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L'église Saint-Martin-es-Vignes
n'est pas la plus connue des églises de Troyes. Pourtant
elle possède de magnifiques vitraux émaillés
des XVIe et XVIIe siècles, dont toute une série
créée par les Gontier
père et fils qui mérite le détour. Entrer dans
l'église n'est pas facile : elle n'est en principe ouverte
que le dimanche matin pour l'office. De plus, pour en admirer les
vitraux, il faut éviter le grand beau temps en été
: le matin, le soleil illumine l'abside et le côté
sud ! Ce qui fait que les vitraux resplendissent sous le soleil
et qu'on ne voit grand-chose...
L'église Saint-Martin a pris la suite d'une première
église détruite en 1590 pour des raisons militaires.
Reconstruite en pleine campagne - et achevée à la
fin du XVIIe siècle, elle a pu récupérer les
vitraux de l'église antérieure (qui dataient de 1500).
Elle s'est s'enrichie aussi de nouvelles verrières des ateliers
troyens (vie
de sainte Anne, Assomption,
etc.), soit en style polychrome, soit en grisaille. Quant à
ses statues, elles sont plus discrètes qu'à Saint-Pantaléon
ou à Saint-Nicolas.
Néanmoins, elles sont pour la plupart du XVIIe siècle.
Cette page donne un très large aperçu des vitraux
de Saint-Martin.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Martin-es-Vignes,
au nord de Troyes
La longueur de l'église est de 52,50 mètres. La nef,
le chur et le transept ont des voûtes à 15 mètres
de hauteur. |
La façade occidentale de Saint-Martin cachée par les
arbres d'un matin d'août. |
Historique
de l'église Saint-Martin. En 1584,
au cours des guerres de Religion, la Ligue prit possession
de Troyes. L'église Saint-Martin s'étendait
au nord-ouest de la ville. En 1590, redoutant une attaque
des partisans d'Henri IV, elle décida de faire
raser tous les bâtiments qui pourraient servir
de points d'appui à une attaque de la ville.
L'église et une partie des faubourgs de Troyes
furent détruites. Les sources indiquent que vitraux,
gargouilles et cloche furent soigneusement démontés
afin d'être réutilisés dans la nouvelle
église qui sera bâtie un peu plus loin
des remparts. Cette construction commence en 1593 et
va s'accélérer en 1594 quand Troyes reconnaît
Henri IV comme roi de France. (Rappelons qu'Henri IV,
devenu roi de France en 1589 à la mort de son
cousin Henri III, dut guerroyer pendant près
de six ans pour se faire reconnaître roi par l'ensemble
des provinces françaises.)
Au tout début du XVIIe siècle, il est
vraisemblable que la nef et le transept ont été
agrandis. Des incohérences de dates inscrites
sur les pierres orientent les historiens dans cette
voie. La nef est construite avant 1641. Mais elle est
encore revêtue d'une charpente en bois, tout comme
les bas-côtés. Cette même année,
le marché ---»»»
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Le portail latéral sud, terminé en 1610, est encadré
de deux colonnes corinthiennes.
Il cache aussi quelques ornementations de style Renaissance.
Autrefois, la porte était surmontée d'une statue
en bois de sainte Jule. |
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Le fronton de la façade de Saint-Martin
La sculpture représente les armoiries d'Henri de Montmorency-Luxembourg
qui fut abbé de Montiéramey et seigneur de Saint-Martin. |
Le chevet de l'église
Aucune végétation ne vient masquer les vitraux à l'est et au sud. Par grand beau temps, le soleil
les rend éblouissants. Il n'est alors pas facile d'en apprécier la beauté. |
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est passé pour la construction des voûtes
en pierre. Elle prendra cinquante ans car les marguilliers
attendront la construction du portail, de 1681 à
1689, pour achever les deux voûtes occidentales.
En 1856, Saint-Martin-es-Vignes devient paroisse de
Troyes. Ses vitraux et la plupart des statues et des
tableaux sont classés monuments historiques.
Au niveau de l'architecture,
la façade de l'église, de 1681, est de
style classique. Elle s'oppose au style de l'intérieur
: gothique flamboyant avec quelques touches Renaissance.
