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Une première église dédiée
à saint Eusèbe, évêque de Verceil dans
le Piémont au IVe siècle, fut bâtie à
Auxerre, à l'extérieur de l'enceinte du Bas-Empire,
par l'évêque Palladius. C'était l'église
d'un monastère, tout comme l'était aussi l'église
Saint-Germain.
Au VIIIe siècle, les moines furent remplacés par des
chanoines, et l'habitude fut prise d'enterrer les dignitaires du
chapitre de la cathédrale
dans les cloîtres de la ville. Dévasté, vraisemblablement
par les Normands en 887, le monastère fut réduit à
rien. Il reprit vie à la fin du XIe avec la nomination d'un
abbé à sa tête. En 1110, il devint prieuré.
L'église fut reconstruite aux XIIe et XIIIe siècles
(il nous en reste la nef et les bas-côtés). En 1216,
le feu l'endommagea. Il fallut rebâtir l'étage supérieur
de la nef à partir du triforium, voûtes comprises,
avec la façade. Les travaux furent longs et la dédicace
n'eut lieu que le 12 janvier 1384. De cette époque, le plus
bel élément architectural est le clocher
roman.
En 1523, le chevet roman s'écroule. Il est reconstruit à
partir de 1530 en style gothique selon les traditions régionales,
quoique son décor relève du style Renaissance. L'église
va être embellie car le quartier est habité par des
familles de l'aristocratie. Les murs gouttereaux de la nef sont
abattus, au nord et au sud, pour bâtir de petites chapelles
latérales et abriter les saints patrons des confréries.
Les habitants du quartier offrent de belles verrières Renaissance.
Au XVIIe siècle, il fut un temps question de rebâtir
toute la nef, mais le projet avorta. En 1634, le monastère
de Saint-Eusèbe s'affilia avec la congrégation des
chanoines réguliers de Sainte-Geneviève de Paris.
Les chanoines, peu nombreux, décidèrent de revendre
une partie des terrains. Ainsi on vit s'élever de beaux hôtels,
au milieu de nouvelles rues.
À la Révolution, le prieuré disparaît,
les biens sont mis en vente et l'église devient simple paroisse.
Sous la Terreur, elle devient prison, tandis que les bâtiments
monastiques sont détruits. L'édifice abrite le culte
décadaire. Il est rendu à l'Église catholique
en 1801. Ce même siècle, de gros travaux de restauration
sont entrepris, parfois abusifs. La mesure la plus malheureuse sera
d'abattre, en 1847, les vieux cloîtres romans si chargés
d'Histoire. En 1852, autre décision regrettable : on alignera
les cinq chapelles latérales nord, qui seront reconstruites
en détruisant une belle chapelle Renaissance qui avait été
bâtie perpendiculairement aux dernières travées
du collatéral nord (et dont on ne possède plus qu'un
dessin).
Pour ce qui est du mobilier, l'église Saint-Eusèbe
possède un tissu de soie, appelé «suaire de
saint Germain», qui passe pour avoir enveloppé les
reliques de l'évêque lors de leur translation en 859.
Aucune illustration n'est donnée ici de cette pièce.
Enfin, cette page fait une large place aux quatorze
verrières Renaissance du chevet de l'église. Elles
sont toutes présentées avec des précisions
tirées du Corpus Vitrearum.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Eusèbe. |
Les deux parties historiques de l'église sont bien visibles
:
à droite, la nef des XIIe et XIIIe siècles ; à
gauche, le chur du XVIe siècle.
Le clocher, sur le côté nord, date du XIIe siècle
; la flèche, du XVe. |
Le beau clocher roman de l'église Saint-Eusèbe
remonte au XIIe siècle. |
Plan de l'église Saint-Eusèbe d'Auxerre (58 mètres
sur 26). |
L'architecture du triforium est différente dans les deux
premières travées de la nef :
de fines colonnettes remplacent toutes les parties massives. |
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La façade ouest est du XIIIe siècle. |
Le portail ouest date du XIIIe siècle, la porte de 1633.
En bas-relief sur la porte : saint Laurent et saint Eusèbe |
Le
clocher roman. Cette architecture du XIIe
siècle présente un aspect très harmonieux. La flèche
qui le surplombe a été élevée au XVe siècle. Au Moyen
Âge, le clocher servait de beffroi et abritait les archives
de la ville. La photo ci-contre ne monte que le haut
du premier étage. Au second étage, une archivolte arrondie
encadre deux jolies baies en tiers-point. L'archivolte
est elle-même contournée par un demi-cercle de pointes
de diamant qui se prolonge à la hauteur de l'imposte.
Le dernier étage est un octogone irrégulier qui reçoit
alternativement une grande baie contournée par un cordon
de pointes de diamant, soit une baie plus petite qui
s'arrête au niveau d'un petit soubassement. On remarque
les corbeaux qui font saillie intérieurement à la naissance
de cet étage. L'architecte Charles Porée, dans son article
du Congrès archéologique, nous apprend qu'«ils
portaient autrefois le plancher de bois d'une salle
d'où le guetteur de ville avait vue de tous les côtés.»
