** Version imprimable de la Chaloupe

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Les chaloupes sont les embarcations utilisées dans toutes les marines pour le transport des charges afin d'assurer le service des vaisseaux : liaison avec la terre et les ports, manœuvre des ancres, corvées d'eau, approvisionnement du vaisseau en campagne, recherche d'aiguades lors de l'approche de terres inconnues.
Les chaloupes sont aussi utilisées pour des missions guerrières : garde-côtes, défense des rades, protection des troupes de débarquement en territoire ennemi, attaques-surprises contre des navires en rade ou à l'ancre. Dans ce cas, elles sont armées d'une pièce de canon de gros calibre (18, 24 ou 36 livres) et reçoivent l'appellation "armées en guerre". Notons que ces chaloupes armées en guerre ne sont pas des chaloupes canonnières. Ces dernières sont des bâtiments de plus grande taille, généralement pontés et armés de plusieurs canons.

La chaloupe armée en guerre présentée ici est en teck ciré et vieilli. Sa taille réelle est de 13 m de long sur 3,50 m de large. La maquette porte un canon de 24 livres à l'avant et deux pierriers à l'arrière projetant des boulets d'une livre. Les plans sont ceux de l'Atlas du Génie Maritime de 1834.


La chaloupe de 1834 vue depuis la proue

Le modèle présenté est à l'échelle 1/36e. La chaloupe mesure 13 m de long, 3,50 m de large et possède un creux de 1,40 m. Elle est armée d'un canon de 24 livres et de deux pierriers lançant des projectiles d'une livre. Les plans sont issus de l'Atlas du Génie Maritime portant la date de 1834. Le canon tire en chasse, c'est-à-dire depuis l'avant de la chaloupe. La présence de glissières constitue une particularité intéressante de ce type de modèle.
L'affût est du type en usage dans la marine française en 1834. Le canon et son affût sont manœuvrés par les cordages habituels : la brague pour limiter le recul, les palans des côtés pour avancer la pièce en position de tir, les palans de derrière pour reculer l'ensemble à bout de brague afin de charger le canon.
Lors du tir, un marin contrôle la hauteur du canon tandis que le timonier aligne le navire en direction de l'objectif. Lors des actions-surprises, les mâts et voile sont démontés et mis à plat sur le banc. Le navire est manœuvré par des rames dans un silence maximum pour ne pas être entendu de l'ennemi.

La chaloupe de 1834 vue de l'arrière 

Après les traités de Paris et de Vienne, la marine de guerre française n'existe quasiment plus. Quant aux navires de commerce, ceux qui ont osé prendre la mer ont été capturés par les Anglais ; les autres essaient de ne pas pourrir dans les ports. Pour ce qui est des institutions maritimes, tout ce que l'Empire a créé est supprimé : préfectures, équipages, écoles. On recrée timidement un Collège Royal de Marine, mais le gouvernement, qui s'en désintéresse, n'accorde à la Marine et à la flotte de guerre qu'un budget restreint.

La flotte de commerce est mieux lotie. Pendant la tourmente des guerres impériales, la partie la plus sage a attendu dans les ports des jours meilleurs. A présent, elle a la chance de voir un ancien directeur d'une maison d'armement de Bordeaux, le baron Portal, en charge du ministère de la Marine. Mais les chiffres relativisent son importance : en 1828, on trouve 2297 unités de plus de 100 tonneaux, alors que l'Amérique en a 14 000, l'Angleterre 30 000.

 

Frégate française de 1er rang (Album de Marine du Duc d'Orléans)  

Le Naufragé (photo de l'auteur). Cette saisissante toile de Louis Garneray a dû épouvanter plus d'un curieux. Au XVIIIe siècle, les toiles de Claude-Joseph Vernet illustrant des naufrages de navires sur les côtes plongeaient les visiteurs des expositions parisiennes dans le désarroi. Ces gens n'étaient jamais allés au bord de la mer et ne s'imaginaient pas les périls qu'encouraient les marins. Denis Diderot, grand admirateur du peintre, ne tarissait pas d'éloges sur la toile de Vernet "Naufrage" reproduite plus bas.

Cette flotte assure le commerce avec les quelques colonies qui restent à la France : Guadeloupe, Martinique, Bourbon (la Réunion), Guyane, Sénégal et Madagascar. Les premières produisent du sucre et se heurtent rapidement au handicap de la main d'œuvre. Traite et esclavage étant abolis, il faut trouver des solutions en dépit de l'existence d'une traite clandestine. Au Sénégal, Caillé s'est aventuré à l'intérieur des terres.