L'entrée, constituée d'un portail en plein
cintre, est surmontée d'un péristyle de
six colonnes corinthiennes (voir photo à gauche).
En fait, cette façade, déséquilibrée,
n'est pas terminée. Son architecte, Louis Maillet,
avait prévu de la prolonger au nord et au sud
par des murs en contre-courbe s'appuyant sur les bas-côtés.
Source : «Les vitraux de Saint-Martin-es-Vignes»
de Françoise Bibolet, La Renaissance, Troyes,
1959
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Le portail latéral sud est orné de motifs Renaissance. |
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Élévation nord dans la nef vue depuis le transept
Le style d'architecture de la nef, avec ses arcades en arc brisé
et ses larges fenêtres est le gothique flamboyant. |
Piéta vers l'entrée de l'église. |
La verrière
du credo (1606) illustre la foi chrétienne.
Un texte latin est écrit sous chacun des cinq
panneaux du credo : «Je crois au Saint-Esprit»
; «J'attends la résurrection des morts»,
etc. La peinture de la Jérusalem céleste
(rangée du haut à droite) est très
similaire à celle de l'Immaculée Conception,
visible dans la cathédrale, réalisée
par Linard Gontier père. Pour cette raison,
la verrière du credo lui est attribuée.
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VERRIÈRE DU
CREDO, 1606 - Linard Gontier père
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La verrière du Credo, 1606
Cette verrière est attribuée à Linard Gontier
père.
Le panneau inférieur à droite affiche les armoiries
de la famille Le Tartier, les donateurs. |
Le bas-côté nord. |
VERRIÈRE DE
LA LÉGENDE DE LA CROIX, 1562
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Verrière de la Légende de la Croix, 1562. |
À
DROITE ---»»»
Triptyque «Vie de saint Edme», peinture sur
bois
(Mariage mystique avec la Vierge, Naissance, Saint Edme
sacré archevêque de Cantorbéry). |
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Christ aux outrages
XVIe siècle
Le visage rappelle le style du maître
de Chaource. Voir la sainte
Marthe à
l'église Sainte-Madeleine à Troyes. |
Verrière du Credo
Panneau «Credo in Spiritum Sanctum». |
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Vitrail du Credo, détail
«Je crois en l'Église une, catholique et apostolique»
Les apôtres Pierre et Jean font l'aumône aux pauvres
(Linard Gontier père, 1606). |
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Christ de Pitié
XVIe siècle. |
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Vitrail de la Légende de la Croix
Les donateurs dans le panneau du bas à gauche
Ils sont présentés par leur saint patron respectif,
saint Nicolas et Saint Edme.
«««--- À GAUCHE
Chapelle latérale sud du Sacré Cœur. |
Vitrail de la Légende de la Croix
Détail du panneau où Seth plante le rameau
L'artiste a peint des animaux fabuleux, voisins des chevaux.
A-t-il voulu représenter des animaux dont il avait entendu
parler, mais qu'il n'avait jamais vus?
Sur ce même thème, voir l'«éléphant»
dans un chapiteau
de l'abbaye
aux Dames à Caen. |
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---»»»
rameau de l'Arbre de vie du Paradis terrestre. Seth,
fils d'Adam, doit le planter sur la tombe de son père
(panneau ci-dessus). Registre supérieur : Salomon
fait couper l'arbre, mais ne s'en sert pas pour son
temple car il y est impropre. L'arbre finit en pont
sur un ruisseau. Que la reine de Saba refuse de traverser
par respect pour ce qu'il représente : sur ce
bois le Rédempteur sera crucifié. Panneau
de droite de la rangée supérieure : le
bois du pont est enfoui sous terre. Il est redécouvert
quand on creuse la piscine probatique. Conformément
au présage de la reine de Saba, il servira à
la croix du Christ.
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Le bas-côté sud et ses chapelles latérales.
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Tableau «La Résurrection», XVIIe siècle. |
La technique de l'émaillerie
sur le verre date du second tiers du XVIe siècle.
Durant tout le Moyen Âge et le début de la Renaissance,
un vitrail est un assemblage de verres colorés maintenus
par des plombs qui séparent les différentes
couleurs. L'art du vitrail au Moyen Âge a été
scandé par la mise au point des pigments pris dans
le verre, élargissant ainsi la palette des couleurs.