Achevons par la corniche qui surmonte ce troisième étage
: elle est «soutenue par des modillons plats réunis
par de petites arcatures rondes» (Charles Porée). Cette
élégante corniche à modillons enrichit agréablement
le clocher en lui servant visuellement de chapeau. La
hauteur du clocher est de 39,50 mètres. Voir
le clocher, plus massif, du début du XIIe siècle, de
l'abbatiale Saint-Philibert à Tournus qui illustre l'art bourguignon à son apogée.
Sources : 1) Dépliant sur
l'église Saint-Eusèbe réalisé par la paroisse ; 2) Congrès
archéologique de France, 74e session, Avallon, 1907.
Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Charles
Porée.
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Statue du Sacré Cur
Art sulpicien, XIXe siècle (?) |
Élévations du côté nord
(XIIe et XIIIe siècles). |
Portrait d'un maître d'uvre ?
(Sculpture près d'un pilier
dans une arcade de la nef). |
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Architecture.
Quand on entre dans l'église Saint-Eusèbe,
on est un peu étonné de la dominante jaune
pâle qui règne dans l'édifice et
qui n'est pas d'un effet très heureux. Cela rappelle
beaucoup l'église parisienne Saint-Dominique
où la couleur jaune est assez vive.
Néanmoins, l'aspect proprement architectural
de la nef est remarquable. L'image ci-dessus en donne
un aperçu. Au premier niveau : piliers cruciformes
flanqués de colonnes engagées et grandes
arcades en tiers-point. La mouluration de ces arcades
frappe l'il dès le premier regard : un
profil mouluré s'ajoute à un profil carré
massif.
Quant au triforium, l'architecte (qui reste inconnu)
l'a bien délimité au sein de l'élévation
: il est encadré de deux cordons horizontaux
sans ornementation, mais assez saillants tout de même
pour marquer le regard. Chaque travée est divisée
en deux archivoltes en plein cintre, réunies
par une imposante pile octogone. Pour équilibrer
l'ensemble, cette pile alterne avec des colonnettes
qui soutiennent une autre arcature en tiers-point.
La retombée des voûtes se fait dans la
partie haute du deuxième niveau et non pas plus
bas afin d'éviter toute sensation d'écrasement.
Visuellement, l'impression de cassure de l'élévation
donnée par les cordons qui encadrent le triforium
est agréablement compensée par les colonnes
engagées des piles qui s'élèvent,
nues, jusqu'aux chapiteaux insérés dans
le haut du deuxième niveau. Ces colonnes nues
interrompent de manière très heureuse
le cordon inférieur qui signe la présence
du triforium. L'harmonie qui se dégage de cette
rigueur architecturale est couronnée par un troisième
niveau, nu lui aussi, qui se borne à recevoir
une simple fenêtre en plein cintre.
Le visiteur doit avoir un il sur les magnifiques
chapiteaux de l'église Saint-Eusèbe.
Ils ornent la retombée des grandes arcades de
la nef et sont dignes d'éloges. On en a reproduit
quatre dans cette page. On peut y voir des feuilles
d'acanthe, des feuilles d'eau et des fruits d'arum.
La nef de l'église Saint-Eusèbe a subi
deux campagnes de construction. Les profils carrés
des grandes arcades et les chapiteaux sur lesquels elles
retombent sont romans. Les piles aussi sont romanes.
En revanche, les chapiteaux à crochets du triforium
sont gothiques (voir photo ci-dessous). L'architecte
Charles Porée écrit à ce
propos en 1907 : «On a ainsi l'exemple rare d'un
édifice construit par étagements successifs.
Dans la première moitié du XIIe siècle,
on éleva, en même temps que le chur
disparu et le clocher qui subsiste, les grandes arcades
de la nef et les bas-côtés. Puis les travaux
s'arrêtèrent. Ils reprirent à la
fin du XIIe siècle, où l'on ---»»
|
|
|
--»» commença
du côté du chur la construction du triforium
recouvert de petites voûtes en berceau, pour le continuer
par tranches verticales.» La progression, en direction
de la façade, fut lente. Charles Porée y voit
pour preuve les dissimilarités (assez subtiles) dans
les piles octogones du triforium, dissimilarité qui
éclate clairement dans les deux travées occidentales
: la pile octogone disparaît au profit d'une simple
colonnette (photo ci-dessus) tandis que les massifs supports
latéraux (photo ci-dessous) font place à deux
élégantes colonnettes avec chapiteaux. Et Charles
Porée termine son analyse en faisant remarquer que
la façade (du côté interne), en tant qu'achèvement
de cette seconde phase, est franchement gothique (voir photo
plus bas).
L'histoire d'un monument ancien n'étant jamais simple,
le point de vue de Charles Porée, énoncé
en 1907, doit être enrichi (et sans doute modifié)
par l'analyse que fait Jean Vallery-Radot de cette
église dans un article du Congrès archéologique
de France tenu à Auxerre en 1958 (116e session).
