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L'Annonciation, albâtre

L'église Notre-Dame-des-Marais, de style gothique et Renaissance, impressionne par sa taille. Sa longueur totale et la hauteur de son chœur la font surnommer la cathédrale par bien des Fertois. Cet édifice n'est pas des plus connus, pourtant il peut rivaliser, par ses retables et surtout ses vitraux, avec les grandes églises du Mans.
La contrée de la Ferté prend vie au début du XIe siècle et devient une terre seigneuriale où va s'établir la dynastie des Bernard. Une chapelle dédiée à la Vierge est construite. Sa première mention dans l'Histoire remonte à l'an 1233. En 1366, le bourg devenant paroisse, il faut une église digne de son rang. Elle sera bâtie à la place de l'ancienne. Mais la politque en décide autrement : la guerre de Cent Ans a débuté en 1337 et le Maine va être une des principales zones d'affrontements et de désordres. La paix ne revient qu'en 1450 et, avec elle, le projet d'église. La bourgeoisie de la Ferté veut un édifice immense, sans rapport avec le petit millier d'habitants que compte la ville. Pour financer les travaux, Charles VII abandonne très tôt les revenus tirés d'une taxe sur le vin, et chacun espère dans la hauteur des dons. Voir plus bas le financement de la construction.
Les travaux commencent dans le dernier tiers du XVe siècle par la nef, édifiée dans un style gothique flamboyant très sobre. Puis c'est le clocher qui s'élève au sud, dans les années 1490, à l'extrémité d'un transept non saillant. La fabrique de l'église achète ensuite des terrains à l'est pour y élever le chœur. C'est la partie la plus noble et la plus riche de l'édifice, construite laborieusement sur trois quarts de siècle (1525 à 1596), ce qui atteste de la maigreur des fonds. Mathurin Delaborde est le chef de chantier à partir de 1535. Pour les historiens, ce maître-maçon a vraisemblablement travaillé dans le Val de Loire aux côtés des artistes italiens, s'imprégnant de leur style. C'est sûrement à lui que l'on doit ce choix stylistique de l'art Renaissance, plus visible à l'extérieur qu'à l'intérieur. L'élévation extérieure sud brille ainsi d'un bel éclat Renaissance dans les écoinçons des baies centrales. Présent sur deux niveaux, le garde-corps du chœur est constitué d'une chaîne de lettres romaines en capital reproduisant deux hymnes à la Vierge.
Le chœur possède trois chapelles rayonnantes dont les remarquables voûtes à caissons et à clés pendantes associent les styles gothique et italien. L'élévation du chœur culmine à 25 mètres et donne à l'église son aspect de cathédrale.
En 1623, une chapelle funéraire est accolée sur le flanc sud. Aujourd'hui sacristie, elle abrite le trésor de l'église.
Les guerres de religion sont le seul fait historique à prendre en compte dans la vie assez paisible de Notre-Dame-des-Marais. Elles ne l'ont pas trop affectée car le baron de la contrée était aussi le chef de la Ligue.
Mis à part les vitraux, Notre-Dame-des-Marais est pauvre en œuvres d'art. L'édifice possédait un jubé avec une grande croix en bois de noyer dont il nous reste quelques éléments brisés exposés dans le bas-côté sud. Le grand retable de pierre et de marbre, élevé au début du XVIIe siècle et qui fermait le sanctuaire, a été enlevé en 1862. Ses morceaux composent aujourd'hui les autels-retables de Notre-Dame-de-Pitié et de Saint-Sébastien. Le principal ornement demeure l'orgue en nid d'hirondelle dans l'élévation nord de la nef. Notons, dans son buffet du XVIe siècle, un très beau cul-de-lampe de style Renaissance. Enfin, une demi-douzaine d'albâtres, dont l'origine prête toujours à débat, enrichit le trésor.
Au XIXe siècle, Notre-Dame-des-Marais est l'un des premiers monuments classés par Prosper Mérimée. Conséquence : les restaurations s'enchaînent, notamment celle du portail sud reconstruit dans le style néogothique. Au milieu d'une belle «façade» Renaissance, c'est l'entrée principale de l'église.
La grande richesse de l'église, ce sont ses verrières des XVe et XVIe siècles qui irradient à la fois la nef et le chœur. Toutes ces verrières anciennes sont données dans les trois pages consacrées à l'église. On trouvera l'histoire des vitraux en page 2 avec le rôle déterminant de l'historien local Léopold Charles.
Cette première page est consacrée à la partie extérieure de l'édifice et à la nef ; la deuxième, au chœur et à ses grandes verrières ; la troisième et dernière, aux trois chapelles rayonnantes et à leurs verrières.

Saint Georges terrassant le dragon, détail de la baie 26
Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame-des-Marais depuis l'entrée
Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame-des-Marais depuis l'entrée occidentale.
Le côté sud de l'église donne sur la place du marché
Le côté sud de l'église donne sur la place du marché.
Le clocher de style gothique flamboyant
Le clocher de style gothique flamboyant culmine à plus de cinquante mètres.
Le portail sud, conçu comme entrée principale, a été  embelli dans le style du gothique flamboyant
Le portail sud est une reconstruction du XIXe siècle.
De style néogothique, il a été conçu pour donner plus d'éclat
à la «façade» sud. C'est maintenant l'entrée principale de l'église.
Les arcs-boutants du chœur
Les arcs-boutants du chœur.
Un démon dans l'unique voussure du portail sud
Un démon dans la voussure du portail sud.
Vue d'ensemble du chevet depuis le sud avec son garde-corps parlant
Vue d'ensemble du chevet depuis le sud avec son garde-corps parlant.
Le garde-corps au-dessus des chapelles latérales illustre le Regina Coeli.
On peut lire au centre : «LETARE ALLELUIA - QUIA QUIEM MERUISTI PORTARE» (Réjouis-toi, Alléluia ! Car le Seigneur que tu as porté...)
Le garde-corps des parties hautes illustre l'Ave Regina.
Verrière de la baie 11 : les Consécrations au Sacré–Cœur. Le panneau représente l'église Notre–Dame–des–Marais (XIXe siècle)
Baie 11, détail : les Consécrations au Sacré-Cœur (années 1870).
Le panneau représente l'église Notre-Dame-des-Marais.

