Accueil
 Histoire navale
 Céramique
 Bibliographie
 Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
  Châteaux, palais,
    Églises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en mai 2025
??
Statue d'Hercule du IIe siècle, détail

Le musée d'Aquitaine est le complément indispensable du musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
L'imposant édifice où il est logé a été construit entre 1880 et 1885 par l'architecte municipal Charles Durand pour abriter la faculté des Sciences, des Lettres et de Théologie. Dans les années 1970, la municipalité décida d'y installer le musée d'Aquitaine qui fut ouvert au public, après des travaux d'adaptation, en janvier 1987.
La capitale de la Guyenne, anglaise pendant trois siècles, possède un riche passé historique. Proche de l'Atlantique, son port a été à la source d'un développement économique majeur dû en partie aux exportations de vin vers l'Angleterre. Au XVIIIe siècle, la ville prend une part active dans la traite négrière et noue des liens privilégiés avec Saint-Domingue. Au siècle suivant, après l'abolition de la traite et de l’esclavage, Bordeaux participe à l’expansion coloniale de la France.
Les collections du musée retracent l’histoire de Bordeaux et de l’Aquitaine, de la Préhistoire au XXIe siècle.
La visite ravira l'amateur de vieilles pierres romaines et médiévales ou encore le modéliste passionné par les maquettes de voiliers historiques. L'amoureux des Beaux-Arts y trouvera d'intéressants tableaux du port de Bordeaux au XIXe siècle.
Cette page se concentre sur une partie des périodes traitées par le musée : les époques romaine, médiévale et moderne. On notera quelques éléments remarquables : un buste du cardinal de Sourdis par le Bernin, une statue d'Hercule du IIe siècle de notre ère, prenant les traits de l'empereur Septime Sévère ; enfin, le cénotaphe de Michel de Montaigne.

Le cardinal de Sourdis par le Bernin, détail

Une salle dédiée à l'époque moderne.
LE BÂTIMENT DE LA FACULTÉ DES SCIENCES ET DES LETTRES

La façade du musée d'Aquitaine,
ancienne faculté des Sciences et des Lettres de Bordeaux.

Les bas-reliefs de la façade (1/4) - d'après l'article de Robert Coustet, 1993.
L'histoire de ces trois bas-reliefs illustre à merveille l'opposition entre Paris et la province, déjà forte active au XIXe siècle sous la IIIe République.
À l'origine, l'architecte de la Faculté des Sciences et des Lettres de Bordeaux, Charles Durand, voulait orner l'avant-corps du bâtiment de trois grands bas-reliefs (5m x 2m), consacrés à la Théologie, aux Sciences et aux Lettres. Le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts s'était engagé à financer la totalité de leur coût.
La construction avançait, mais le dossier des bas-reliefs dormait. Charles Durand réveilla les services de la municipalité bordelaise et, en même temps, envoya à Paris des photos de la façade avec les emplacements prévus pour les œuvres à venir.
Le ministère répondit qu'il acceptait de financer la moitié du coût des sculptures, soit 7500 F (l'autre moitié l'étant par la ville) et donna les noms des trois artistes choisis : MM. Allar, Soldi et Saint-Vidal. Sans concertation aucune avec Bordeaux.
La ville rappela alors à Paris son engagement initial d'acquitter la totalité du coût. De plus, protestant contre le choix des sculpteurs, elle informa la capitale de son ferme désir de voir des artistes locaux employés pour tout ou partie des bas-reliefs. Le ministère se contenta de confirmer sa précédente position.
Le sculpteur Francis de Saint-Vidal, riche de quelques attaches bordelaises, écrivit alors à l'architecte (qu'il avait déjà rencontré) : le thème de la Théologie était-il maintenu ? Le caractère symbolique était-il confirmé ? Y avait-il sur place un bon praticien travaillant à prix raisonnable ? Enfin, pouvait-on avoir un croquis d'ensemble à l'échelle pour en réaliser une maquette au tiers de la taille définitive ?
---»» Suite 2/4 ci-dessous à gauche.

Les bas-reliefs de la façade (2/4).
---»» Charles Durand, offusqué par le diktat parisien, répondit de manière aigre-douce et choisit de faire traîner l'affaire : la Théologie ? rien n'était sûr et où la placer dans le trio ? ; avec Allar et Soldi, tout devenait plus compliqué ; quid de l'indispensable harmonie dans tout cela ? ; inutile de se lancer dans les modèles, mieux valait commencer par des maquettes et des dessins sur le papier ; après tout, Bordeaux payait la moitié de la facture, etc.
Saint-Vidal répondit (début 1884) en lui envoyant un croquis d'ensemble des bas-reliefs prévus, mais il s'engagea sur un nouveau sujet : «la question intérêt». C'est-à-dire le bénéfice «convenable» que les artistes pourraient tirer de leur travail. C'était une gaffe propre à retarder encore la décision.
Durand sauta sur l'occasion et mit cartes sur table : la ville n'irait pas plus loin dans la dépense (7500 F) ; s'il le fallait, elle renoncerait aux bas-reliefs sauf si Paris lui donnait le droit de faire ce qu'elle voulait, financé par qui elle voulait.
Le ministère fit la sourde oreille et mit ses artistes au travail. Six mois plus tard, les modèles étaient terminés. Saint-Vidal en informa l'architecte et lui fit part de son étonnement : celui-ci n'était pas venu au Salon où il aurait pu rencontrer les artistes et juger des modèles en cours d'exécution.
---»» Suite 3/4 ci-dessous à droite.