Le feu a pris en 1216 dans le bourg Saint-Eusèbe. Il
endommagea l'église sans la
|
détruire. Il fallut néanmoins
reconstruire l'étage supérieur de la nef (triforium,
voûtes et façade). Jean Vallery-Radot écrit
: «Ces travaux se firent en deux temps, de l'est vers
l'ouest [donc vers la façade], comme il est aisé
de le constater d'après le changement de parti qui
affecte le triforium.» Et l'architecte observe, comme
Charles Poirée plus haut, la présence de piles
octogones dans les travées de l'est et de faisceaux
de colonnettes dans les deux travées ouest. Ce que,
en 1907, un architecte attribue simplement à une deuxième
étape de construction de la nef à la fin du
XIIe siècle, est associé, en 1958, par un autre,
à la reconstruction du XIIIe siècle, à
la suite de l'incendie de 1216 ! L'histoire des monuments
anciens n'est pas une science exacte. Jean Vallery-Radot ajoute
que, à la suite de cette longue reconstruction, la
dédicace n'eut lieu que le 12 janvier 1384.
Sources : 1) Congrès archéologique
de France, 74e session, Avallon, 1907. Article sur l'église
Saint-Eusèbe rédigé par Charles Porée ; 2) Congrès archéologique
de France, 116e session, Auxerre, 1958. Article sur l'église
Saint-Eusèbe rédigé par Jean Vallery-Radot.
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La Naissance de Jean-Baptiste
Vitrail de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. |
Travée du triforium avec sa pile octogone à chapiteau
à crochets
et ses colonnettes soutenant deux arcatures en tiers-point ornées
d'un tore. |
L'Annonciation
Vitrail de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. |
Chapiteau roman dans la nef (fruits d'arum). |
Ange tenant un phylactère
dans le chur près de la voûte. |
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Chapiteau roman dans la nef. |
Chapiteau roman dans la nef. |
La nef et le bas-côté sud.
Les chapelles latérales du côté sud sont
peu profondes. |
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Chapiteaux.
Ci-contre, quelques représentations des magnifiques
chapiteaux romans de la nef. On remarque dans celui
ci-dessus des fruits d'arum au milieu d'une surenchère
d'entrelacs. Voir l'achillée millefeuille
plus
bas. Il est plus difficile d'attribuer un nom aux
fleurs des deux autres chapiteaux. Celui de l'extrême
gauche, ci-contre, représente-t-il des feuilles
de bryone?
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Les fonts baptismaux
(XVIe siècle ?) |
Architecture.
Dans la vue ci-contre, les grandes arcades imposent,
dans toute la nef, la marque de leur mouluration à
profil carré. Les chapiteaux se font assez discrets.
À gauche, la partie de la voûte qui est
visible ici est ornée de clés polychromes
(deux exemples sont donnés plus
bas). Cette voûte est celle de l'ancien chur,
construit aux XIIe et XIIIe siècles. Ce chur
a été remplacé à la Renaissance
par le nouveau chur, beaucoup plus vaste, avec
sa coupole.
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Chapiteau roman dans la nef. |
Chapiteau roman dans la nef.
Achillée Millefeuille, encore appelée «herbe
aux charpentiers» |
La voûte de la nef en vue perspective.
Au premier plan, la voûte de l'ancien chur est ornée
de clés à motifs polychromes. L'ancien chur
a été remplacé
au XVIe siècle par le chur Renaissance. |
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Le bas-côté droit et sa suite de chapelles latérales.
Les chapelles du bas-côté droit sont voûtées
d'arêtes. Au premier plan, la chapelle Sainte-Thérèse. |
L'Assomption
Tableau anonyme du XVIIe siècle. |
Deux clés de voûte avec tête d'ange
dans l'ancien chur (première travée de la
nef). |
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L'Adoration des mages
Tableau anonyme du XVIIe siècle. |
Le Christ en croix (XVIIe siècle) dans une chapelle latérale. |
À DROITE ---»»»
Saint Jean-Baptiste
Tableau anonyme du XVIIe siècle. |
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Clé de voûte dans l'ancien chur.
Saint Jean et l'aigle. |
Clé de voûte dans l'ancien chur.
Fleurs de lys. |
Le bas-côté droit et sa suite de chapelles latérales
peu profondes
Conformément à une pratique courante, les murs
gouttereaux de la nef
ont été abattus au XVe siècle pour construire
de petites chapelles. |
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Le Christ en croix, XVIIe siècle, détail. |
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BAIES RENAISSANCE
n°1 et 2 |
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Vitrail des baies 1 & 2 : Calvaire, Déposition &
Résurrection
(Vers 1540)
Les vitreries géométriques du registre inférieur
datent de 1967. |
La Crucifixion, détail de la baie 1
(Vers 1540) |
Les soldats de Pilate quittent le Calvaire.
Détail de la baie 1 (vers 1540) |
L'artiste a représenté Judas pendu non loin de
la croix.
Détail de la baie 1 (vers 1540) |
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Saint Michel écrasant le dragon
Bas-relief dans le soubassement de l'autel de la chapelle latérale
nord Sainte-Thérèse. |
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Vierge immaculée
Tableau anonyme du XVIIe siècle. |
«««---
À GAUCHE
Saint Jean et Marie-Madeleine
dans la CRUCIFIXION
Détail de la baie 1 (vers 1540) |
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La
baie 1 (1540) illustre une très belle
Crucifixion et une Déploration sur
le corps du Christ. Les larrons sont absents. Au
pied de la Croix, on trouve les personnages traditionnels
: la Vierge, saint Jean, la Madeleine et deux saintes
femmes. Une partie intéressante est le départ
du Calvaire des soldats de Pilate, réalisée
à l'arrière-plan en camaïeu bleu.