Architecture extérieure (2/2).
---»» Jean Lafond signale que la mode des garde-corps formés de lettres (que l'on pourrait appeler «parlants» par analogie avec les assiettes parlantes du monde de la faïence) est née au XVe siècle. Un des plus anciens exemples se voyait sur l'église Saint-Laurent de Rouen (église détruite à la Révolution) ; le plus important est celui de l'église de Caudebec-en-Caux. Ajoutons que ces garde-corps parlants ornaient aussi dans les bâtiments laïcs. C'est le cas du château de Josselin en Bretagne.
Citons le commentaire de l'historien Jean Lafond pour le Congrès archéologique de France de 1961 : «Des inscriptions latines et françaises accompagnent toutes ces figures de ronde bosse, mutilées et grossièrement réparées, où l'on reconnaît, non sans surprise, des enfants nus pourvus de petites ailes : les amours de l'art hellénistique faisaient leur rentrée.»
L'équipe de tailleurs de pierre, qui a compté jusqu'à dix compagnons, était pilotée par Mathurin Delaborde, maître maçon de la ville de Chartres. Il fut placé à la tête du chantier en 1535.
Sources : 1) brochure Église Notre-Dame-des-Marais éditée par la Société du Pays Fertois, 2007 ; 2) Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond, 1961.

À DROITE ---»»»
Les trois fenêtres Renaissance depuis la gauche (créées par Mathurin Delaborde vers 1530) correspondent aux baies 18, 16 et 14.

Architecture extérieure (1/2).
Cette architecture somptueuse et peu banale mérite que le visiteur déambule un moment autour de l'église. L'extérieur de la nef ne présente rien de particulier, à part le portail occidental dont la simplicité montre la volonté des concepteurs de donner la prépondérance au portail méridional. En effet, la façade ouest s'ouvrait, à l'époque, sur une ruelle en impasse et l'élévation nord bordait le cimetière. Restait le côté sud qui était, là encore à l'époque, longé par la rue principale de la ville. Riche d'une porte gothique ouvrant sur le transept sud (et refaite au XIXe siècle), il s'agissait de le transformer en une éclatante façade principale.
Le clocher en gothique flamboyant est orné de multiples contreforts. Une petite flèche de bois recouvert de plomb porte sa hauteur à plus de 50 mètres. Détruite en 1740, elle a été reconstruite en 1880.
Le portail sud présente une ornementation de style gothique flamboyant : au-dessus de la porte se trouvent une archivolte avec une voussure sculptée, une rosace, des piliers et des pilastres. C'est le résultat de la reconstruction menée par les architectes du XIXe siècle pour donner, comme l'écrit une brochure de l'Office de Tourisme, «plus de monumentalité à la façade».
Le chevet présente l'ornementation de loin la plus intéressante. C'est d'abord l'original et riche garde-corps qui fait le tour du chœur en haut de chaque niveau de l'élévation. Ce sont aussi les remplages Renaissance des baies ornées d'une voussure sculptée et le beau parement de leurs écoinçons.
Ces écoinçons veulent rappeler l'Antiquité. On y trouve les figures d'empereurs de Rome : Julius Vindex (ou l'empereur Claude?), Jules César, Tibère et Antonin le Pieux. Bien que dégradés par les éléments, ces bas-reliefs méritent qu'on les observe avec une paire de jumelles. On y trouve aussi la reine Cléopâtre tenant deux aspics, chacun d'eux lui mordant un téton. Jules César et Cléopâtre apparaissent, l'un en face de l'autre, dans des fenêtres à fronton, un procédé que l'on retrouve à la façade du palais Jacques Cœur à Bourges : Jacques Cœur et sa femme sont représentés dans de grandes fenêtres, mais, contrairement à César et Cléopâtre, regardent dans des directions opposées.
Les personnages du garde-corps sud se divisent en trois parties : les Jours de la semaine (introduits par un pélican à leur droite) symbolisent également les sept corps connus de la voûte céleste (Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne et le soleil) ; les quatre Évangélistes qui incarnent aussi les quatre tempéraments de la médecine (sanguin, flegmatique, colérique et mélancolique) ; enfin, la frise la plus longue, le Roi et sa Cour.
Le garde-corps est à l'honneur des rois de France : en plus de la Cour, les chronogrammes de Louis XII et de François Ier sont sculptés un peu plus loin. La brochure de la Société du Pays Fertois sur l'église justifie ces choix : «Il s'agit de remercier les rois de France qui ont accepté, à partir de Louis XI, que la moitié des impôts de guerre soient utilisés pour construire l'église, ou qui sont intervenus pour que les donateurs bénéficient d'indulgences». En fait, l'aide commence avec Charles VII.
La seconde partie du garde-corps sud, en styles flamboyant et Renaissance, est constituée d'extraits de cantiques à la Vierge sculptés en capitales romaines, elles-mêmes enjolivées d'angelots, d'oiseaux et de motifs floraux : l'Ave Regina (sur les parties hautes du chœur) et le Regina Coeli (au-dessus des chapelles absidiales). Sur le côté nord de l'église, la frise a été refaite et complétée en 1858 par des sculpteurs du Mans ; elle est composée d'autres motifs. ---»» Suite 2/2 à gauche.

Arcs-boutants et garde-corps avec leurs personnages
Arcs-boutants du chœur et garde-corps avec leurs personnages.
De gauche à droite : les Jours de la semaine ; les quatre évangélistes ; le Roi et sa Cour.
Jules César dans une fenêtre fronton
Jules César est représenté barbu et
habillé à la mode Renaissance.
Cléopâtre dans une fenêtre fronton
Cléopâtre et les deux aspics
qui mordent ses tétons.
L'empereur roman Antonin le Pieux dans un médaillon
L'empereur roman Antonin le Pieux dans un médaillon.
Au-dessus, un autre médaillon : «Titus Caesar»
La salamandre de François Ier
La salamandre de François Ier
dans le garde-corps du chœur au côté sud.
Garde-corps du côté sud : le Roi et ses pairs
Garde-corps du côté sud : le Roi et ses pairs laïcs et ecclésiastiques.
Ces sculptures sont un hommage aux Rois de France qui ont aidé au financement de la construction de l'église.
Garde-corps du côté sud : Le Roi et ses pairs (partiel)
Garde–corps du côté sud : «DIXIT ALLELUIA» (extrait du Regina Caeli)
Garde-corps du côté sud : «DIXIT ALLELUIA» (extrait du Regina Coeli).