La ville de Bordeaux invite les jeunes gens à s'instruire.
Bas-relief central de la façade, 1885.
Modèle de Pierre Granet sculpté par lui-même.

Allégorie des Sciences.
Bas-relief gauche de la façade, 1885.
Modèle de Pierre Granet sculpté par Sébastien-Edmond Prévot.

De droite à gauche : Zoroastre (?) ; Hipparque (astronomie) ; Pythagore (calcul) ;
Ptolémée (un des deux enfants devant lui porte un globe terrestre) ;
Pline l'Ancien (sciences naturelles) ; Averroès et Avicenne (médecine) ;
Galilée (physique) ; Pascal (mathématiques) ; Lavoisier (chimie).

Allégorie des Lettres.
Bas-relief droite de la façade, 1885.
Modèle de Pierre Granet sculpté par Louis de Coëffard de Mazerolles.

De gauche à droite : Homère, Moïse (qui porte les table de la Loi) ;
Aristarque (grammaire) ; Platon et Aristote (philosophie) ;
Horace et Virgile (couronné de lauriers) ; Dante et Pétrarque.

Les bas-reliefs de la façade (3/4).
---»» Durand protesta auprès du maire contre cette politique du fait accompli. Comme si Bordeaux se désintéressait du sujet ! Sans compter que la moitié de la dépense incombait à la municipalité !
Enfonçant le clou, le ministère informa la ville qu'un inspecteur des Beaux-Arts avait approuvé les sculptures et que l'Administration procédait au règlement de la part de l'État. De plus, il réitérait le regret de constater que Charles Durand ne s'était pas déplacé à Paris voir ses collègues malgré les invitations que les artistes lui avaient adressées, «bien que tout récemment encore il soit venu à Paris».
Les caisses contenant les modèles en plâtre furent expédiées par le train et arrivèrent à Bordeaux le 8 septembre 1884.
La manche était gagnée pour les Parisiens.
Bordeaux contre-attaqua car la procédure administrative était faussée. Paris avait usé du bluff. Charles Durand se montra totalement indigné par les reproches que le ministère (et non pas Saint-Vidal) lui adressait. Tout était faux : il n'avait jamais reçu la moindre invitation ; il n'avait correspondu qu'avec Saint-Vidal et il n'était pas allé à Paris depuis quatorze mois ! Devant le maire, il monta l'affaire en épingle : ces reproches constituaient «un blâme indirect mais sévère et... certainement mérité si M. le Directeur des Beaux-Arts n'avait pas été renseigné d'une façon absolument inexacte» (cité par Robert Coustet). Durand demanda au maire d'écrire au Directeur des Beaux-Arts pour rétablir les faits : le ministère n'avait jamais informé Bordeaux de rien (sauf la dernière missive avec les reproches adressés à l'architecte).
Le ministère comprit que Saint-Vidal et ses collègues avaient affabulé, bref qu'ils s'étaient mis dans leur tort, et l'Administration avec eux. Pour s'expliquer, les artistes parisiens ne purent adresser qu'un courrier embarrassé au Directeur des Beaux-Arts.
De son côté, fort de l'appui du maire, Charles Durand se lança dans une énergique contre-offensive en rédigeant une critique en règle des modèles exécutés. Son idée initiale (dont il n'avait d'ailleurs jamais communiqué les détails à Paris) était battue en brèche. Semblable à la façade nord du Parthénon, l'architecte privilégiait un chœur d'hommes s'avançant vers le bas-relief central, comme une digne illustration des connaissances humaines enseignées à l'Université.
Au lieu de cela, Paris avait réalisé des déesses entièrement nues allongées langoureusement entre deux ou trois chérubins, comme on en trouve dans les toiles des peintres classiques François Boucher, Charles de la Fosse ou encore Jean Jouvenet. On pourrait ajouter : selon les meilleurs standards de l'art pompier ! Adieu la dignité due à l'Enseignement !
De plus, coup d'œil de l'architecte : les bas-reliefs privilégiaient les lignes horizontales alors que les lignes verticales s'imposaient.
Bref, à cette époque pudibonde, le choix tombait de lui-même : plutôt se passer des bas-reliefs que d'afficher des scènes inconvenantes. Les hommes de l'art consultés furent unanimes et Paris fut informé du refus. ---»» Suite 4/4 ci-dessous à gauche.