Au XIVe siècle arrivent le jaune d'argent, puis la
sanguine et, avec eux, le modelé en grisaille. La pâte
est étalée sur le verre, et non plus prise dans
la masse, permettant des effets de relief.
À partir du second tiers du XVIe siècle, le
travail du peintre verrier change. La technique de l'émaillerie
fait son apparition. Désormais l'artiste peut poser
la couleur au pinceau sur le verre, ouvrant la voie à
une richesse de coloris nouvelle et à une variété
accrue dans les effets du dessin. L'émail, que l'on
peut aussi appeler «couleur vitrifiable», est
un composé d'oxyde de colorant et de fondant. Il se
peint sur le verre blanc, puis est cuit au four. La chaleur
le fait s'intégrer à la verrière. Mais
la technique n'est pas sans difficultés car le fondant
à étaler est une pâte chaude et visqueuse.
Si elle n'est pas assez visqueuse (mauvaise mise au point),
elle peut couler sur le verre. Si elle l'est trop, les couleurs
seront modifiées à la cuisson. Sans compter
l'effet de l'usure du temps sur l'assemblage de matériaux
fort différents (verre et pâte) : dilatation,
craquelures et finalement séparation des deux composés,
achevant la dégradation de l'uvre.
Rappelons ici qu'il faudra attendre la première moitié
du XIXe siècle pour voir le directeur de la manufacture
de porcelaine de Sèvres, Alexandre Brongniart,
prendre le taureau par les cornes et lancer ses équipes
de recherche sur la mise au point, une fois pour toutes, des
peintures qui permettront de vaincre les difficultés
nées de la technique de l'émaillerie. L'art
du vitrail en sera bouleversé et aboutira au concept
du «vitrail-tableau», rapprochant ainsi la peinture
sur verre de la peinture sur faïence et sur porcelaine.
Revenons au XVIe siècle. La
difficulté de la technique à l'émail
explique la rareté
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des vitraux de ce genre. Françoise
Bibolet écrit que, «de 1595 à 1630, l'art
du vitrail est en décadence partout». On peut
aisément le concevoir. La nouvelle technique avait
certainement laissé envisager la création de
chefs-d'uvre, mais c'étaient les vitraux ratés
qui se multipliaient. Chez les peintres verriers, le découragement
avait dû succéder à la déception...
Toutefois, à Troyes, un siècle après
le début de l'émaillerie, Linard Gontier releva
le défi et, grâce à un talent hors pair,
réussit à créer les chefs-d'uvre
attendus.
Linard (ou Léonard) Gontier est né à
Troyes vers 1566 et mort vers 1641. Il travaillait avec ses
fils, qu'il a sans aucun doute formés. Le plus connu
est Linard le Jeune (1601
- vers 1642). Lisons Françoise Bibolet : «Tout
en continuant d'utiliser les verres colorés, les Gontier
seuls ont su appliquer l'émail avec un art discret
et sûr. Ils ont continué la technique ancienne
du verre teint dans la masse, mais rehaussé de touches
d'émail dans les fonds de paysages, arbres, perspectives
ou animaux, dans les visages d'une foule, dans les broderies
des vêtements.»
Les Gontier utilisèrent leur art avec maestria dans
les petits vitraux. On peut en voir dans les bas-côtés
de Saint-Martin dans cette page. Voir aussi le vitrail de
l'Immaculée
Conception à la chapelle du Saint-Sacrement de
la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. C'est par
leurs grandes verrières qu'ils ont surtout marqué
l'histoire de l'art champenois, mêlant là aussi
verres de couleur et émail. À Saint-Martin,
les baies hautes du chur sont illuminées de grandes
scènes historiées des Gontier étalées
sur plusieurs lancettes : vie
de saint Pierre, vie
de saint Jean-Baptiste et Annonciation.
À la cathédrale, les Gontier ont réalisé
le célèbre
Pressoir mystique. D'autres peintres verriers les ont
suivis sur la même voie : les Macadré à
Saint-Nizier
; Jean Barberat dans le chur de Saint-Pantaléon.
Source : «Les vitraux de Saint-Martin-es-Vignes»
de Françoise Bibolet, La Renaissance, Troyes, 1959.