«««--- Garde-corps du côté sud : Le Roi et ses pairs (vue partielle).
Fenêtres avec un impressionnant décor Renaissance sur le côté sud
Ces deux fenêtres du côté sud possèdent un impressionnant décor Renaissance.
Dans les remplages, on remarquera les réseaux qui ont abandonné tout aspect gothique.
Les écoinçons des fenêtres abritent des médaillons ou des cavités où sont sculptées des figures d'empereurs romains.
À droite, les fenêtres, montrent Jules César et la reine Cléopâtre.
Pour les verrières : à gauche, baie 16 (Ecce Homo) ; à droite, baie 14 (Portement de Croix).
L'Aigle dans l'Ave Regina sur le côté sud
L'Aigle de saint Jean dans l'Ave Regina sur le côté sud.
Angelot musicien dans l'Ave Regina sur le côté sud
Angelot musicien dans l'Ave Regina sur le côté sud.
Tympan Renaissance de la baie 14 dessiné par Mathurin Delaborde (entre 1539 et 1541)
Tympan Renaissance de la baie 14
dessiné par Mathurin Delaborde (entre 1539 et 1541).

TROYES, CATHÉDRALE SAINT-PIERRE-ET-SAINT-PAUL
Chapelle des Fonts baptismaux et sa clôture Renaissance.
Tympan de la baie 14 à l'église de la Ferté-Bernard
Tympan de la baie 14 à l'église de la Ferté-Bernard
avec sa rupture brutale des thèmes historiés.

POITIERS, ÉGLISE NOTRE-DAME-LA-GRANDE
Tympan en forme d'éventail du vitrail de l'Arbre de Jessé.

Le réseau «Renaissance». Dans les années 1530, le maître-maçon Mathurin Delaborde fut chargé de donner à la façade sud de Notre-Dame-des-Marais un aspect prestigieux. Il s'acquitta de la tâche dans les garde-corps, les écoinçons, mais également dans le réseau du remplage des trois fenêtres du collatéral sud du chœur baies 14, 16 et 18). Le haut de la de la baie 14 est donné ci-contre.
Rappelons le contexte. Les maçons de l'âge flamboyant eurent à cœur de créer, dans le haut des baies, des réseaux savants et harmonieux, mais sophistiqués. Ce qui ne facilitait pas le travail des peintres verriers qui se tiraient d'affaire en peuplant d'anges cette accumulation étriquée de soufflets et de mouchettes. Au XVIe siècle, la tendance fut de simplifier les réseaux, ce qui ne créait pas pour autant un style Renaissance.
En ce même siècle, exactement de 1539 à 1541, à la Ferté-Bernard, Mathurin Delaborde releva le défi et se lança dans un dessin du tympan qui se devait d'exprimer tout le charme de ce style venant d'Italie. Et la photo ci-contre donne le résultat de son imagination.
Au XIXe, cette création originale a soulevé l'intérêt d'Eugène Viollet-le-Duc dans son Dictionnaire. Le célèbre architecte y voyait «une tentative pour mettre les meneaux en harmonie avec les nouvelles formes de l'architecture.» (Meneau : élément vertical qui sépare les lancettes.)
Jean Lafond décrit le remplage de la baie 14 : «Les meneaux forment comme un portique à deux étages avec pilastres, entablements et frontons enjolivés de colonnettes, de figurines et de rinceaux.» Loin d'un possible style Renaissance, Viollet-le-Duc y décelait un «singulier mélange des traditions du Moyen Âge et des réminiscences de l'antiquité romaine. On croirait voir des arabesques de Pompéi exécutées en pierre» [cité par Jean Lafond]. Globalement, Viollet-le-Duc jugea l'ouvrage exécuté avec «une finesse et une perfection remarquable» et d'«un assez bon effet» [cités par Jean Lafond].
Le grave inconvénient est que ce réseau «Renaissance» nuit beaucoup à la lisibilité des vitraux du tympan. On s'en fera une idée précise en regardant les verrières des baies 14, 16 et 18 de l'église. Dans le tympan de la baie 14 reproduit ci-contre, on peut aisément juger que la rupture des thèmes historiés entre les lancettes et le tympan produit un effet assez fâcheux.
Jean Lafond fait remarquer que ce nouveau design a été adopté pour des clôtures de chapelle, comme celle des fonds baptismaux à la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Troyes (voir à gauche). Pour cet historien spécialiste du vitrail, Mathurin Delaborde s'est trompé dans sa recherche de l'aspect Renaissance. Il aurait dû préférer des fenêtres en plein cintre avec un réseau en forme d'éventail, structure qui se révèle d'un bien meilleur goût. On peut en voir un exemple dans le vitrail de l'Arbre de Jessé à l'église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers donné ci-contre.
Source : Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond, 1961.