Les bas-reliefs de la façade (4/4).
---»» En fin de compte, le ministère lâcha l'affaire. À Bordeaux, Charles Durand précisa ses volontés : des hommes, en moyen-relief, drapés à l'antique, chemineraient lentement, de droite et de gauche, vers le bas-relief central où une jeune femme, personnifiant la ville de Bordeaux, inviteraient des jeunes gens à s'instruire.
Trois sculpteurs bordelais, Pierre Granet, Louis Coëffard de Mazerolles et Sébastien-Edmond Prévot proposèrent leurs services. Un concours fut organisé, que Granet remporta.
Pour ne léser personne, le jury retint les trois artistes comme praticiens : Granet sculpta la partie centrale ; Prévot, l'allégorie des Sciences à gauche ; Coëffard, l'allégorie des Lettres à droite.
Enfin, la municipalité vota les crédits nécessaires pour rémunérer dignement les trois artistes.
Charles Durand avait gagné : il avait imposé une façade selon ses vœux, fourni du travail à des artistes du cru et montrer que Bordeaux n'avait pas besoin du secours de la capitale pour réaliser une œuvre d'art monumentale.
Dans son étude, Robert Coustet signale une curieuse malfaçon. Compte tenu du sens du cheminement, l'allégorie des Sciences fut placée du côté de la faculté des Lettres ; celles des Lettres, du côté de la faculté des Sciences ! Il faut croire que Pierre Granet, dans son projet soumis au jury, ne s'était pas soucié de l'affectation des locaux. Depuis que le bâtiment est attribué au musée d'Aquitaine, cette inversion n'a plus d'importance.
Source : Les bas-reliefs de la façade de l'ancienne faculté des Sciences et Lettres de Bordeaux par Robert Coustet in Revue des Études Anciennes, Tome 95, 1993, n°1-2, Hommage à Jean Marcadé, pp 323-334.


La ville de Bordeaux invite les jeunes gens à s'instruire, détail :
la République inscrit le nom des lauréats.
L'ÉPOQUE ROMAINE

Une salle dédiée à l'époque romaine.
Au premier plan, la mosaïque. d'une habitation urbaine.

Partie d'autels découverts à Bordeaux lors de fouilles cours Victor-Hugo en 1986 ---»»»

Mithra-Chronos à tête et pieds de lion
Partie d'un autel votif.
Fin du IIe - 1ère moitié du IIIe siècle.

Statue de Diane.
Marbre blanc, fin du IVe - début du Ve siècle.
Provient de Saint-Georges-de-Montagne, 1843.

Statue de Diane.
Cette statue de la déesse de la chasse et de la Lune est d'une stylisation quasi parfaite. Diane est représentée bandant son arc de la main gauche et tirant, de la main droite, une flèche malheureusement disparue. À ses pieds, une biche, à la moulure très élégante, est couchée. La forêt est symbolisée par un tronc d'arbre ajouré.
La posture de la déesse, très légèrement penchée vers l'arrière, les plis de son vêtement, l'expression de son visage sont la marque d'un sculpteur de première force.
L'œuvre est datée par le musée de la fin du IVe siècle ou du début du Ve. À cette époque, la religion chrétienne était loin d'avoir envahi toute la Gaule et toutes ses campagnes. Le culte des dieux romains ou gaulois subsistait en grande partie. Source : panneau du musée.


Statue de Diane, détail.
Marbre blanc, fin du IVe - début du Ve siècle.

Statue d'Hercule.
Alliage de cuivre, fin du IIe - tout début du IIIe siècle.
Débris découverts impasse Saint-Pierre à Bordeaux en 1832.

Stèle familiale de Cintugnatus.
Calcaire, 3e quart du IIe siècle.

Stèle familiale de Cintugnatus.
Cette stèle, datée du troisième quart du IIe siècle avait été utilisée comme remploi dans la base du rempart romain. Elle a été découverte en 1756 dans les fondations de l'ancien Hôtel de l'Intendance.
Un homme barbu et son épouse se tiennent par la main. Devant eux, leur fille tient une grappe de raisins. À la main gauche, l'homme tient un coffret, «signe d'une position sociale importante», écrit, peut-être un peu vite, le panneau d'information.


Sculptures romaines.

«Le Jugement de Pâris»
Calcaire, milieu du IIe siècle.