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Clé de voûte dans les bas-côtés
Saint Jean l'évangéliste et son aigle. |
La voûte de la nef en vue perspective depuis le transept
La nef a été voûtée dans la seconde
moitié du XVIIe siècle.
Les travaux seront interrompus de 1681 à 1689 pour
attendre la construction du portail en style classique. |
Clé de voûte dans les bas-côtés
Saint Luc l'évangéliste et le taureau. |
Chapelle du transept nord et son retable en bois. |
Verrière de la vie de sainte Anne, 1623 - Linard Gontier
Panneau : La Naissance de sainte Anne. |
Clé de voûte dans les bas-côtés
Saint Matthieu écrivant sous la dictée de l'ange. |
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VERRIÈRE DE
LA CÈNE, 1607
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Verrière de la Cène, détail (1607)
Jésus annonce aux apôtres que l'un d'entre eux le trahira (partie
haute du panneau). |
Chapelle latérale sud dite de la Vierge
Le retable en bois est magnifiquement travaillé. |
Vitrail de la Cène, 1607
Panneau de saint Martin |
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VERRIÈRE DE
L'ASSOMPTION ET DES SAINTS, vers 1625 - Linard Gontier
le Jeune
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Verrière de l'Assomption et des saints, vers 1625
Attribuée à Linard Gontier le Jeune
En bas : saint Claude ressuscite un enfant.
En haut : L'Éducation de la Vierge, l'Assomption,
puis saint Jean-Baptiste désignant l'agneau de
Dieu qui est à ses pieds. |
Verrière de l'Assomption et des saints, vers 1625
L'Assomption de la Vierge. |
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VERRIÈRE DE
LA VIE DE SAINTE ANNE, 1623 - Linard Gontier
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Verrière de la vie de sainte Anne, 1623 - Linard
Gontier. |
Statue polychrome de sainte Madeleine
Fin du XVIe - début XVIIe siècle.
Cette statue provient peut-être
d'une mise au tombeau. |
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La
verrière de la VIE DE SAINTE ANNE
(1623) est l'une des plus remarquables de l'église.
Elle est attribuée à Linard Gontier. Luminosité
des coloris, finesse des dessins, détails pittoresques
multiples, richesse des vêtements en font un vrai
chef-d'uvre du vitrail du début du XVIIe
siècle. L'artiste a utilisé la sanguine
et l'émail.
Chaque panneau est illustré d'une légende.
Pour deux d'entre eux, le Refus de l'offrande de
Joachim au Temple (car leur couple est stérile)
et la Prière de Joachim dans le désert,
le peintre verrier s'est inspiré de l'ouvrage
d'Alfred Dürer, la Vie de la Vierge, réalisé
entre 1504 et 1511. On donne ci-dessous les légendes
en ancien français, lecture de bas à haut
et de gauche à droite :
Registre inférieur. 1) Naissance d'Anne (image
ci-contre) : «Le Ciel bénin
versant sa benigne influence / De saincte Anne benist
la divine naissance.» 2) Mariage d'Anne
et de Joachim : «Saincte
Anne en âge fust par le Vouloir divin / Conjoincte
en mariage au sainct homme Joachin.» 3)
L'offrande est repoussée par le grand-prêtre
: «Saincte Anne et sainct
Joachin, pour leurs stérilitez, / Furent, selon
la loy, hors du Temple, jettez.»
Registre supérieur. 4) L'ange avertit Joachim
qu'il aura une fille : «L'ange
asseure Joachin qu'Anne sa femme chere / De stérile
seroit de la Vierge la mere.» 5) Rencontre
à la Porte dorée : «Saincte
Anne et sainct Joachin, qui estoient séparez,
/ A la Porte Dorée ilz se sont rencontrez.»
6) Présentation de Marie au Temple : «La
Vierge estant à Dieu par ses parents vouée
/ Au sainct Temple elle fut receue et avouée.»
Au tympan, un ange apparaît à sainte Anne.
Celle-ci a la vision de sa descendance : Marie, Jésus
et ses deux filles issues de ses mariages ultérieurs
légendaires, Marie-Cléophas et Marie-Salomé
et leurs enfants, dont saint Jean. Cette image est appelée
Sainte Parenté de la Vierge.