Côté sud : les quatre tempéraments de la médecine (sanguin, flegmatique, colérique, mélancolique)
Sur le côté sud, les quatre tempéraments de la médecine : sanguin, flegmatique, colérique et mélancolique.
Garde–corps du côté sud : «RESURREXIT, SICUT» (extrait du Regina Caeli)
Garde-corps du côté sud : «RESURREXIT, SICUT» (extrait du Regina Coeli).
Un dragon ailé est sculpté à l'intérieur du «C».
Côté sud : les Jours de la semaine
Garde-corps du côté sud : à gauche, le Pélican nourrit ses petits de sa propre chair, puis les Jours de la semaine.
Le portail occidental et son archivolte en accolade
Le portail occidental est une entrée secondaire.
Il n'a qu'une simple archivolte en accolade.
Vue d'ensemble du chevet depuis le nord avec son garde-corps parlant
Partie nord du chevet avec son garde-corps parlant refait partiellement au XIXe siècle.
L'église Notre-Dame-des-Marais
L'église Notre-Dame-des-Marais : le côté nord et le clocher.
LA NEF DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME-DES-MARAIS
L'élévation sud de la nef et le chœur
L'élévation sud de la nef avec vue sur le chœur.
Plan de l'église Notre-Dame-des-MaraisCliquez ici pour afficher la baie 0Cliquez ici pour afficher la baie 2Cliquez ici pour afficher la baie 4Cliquez ici pour afficher la baie 6Cliquez ici pour afficher la baie 8Cliquez ici pour afficher la baie 10Cliquez ici pour afficher la baie 12Cliquez ici pour afficher la baie 3Cliquez ici pour afficher la baie 5Cliquez ici pour afficher la baie 7Cliquez ici pour afficher la baie 9Cliquez ici pour afficher la baie 11Cliquez ici pour afficher la baie 13Cliquez ici pour afficher la baie 15Cliquez ici pour afficher la baie 17Cliquez ici pour afficher la baie 14Cliquez ici pour afficher la baie 16Cliquez ici pour afficher la baie 18Cliquez ici pour afficher la baie 100Cliquez ici pour afficher la baie 104Cliquez ici pour afficher la baie 101Cliquez ici pour afficher la baie 103Cliquez ici pour afficher la baie 105Cliquez ici pour afficher la baie 107Cliquez ici pour afficher la baie 102Cliquez ici pour voir la chapelle rayonnante Saint-JosephCliquez ici pour afficher la baie 22Cliquez ici pour afficher la baie 25Cliquez ici pour afficher la baie 23Cliquez ici pour afficher la baie 21Cliquez ici pour afficher la baie 24Cliquez ici pour afficher la baie 26Cliquez ici pour afficher la baie 1Cliquez ici pour afficher les éléments de l'ancien jubéCliquez ici pour afficher la chapelle du baptistèreCliquez ici pour afficher l'auteil-retable de Notre-Dame-de-PitiéCliquez pour afficher l'autel-retable Saint-SébastienCliquez ici pour afficher le portail sudCliquez ici pour afficher le portail ouestCliquez ici pour afficher la sacristieCliquez ici pour afficher la page 2 et le chœurCliquez ici pour afficher la  page 3 et la chapelle d'axeCliquez ici pour voir la chapelle rayonnante du Sacré-Cœur
Plan de l'église Notre-Dame-des-Marais.
L'élévation nord de l'avant-nef
L'élévation nord de l'avant-nef.
«La Crucifixion» : Marie-Madeleine
«La Crucifixion», copie du tableau de Rubens.
Détail : Marie-Madeleine.

Architecture de la nef.
La nef est la partie la plus ancienne de l'église. En effet, la construction a démarré en 1466 par l'ouest, suivi du transept non saillant avec son clocher et les deux premières travées du chœur.
«Une simplicité confinant à l'indigence caractérise le transept et la nef», écrit l'historien du vitrail Jean Lafond dans son article pour le Congrès archéologique de France tenu dans le Maine en 1961. Cette opinion semble exagérée. Cependant, même si la nef n'est pas une simple élévation plane, on n'en a pas moins l'impression que l'église a été bâtie avec l'idée de privilégier financièrement les vitraux.
La hauteur sous clé de la nef est de dix-sept mètres. Sa longueur est légèrement supérieure. Une photo plus bas, prise du fond du chœur, met bien en relief l'exiguïté de cet espace qui devait à l'époque suffire pour contenir la faible population de la ville.
La nef comprend trois travées de longueur inégale. L'élévation possède deux niveaux séparés par un bandeau horizontal mouluré. La séparation entre les arcades est très discrète : une étroite moulure en biseau monte jusqu'à la retombée des voûtes qu'elle accroche par un petit chapiteau sans prétention.
Plus intéressant est le tracé des grandes fenêtres du second niveau. La toiture en appenti des bas-côtés aveuglant les baies sur les deux tiers de leur hauteur, l'architecte a tenu à meubler le grand parement vide qui en résultait par le dessin multi-mouluré du pourtour des fenêtres. C'est un ornement original.
Source : Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article de Jean Lafond.

BAIE 21
Verrière de la baie 21 : Le Mariage de la Vierge
BAIE 21 : LE MARIAGE DE LA VIERGE.
Fabrique du Carmel du Mans
Année 1870.
BAIE 22
Verrière de la baie 22 : La Vierge protège la Ferté assiégée par les Anglais
BAIE 22 : La Vierge protège
la Ferté assiégée par les Anglais.
Fabrique du Carmel du Mans, 1877.
Le tympan est d'époque Renaissance.
Porte Saint-Julien à La Ferté-Bernard
La Porte Saint-Julien à la Ferté-Bernard.
Baie 2, détail : les soldats anglais devant l'apparition de la Vierge
Baie 22, détail : les soldats anglais devant
l'apparition de la Vierge (1877).
La chaire à prêcher (1876) est en bois, de style néogothique.
La chaire à prêcher est de 1876.
Elle est en bois, de style néogothique.
L'ancienne sacristie sur le côté sud
L'ancienne sacristie sur le côté sud.
L'élévation nord abrite l'orgue suspendu en nid d'hirondelle
L'élévation nord abrite l'orgue suspendu en nid d'hirondelle.
«La Crucifixion», copie du tableau de Rubens
«La Crucifixion»
Copie du tableau de Rubens (exposé au Louvre).
Le chœur et la nef vus du déambulatoire
Le chœur et la nef vus du déambulatoire.