«Le Jugement de Pâris».
Cette frise, datée du milieu du IIe siècle de notre ère, est incomplète.
Des trois blocs sculptés sur leurs deux faces, il n'en subsiste que deux.
Dans la photo ci-contre, on voit à gauche la déesse Junon (Héra), voilée avec son sceptre, mais visiblement sans son paon.
À droite, Minerve (Athena) est sculptée casquée avec lance et bouclier.
Le troisième bloc devait représenter Vénus (Aphrodite), mais avec quels attributs ?

Statue d'Hercule (1/2).
C'est brisée en une vingtaine de morceaux que cette statue a été découverte en 1832, dans un égout, à l'occasion de fouilles près de l'église Saint-Pierre et presque sur le mur de l'antique enceinte de Bordeaux.
Jean-Adolphe Labet, en charge du musée d'Armes depuis 1855 et responsable, dès 1842, du registre du dépôt des Antiques, fut le premier à examiner ces morceaux de cuivre de manière précise.
Il réalisa le premier remontage de la statue en 1865 pour la XIe exposition de la Société philomathique. Notons que Dominique Maggesi, statuaire de la ville, avait dû intervenir pour modeler quelques parties du buste dont l'absence empêchait la liaison de l'ensemble.
Un remontage plus complet eut lieu en 1878, puis une restauration en bonne et due forme en 1963.
S'agit-il bien d'Hercule ? La massue et la peau de lion, tirée du lion de Némée tué lors du premier de ses douze travaux légendaires, sont les attributs habituels du demi-dieu. Sur la statue de Bordeaux, on ne voit plus «qu'une partie de la dépouille du lion, dont la peau, enroulée autour de son avant-bras gauche, se termine, pendante, par une des pattes de l'animal», écrit Anne Ziéglé dans son fascicule sur la statue. L'identification à Hercule est en tout cas confirmée.
Diverses hypothèses ont été avancées sur le lieu où se dressait cette statue et sur les causes de sa destruction. Certains plaçaient l'Hercule à l'entrée de la ville, et plus particulièrement à l'entrée du port. Mais aucun élément ne le prouve.
Idem pour sa destruction. La statue a-t-elle été déboulonnée et brisée au début du Ve siècle, l'ordre ayant été donné d'enlever les statues païennes dans toutes les provinces de l'Empire ? Là encore, ce sont de pures supputations et le mystère demeure.
Le visage du demi-dieu est regardé comme étant celui de l'empereur romain Septime Sévère. Les historiens de l'Antiquité le rapprochent en effet étroitement d'une tête de cet empereur découverte à Leptis Magna (pays natal de Septime Sévère), en Libye actuelle.
La statue de Bordeaux s'inscrit dès lors dans la continuité des empereurs romains divinisés et représentés en héros. Ce qui facilite la datation de l'œuvre : fin du IIe siècle de notre ère ou toutes premières années du IIIe.
---»» Suite 2/2 ci-contre.


Stèle funéraire d'une fillette.
Calcaire, fin du 1er siècle ap. J.-C.

Stèle funéraire d'une fillette.
Cette stèle a été érigée en mémoire d'une fillette décédée en bas âge. Selon la coutume, elle est représentée avec des objets et des animaux qui lui étaient chers. On voit ici un coq tenant dans son bec la queue d'un petit chien.
La fillette est coiffée à la mode de l'époque : cheveux courts avec deux mèches bouclées sur les tempes.
La stèle ayant été partiellement brisée, il est impossible de connaître le prénom de l'enfant. En revanche, on peut lire en haut à gauche : LAETUS PAT(ER), sûrement le prénom de son père.
La stèle, utilisée en remploi dans la base du rempart romain, a été découverte en 1831.
Source : panneau du musée.


Statue d'Hercule, détail.
Alliage de cuivre, fin du IIe - tout début du IIIe siècle.

Statue d'Hercule (2/2).
---»» Les mains (l'une est brisée, l'autre, absente) devaient soulever une massue à gauche et présenter, à droite, une coupe d'ambroisie, breuvage des dieux et symbole de l'immortalité.
Enfin, le style de l'œuvre fait penser à Lysippe, sculpteur grec du IVe siècle avant J.-C., créateur de ce type d'Hercule : musculature puissante ; déhanchement avec appui sur la jambe droite en recul ; corps cambré et épaules basculées vers l'avant, etc.
La conclusion est laissée à Anne Ziéglé : «La rareté, l'originalité, la qualité exceptionnelle de l'Hercule de Bordeaux, écrit-elle, en font dans tous les cas une œuvre majeure, non seulement à Bordeaux ou en Gaule, mais aussi dans tout l'Empire romain.»
Source : L'Hercule de Bordeaux d'Anne Ziéglé, Éd. Sud-Ouest, 2002.


Statue de Jupiter.
Calcaire oolithique, 3e quart du 1er siècle ap. J.-C.
Œuvre découverte lors de fouilles archéologiques
à Mézin dans le Lot-et-Garonne...

Statue de Cautopatès.
Calcaire, fin du IIe - début du IIIe siècle.