Source : «Les vitraux de Saint-Martin-es-Vignes»
de Françoise Bibolet, La Renaissance, Troyes,
1959
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Verrière de la vie de sainte Anne, 1623 - Linard
Gontier
Prière de Joachim dans le désert
L'ange avertit Joachim qu'il aura une fille. |
Tableau : «La Descente de croix»
École troyenne, atelier de la famille de Lestin. |
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VERRIÈRE D'ABRAHAM,
ISAAC ET JACOB, 1619 - Linard Gontier (?)
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Verrière d'Abraham, Isaac et Jacob, 1619
Attribuée à Linard Gontier selon certaines sources
(dont Danielle Minois). |
Le thème iconographique
de la verrière
d'Abraham, Isaac et Jacob mérite
d'être rappelé. Dieu commande à
Abraham de sacrifier son fils, qui sera donc une victime
innocente. Ce faisant, Abraham cèle l'alliance
de son peuple avec Dieu. La pensée chrétienne
voit dans ce sacrifice une préfiguration de l'Église
: la messe - et le sacrifice du Christ vivant dans l'Eucharistie
- symbolise le renouvellement permanent de cette alliance
entre Dieu et son peuple.
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Verrière d'Abraham, Isaac et Jacob, 1619
Abraham s'apprête à sacrifier Isaac. |
Verrière d'Abraham, Isaac et Jacob, 1619
Registre inférieur : La donatrice, Barbe Brisson, et
ses six filles
La verrière a été offerte par Isaac Gillebert
et sa femme, Barbe Brisson en 1619. |
Verrière de la vie de sainte Jule, 1606
Le Martyre de sainte Jule devant l'empereur Aurélien
«Exerçant charité
en tormente on l'a mise
Pour luy faire quiter son Dieu et son Eglise.» |
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VERRIÈRE DE
LA VIE DE SAINTE JULE, 1606
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Verrière de la vie de sainte Jule, 1606. |
D'après la légende,
sainte Jule
(ou Julia ou Julie), chrétienne, fut capturée
par un chef germain, Claude. Elle le convertit
et fut martyrisée avec lui et plusieurs
soldats à l'entrée de Troyes. Ces
événements sont situés sous
le règne de l'empereur Aurélien
(270-275).
La verrière a été offerte
par la confrérie de Sainte-Jule. Elle occupe
toujours la même place qu'au moment où
elle fut posée.
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Verrière de la vie de sainte Jule, 1606
L'«empereur» ( qui est le germain Claude et
non pas Aurélien)
lui donne pour compagnie deux jeunes filles nobles.
«L'empereur converti feit
faire un oratoire
Où la saincte faisoit prière meritoire.» |
Statue du Reniement de saint Pierre (moulage) |
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GRANDES VERRIÈRES
DU TRANSEPT
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GRANDE VERRIÈRE
DE LA VIE DE SAINT MARTIN, XVIe et XVIIe siècles
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La grande verrière de la vie de saint Martin
dans la chapelle du transept nord. |
Verrière de la vie de saint Martin
Partie inférieure, début du XVIe siècle
Le baptême de Martin. |
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Verrière de la vie de saint Martin
Partie médiane (milieu du XVIe) et partie supérieure
(vers 1654). |
La
verrière de la vie de saint Martin
comprend trois parties. La partie inférieure,
du début du XVIIe siècle, illustre
des épisodes de la vie de saint Martin.
Les registres de la partie médiane (bas
de l'image ci-dessus) montrent des panneaux relatifs
à la vie de la Vierge (Présentation,
Annonciation et Mort). Ils sont datés du
milieu du XVIe siècle et encadrent un grand
vitrail consacré à saint Paul, daté
de 1505. Le tout est surmonté de trois
panneaux en grisaille, datés aux alentours
de 1654 : sainte Anne et la Vierge ; saint Nicolas
; le Christ. Au tympan, deux écussons modernes
accompagnés des armes de la famille d'Autruy.