Baie 22. Cette belle verrière montre le siège de La Ferté par les Anglais durant quatre mois en 1425-1426 et les combats qui se sont peut-être déroulés devant la porte Saint-Julien à cette occasion. La scène, qui occupe les trois lancettes, date de 1877 et a été réalisé par Eugène Hucher de la Fabrique du Carmel du Mans.
La brochure éditée par la Société du Pays Fertois décrit longuement cette scène. La Vierge, assistée d'anges, intercède pour les Fertois et Dieu répond sous la forme d'une banderole où est écrit cette formule neutre : «Arrêtez les adversaires». Ce qu'on peut comprendre comme une injonction d'arrêter les hostilités et donc comme un ordre aux Anglais de se retirer...
Dans le dessin, à droite, l'enceinte en arrière-plan ne correspond pas à la topographie de la Ferté, mais plutôt à celle de Nogent-le-Rotrou.
En bas au centre, un cartouche indique que la verrière a été offerte par les habitants de la ville à «la Vierge bénie» pour la remercier d'avoir sauvé la Ferté de l'armée anglaise lors de la guerre de Cent Ans et de l'avoir protégé «de manière sensible pendant l'invasion allemande de 1870.» En fait, en fin d'année 1870, la ville a été occupée par l'armée prussienne et a subi des réquisitions. La brochure signale que ces faits ont été de courte durée car l'armistice a été signé le 28 janvier 1871.
Le tympan est de la fin du XVe siècle. Les vertus théologales occupent les quatre mouchettes. Deux sont données ci-dessous.
Sources : 1) Église Notre-Dame-des-Marais, brochure éditée par la Société du Pays Fertois ; 2) Corpus Vitrearum.

«Jésus au jardin des Oliviers», tableau du  XVIIe siècle
L'Assomption, tableau anonyme du XVIIIe siècle
«L'Assomption»
Tableau anonyme du XVIIIe siècle.
L'Assomption, tableau anonyme du XVIIIe siècle, détail
«L'Assomption», détail.
Tableau anonyme du XVIIIe siècle.
Verrière de la baie 22 : La Vierge protège la Ferté assiégée par les Anglais, détail : La Vierge
Baie 22, détail : La Vierge protège
la Ferté assiégée par les Anglais (1877).
Chemin de croix : Jésus tombe sous le poids de la croix
Chemin de croix (XIXe siècle?)
Jésus tombe sous le poids de la croix.
«««--- «Jésus au jardin des Oliviers»
Tableau anonyme du XVIIe siècle.
BAIE 22, TYMPAN : DEUX VERTUS THÉOLOGALES (FIN DU XVe SIÈCLE)
Baie 22, détail du tympan : une vertu théologale (fin du XVe siècle) Baie 22, détail du tympan : une vertu théologale (fin du XVe siècle)
L'ANCIENNE SACRISTIE DU XVIIe SIÈCLE
L'ancienne sacristie abrite le Trésor de l'église
L'ancienne sacristie abrite le trésor de l'église.

La sacristie. Construite de 1616 à 1624, elle était conçue comme la chapelle mortuaire de la donatrice, Marie de Vabres. Celle-ci étant décédée avant la fin de la construction, ses neveux durent l'achever à leurs frais. Elle a été transformée en sacristie dès le XVIIe siècle. Elle abrite aujourd'hui le trésor de l'église. Son plafond est constitué d'une magnifique boiserie.

LES ALBÂTRES DU TRÉSOR

Les albâtres. Au nombre de cinq, ces pièces représentent les joies de Marie (Annonciation, Nativité, Résurrection, Assomption et Couronnement) ainsi que les saintes Catherine et Marguerite.
De quand datent-elles ? Il n'y a aucune certitude chez les spécialistes des albâtres. Cependant on peut avancer la seconde moitié du XVe siècle, c'est-à-dire après la guerre de Cent Ans (terminée en 1453). La très riche brochure éditée par la Société du Pays Fertois penche pour le XIVe siècle, mais les arguments avancés ne sont pas probants. L'albâtre de la Résurrection illustre Jésus surgissant au milieu de soldats casqués, rendus groggy par le miracle. On peut tout à fait attribuer ces casques à des soldats anglais et assimiler la scène à une douce revanche de l'artiste sur l'envahisseur. De plus, les saintes Catherine et Marguerite sont présentes dans les sculptures. Or elles correspondent à deux des trois voix parlant à Jeanne d'Arc (années 1420), la troisième voix étant celle de saint Michel.
D'où proviennent-elles ? Une première école se prononce pour Nottingham en Angleterre (ce qui semble douteux). Une seconde, qui paraît plus sérieuse, opte pour la France. En effet, celle-ci possédait à l'époque des carrières d'albâtre et des artisans parfaitement capables de travailler cette matière.
Notons que ces œuvres, alors exposées sans grande protection, ont été volées en 1979. Elles ont été retrouvées en Belgique dix ans plus tard, chez un antiquaire. Ce n'est qu'à force d'obstination qu'elles sont revenues en France : selon la loi belge, elles devaient devenir propriété de l'État belge (!)
Source : Brochure Notre-Dame-des-Marais éditée par la Société du Pays Fertois, 2007.

La Nativité (albâtre)
La Nativité (albâtre).
Les boiseries de la voûte de l'ancienne sacristie
Détail des boiseries de la voûte de l'ancienne sacristie.
BAIE 25
Verrière de la baie 25 : le Baptême du Christ
BAIE 25 : LE BAPTÊME DU CHRIST
Fabrique du Carmel du Mans, années 1870.

Le financement de l'église (1/3).
Les historiens datent la fin de la guerre de Cent Ans de l'année 1453 qui vit les canons français des frères Bureau écraser la chevalerie anglaise à la bataille de Castillon. Mais, avant cette date et déjà depuis plusieurs lustres, les combats s'étaient éloignés de certaines régions de France comme le Centre ou l'Est.
Le Maine cependant eut à souffrir des ravages de la guerre jusqu'en 1450. La paix revenue, il fallait laisser à l'agriculture le temps de renaître, aux petites manufactures de produire et de vendre, aux marchands de commercer, bref à la vie de reprendre.
La seconde moitié du XVe siècle voit ainsi en France une forte reprise économique qui va indirectement allouer aux fabriques des églises les moyens de reconstruire ou d'agrandir les édifices religieux. En général, on constate qu'une période d'environ vingt ans est nécessaire pour apporter les premiers fonds et poser les premières pierres.
Dans le Maine, l'économie reposait essentiellement sur les pâturages. Les landes couvraient une superficie importante, notamment entre Le Mans et La Flèche. On faisait ainsi du fumier pour engraisser les terres, permettant aux bêtes de se nourrir en abondance. Un texte du XVIIIe siècle cité par l'historien René Plessix dans La Sarthe des origines à nos jours, paru en 1983, décrit le processus : les terres, trop froides, ne peuvent porter «en sept ans qu'une fois du blé, une fois du seigle et une autre fois de l'avoine, et on est obligé ensuite de les laisser reposer pendant quatre années.» Il se crée ainsi de grandes bruyères où l'on fait paître quantité de bêtes, «ce qui fait la plus grande richesse de ce pays là, joint au travail des peuples qui y sont fort laborieux et qui font trafic de tout.»
---»» Suite 2/3 à droite.

