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Page créée en nov. 2016
La Déplorations sur le corps du Christ, (vers 1540), détail

Une première église dédiée à saint Eusèbe, évêque de Verceil dans le Piémont au IVe siècle, fut bâtie à Auxerre, à l'extérieur de l'enceinte du Bas-Empire, par l'évêque Palladius. C'était l'église d'un monastère, tout comme l'était aussi l'église Saint-Germain. Au VIIIe siècle, les moines furent remplacés par des chanoines, et l'habitude fut prise d'enterrer les dignitaires du chapitre de la cathédrale dans les cloîtres de la ville. Dévasté, vraisemblablement par les Normands en 887, le monastère fut réduit à rien. Il reprit vie à la fin du XIe avec la nomination d'un abbé à sa tête. En 1110, il devint prieuré.
L'église fut reconstruite aux XIIe et XIIIe siècles (il nous en reste la nef et les bas-côtés). En 1216, le feu l'endommagea. Il fallut rebâtir l'étage supérieur de la nef à partir du triforium, voûtes comprises, avec la façade. Les travaux furent longs et la dédicace n'eut lieu que le 12 janvier 1384. De cette époque, le plus bel élément architectural est le clocher roman.
En 1523, le chevet roman s'écroule. Il est reconstruit à partir de 1530 en style gothique selon les traditions régionales, quoique son décor relève du style Renaissance. L'église va être embellie car le quartier est habité par des familles de l'aristocratie. Les murs gouttereaux de la nef sont abattus, au nord et au sud, pour bâtir de petites chapelles latérales et abriter les saints patrons des confréries. Les habitants du quartier offrent de belles verrières Renaissance. Au XVIIe siècle, il fut un temps question de rebâtir toute la nef, mais le projet avorta. En 1634, le monastère de Saint-Eusèbe s'affilia avec la congrégation des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève de Paris. Les chanoines, peu nombreux, décidèrent de revendre une partie des terrains. Ainsi on vit s'élever de beaux hôtels, au milieu de nouvelles rues.
À la Révolution, le prieuré disparaît, les biens sont mis en vente et l'église devient simple paroisse. Sous la Terreur, elle devient prison, tandis que les bâtiments monastiques sont détruits. L'édifice abrite le culte décadaire. Il est rendu à l'Église catholique en 1801. Ce même siècle, de gros travaux de restauration sont entrepris, parfois abusifs. La mesure la plus malheureuse sera d'abattre, en 1847, les vieux cloîtres romans si chargés d'Histoire. En 1852, autre décision regrettable : on alignera les cinq chapelles latérales nord, qui seront reconstruites en détruisant une belle chapelle Renaissance qui avait été bâtie perpendiculairement aux dernières travées du collatéral nord (et dont on ne possède plus qu'un dessin).
Pour ce qui est du mobilier, l'église Saint-Eusèbe possède un tissu de soie, appelé «suaire de saint Germain», qui passe pour avoir enveloppé les reliques de l'évêque lors de leur translation en 859. Aucune illustration n'est donnée ici de cette pièce. Enfin, cette page fait une large place aux quatorze verrières Renaissance du chevet de l'église. Elles sont toutes présentées avec des précisions tirées du Corpus Vitrearum.

Les 24 vieillards de l'Apocalypse (vers 1540), détail
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Eusèbe
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Eusèbe.
Les deux parties historiques de l'église
Les deux parties historiques de l'église sont bien visibles :
à droite, la nef des XIIe et XIIIe siècles ; à gauche, le chœur du XVIe siècle.
Le clocher, sur le côté nord, date du XIIe siècle ; la flèche, du XVe.
Le beau clocher roman de l'église Saint–Eusèbe remonte au XIIe siècle
Le beau clocher roman de l'église Saint-Eusèbe remonte au XIIe siècle.
Plan de l'église Saint-Eusèbe d'Auxerre. Plan de l'église Saint-Eusèbe d'Auxerre (58 mètres sur 26).
L'architecture du triforium est différente dans les deux premières travées de la nef
L'architecture du triforium est différente dans les deux premières travées de la nef :
de fines colonnettes remplacent toutes les parties massives.
La façade ouest est du XIIIe siècle.
La façade ouest est du XIIIe siècle.
Le portail ouest date du XIIIe siècle, la porte de 1633
Le portail ouest date du XIIIe siècle, la porte de 1633.
En bas-relief sur la porte : saint Laurent et saint Eusèbe