Statue de Cautopatès (découverte lors de fouilles à Bordeaux, cours Victor-Hugo en 1986).
Le dieu Mitha a deux compagnons : Cautopatès et Cautès (dont la statue a été trouvée lors des mêmes fouilles). Cautopatès est habillé à l'orientale, avec un bonnet phrygien et une cape colorés de rouge. Il tient une torche baissée et représente le crépuscule et la mort.
Source : panneau du musée.


Mosaïque d'une maison d'habitation urbaine.
Terre cuite, calcaires et marbres.
VIe siècle (?)

Mosaïque d'une maison d'habitation urbaine.
Cette mosaïque ornait une galerie plutôt qu'une grande salle. En effet, une base de colonne en marbre se trouvait sur l'une de ses bordures. Elle a été découverte à Bordeaux, rue Père-Louis-de-Jabrun, en 1876.
Seule une partie de cette mosaïque a pu être récupérée. D'une longueur de plus dix mètres, les mauvaises conditions de conservation présentées par un sol vaseux et instable n'ont permis aux archéologues de l'époque d'en sauvegarder que la petite superficie visible dans la photo donnée plus haut.
Le panneau d'information indique que la mosaïque «se prolongeait encore considérablement au sud sous les maisons actuelles, non loin de l'extrémité du port antique qui pénétrait profondément dans la ville.» Au nord, des pavements d'un autre type ont été découverts en 1973-1974 à l'occasion de fouilles sous l'îlot Saint-Christoly. Dès lors, on imagine facilement la taille de l'habitation (domus)...
La mosaïque est constituée d'une accumulation de pavés polychromes à thème géométrique qui sont plus ordonnés que l'impression qu'ils en donnent. L'influence africaine, notamment tunisienne, est ici patente.
Source : panneau du musée.


Sculptures romaines.

Stèle funéraire d'une fillette.
LE MOYEN ÂGE

Vestiges du cloître de la cathédrale Saint-André de Bordeaux.

Chapiteau de l'église de la Brède en Gironde.
Calcaire, XIIe siècle.
TROIS CHAPITEAUX VENANT DES VESTIGES DU CLOÎTRE DE LA CATHÉDRALE SAINT-ANDRÉ DE BORDEAUX

Vestiges du cloître de la cathédrale Saint-André de Bordeaux.
Cinq ans avant la démolition du cloître des chanoines situé au sud de la cathédrale, le long du rempart gallo-romain (voit tableau plus bas), on découvrit, vers 1860, cinquante-cinq chapiteaux romans. Aucun n'avait toutes ses faces sculptées et les tailloirs avaient disparu. De toute évidence, ces éléments de décoration ne servaient pas à orner les arcades d'un cloître - ils sont d'ailleurs trop frêles pour cela. Ils devaient donc s'appuyer à une paroi. On ignore tout de leur emplacement primitif.
Leur style les fait rattacher à l'art roman du XIIe siècle que l'on observe en Saintonge et en Angoumois.
Source : panneau du musée.


Modillon représentant saint Pierre.
Calcaire, XIIe siècle.
Provenance inconnue.

Mise au Tombeau.
Calcaire, milieu du XVe siècle.
Provient de l'église Saint-Éloi à Bordeaux.

Modillon représentant un ange.
Calcaire, XIIe siècle.
Provenance inconnue.

Gisant d'un chevalier de Curton.
Calcaire, XIIIe siècle.

Gisant d'un chevalier de Curton, détail : le lion couronné sur l'écu.

Gisant d'un chevalier de Curton.
Provenant du château de Tustal à Sadirac (Gironde), ce gisant a été signalé une première fois en 1883, puis mentionné en 1976 dans le catalogue d'une exposition sur la sculpture médiévale en Bordelais. Ce n'est qu'en 2000 qu'il attire l'attention des historiens : les effigies de chevaliers médiévaux sont en effet très rares.
La tradition populaire l'a longtemps attribué au Prince Noir, fils d'Édouard III, nommé par son père lieutenant de Gascogne en 1355. Hypothèse rejetée car la sépulture du Prince Noir se trouve à Canterbury.
«Des arguments à la fois techniques, ethnologiques, archéologiques et héraldiques», écrit le médiéviste Christian Block, nous permettent de certifier qu'il s'agit d'un chevalier du XIIIe siècle, les deux critères principaux de la preuve étant la stylisation héraldique de l'écu et, plus encore, l'équipement du chevalier.
«Ce gisant est certainement le dernier vestige de la sépulture disparue d'un seigneur local», confie Christian Block. Elle ne peut venir du château de Tustal car ce dernier a été érigé après le XIIIe siècle.
En revanche, l'abbaye de la Sauve-Majeure, éloignée seulement de quelques kilomètres de Sadirac, est une origine très probable. Cette abbaye a longtemps été regardée comme la plus illustre et la plus sainte du pays. À la Révolution, le hasard des dispersions dues aux nombreux pillages aurait fait échouer le gisant au château de Tustal.
Qui est ce chevalier ? Le lion rampant et couronné sur l'écu est une aide décisive car c'est un motif héraldique rare dans la région. Aussi, renforcés par la similitude avec les armoiries peintes découvertes au XIXe siècle dans un petit boudoir du château de Curton, de nombreux indices historiques portent-ils les archéologues à attribuer le gisant à un chevalier de la famille de Curton.
Malheureusement, les carences généalogiques de cette famille ne permettent pas de lui donner un nom. Le gisant peut d'ailleurs être aussi une effigie symbolique du lignage, souligne Christian Block.
Source : Le gisant du chevalier au lion couronné de Christian Block, Éditions Sud-Ouest, 2001.