La bannière qui flotte au vent est exécutée
avec des émaux.
La Déploration est également d'une très
bonne facture (un extrait est donné plus bas).
On reconnaît aisément Joseph d'Arimathie
soutenant le corps de Jésus par les épaules
et, aux pieds, Nicomède. Remarquez le très
beau damassé en jaune d'argent sur la tunique
de Joseph. Cette verrière a été
peu restaurée.
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Les
vitraux de l'église Saint-Eusèbe.
L'église Sainte Eusèbe présente
une large et magnifique verrière Renaissance
dans la grande baie axiale dédiée à
la Vierge ainsi que dans le déambulatoire. À
part cette verrière, on note la présence
d'un vitrail historié de la fin du XIXe ou du
début du XXe siècle. Ce vitrail, présenté
en partie plus haut, illustre la naissance de Jean-Baptiste
et une Annonciation.
Le chur de l'église romane construite aux
XIIe et XIIIe siècles s'écroula en 1523.
Il fut rebâti avec une imposante coupole et une
grande chapelle d'axe éclairée par dix
fenêtres. Celles-ci reçurent, vers 1540,
une verrière illustrant la Passion et
la Vie glorieuse du Christ, le tout encadré
par des scènes de l'Ancien Testament et de l'Apocalypse,
et des scènes de la vie de saint Laurent et de
saint Sébastien. La verrière fut endommagée
lors du saccage du prieuré par les protestants
en 1567, puis elle essuya un ouragan en 1612. L'ensemble
que l'on peut voir maintenant fut parfois très
remanié.
Au niveau de la numération, on remarque que la
fenêtre d'axe reçoit deux baies côte
à côte, cataloguées sous les numéros
1 et 2. Il n'y a pas de baie 0 dans l'église
Saint-Eusèbe.
Une absence frappe : il n'y a pas de donateurs
(mis à part ceux que l'on peut voir dans les
panneaux recomposés des baies 12
et 13).
En général, ces donateurs figurent dans
le registre inférieur des baies, mais ces registres
ont disparu. On ne sait pas si ces derniers représentaient
effectivement des donateurs ou bien des constructions
architecturales. Toujours est-il qu'ils furent remplacés
vers 1885 par des figures d'apôtres et de saints
locaux. Ces figures furent à leur tour remplacées
en 1967 par des vitreries décoratives de l'atelier
Pierre Gaudin.
L'église Saint-Eusèbe possédait
d'autres verrières dans des chapelles latérales.
Ainsi la verrière de la chapelle Debrie ou encore
celle de l'Apocalypse, réalisée par Pierre
Cornouaille en 1598. Toutes les deux ont disparu. De
même pour celle consacrée à Jeanne
d'Arc, posée en 1913 par Félix Gaudin.
D'après les descriptions que l'on possède
dans des documents anciens, on sait que des parties
de verrière ont disparu : un Dieu le Père
et une Annonciation dans les baies 16 et 18 de chapelles
latérales, un saint Pierre et des donateurs dans
la baie 100 (donc au second niveau et dans l'axe).
L'ensemble de la verrière a bien sûr été
restauré. Aux XVIe et XVIIe siècles, la
fabrique fit appel, d'après les sources, à
des peintres verriers, membres de la dynastie auxerroise
des Cornouaille, mais également à la famille
Cabasson de Châtillon.
Les verrières font 4,80 m ou 5,30 m de haut.
Certains vitraux sont d'un excellent niveau artistique,
caractérisé par la présence de
scènes en camaïeu bleu dans les arrières-plans.
D'autres, comme les quatre
cavaliers de l'Apocalypse, sont d'un niveau inférieur.
Enfin, les baies 13
et 14
sont datées du début du XVIIe siècle.
En 1939, les vitraux furent déposés, décision
heureuse car des baies du chevet et des fenêtres
des bas-côtés furent endommagées
par des bombes en juillet 1944.
Source : Corpus Vitrearum,
les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes.
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La Descente de croix
Détail de la baie 2 (vers 1540)
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La
baie 2, dans la fenêtre d'axe
côte à côte de la baie 1, est
le complément naturel de cette baie. Datée
aussi de 1540, la baie 2 illustre la Déposition
de croix et la Résurrection.
Elle a fait l'objet de quelques restaurations
(comme le visage de la Vierge pâmée
dans la Déposition qui est une re-création).
Voir la Résurrection
plus bas.
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L'Annonciation
Tableau anonyme du XVIIe siècle. |
«««---
À GAUCHE
La Vierge et deux saintes femmes devant la croix
Détail de la baie 1 (vers 1540) |
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La Déploration sur le corps du Christ.
Détail de la baie 1 (vers 1540)
À gauche, beau travail au jaune d'argent dans le damassé
de Joseph d'Arimathie.
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La Cène, tableau anonyme du XVIIe siècle. |
Clé pendante dans un bas-côté. |
La Résurrection
Détail de la baie 2 (vers 1540)
En haut à droite : les Saintes Femmes au tombeau. |
Bas-relief de la Nativité sur le dossier d'une stalle
(XVIIe siècle?) |
Le
chur Renaissance. Sa construction commença
en 1530, à la suite de l'écroulement de
l'ancien chevet (dont on ne possède aucune représentation).