L'Annonciation (albâtre)
L'Annonciation
Albâtre.

«L'Adoration des mages» ---»»»
Tableau anonyme (XVIIIe siècle?)
«L'Adoration des mages», tableau anonyme
Assomption et Couronnement de la Vierge (albâtre)
Assomption et Couronnement de la Vierge (albâtre).

Sainte Marguerite et le dragon (albâtre) ---»»»
Sainte Marguerite et le dragon (albâtre)
La chapelle du baptistère dans le bas-côté nord
La chapelle du baptistère dans le bas-côté nord.
Les fonts baptismaux ont été offerts en 1692 par Honorat Gomer,
receveur de la taille. La cuve baptismale est en marbre noir.
La Résurrection (albâtre)
La Résurrection (albâtre).
Le Christ surgit vivant de son tombeau au milieu de soldats terrifiés.
Ces hommes sont-ils des soldats anglais de la guerre de Cent Ans ?

BAIE 24 : JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU---»»
Fabrique du Carmel du Mans, 1894.

BAIE 24
Verrière de la baie 24 : Jésus est mis au tombeau (1894)
BAIE 23
Verrière de la baie 23 : Dormition (XVIe siècle)

Baie 23. La verrière de cette baie est entièrement ancienne : fin du XVe siècle et années 1530-1540. Les deux registres supérieurs illustrent une Dormition. Le tympan présente un Couronnement de la Vierge et un ange jouant d'un orgue positif. Tous ces éléments sont à leur place d'origine et datent de la fin du XVe siècle.
Les deux registres du bas viennent d'autres verrières de l'église. À gauche, les deux panneaux sont issus d'une Nativité par Jean Courtois (vers 1534). Les quatre autres panneaux viennent d'un Portement de Croix (vers 1540).
Source : Corpus Vitrearum.

Le financement de l'église (3/3).
Puis l'historien avance un argument étonnant, et à juste titre oublié : «Et puis il y eut la crise économique due à l'afflux des métaux précieux de l'Amérique - cette crise que l'histoire de l'art semble vouloir ignorer, comme si le fait que la monnaie se soit dépréciée de moitié entre 1525 et 1550, pour ne cesser de s'avilir jusqu'à l'avènement d'Henri IV, ait pu rester sans influence sur l'activité des ateliers de notre pays. Du moins Notre-Dame-des-Marais a-t-elle été terminée en pierre de taille et non en pans de bois comme plusieurs églises de Rouen ou de Troyes.» Une monnaie qui perd la moitié de sa valeur en 25 ans signifie qu'un pain acheté 1€ vaudra 2€ 25 ans plus tard, ce qui ne fait même pas 3% d'inflation par an... Y a-t-il vraiment matière à ébranler une économie ?
Sources : 1) Brochure Église Notre-Dame-des-Marais éditée par la Société du Pays Fertois, 2007 ; 2) Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond, 1961.

Le financement de l'église (2/3).
La brochure éditée par la Société des Pays Fertois précise encore : «Autour de la Ferté-Bernard, les campagnes se consacrent à l'élevage bovin et notamment à l'engraissement des bœufs venus du Poitou qu'on reconditionne dans les pâturages de la vallée de l'Huisne.»
Le contexte économique assurant une relative richesse étant posé, deux sources principales ont apporté les fonds nécessaires pour construire l'église Notre-Dame-des-Marais : la rétrocession de certains impôts royaux et les dons.
On sait qu'en général les têtes couronnées n'apportaient des sommes sonnantes et trébuchantes qu'en cas d'extrême urgence. Par exemple, quand une forte tempête avait fragilisé la voûte d'une grande église et que tout menaçait de s'écrouler. Dans ce cas, pas le temps d'attendre le fruit d'un impôt indirect ou un généreux legs. Les travaux devaient commencer à la hâte.
En revanche, quand on construisait un édifice à partir de zéro ou presque, l'urgence ne primait pas. Et les rois, dans leur grande piété, acceptaient de détourner tout ou partie d'un impôt vers les caisses de la fabrique.
À la Ferté-Bernard, l'impôt sur les boissons, appelé l'aide, fut accordé à la ville par Charles VII et prolongé par Louis XI. De par l'autorisation édictée, son but était de réparer les remparts, les tours et l'église. La brochure de la Société du Pays Fertois parle de l'appetissement sur la dixième pinte de vin : payer le coût de dix pintes, mais n'en obtenir que neuf. Cet impôt était acquitté dans toute la châtellenie (qui avait une superficie supérieure à celle du canton actuel).
Les dons proviennent des nobles de la région : Yolande d'Aragon, duchesse d'Orléans et belle-mère de Charles VII, offrit des reliques qui se concrétisèrent en aumônes de la part des pèlerins ; d'autres financèrent des vitraux. Les dons proviennent aussi des marchands de la confrérie de Saint-Sébastien-hors-les-Murs à Rome, fondée par Jean Lunel en 1533. C'est elle qui finança la construction du chœur.
Par l'entremise de Jean Lunel, le pape accorda des indulgences aux donateurs. Ce processus, qui ouvrait en général à la générosité, était renforcé par la fierté naturelle des habitants. La Société du Pays Fertois écrit : «La Ferté-Bernard s'est agrandie et veut désormais apparaître comme une ville. Il lui faut donc, à côté de la Porte Saint-Julien, des halles, des rues pavées et une fontaine publique ainsi qu'une église paroissiale digne de son nouvel état de paroisse indépendante (depuis 1366).»
La nef une fois terminée, on entreprit d'élever le chœur, mais, les fonds manquant, sa construction s'étala sur presque tout le XVIe siècle. Jean Lafond, dans son article pour le Congrès archéologique de France de 1961, relate à ce sujet : «Les ressources de la fabrique ne dépassaient pas 700 ou 800 livres par an. Les indulgences obtenues de Rome avant 1522 par Jean Glapion, cordelier fertois devenu archevêque de Tolède, puis en 1533 par le roi François Ier, produisirent beaucoup d'argent... au début.»
---»»» Suite 3/3 plus bas.