Les armes de la ville de Bordeaux sous les rois d'Angleterre.
Calcaire, fin du XIVe-début du XVe siècle.

La Visitation
Provient de l'église de Guîtres en Gironde.
Calcaire, 1ère moitié du XIIe siècle.
Selon le panneau du musée, Marie et Élisabeth
s'étreignent «à la mode syrienne».

Clé de voûte : le Sacrifice d'Abraham.
Calcaire, vers 1220-1230.
Provient du cloître de l'abbaye de la Sauve-Majeure en Gironde.
 

Ci-dessus : les armes de la ville de Bordeaux sous les rois d'Angleterre.
Cette sculpture ornait jadis le garde-corps d'une maison bordelaise du XVIe siècle. À l'origine, elle décorait peut-être l'Hôtel des Échevins ou le palais de l'Ombrière.
L'écusson se compose d'un château stylisé au pied duquel coule la Garonne. Il est surmonté de trois léopards (trois signes indiscutables de l'appartenance anglaise). Le château n'est autre que le beffroi de la ville, appelé la Grosse Cloche, enrichi sur les côtés de deux échauguettes.
Dans la partie basse, les ondulations qui symbolisent les flots de la Garonne sont ornées d'un croissant de lune qui rappellerait la forme du port de la ville.
Dans la partie haute, deux angelots tiennent l'écusson.
Source : panneau du musée.

Ci-contre : les armes de Bordeaux et de France.
Ces armes se placent chronologiquement après les armes de Bordeaux sous les rois d'Angleterre. La ville est redevenue française en 1453, à la toute fin de la guerre de Cent Ans. Son blason porte maintenant la marque des rois de France. On y retrouve les attributs traditionnels de la municipalité : la Grosse Cloche, le croissant de lune et les flots de la Garonne. Comme dans l'écusson de l'époque anglaise, on y voit le château et les deux échauguettes. Mais, cette fois, trois fleurs de lys remplacent deux léopards anglais. Le troisième léopard est conservé en tant qu'emblème de la Guyenne.
L'écu est entouré du collier de l'ordre de Saint-Michel, distinction honorifique créée par Louis XI en 1469. Deux antilopes enchaînées, survivance de l'époque anglaise, entourent l'écu.
Cette sculpture, en haut-relief, est un ancien élément de rempart. Il a été remployé à la porte orientale du Fort-Louis.
Source : panneau du musée.


Armes de Bordeaux et de France.
Calcaire, vers 1530-1535.

Les douze Apôtres.
Linteau de l'ancien portail occidental de l'église Saint-Seurin à Bordeaux.
Calcaire, fin XIIIe- début XIVe siècle.

En haut : Reproductions photographiques de 109 enluminures.
En bas : pavement de 39 carreaux médiévaux.

Reproductions photographiques.
La partie haute de la photo ci-dessus montre quelques reproductions photo des 109 enluminures du manuscrit sur parchemin Les Décades de Tite-Live.
Traduite de 1352 à 1359 par Pierre Bersuire, prieur de Saint-Éloi à Paris, sur le commandement de Jean le Bon, l'œuvre a été illustrée par l'atelier du Maître des boqueteaux au milieu du XIVe siècle.
Les miniatures se rapprochent peu ou prou du texte. Même si celui-ci conte l'histoire de Rome, les illustrations n'en représentent pas moins un tableau de la société française de l'époque : les vêtements et les armures sont typiques du règne de Charles V (1364-1380).
Source : panneau du musée.


Miniature illustrant Les Décades de Tite-Live.
XIVe siècle.
Reproduction photographique.

Miniature illustrant Les Décades de Tite-Live.
XIVe siècle.
Reproduction photographique.
«««--- Effet de pavement de carreaux en terre cuite vernissée, détail.
Terre estampée et glaçurée.
XIVe - XVe siècles.
L'ÉPOQUE MODERNE

Buste de Pierre Michel, sieur Duplessy
par Jean Louis Lemoyne (1665-1755).
Marbre blanc, 1694.