Faidherbe va suivre. Madagascar se révèle hostile. En Extrême-Orient et en Amérique du Sud, la France ne possède rien. L'Orient est trop loin pour tenter de s'y installer. Quant aux pays sud-américains, ils accordent au Royaume-Uni des traités commerciaux exclusifs en reconnaissance de son appui dans la guerre d'Indépendance.

La nouvelle marine, composée de croiseurs et de transports, est rapidement engagée dans des opérations militaires. Après une intervention, de 1821 à 1823, dans la révolution espagnole, survient l'affaire plus sérieuse de l'indépendance de la Grèce.

En 1821, un mouvement indépendantiste grec boute le feu aux flottes turques. Il garde l'avantage jusqu'en 1824. A cette date, la flotte moderne du pacha d'Egypte entre en lice pour mater les Grecs. L'opinion européenne s'en émeut. Le Tsar intervient pour soutenir la Grèce. L'Angleterre et la France se joignent à l'Empire russe. Les amiraux de la flotte combinée font savoir au pacha Ibrahim Bey qu'ils s'opposeront à l'opération qu'il projette contre Hydra. Ils s'en vont mouiller à Navarin à portée de canons de la flotte turque. L'objectif secret allié est de créer un incident pour en finir rapidement.
Le 20 octobre 1827, un coup de feu, tiré on ne sait d'où, retentit entre les deux flottes. Aussitôt un duel d'artillerie impitoyable s'engage. La flotte turque, forte de 2200 canons et de 20 000 hommes est détruite en quatre heures. A terre, les troupes russes et françaises entrent en action. En septembre 1829, la Turquie reconnaît l'indépendance de la Grèce.

La bataille de Navarin, toile d'Auguste Mayer (partiel, photo de l'auteur) 

En plein XIXe siècle, des Etats barbaresques subsistent en Méditerranée. Leurs actes de piraterie exaspèrent les puissances européennes. Après un sévère bombardement d'Alger par l'escadre de lord Exmouth en 1816, la France fait entendre sa voix. En dépit d'une vieille dette révolutionnaire - toujours impayée - pour un achat de blé, le consul de France à Alger, monsieur Deval, émet des protestations

Le navire français La Provence canonné devant Alger

officielles pour ces actes de brigandage. Le dey Hussein finit par s'emporter et chasse l'ambassadeur du palais d'un coup de chasse-mouches. Nous sommes le 30 avril 1827. L'affaire prend aussitôt des proportions considérables.
Les Français tentent de bloquer le port. En août 1829, le vaisseau La Provence, venu porter un ultimatum, reçoit les boulets des batteries d'Alger. Une opération militaire massive est décidée : 103 bâtiments de guerre, 500 transports de troupe et 35 000 hommes débarquent à Sidi Ferruch en juin 1830. Alger est investie le 5 juillet.

"Naufrage" de Claude-Joseph Vernet (photo de l'auteur) 

Le 9 août 1830, Louis-Philippe prête serment. A Londres, notre ambassadeur, Talleyrand, œuvre pour un rapprochement solide entre la France et l'Angleterre, les Anglais appréciant le nouveau régime parlementaire français. Après la bataille de Leipzig en 1813, les coalisés ont créé le royaume des Pays-Bas. Le traité de Vienne en 1815 y a rajouté la Belgique. L'union est précaire, la révolution éclate en 1830. En fait, les Anglais assurent le gros de l'action navale, les Français n'envoient que quelques navires. La Belgique devient une monarchie constitutionnelle avec Léopold de Saxe Cobourg à sa tête.

La chaloupe armée en guerre vue en gros plan

Don Miguel règne en tyran sur le Portugal depuis 1826 et multiplie les vexations sur les représentants des pays libéraux. En juin 1831, l'amiral Roussin force les passes du Tage avec six vaisseaux, quatre frégates et trois corvettes pour faire entendre raison au despote. L'amiral regagne à Brest en emportant l'escadre portugaise en gage de bonne exécution des accords. En 1833, le Portugal obtient un régime constitutionnel.

Après le congrès de Vienne, la France essaie de retrouver son rang parmi les puissances maritimes sans faire aucun remous qui puisse irriter l'Angleterre. A côté des expéditions militaires, la Marine se lance dans des voyages d'exploration à l'autre bout du monde avec Bougainville, Dumont d'Urville ou Duperrey.

Gabiers dans les voiles

La Marine de la Monarchie de Juillet marque aussi l'époque des derniers navires en bois. Avec la Gloire, premier navire cuirassé à vapeur au monde lancé en 1859, la page des voiliers est définitivement tournée.

Le Parnasse de François Roux, 1841 (partiel)

 
Chaloupe armée en guerre