Le clocher roman. Cette architecture du XIIe siècle présente un aspect très harmonieux. La flèche qui le surplombe a été élevée au XVe siècle. Au Moyen Âge, le clocher servait de beffroi et abritait les archives de la ville. La photo ci-contre ne monte que le haut du premier étage. Au second étage, une archivolte arrondie encadre deux jolies baies en tiers-point. L'archivolte est elle-même contournée par un demi-cercle de pointes de diamant qui se prolonge à la hauteur de l'imposte. Le dernier étage est un octogone irrégulier qui reçoit alternativement une grande baie contournée par un cordon de pointes de diamant, soit une baie plus petite qui s'arrête au niveau d'un petit soubassement. On remarque les corbeaux qui font saillie intérieurement à la naissance de cet étage. L'architecte Charles Porée, dans son article du Congrès archéologique, nous apprend qu'«ils portaient autrefois le plancher de bois d'une salle d'où le guetteur de ville avait vue de tous les côtés.» Achevons par la corniche qui surmonte ce troisième étage : elle est «soutenue par des modillons plats réunis par de petites arcatures rondes» (Charles Porée). Cette élégante corniche à modillons enrichit agréablement le clocher en lui servant visuellement de chapeau. La hauteur du clocher est de 39,50 mètres. Voir le clocher, plus massif, du début du XIIe siècle, de l'abbatiale Saint-Philibert à Tournus qui illustre l'art bourguignon à son apogée.
Sources : 1) Dépliant sur l'église Saint-Eusèbe réalisé par la paroisse ; 2) Congrès archéologique de France, 74e session, Avallon, 1907. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Charles Porée.

Statue du Sacré Cœur
Statue du Sacré Cœur
Art sulpicien, XIXe siècle (?)
Élévations du côté nord
Élévations du côté nord
(XIIe et XIIIe siècles).
Portrait d'un maître d'œuvre ?
Portrait d'un maître d'œuvre ?
(Sculpture près d'un pilier
dans une arcade de la nef).

Architecture. Quand on entre dans l'église Saint-Eusèbe, on est un peu étonné de la dominante jaune pâle qui règne dans l'édifice et qui n'est pas d'un effet très heureux. Cela rappelle beaucoup l'église parisienne Saint-Dominique où la couleur jaune est assez vive.
Néanmoins, l'aspect proprement architectural de la nef est remarquable. L'image ci-dessus en donne un aperçu. Au premier niveau : piliers cruciformes flanqués de colonnes engagées et grandes arcades en tiers-point. La mouluration de ces arcades frappe l'œil dès le premier regard : un profil mouluré s'ajoute à un profil carré massif.
Quant au triforium, l'architecte (qui reste inconnu) l'a bien délimité au sein de l'élévation : il est encadré de deux cordons horizontaux sans ornementation, mais assez saillants tout de même pour marquer le regard. Chaque travée est divisée en deux archivoltes en plein cintre, réunies par une imposante pile octogone. Pour équilibrer l'ensemble, cette pile alterne avec des colonnettes qui soutiennent une autre arcature en tiers-point.
La retombée des voûtes se fait dans la partie haute du deuxième niveau et non pas plus bas afin d'éviter toute sensation d'écrasement. Visuellement, l'impression de cassure de l'élévation donnée par les cordons qui encadrent le triforium est agréablement compensée par les colonnes engagées des piles qui s'élèvent, nues, jusqu'aux chapiteaux insérés dans le haut du deuxième niveau. Ces colonnes nues interrompent de manière très heureuse le cordon inférieur qui signe la présence du triforium. L'harmonie qui se dégage de cette rigueur architecturale est couronnée par un troisième niveau, nu lui aussi, qui se borne à recevoir une simple fenêtre en plein cintre.
Le visiteur doit avoir un œil sur les magnifiques chapiteaux de l'église Saint-Eusèbe. Ils ornent la retombée des grandes arcades de la nef et sont dignes d'éloges. On en a reproduit quatre dans cette page. On peut y voir des feuilles d'acanthe, des feuilles d'eau et des fruits d'arum.
La nef de l'église Saint-Eusèbe a subi deux campagnes de construction. Les profils carrés des grandes arcades et les chapiteaux sur lesquels elles retombent sont romans. Les piles aussi sont romanes. En revanche, les chapiteaux à crochets du triforium sont gothiques (voir photo ci-dessous). L'architecte Charles Porée écrit à ce propos en 1907 : «On a ainsi l'exemple rare d'un édifice construit par étagements successifs. Dans la première moitié du XIIe siècle, on éleva, en même temps que le chœur disparu et le clocher qui subsiste, les grandes arcades de la nef et les bas-côtés. Puis les travaux s'arrêtèrent. Ils reprirent à la fin du XIIe siècle, où l'on ---»»

