts-reliefs (dus à Guillaume) : deux sont consacrés
à sainte Valère et deux à sainte Clotilde.
Ci-dessus, le haut-relief représentant la décapitation
de sainte Valère
et son apparition à saint Martial, évêque de Limoges. |

La chapelle axiale de la Vierge est décorée selon la
mode de la seconde moitié du XIXe siècle.
Les vitraux et les fresques illustrent des épisodes de la vie
de Marie.
La Fuite en Egypte ---»»»
Fresque de Lenepveu dans la chapelle de la Vierge. |
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Fresque du peintre Lenepveu dans la chapelle de la Vierge : Présentation
de Marie au Temple. |
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Chapelle rayonnante de la Sainte-Croix. Elle est très
similaire à la chapelle de la Vierge.
Les idéogrammes chinois rappellent que la basilique Sainte-Clotilde
est
jumelée avec la cathédrale du Sacré Cur
de Canton. |

Fresque : Saint Louis donne à boire (Chapelle Saint-Louis). |

Saint Louis secourant les pauvres.
Panneau d'un vitrail de la chapelle Saint-Louis. |

Le Baptême de Clovis.
Panneau d'un vitrail de la chapelle Saint-Rémi. |
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La décoration
des chapelles rayonnantes.
Les photos de la chapelle de la Vierge et de la chapelle de
la Sainte-Croix montrent une disposition et une ornementation
tout à fait similaires. Les trois autres chapelles
du chevet (Saint-Louis, Saint-Joseph et Saint-Rémi)
sont presque identiques aux deux premières. Ce phénomène
est dû aux règles de la politique culturelle
religieuse au milieu du XIXe siècle.
A l'époque, la décoration intérieure
des églises était très en vogue et bénéficiait
de nombreux financements. Mais elle était aussi très
encadrée. Les uvres étaient attribuées
aux artistes par arrêté préfectoral. Ceux-ci
présentaient une ou plusieurs esquisses de leur projet
à la Commission des Beaux Arts qui délivrait
un avis positif ou négatif, écartant une esquisse
au profit d'une autre. L'artiste exécutait ensuite
son uvre selon l'avis exprimé.
Il est certain que ce contrôle tatillon ainsi que les
choix portés par une commission unique avaient l'avantage
d'assurer une production de qualité dans un cadre artistique
cohérent. Malheureusement, il ne laissait aucune place
à l'imagination créatrice ou à l'audace
stylistique. Conforme à ce processus administratif,
l'uniformité des cinq chapelles rayonnantes de la basilique
Sainte-Clotilde finit par dégager une certaine fadeur.
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Sainte Hélène découvre la vraie Croix à
Jérusalem.
Fresque du peintre Pierre-Nicolas Brisset dans la chapelle de la Sainte-Croix,
1859. |

Vue d'ensemble du chur. |

Le soubassement du maître-autel en bronze doré est
orné de statuettes du Christ, des Apôtres,
de sainte Clotilde et de sainte Valère. |

Soubassement du maître-autel : Sculptures réalisées
par Jean-Baptiste Barre (1811-1896). |

Lignes gothiques dans la croisée du transept.
Au fond, à droite, la chapelle Sainte-Clotilde. |

«Sainte-Clotilde secourant les pauvres»
Fresque de Désiré-François Laugée dans
la chapelle Sainte-Clotilde. |

Chapelle Sainte-Clotilde dans le croisillon gauche du transept. |

Le croisillon gauche du transept et la rose d'Émile
Thibaut. |

Vitrail dans la chapelle Saint-Louis : La mort de saint
Louis. |
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Autel de la chapelle Sainte-Clotilde. |

Sainte Bathilde, reine de France,
épouse de Clovis II
par Mercier. |

Jésus parmi les docteurs
Fresque du peintre Lenepveu dans la chapelle de
la Vierge. |

Sainte Clotilde, détail. |
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Le croisillon droit du transept et sa chapelle dédiée
à sainte Valère.
C'est le pendant de la chapelle Sainte-Clotilde.

Les vitraux de cette chapelle illustrent l'ancienne et la nouvelle
Loi. |

Vitrail de Moïse. |

Statue de sainte Valère
par le sculpteur Préault. |

Vitrail de saint Germain et sainte Geneviève. |

Collatéral gauche : Chemin de Croix de James Pradier et vitraux. |

Fresque dans la chapelle Saint-Rémi :Exaltation de saint Rémi
par Laemlein, 1858. |
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Tout comme les stalles, la chaire à prêcher a été
dessinée par Théodore Ballu
dans un esprit d'harmonisation et pour approcher au plus près
le style gothique du XIVe siècle.
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Fresque dans la chapelle Saint-Rémi :
Le Baptême de Clovis par Pils. |
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Les portes d'entrée de la basilique sont pourvues d'une
superbe ébénisterie ornée de vitraux.
Ci-dessus la porte gauche qui donne sur le parvis.
Voir l'ébénisterie plus
bas. |

Vitrail d'un ange souffleur dans la chapelle
Sainte-Clotilde du croisillon gauche
(dû à Amaury Duval). |

Statue de la Vierge à l'Enfant
due au sculpteur Henri-Joseph de Triqueti
(1804-1874) dans le chur. |
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Retable de la chapelle de la Vierge. |

La Naissance de la Vierge par Lepneveu (Chapelle de la Vierge). |

La Vierge à l'Enfant de Henri-Joseph de Triqueti, détail. |

Saint Léon, détail. |
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Le côté intérieur des deux portes de Saint-Clotilde
est surmonté
de surprenantes uvres d'ébénisterie ornées
de vitraux
représentant des anges et des motifs géométriques.

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La cuve des fonts baptismaux reprend le style néo-gothique
de l'église. |
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Saint Victor. |

L'orgue de Sainte-Clotilde (Aristide Cavaillé-Coll, 1859)
bénéficie d'une acoustique exceptionnelle qui
attire de nombreux organistes.
Le compositeur César Franck en a été le
premier titulaire.
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Saint Paul Ermite. |
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La nef et l'orgue de tribune vus de la croisée du transept. |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ Feuillets de présentation de Sainte-Clotilde disponible dans
l'église. |
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