«««--- À GAUCHE
BAIE 23 : DORMITION.
Fin du XVe siècle et années 1530-1540.
«Jésus bénissant les enfants», tableau du XIXe siècle
«Jésus bénissant les enfants»
Tableau anonyme du XIXe siècle.
Éléments de l'ancien jubé dans le bas-côté  sud de la nef
Éléments de l'ancien jubé dans le bas-côté sud de la nef : les Évangélistes et leurs attributs.
Les deux registres supérieurs de la Dormition (XVIe siècle) dans la baie 23
Baie 23, détail : les deux registres supérieurs de la Dormition (fin du XVe siècle).
Panneau central supérieur : l'âme de la Vierge est figurée dans une nuée.
Le panneau supérieur gauche est un bouche-trou.
Baie 23, détail du tympan : la Vierge et saint Jean
Baie 23, détail du tympan : la Vierge et saint Jean.
Fin du XVe siècle.
Les Âmes du purgatoire, tableau anonyme du XIXe siècle
«Les Âmes du purgatoire»
Tableau anonyme du XIXe siècle.
Détail de la verrière de la baie 26 : saint Georges
Baie 26, détail : saint Georges (vers 1480).

Baie 26 (2/2).
---»» En têtes de lancette : deux écus armoriés de France montés en chef-d'œuvre.
Dans les mouchettes du tympan : quatre anges thuriféraires (porteurs d'un encensoir).
Source : Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire, Corpus Vitrearum, Éditions du CNRS, 1981.

«La Descente de croix», copie du tableau de Jean Jouvenet
«La Descente de croix»
Copie du tableau de Jean Jouvenet datée de 1828.
BAIE 26
Verrière de la baie 26 (XVIe siècle)
BAIE 26 : «VITRE SAINT-GEORGES»
Vers 1480.
Élément de l'ancien jubé : un évangéliste
Élément de l'ancien jubé : un Évangéliste.
Élément de l'ancien jubé : l'aigle de saint Jean
Élément de l'ancien jubé : l'aigle de saint Jean.
«Saint François», tableau anonyme
«Saint François»
Tableau anonyme (XVIIIe siècle?).

Baie 26 (1/2).
Ce vitrail est connu sous le nom de Vitre Saint-Georges. Selon le Corpus Vitrearum, il a dû être peint quand Louis XI était seigneur de la Ferté-Bernard, c'est-à-dire entre 1475 et 1483, date de sa mort. Son auteur est inconnu.
En 1540, il a été restauré par le peintre verrier François Delalande.
Avec ses trois dais monumentaux de style gothique rayonnant, le vitrail est typique du XVe siècle. Au centre, et donné à gauche, saint Georges à cheval tue le dragon (disparu) en présence de la princesse de Trébizonde et de ses parents peints dans le panneau supérieur.
Dans la lancette gauche, deux bourreaux brûlent les flancs du saint ; à droite, deux autres bourreaux scient son corps en deux (gros plans donnés plus bas).
---»» Suite 2/2 à gauche.

«La Cène», tableau du XIXe siècle
«La Cène», tableau anonyme du XIXe siècle.
  Détail de la baie 26 : les flancs de saint Georges sont brûlés
Baie 26, détail : les flancs de saint Georges sont brûlés.
Vers 1480.
Détail baie 26 : La princesse de Trébizonde et ses parents
Baie 26, détail : la princesse de Trébizonde et ses parents.
Vers 1480.
Détail de la baie 26 : le corps de saint Georges est scié en deux.
Baie 26, détail : le corps de saint Georges est scié en deux.
Vers 1480.
L'ORGUE RENAISSANCE DE NOTRE-DAME-DES-MARAIS
L'orgue en nid d'hirondelle date du XVIe siècle
L'orgue en nid d'hirondelle dans l'élévation nord de la nef.
Le buffet date du XVIe siècle.
Partie basse de l'orgue en nid d'hirondelle
La partie basse en gothique flamboyant du buffet d'orgue date de 1501.

L'orgue de Notre-Dame-des-Marais. Le buffet est un joyau du XVIe siècle. La partie basse a été réalisée en 1501 par Évrard Baudot dans le style gothique flamboyant. La partie haute date de 1532. Elle est l'œuvre, pour l'instrument, de Pierre Bert (qui venait de réaliser l'orgue de la cathédrale du Mans) et, pour le buffet de style Renaissance, du menuisier Sainctot Chemin.
L'orgue possède deux tourelles et deux extensions latérales. La partie haute est enrichie de deux louanges au Père et à la Vierge. Dans la photo ci-dessus, on peut lire : AVE DOMINA ANGELORUM (Salut maîtresse des anges).
L'orgue de la Ferté-Bernard a été classé monument historique en 1906.
L'instrument en lui-même a été restauré à de nombreuses reprises. En 1938, une importante rénovation a été entreprise par Marcel Dupré (1886-1971), compositeur et organiste. À la suite de quoi, l'orgue était composé de dix-huit jeux à transmission électrique. La transmission finit par s'oxyder et, en 1985, le facteur Bernard Hurvy refit l'instrument dans sa totalité en respectant les normes musicales en usage à la Renaissance.
Source : Brochure Notre-Dame-des-Marais éditée par la Société du Pays Fertois, 2007.

Chapelle dans le bas-côté nord avec l'autel-retable de la Piéta
Chapelle dans le bas-côté nord avec l'autel-retable de Notre-Dame-de-Pitié.