Il présente une architecture admirable que le
visiteur ne doit pas manquer.
La voûte du «nouveau» chur possède
six branches d'ogives. Elle est beaucoup plus élevée
que celle de la nef. Lisons ce qu'écrit à
son sujet l'architecte Charles Porée en
1907 : «Son faux triforium se compose d'une série
d'arcatures cintrées qui retombent sur des colonnes
et sur des chapiteaux corinthiens surmontés de
têtes sculptées en haut relief. Une galerie
de circulation traverse les piles au niveau des fenêtres
hautes.» Si la face ouest n'était pas aveugle,
on pourrait s'imaginer avoir une petite coupole sous
les yeux. Y avait-il des vitraux historiés dans
les baies de ce nouveau chur? C'est vraisemblable
car on sait que la baie 100 abritait un saint Pierre
et des donateurs. Cette verrière a aujourd'hui
disparu.
Charles Porée est très admiratif sur l'appareillage
des voûtes de la chapelle qu'il appelle «centrale»,
c'est-à-dire de la chapelle axiale et du déambulatoire
(voir le plan
de l'église plus haut). Il écrit en effet
: «ses voûtes d'ogives ramifiées,
qui retombent en avant sur une seule colonne, sont appareillées
avec une science incomparable.» Il loue le maître
d'uvre de l'époque pour sa hardiesse au
niveau des chapelles latérales obliques (voir
plan).
En effet, comme à la cathédrale
d'Auxerre et à l'église Saint-Germain,
des colonnettes se dressent devant les chapelles du
déambulatoire - ce qui est une caractéristique
champenoise.
En 1958, J. Vallery-Radot confirmera l'opinion de son
confrère : «Sous son décor Renaissance,
le nouveau chevet, d'un plan savant et d'une construction
audacieuse et élégante, reste fidèlement
attaché aux traditions gothiques régionales.
Les colonnes isolées plantées devant les
chapelles rappellent celle de la chapelle d'axe de la
cathédrale,
de même que les têtes sculptées à
l'intersection des arcs du triforium évoquent
celles que les maîtres du XIIIe siècle
avaient répandues à profusion dans le
chur de ce même édifice.»
Jean Vallery-Radot apporte une information intéressante
: ce chevet était l'amorce de la reconstruction
totale de l'église. On peut en effet observer,
à l'extérieur, des pierres d'attente qui
indiquent clairement que la nef romane devait être
détruite. Le clocher lui-même était
condamné. On avait d'ailleurs bâti une
haute culée devant le clocher en prévision
de l'arc-boutant qui devait tenir la nouvelle nef à
cet endroit.
En 1621, la décision fut prise de ne pas donner
suite à cette reconstruction. En revanche, la
voûte d'ogives à liernes et à tiercerons
de la travée de l'ancien chur fut remontée
au niveau de la voûte de la nef et non pas de
la voûte du nouveau chur, cette dernière
entreprise étant jugée trop hasardeuse.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France, 74e session, Avallon, 1907.
Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Charles
Porée ; 2) Congrès archéologique de France, 116e
session, Auxerre, 1958. Article sur l'église Saint-Eusèbe
rédigé par Jean Vallery-Radot.
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La voûte du chur Renaissance |
À DROITE ---»»»
Série de têtes sculptées au sommet
des arcatures cintrées
du faux triforium du chur Renaissance. |
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La Déposition de croix
Détail de la baie 2 (vers 1540) - Le visage de la Vierge
pâmée a été refait au XIXe siècle. |
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Le chur Renaissance de Saint-Eusèbe avec
la coupole. |
La voûte du chur Renaissance et son faux triforium.
On remarque les têtes sculptées au-dessus
de l'arcature. |
À l'extérieur, le chur Renaissance
est soutenu par d'imposantes culées. |
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Chapiteau à têtes sculptées
dans le déambulatoire |
Éléments de stalles dans le chur. |
La Vierge à l'Enfant
Bas-relief en bois dans le chur. |
Détail d'un ange sur le maître-autel. |
Tête sculptée dans le chur Renaissance. |
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Le chur de Saint-Eusèbe date des années 1530.
On remarquera la pile qui se dresse au beau milieu de la chapelle
axiale et celle qui se dresse, à l'extrême-gauche de
la photo, au milieu de la chapelle rayonnante nord. |
Le maître-autel et son tabernacle en bois doré
du XVIIIe siècle. |
Le
chur de Saint-Eusèbe (dont une
grande photo est donnée au-dessus) a le privilège
de marier la luminosité à une longue série
de verrières historiées. Ceci découle
bien sûr de la présence de la «haulte
voulte» (expression que l'on trouve dans les documents
du XVIIe siècle) et de ses fenêtres couvertes
de verre cathédrale. Ce genre de pseudo-coupole
est rare dans les églises de la Renaissance (c'était
la première étape de la reconstruction
totale - jamais entreprise - de la nef). Les édifices
religieux du XVIe siècle que l'on trouve à
Troyes
ou à Rouen
et qui possèdent aussi de très belles
séries de verrières historiées
de la Renaissance ne bénéficient pas de
cette clarté. Leur chur y paraît
plus confiné, plus intime.