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Verrière de la vie de saint Martin
Partie inférieure, début du XVIIe siècle
Les donateurs, Jacques Bardin et Linarde Sauger, sa femme
avec leurs saints patrons . |
À DROITE
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Verrière de la vie de saint Martin
Partie inférieure, début du XVIIe
siècle :
Saint Martin partage son manteau. |
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GRANDE VERRIÈRE
DE L'APOCALYPSE, 1611
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Verrière de la vie de saint Martin
Partie supérieure, vers 1654
Le Christ |
Verrière de la vie de saint Martin
Partie inférieure, début du XVIIe siècle
:
la donatrice Linarde Sauger.
Un beau visage de jeune femme qu'il n'est
pas très courant de voir sur les vitraux
et les peintures de cette époque. |
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La grande verrière de l'Apocalypse, 1611
dans le bras sud du transept. |
Verrière de l'Apocalypse
Étage supérieur : Saint Louis, 1505. |
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Verrière de l'Apocalypse, 1611
Étage supérieur. |
La grande verrière
de l'Apocalypse occupe le bras sud du transept.
Elle se décompose en deux étages : l'Apocalypse
en bas avec ses trois registres ; en haut saint Louis
entouré d'armoiries et trois grisailles de saints
(image ci-dessus). L'étage supérieur
contient une illustration de saint Louis portant
le collier de l'ordre de saint Michel et la couronne
d'épines (image ci-contre). Ce vitrail est daté
de 1505 et provient de l'ancienne église Saint-Martin.
De part et d'autre, on trouve les armoiries peintes
à l'émail des donateurs : Louis d'Autruy
et Anne de Villeprouvée. Au-dessus, trois belles
grisailles dues à Jean Barbarat datées
de 1654 : les saints Pierre, Louis empereur et Jean-Baptiste.
L'étage inférieur contient la verrière
de l'Apocalypse. Les scènes qu'on y trouve rappellent
les vitraux de l'église ---»»»
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Verrière de l'Apocalypse, 1611
Figures en grisaille et jaune d'argent exécutées
par Jean Barbarat :
saint Pierre, saint Louis empereur et saint Jean-Baptiste. |
Statue Saint Laurent
XVIIe siècle. |
«Le Baptême du Christ»
Tableau du XVIIIe siècle. |
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Verrière de l'Apocalypse, 1611
La Grande Prostituée (qui représente Babylone ou Rome)
«Sur la beste pleine d'abomination,
Une femme à la coupe aux fornication.
Du ciel un cavalier à la robe sanglante
Vient, ayant en la bouche une espée tranchante.» |
Verrière de l'Apocalypse, 1611 : les quatre Cavaliers
«Ce roy sur cheval blanc avec son arc
poursuit,
Sur un roux ce second avec l'espée avance,
Ce tiers dessus un noir brandit une balance,
Puis la mort sur un pâle, et l'enfer qui la suit.» |
Verrière de l'Apocalypse, 1611
La Bête séduit les habitants de la terre.
«Icy sort de la mer un horrible animal
Monstre sept foies testu et fourny de dix cornes
Qui d'ennorme blasphème oubtrepassant les bornes
A reçu du dragon pouvoir de faire mal. 1611.» |
---»»»
Le récit de l'Apocalypse raconte que le Christ traverse
les nuages
sur un cheval blanc et s'en va vaincre la Grande Prostituée,
jeune
femme d'une grande beauté, assise sur un animal à
sept têtes.
La femme représente Babylone ou Rome, la cité
idolâtre. |
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---»»» Saint-Nizier
sur le même thème. Leurs auteurs nous sont inconnus.
La touche des peintres verriers étant assez voisine,
il se peut que ce soit le même. Comme à Saint-Nizier,
les vitraux de l'Apocalypse imitent la suite que Dürer
a gravée sur bois entre 1496 et 1498. Dans l'image
de droite, l'illustration de la Bête avec ses sept têtes,
qui sort de la mer, et du bélier cornu, qui sort de
la terre, est tout à fait semblable que celle que l'on
voit à Saint-Nizier.
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LES VERRIÈRES HAUTES
DU TRANSEPT
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VERRIÈRE DU MARTYRE
DE SAINT ÉTIENNE, 1639 - atelier de Linard Gontier
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VERRIÈRE DE SAINTE
GUDULE
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Verrière du Martyre de saint Étienne, 1639
Étienne, mort lapidé, est le premier martyr de la religion
chrétienne. |
Verrière du Martyre de saint Étienne, 1639. |
La verrière
de saint Étienne, datée de
1639, a été dessinée par Linard
Gontier. L'exécution est due à Jean Gontier,
le plus jeune fils de Linard. Le modèle de la
verrière est une gravure de Dominique le Florentin,
qui s'est lui-même inspiré d'une gravure
de Julio Romano.