L'autel-retable de la nef et celui du transept (1/2).
L'église compte trois autels-retables dont les parties se rattachent aux XVIe, XVIIe et XIXe siècles. L'un d'entre eux se situe dans le déambulatoire sud (voir en page 2).
Le bas-côté nord (photo ci-dessus) abrite l'autel-retable de Notre-Dame-de-Pitié (donné ci-contre). Dans le transept se trouve l'autel-retable de Saint-Sébastien. Ces deux retables, qui sont enrichis de quelques ajouts postérieurs, sont les ailes remaniées de l'ancien retable du maître-autel du XVIe siècle. Ces trois éléments fermaient jadis les trois arcades de l'abside. L'ensemble a été démonté et dispersé en 1862.
Le retable de Notre-Dame-de-Pitié est impressionnant par sa hauteur. Une Piéta de 1823 orne sa partie inférieure. L'étage médian contient une niche entourée de deux pilastres corinthiens qui abrite une Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle (donnée ci-dessous). À l'étage supérieur, un édicule est entouré de deux pinacles en forme d'obélisque.
Le retable de Saint-Sébastien abrite une très expressive statue du saint datée, elle aussi, du XVIIe siècle.
Rappelons que l'église Notre-Dame-des-Marais possédait une confrérie de Saint-Sébastien fondée en 1533 par Jean Lunel, abbé de Saint-Sébastien-hors-les-murs à Rome. La fondation bénéficia bien sûr des autorisations du pape et de l'évêque du Mans, le cardinal de Bourbon.
En dehors de sa protection sur les archers, saint Sébastien, comme saint Roch, était invoqué contre la peste. Durant tout le XVIe siècle, le Maine fut parcouru d'épisodes de peste, un mal qui évidemment répandait l'effroi. Les plus fortunés, fuyant les villes, se réfugiaient dans leurs manoirs à la campagne. ---»» Suite 2/2 à droite.

L'autel-retable de Notre-Dame-de-Pitié dans la chapelle du bas-côté nord ---»»»
Statue de sainte Apolline
Statue de sainte Apolline.
XIXe siècle.
Elle est représentée avec les tenailles
de son supplice.
Vierge à l'Enfant, terre cuite polychrome (milieu XVIIe siècle) dans l'autel–retable
Vierge à l'Enfant dans l'autel-retable.
Terre cuite polychrome.
Milieu du XVIIe siècle.
L'autel–retable de la Piéta dans la chapelle du bas–côté nord

L'autel-retable de la nef et celui du transept (2/2).
À la fin des années 1620, un regain de l'épidémie faucha au moins le dixième de la population. Lors de ces époques troublées, il était difficile d'assurer à chaque défunt une sépulture décente. Ce manque est à l'origine des confréries de charité. C'est d'ailleurs parce qu'elles assuraient ce service indispensable que certaines d'entre elles purent survivre à la Révolution. C'est le cas de la confrérie Saint-Michel qui œuvrait dans l'église Saint-Michel de Vaucelles à Caen. Voir l'article sur les peintures du XVIe siècle à la page de cette église.
Dans la Sarthe, on note deux attaques de peste en 1509 et 1515, puis en 1524-1526 et à nouveau en 1544. Puis au Mans et à La Flèche en 1581. Retour généralisé dans le Maine en 1583-1584, puis 1598-1599. Le XVIIe siècle ne sera pas mieux loti.
Sources : 1) Église Notre-Dame-des-Marais, brochure éditée par la Société du Pays Fertois, 2007 ; 2) La Sarthe des origines à nos jours, Éditions Bordessoules, 1983.

Statue de la Vierge dans sa niche
Statue de la Vierge sous son dais.
Statue de sainte Catherine (XVe siècle)
Statue de sainte Catherine
XVe siècle.
Statue de saint Sébastien dans l'autel–retable du même nom
Statue de saint Sébastien
dans l'autel-retable du même nom.
Calcaire peint, XVIIe siècle.
BAIE 114
La baie 114 affiche deux donateurs (XVIe siècle)
BAIE 14 (XVIe siècle)
Elle affiche deux donateurs.
Piéta, calcaire polychrome de 1823
Piéta
Calcaire polychrome de 1823.
Autel-retable de saint-Sébastien
Autel-retable de saint-Sébastien.
À l'image de saint Roch, saint Sébastien était invoqué
contre la peste et, globalement, contre toutes les épidémies.
Le croisillon sud du transept est orné d'une triple rangée d'ornements Renaissance
La partie haute du croisillon sud du transept est ornée
d'un triple cordon d'ornements Renaissance de type floral.
Détail du tympan de la baie occidentale
Détail du tympan de la baie occidentale :
Des anges tenant chacun un phylactère. (XIXe siècle)
Autel-retable de saint-Sébastien dans le croisillon nord du  transept
Autel-retable de saint-Sébastien
dans le croisillon nord du transept.
Le croisillon sud du transept avec l'autel de messe
Le croisillon sud du transept avec l'autel de messe.
Pampres et feuilles de vigne dans l'ornementation du croisillon sud du transept
Pampres dans le triple cordon
du croisillon sud du transept.
BAIE 121
La verrière de la baie 121 est moderne : saint Gilles, saint  Léon, la Vierge, saint Julien et sainte Apolline
La verrière de la baie 121 est moderne :
Saint Gilles, saint Léon, la Vierge, saint Julien et sainte Apolline
Fabrique du Carmel du Mans.

«««--- À GAUCHE
Baie 121, détail :
Vierge à l'Enfant et sainte Apolline (Carmel du Mans, XIXe siècle)
Vue d'ensemble de la nef depuis le chœur
Vue d'ensemble de la nef depuis le chœur.
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Documentation : brochure «Église Notre-Dame-des-Marais» éditée par la Société du Pays Fertois, 2007
+ Livret «laissez-vous conter l'église Notre-Dames-des-Marais», édité par le Pays d'Art et d'Histoire du Perche Sarthois, 2011
+ «Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire», Corpus Vitrearum, Éditions du CNRS, 1981
+ Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond, 1961
+ «La Sarthe des origines à nos jours», Éditions Bordessoules, 1983
+ «Arcisse de Caumont (1801-1873) érudit normand et fondateur de l'archéologie française» édité par la Société des antiquaires de Normandie, 2004.
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