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Statue de saint Eusèbe, XVIIe siècle
à l'entrée du déambulatoire sud. |
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Le déambulatoire et la chapelle axiale
On reconnaît la petite statue de saint Eusèbe à
droite. |
«««--- À
GAUCHE
Statue de saint Vincent, XVIIe siècle
à l'entrée du déambulatoire nord.
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Chapelle latérale oblique dans le déambulatoire nord.
Au milieu de la photo, la colonnette coupe la chapelle rayonnante
en deux :
c'est une caractéristique champenoise. |
Chur, stalles du XVIIe siècle et déambulatoire
du côté sud.
Les deux périodes de construction sont bien visibles
au travers des différences de teinte de la pierre. |
LA CHAPELLE AXIALE
ET SA VERRIÈRE RENAISSANCE |
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Vue d'ensemble de la chapelle axiale dédiée à
la Vierge.
Le dessin de la voûte, assez complexe, est remarquable. |
L'autel de la chapelle axiale |
Chapelle axiale et déambulatoire nord.
On remarquera le chapiteau à têtes sculptées au
premier plan. |
Statue de la Vierge à l'Enfant dans la chapelle d'axe. |
Il est rare de voir une aussi belle
chapelle axiale flanquée d'un pilier en son milieu
(voir photo ci-dessus à gauche). Loin d'être
une erreur de l'architecte concepteur de ce chur Renaissance,
c'est au contraire le résultat de son savant appareillage
de la voûte. C'est aussi la marque d'un trait traditionnel
des églises de Champagne à cette époque.
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Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
Premier quart du XVIIe siècle. |
Les vitraux de la chapelle axiale débordent largement sur les
chapelles obliques du déambulatoire.
Le pilier qui se dresse au premier plan est une des curiosités
architecturales de l'église (voir l'encadré
plus haut). |
Le Christ et le centurion
Tableau d'un peintre anonyme, XVIIe siècle. |
VITRAUX RENAISSANCE
DE LA CHAPELLE AXIALE : BAIES 3 À 14 |
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Le Portement de croix avec Véronique
Détail de la baie 3, vers 1540, restauré en 1616. |
La Mise en croix
Panneau dans la baie 3 (vers 1540, restauré en 1616) |
À DROITE ---»»»
Rencontre des pèlerins d'Emmaüs
Détail de la baie 4 (vers 1540). |
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La Mise en croix
Détail de la baie 3, vers 1540 et 1616. |
La
baie 3 est datée de 1540. Elle
a été très restaurée
en 1616 par Pierre et François Cornouaille,
héritiers d'un atelier qui recevait régulièrement,
depuis 1572, des commandes de la fabrique de Saint-Eusèbe.
L'année 1616 est inscrite dans les têtes
de lancettes (photo à gauche).
Avec la baie 5, la baie 3 illustre la Passion.
On trouve, dans le registre du bas, un Portement
de croix avec sainte Véronique tenant
le linge imprégné du visage du Christ.
Au-dessus : un Christ mis en croix. On
remarquera la présence de mascarons dans
le bas du registre (voir à gauche), typiques
de la Renaissance.
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La
baie 4 (donnée ci-contre) date
1540. Elle illustre deux scènes de la Vie
glorieuse du Christ. En bas, l'Incrédulité
de saint Thomas est présentée
devant un double portique. Au-dessus, la Rencontre
des pèlerins d'Emmaüs, sur un
chemin de Judée. Le personnage de tête,
avec sa gourde et son bâton de marche, rappelle
saint Jacques le Majeur.
La verrière de la baie 4 a été
restaurée aux XVIIe et XIXe siècles.
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Vitrail de la baie 4 :
Scènes de la Vie glorieuse du Christ. |
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L'Incrédulité de saint Thomas
Détail de la baie 4 (vers 1540) |
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Comparution du Christ devant Pilate
Détail de la baie 5 (vers 1540) |
La
baie 5, datée de 1540, compte parmi
les moins attrayantes des baies de la chapelle d'axe.
Elle illustre deux scènes de la Passion : la
Comparution devant Caïphe au registre inférieur
(extrait ci-dessous) et la Comparution devant Pilate
au registre supérieur (donnée partiellement
ci-contre).
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Comparution du Christ devant Caïphe
Détail de la baie 5 (vers 1540) |
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Vitrail de la baie 6
Pêche miraculeuse et Ascension (vers 1540) |
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Vitrail de la baie 7 :
Agonie & Cène (vers 1550) |
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La
baie 9, datée de 1540, illustre deux
scènes de l'Apocalypse de saint Jean :
Dieu le Père trônant au milieu des 24 vieillards
(donnée plus
bas) et les quatre cavaliers de l'Apocalypse (voir
ci-dessous). On pourra préférer la scène
beaucoup plus dynamique de ces quatre cavaliers que
l'on voit à l'église Saint-Martin-es-Vignes
à Troyes,
dans la verrière consacrée à l'Apocalypse.