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Verrière de sainte Gudule et de la Passion
Le Christ en croix (1523?)
Ce vitrail provient de l'ancienne église Saint-Martin. Selon
Françoise Bibolet, il est d'ailleurs
probable qu'il était placé dans le sanctuaire,
dans la fenêtre d'axe. |
VERRIÈRE DE LA PASSION,
fin XVIe siècle
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Verrière de la Passion, fin du XVIe siècle
Sur le registre : sainte Christine. |
Verrière de la Passion, fin du XVIe siècle
Panneau : Jésus est condamné à mort, Pilate s'en lave les mains. |
Verrière de la Passion, fin du XVIe siècle
Panneau de la Crucifixion. |
Cette très belle verrière,
dont l'auteur est inconnu, a été endommagée.
Certains panneaux sont intervertis. Les couleurs sont très
chaudes.
Les visages, très travaillés, sont fortement expressifs. |
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VERRIÈRE DE LA PRISE
DE JÉRUSALEM, 1618
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Verrière de la prise de Jérusalem, 1618. |
La verrière
de la prise de Jérusalem par Vespasien
et Titus est très documentée. Les quatre
panneaux principaux bénéficient chacun
de quatre lignes d'explications, auxquels il faut ajouter
les deux panneaux des donateurs.
Le bleu ciel azur des panneaux historiés donne
un aspect assez enjoué à l'ensemble de
la verrière, mais le dessin en lui-même
n'est pas de la meilleure facture. On en ignore l'auteur.
La verrière se lit de haut en bas et de gauche
à droite.
Registre du haut : En l'an 70, Titus et Vespasien
arrivent sur un char. (Dans la réalité,
Titus a été chargé seul par son
père Vespasien de l'offensive contre les Juifs
de Judée.) - Le roi David avec sa lyre implore
Dieu, tandis que le prophète Nathan menace
Registre médian : Arrivée des soldats
romains qui sonnent de la trompe. Remarquons ici que
la prise de Jérusalem et le massacre des Juifs
qui s'en est suivi sont présentés comme
une punition du Ciel pour venger la mort de Jésus.
Les Juifs sont clairement désignés comme
déicides (voir, à l'église Saint-Philippe-du-Roule à Paris, l'analyse proposée de ce problème)
- Les Romains donnent l'assaut. On remarque encore que
les Juifs sont regardés comme des gens qui mangent
leurs enfants puisqu'une mère affamée
fait rôtir le sien!
Registre du bas : Les Juifs vaincus sont vendus
à un marchand d'esclaves. Un soldat romain ouvre
le ventre d'un Juif pour y récupérer la
pièce d'or que celui-ci a avalée dans
le panneau précédent.
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Verrière de la prise de Jérusalem, 1618
Panneau : Arrivée des soldats romains avec l'empereur
Vespasien et son fils Titus
«Vaspasien avec son filz Titus
/ Comme voye par vraye signifience
Vindrent venger la mort du doux Jesus /
Par franc vouloir et divine advertance.» |
Verrière de la prise de Jérusalem, 1618
Panneau : Les Romains donnent l'assaut.
«Jerusalem et le peuple eut soufrance
/ Par guerre et faim et grand douleur amere
Manjant souris et rats bien appremant /
Tant que l'anfant fut mangé de sa mere.» |
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LE CHUR ET L'ABSIDE
DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN-ES-VIGNES
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La voûte du transept et du chœur en vue perspective. |
Verrière du Calvaire, vers 1630-1640
uvre de Linard Gontier le Jeune. |
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Verrière du Calvaire, vers 1630-1640 - Linard Gontier le Jeune
La Crucifixion dans le tympan. |
Statue de saint Martin à cheval dans le déambulatoire
Début du XVIe siècle. |
Les soldats romains jouent aux dés (Verrière du Calvaire) |
Le chur avec le maître-autel
Au centre, dans le déambulatoire, la verrière de la
Légende de la Croix. |
Verrière de saint Sébastien
Début du XVIIe siècle
Panneau : Le Martyre de saint Sébastien. |
Le déambulatoire |
Verrière du Péché Originel, 1600. |
La verrière
du Péché Originel date de 1600. Son
auteur n'est pas connu. Elle traite un thème très
à la mode dans les églises champenoises au XVIe
siècle. L'histoire rapportée est en fait celle
de la Genèse. La lecture se fait de haut en bas. Au
tympan, Dieu crée le ciel et la terre, les astres,
les animaux et la verdure. Enfin il crée l'homme. Il
interroge Adam et Ève après leur désobéissance.