Au grand siècle, Pierre Michel, sieur Duplessy est architecte du roi à Bordeaux. Il participe à la construction du Château Trompette (1677-1691), de la citadelle de Blaye, du Fort Pâté et du Fort Médoc. Il bâtit aussi des hôtels et des églises à Bordeaux et en Gironde. On lui doit les plans de l'église Notre-Dame dans le couvent des Jacobins.
Source : panneau du musée.


L'une des salles dédiées à l'Époque moderne.

Dans la photo ci-dessus, au premier plan, se trouve le monument funéraire de Michel de Chassaignes, seigneur de Génissac. Ce monument a été découvert dans l'ancienne collégiale du château de Génissac, vers 1860. En calcaire, il est daté, sans certitude, de l'année 1527.
Ses quatre faces sont couvertes, en bas-relief, des membres de la famille de la Vierge : les trois Maries, leurs enfants, saint Joseph, saint Jean-Baptiste, saint Jérôme, etc.
À l'arrière-plan à droite, le cénotaphe de Michel de Montaigne (donné ci-dessous). À l'arrière-plan au centre, l'orant du tombeau du maréchal Alphonse d'Ornano.
Source : panneau du musée.


Monument funéraire de Michel de Montaigne (1533-1592).
Œuvre des sculpteurs bordelais Prieur et Guillermain.
Calcaire, vers 1593.

Le cénotaphe de Montaigne.
Ce monument funéraire, daté de 1593, vient de la chapelle de l'ancien couvent des Feuillants. Les deux sculpteurs bordelais, Prieur et Guillermain, ont représenté le conseiller au Parlement de Bordeaux à la mode médiévale, mettant ainsi au premier plan l'homme public et sa condition nobiliaire, plutôt que le philosophe.
Selon la tradition, le lion reposant aux pieds du gisant incarne le courage du défunt et sa noblesse d’âme.
Le soubassement, où transparaît l'art maniériste dans les feuillages, les couronnes et les crânes, ne propose aucune scène particulière.
Source : panneau du musée.


Monument funéraire de Michel de Montaigne, détail.

Monument funéraire de Michel de Montaigne, détail.

Le maréchal Alphonse d'Ornano (1548-1610) est sculpté ci-contre avec le collier et le manteau de l'ordre du Saint-Esprit.
Originaire de Corse, ce soldat se met au service de la France pendant les guerres de Religion. Il est gouverneur de Guyenne, gouverneur du Château-Trompette, puis maire de Bordeaux en 1599. Durant la peste de 1604-1605, il se préoccupe des malades. Veillant aux conditions sanitaires de la ville, il fait améliorer le réseau d'eau de la cité et les quais du port.
Alphonse d'Ornano a conservé l'estime de la population bordelaise.
Source : panneau du musée.

«««--- Vierge à l'Enfant, XVIe siècle.


Statue de Marie-Cléophas.
Mérignac, ancienne propriété des
archevêques de Bordeaux au XIXe siècle.
Production des ateliers de la Loire (?)
Vers 1500 (?)

Marie-Cléophas est la demi-sœur de la Vierge. Toutes deux ont comme mère sainte Anne. Mais son père est Cléophas, et non pas Joachim.
Marie-Cléophas a quatre enfants (présents ici à ses pieds) : Joseph le Juste et les trois apôtres, Jacques le Mineur, Simon et Jude.
Vers 1500, le culte des Trois Maries (la Vierge, Marie-Cléophas et Marie-Salomé) connut un grand succès dans tout le Sud-ouest. Source : panneau du musée.


Orant du tombeau du maréchal
Alphonse d'Ornano (1548-1610).
Œuvre de Barthélemy Tremblay (1568-1629).
Provient de l'ancien couvent de la Merci à Bordeaux.
Marbre, vers 1610.

Le cardinal François de Sourdis
par Le Bernin (1598-1680).
Marbre, vers 1620-1621.

Le cardinal François de Sourdis, détail.
par Le Bernin (1598-1680)
Marbre, vers 1620-1621.

Le cardinal François de Sourdis par Le Bernin.
C'est une œuvre majeure du musée d'Aquitaine. Le cardinal François de Sourdis est l'un des personnages les plus importants de l'histoire de Bordeaux. Archevêque de la province de 1599 à 1628, il fut aux commandes de la Contre-Réforme en Aquitaine. On lui doit la fondation de couvents abritant des ordres religieux nouveaux (Capucins, Carmélites, Ursulines, etc.).
Aimant le faste et habitué des voyages en Italie, il en rapporta des œuvres d'art pour magnifier sa cathédrale et orner les églises d'Aquitaine. Au cours de son dernier voyage, vers 1620-1622, il passa commande de son buste à Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin (1598-1680). Celui-ci commençait tout juste sa carrière d'artiste d'exception. Le prélat avait le goût sûr.
L'œuvre était autrefois déposée à l'église bordelaise de la Chartreuse, aujourd'hui église Saint-Bruno. Source : panneau du musée.