Le tympan de la baie 9 est digne d'intérêt
: Dieu le Père apparaît à saint
Jean dans l'île de Patmos (scène donnée
ci-dessous). Le Père Céleste est debout,
les bras en croix, entouré de sept chandeliers.
Curieusement, saint Jean l'Évangéliste,
devant Lui, est allongé sur ce qui semble être
des nuées, un peu comme une sirène sur
son rocher.
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La Cène
Détail de la baie 7 (vers 1540) |
La
baie 7, qui date de 1540, a été
très restaurée au XVIIe siècle.
On y trouve la Cène dans le registre du
bas, et l'Agonie du Christ au jardin des Oliviers
dans le registre supérieur. À noter, à
l'arrière-plan, l'arrivée des soldats
de Pilate, conduits par Judas et, sous le registre du
bas, des putti avec des enroulements de cuirs. L'image
du vitrail complet (à gauche) montre la vitrerie
géométrique réalisée par
l'atelier Pierre Gaudin en 1967 sur l'ensemble de la
verrière du chur.
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La
baie 8 (vers 1550) nous plonge dans l'Ancien
Testament avec la famille du roi David. Absalon,
troisième fils de David, fomente une révolte
contre son père. Il est tué par Joab,
général du roi, dans la bataille de la
forêt d'Éphraïm alors qu'il est accroché
à la branche d'un arbre par ses longs cheveux.
David le pleura amèrement. Si la nature du premier
registre reste incertaine (découverte du corps
d'Absalon?), le second reçoit une magnifique
scène traitée au jaune d'argent : Salomon
accueillant la reine de Saba (donnée ci-dessous).
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Salomon accueillant la reine de Saba.
Détail de la baie 8 (vers 1550) |
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Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Détail de la baie 9 (vers 1540).
Le panneau gauche, surtout dans la rangée du haut,
a été très restauré au XIXe siècle. |
Dieu trônant au milieu des vingt-quatre vieillards
Scène de l'Apocalypse de saint Jean.
Détail de la baie 9 (vers 1540). |
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Dieu apparaissant à saint Jean l'Évangéliste dans
l'île de Patmos.
Tympan de la baie 9 (vers 1540) |
La
baie 10 est le complément de la baie
8 sur l'histoire du roi David et de la révolte
d'Absalon (Ancien Testament). Datée elle aussi
de 1540, son premier registre illustre une scène
avec un roi sortant d'une ville et le jet d'une tête
coupée au-dessus des murailles (scène
donnée partiellement plus
bas).
Le deuxième registre est la mort d'Absalon, tué
par Joab. Absalon, troisième fils de David, ayant
craint pour sa place d'héritier au trône
d'Israël, s'était révolté
contre son père. Le peuple s'étant rallié
à lui, David avait été obligé
de --»»
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--»» fuir Jérusalem.
Cependant, après la défaite de son armée
face à celle de Joab, général de
David, Absalon dut fuir à son tour. David eut
beau clamer sa volonté de clémence contre
son fils rebelle, Joab le tua alors que ses longs cheveux
étaient empétrés dans une branche
d'arbre (scène donnée ci-dessous). Enfin,
le tympan illustre saint Jean-Baptiste montrant l'agneau
de Dieu.
La verrière a été très restaurée
aux XVIIe et XIXe siècles.
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Mort d'Absalon, transpercé par la lance de Joab.
Détail de la baie 10 (vers 1540) |
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Jet de la tête coupée du haut du rempart.
Détail de la baie 10 (vers 1540). |
Saint Jean-Baptiste montrant l'agneau.
Oculus du tympan de la baie 10 (vers 1540). |
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Vitrail de la baie 11
Verrière de saint Laurent (1540) |
À gauche : Saint Laurent devant Décius ; à droite
: saint Laurent prosterné devant saint Sixte.
Détail de la baie 10 (vers 1540). |
La baie
11 illustre des scènes de la vie de saint
Laurent. Datée de 1540, cette baie a été
restaurée aux XVIIe, XIXe et XXe siècles et
remise dans le bon ordre à la dernière restauration.
Le registre supérieur (donné ci-dessus) montre
Laurent devant Décius. Le saint, conformément
à sa promesse, est venu devant le gouverneur romain,
accompagné de toutes ses richesses : les pauvres et
les estropiés de la ville. Décius est furieux.
Dans le panneau de droite, le saint est prosterné devant
le pape, saint Sixte. Au registre du dessous, Laurent console
les pauvres, lave les pieds d'un aveugle qu'il guérit
; à droite, il baptise en prison. Le registre inférieur
présente deux scènes de supplice. À gauche,
Laurent, immobilisé sur un chevalet, est flagellé.
À droite, la décollation de saint Sixte est
enrichie à l'arrière-plan d'une scène
où l'on voit saint Laurent distribuer ses biens aux
pauvres.
Les têtes de lancettes de cette baie sont intéressantes.
Datées du XVIIe siècle, elles sont occupées
par des fruits, des mascarons et des volutes (voir à
gauche).
L'oculus du tympan (ci-contre, à droite) illustre deux
scènes du martyre de saint Laurent, mises côte
à côte : à gauche, le saint est écorché
vif, à droite, il brûle sur le gril (scène
incomplète).
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Deux scènes mises côte à côte et provenant
du Martyre de saint Laurent.