Le couple s'enfuit. Enfin, un ange, qui porte une épée,
leur interdit l'entrée du Paradis. La lancette centrale
est occupée par la scène de la Crucifixion qui
se veut ici Rédemption opposée à la faute
originelle. Le texte consacré au donateur est difficilement
lisible.
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Le chur de l'église Saint-Martin-es-Vignes et ses parties
hautes. |
Les parties
hautes du chur de l'église Saint-Martin-es-Vignes
offrent un magnifique spectacle de grandes surfaces colorées
où les scènes historiées s'étalent
sur trois ou cinq lancettes. Dans la photo ci-dessus, on a
de gauche à droite : la verrière de la vie
de saint Pierre, la verrière de la vie de saint
Jean-Baptiste et la verrière de l'Annonciation.
Tous ces vitraux ont été réalisés
par la famille Gontier et ses émules entre 1625
et 1640, garantissant ainsi une unité de style. Chaque
verrière est divisée en deux parties, séparées
par un étrésillon, ici une ligne assez étroite
constituée d'oculi.
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LES VERRIÈRES DES
BAIES HAUTES DU CHUR
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VERRIÈRE DE LA VIE
DE SAINT PIERRE, 1634 - Linard Gontier le Jeune
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Verrière de la vie de saint Pierre, 1634 - Linard Gontier le
Jeune.
Panneau : Vocation de saint Pierre et de son frère André |
Verrière de la vie de saint Pierre, 1634 - Linard Gontier le
Jeune. |
VERRIÈRE DE LA VIE
DE SAINT JEAN-BAPTISTE, 1630 - Linard Gontier père
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Verrière de la vie de saint Jean-Baptiste, 1630.
Le baptême du Christ et Jean-Baptiste prêche dans le désert. |
Verrière Vie de saint Jean-Baptiste :
La Décollation de saint Jean-Baptiste. |
Verrière de la vie de saint Jean-Baptiste, 1630 - Linard Gontier
père. |
Verrière de l'Annonciation, 1630, art des Gontier.
Partie gauche du registre du bas.
Un ange vert, dans un somptueux décor d'intérieur,
porte le message à Marie. |
Verrière de la Passion, vers 1650-1660. |
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VERRIÈRE DE
L'ANNONCIATION, 1630 - très proche de l'art des
Gontier
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Verrière de l'Annonciation, 1630
Registre du bas en entier. |
VERRIÈRE DE
LA PASSION, vers 1650-1660
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Verrière de la Passion, vers 1650-1660
Panneau : Jésus est flagellé. |
La verrière
de la Passion est une grande grisaille
assez classique, séparée en deux
registres. Les donateurs entourent la Crucifixion
dans le tympan.
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Verrière de la Passion, vers 1650-1660
Tympan
Marie-Madeleine au pied de la croix. |
Le Baiser de Juda (Verrière de la Passion). |
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Partie haute de l'orgue de tribune |
L'orgue de tribune de Saint-Martin-es-Vignes
La tribune en bois date du XVIe siècle,
plus exactement de 1534-1539. C'est le plus ancien de Champagne.
«««--- À GAUCHE
Les décorations sont de style Renaissance.
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La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Troyes en Champagne»
de Didier Guy et Patrick Dupré, ISBN 2-913052-24-6
+ «Les vitraux de Saint-Martin-es-Vignes» de Françoise
Bibolet, La Renaissance, Troyes, 1959
+ «Les vitraux de Troyes, XIIe-XVIIe siècle» de
Danielle Minois (Guides Acanthe) |
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