XVIIIe - XIXe ET XXe SIÈCLES

«Le dégagement de la cathédrale Saint-André par la démolition du cloître et du mur gallo-romain»
Léo Drouyn (1816-1896).
Huile sur toile, 1865.

«Sortie de messe à l'église Saint-Joseph»
Jules de Verneilh (1803-1899).
Huile sur bois.

«««--- Dans les années 1860, la municipalité de Bordeaux décida de faciliter le communication entre la Garonne et le quartier de la cathédrale. À cette fin, on créa le cours d'Alsace et Lorraine, ce qui entraîna la démolition du cloître de la cathédrale Saint-André. Source : panneau du musée.


Une vue de la salle des maquettes et du commerce maritime au XVIIIe siècle.

Maquette d'un clipper du XIXe siècle.
Avoir présenté la maquette avec les voiles aurait caché toutes les superstructures du pont.

«La Dordogne»
Ronde-bosse allégorique de Dominique Maggesi (1807-1892).
Maquette en plâtre teinté, 1851 (?)

Cette sculpture devait orner un des bâtiments d'octroi se trouvant aux extrémités du Pont de Pierre. Le projet n'a jamais été réalisé. Source : panneau du musée.


Maquette d'une plantation au Nouveau Monde.
Au premier plan, les cases des esclaves.

«La famille d'un planteur»
Anonyme, XVIIIe siècle.

«Le Marquis de Turgot gouverneur de Cayenne reçoit les présents des Indiens»
Anonyme, XVIIIe siècle, huile sur toile.
Le marquis de Turgot fut nommé gouverneur de Cayenne en 1763 (panneau du musée).

«Portrait présumé de la comtesse de Fontenelle et de son négrillon»
Pierre Subleyras (1699-1749)
Huile sur toile, vers 1730-1740..

Maquette d'un trois-mâts du XIXe siècle.

«Vue générale de Bordeaux depuis les Chartrons»
Louis Burgad (1803-1876)
Huile sur bois. vers 1835

«Petit maître que j'aime»
Julien Vallou de Villeneuve (1795-1866).
Huile sur toile, vers 1840.

«Deux antillaises»
Anonyme de la fin du XVIIIe siècle.
Huile sur toile.

«Le port de Bordeaux»
Jean-Jacques Alban de Lesgallery (1807-1871).
Dessin à la gouache, vers 1830.

«Le port de Bordeaux au soleil couchant»
Pierre-Louis Cazaubon (1873-1950).
Huile sur toile, 1921.
On remarque la présence d'un cargo mixte à voile et à vapeur.

«Départ de Bordeaux d'un paquebot transatlantique»
Richard-Lafite Faxon (1816-1882).
Huile sur toile, 1868.
Le navire qui lève l'ancre est un bateau à aubes mues par la vapeur.
LES VITRAUX

La Nativité.
Atelier Isidore Pomès (1863-1896).
La Sainte Famille ---»»»
Atelier Isidore Pomès (1863-1896).

Les vitraux du musée.
Quand une chapelle se voit transformée en un lieu laïc, il est d'usage d'en conserver les verrières. Ainsi, les trois vitraux du peintre verrier bordelais Isidore Pomès (1863-1896) donnés ici proviennent de l'ancienne chapelle des Sœurs de la Charité Saint-Vincent de Paul, rue de Cheverus à Bordeaux.
Le vitrail donné à droite représente Walther Krusius, un jeune homme mort à 17 ans d'une crise d'appendicite à Bordeaux. Il fut inhumé au cimetière de la Chartreuse dans une chapelle funéraire néogothique. Le vitrail a été réalisé par l'atelier bordelais Dagrand en 1898. On peut observer que le visage du jeune homme est visiblement obtenu par l'impression d'une photo noir et blanc, colorée ensuite par le peintre verrier. Source : panneaux du musée.


L'Apparition de la Vierge
à Catherine Labouré.
Atelier Isidore Pomès (1863-1896).

«Portrait de Walther Krusius»
Vitrail de chapelle funéraire.
Atelier Dagrand, Bordeaux, 1898.
Le visage est une photo en noir et blanc imprimée dans le verre, puis colorée
par le maître verrier.

Documentation : Panneaux d'information dans le musée
+ Site Internet du musée
+ «Le gisant du chevalier au lion couronné» de Christian Block, Éditions Sud-Ouest, 2001
+ «L'Hercule de Bordeaux» d'Anne Ziéglé, Éditions Sud-Ouest, 2002.
PATRIMOINE CARTE PATRIMOINE LISTE Retourner en HAUT DE PAGE