Oculus du tympan de la baie 11 (vers 1540). |
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Le donateur, accompagné de son fils, est présenté
par saint Sébastien.
Détail de la baie 12 (1583). |
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La
baie 12, comme on le voit dans les deux extraits
à gauche et ci-dessous, est constituée
des restes d'une verrière réalisée
par Louis Cornouaille et exécutée
en 1583. Elle est dédiée à saint
Sébastien. Avec la baie 13, c'est la seule à
posséder un donateur. Celui-ci, accompagné
de son fils, est présenté (sans doute
à la Vierge) par son saint patron (voir à
gauche). On y remarque l'inscription : Sainct Sébastien.
On peut voir au-dessous les fragments d'une Comparution
du saint devant l'empereur Dioclétien. D'après
la Légende dorée, Sébastien
est un soldat chrétien, très apprécié
par les empereurs Dioclétien et Maximin qui l'avaient
nommé chef de la première cohorte. Mais
il aidait les chrétiens en cachette. Dans la
scène proposée, Dioclétien lui
reproche d'avoir travaillé contre l'Empire et
ses dieux. Et l'empereur ordonne que Sébastien
soit percé de flèches (ci-dessous, fragments
de la scène).
Les fragments qui sont parvenus jusqu'à nous
permettent de voir que le vitrail était d'une
très bonne tenue artistique.
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Martyre de saint Sébastien (fragments)
Détail de la baie 12 (1583). |
«««---
À GAUCHE
Comparution de saint Sébastien devant l'empereur
Dioclétien
Détail de la baie 12 (1583). |
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La
baie 13 illustre la Nativité de
la Vierge. Datée du début du XVIIe
siècle, cette baie se compose de six scènes
dans six panneaux (hormis la vitrerie du registre du
bas qui date de 1967). Comme la baie 12, elle possède
des donateurs, cette fois dans l'oculus du tympan. Mais,
selon le Corpus Vitrearum, ce sont des panneaux
recomposés avec des fragments divers.
Premier registre historié : mariage de sainte
Anne et de Joachim & Éducation de la Vierge.
Au-dessus, à droite : les offrandes de Joachim
sont refusées par le grand-prêtre parce
qu'il n'a pas de descendance ; à gauche, l'annonce
de l'ange à Joachim, annonce à sainte
Anne. Enfin, au troisième registre historié
: Naissance de la Vierge (donnée ci-dessous)
et la Rencontre à la Porte dorée (ci-contre).
Voir le commentaire
sur ce thème.
Les têtes de lancettes représentent les
écus armoriés d'un couple soutenus par
des anges. La tête de la lancette droite est donnée
ci-dessous à droite.
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La Naissance de la Vierge
Détail de la baie 13 (début du XVIIe siècle).
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«««---
À GAUCHE
Vitrail de la baie 13 : La Nativité de la Vierge
(Début du XVIIe siècle) |
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Rencontre à la Porte dorée
Détail de la baie 13 (début du XVIIe siècle).
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Détail d'une tête de lancette : écus armoriés
d'un couple soutenu par des anges.
Baie 13 (début du XVIIe siècle). |
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Vitrail de baie 14 :
Histoire de Joseph
Début du XVIIe siècle. |
---»» Renaissance
n°14.
La baie 14 illustre la célèbre histoire
biblique de Joseph.
Il est vendu par ses frères (registre du bas),
qui rapportent à leur père Jacob la tunique
ensanglantée de leur jeune frère pour
faire croire à sa mort (registre n°2) ; en
Égypte, la femme de Putiphar essaie de le séduire,
mais il s'enfuit (registre n°2) ; Joseph explique
ses songes à Pharaon, puis, en pleine faveur
royale, reçoit ses frères (registre n°3).
Enfin dans le registre n°4 : coupe d'or cachée
dans le sac de Benjamin ; départ des frères
de Joseph et arrestation du serviteur.
La scène du tympan n'est pas sûre : est-ce
Joseph pardonnant à ses frères?
La verrière a été restaurée
au XIXe siècle.
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La femme de Putiphar essaie de séduire Joseph.
Détail de la baie 14 (début du XVIIe siècle). |
La jeune personne qui a servi de
modèle pour la
femme de Putiphar n'était pas des plus vilaines. |
L'orgue
de tribune n'a rien de remarquable. Citons
à ce sujet l'opinion sans appel de Jean Vallery-Radot
dans son article rédigé lors du Congrès
archéologique de France tenu à Auxerre
en 1958 : «Les orgues, dont le buffet proviendrait
de l'ancienne abbaye de Clairvaux, furent installées
en 1874 sur une tribune du style le plus déplorable,
construite au revers de la façade sans l'autorisation
de la Commission des Monuments historiques.» C'est
dit !
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Documentation : Congrès archéologique de
France, 74e session, Avallon, 1907. Article sur l'église Saint-Eusèbe
rédigé par Charles Porée
+ Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre, 1958.
Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Jean Vallery-Radot
+ Corpus Vitrearum, les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté
et Rhône-Alpes, Éditions du CNRS, 1986
+ Dictionnaire des églises de France, Éditions
Robert Laffont, 1966
+ Dépliant sur l'église Saint-Eusèbe réalisé par la paroisse |
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