--»» commença du côté du chœur la construction du triforium recouvert de petites voûtes en berceau, pour le continuer par tranches verticales.» La progression, en direction de la façade, fut lente. Charles Porée y voit pour preuve les dissimilarités (assez subtiles) dans les piles octogones du triforium, dissimilarité qui éclate clairement dans les deux travées occidentales : la pile octogone disparaît au profit d'une simple colonnette (photo ci-dessus) tandis que les massifs supports latéraux (photo ci-dessous) font place à deux élégantes colonnettes avec chapiteaux. Et Charles Porée termine son analyse en faisant remarquer que la façade (du côté interne), en tant qu'achèvement de cette seconde phase, est franchement gothique (voir photo plus bas).
L'histoire d'un monument ancien n'étant jamais simple, le point de vue de Charles Porée, énoncé en 1907, doit être enrichi (et sans doute modifié) par l'analyse que fait Jean Vallery-Radot de cette église dans un article du Congrès archéologique de France tenu à Auxerre en 1958 (116e session). Le feu a pris en 1216 dans le bourg Saint-Eusèbe. Il endommagea l'église sans la

détruire. Il fallut néanmoins reconstruire l'étage supérieur de la nef (triforium, voûtes et façade). Jean Vallery-Radot écrit : «Ces travaux se firent en deux temps, de l'est vers l'ouest [donc vers la façade], comme il est aisé de le constater d'après le changement de parti qui affecte le triforium.» Et l'architecte observe, comme Charles Poirée plus haut, la présence de piles octogones dans les travées de l'est et de faisceaux de colonnettes dans les deux travées ouest. Ce que, en 1907, un architecte attribue simplement à une deuxième étape de construction de la nef à la fin du XIIe siècle, est associé, en 1958, par un autre, à la reconstruction du XIIIe siècle, à la suite de l'incendie de 1216 ! L'histoire des monuments anciens n'est pas une science exacte. Jean Vallery-Radot ajoute que, à la suite de cette longue reconstruction, la dédicace n'eut lieu que le 12 janvier 1384.
Sources : 1) Congrès archéologique de France, 74e session, Avallon, 1907. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Charles Porée ; 2) Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre, 1958. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Jean Vallery-Radot.

La Naissance de Jean-Baptiste
La Naissance de Jean-Baptiste
Vitrail de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle.
Travée du triforium avec sa pile octogone à chapiteau à crochets
Travée du triforium avec sa pile octogone à chapiteau à crochets
et ses colonnettes soutenant deux arcatures en tiers-point ornées d'un tore.
L'Annonciation
L'Annonciation
Vitrail de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle.
Chapiteau roman dans la nef (fruits d'arum).
Chapiteau roman dans la nef (fruits d'arum).
Ange tenant un phylactère
Ange tenant un phylactère
dans le chœur près de la voûte.
Chapiteau roman dans la nef.
Chapiteau roman dans la nef.
Chapiteau roman dans la nef.
Chapiteau roman dans la nef.
La nef et le bas-côté sud.
La nef et le bas-côté sud.
Les chapelles latérales du côté sud sont peu profondes.

Chapiteaux. Ci-contre, quelques représentations des magnifiques chapiteaux romans de la nef. On remarque dans celui ci-dessus des fruits d'arum au milieu d'une surenchère d'entrelacs. Voir l'achillée millefeuille plus bas. Il est plus difficile d'attribuer un nom aux fleurs des deux autres chapiteaux. Celui de l'extrême gauche, ci-contre, représente-t-il des feuilles de bryone?

Les fonts baptismaux
Les fonts baptismaux
(XVIe siècle ?)

Architecture. Dans la vue ci-contre, les grandes arcades imposent, dans toute la nef, la marque de leur mouluration à profil carré. Les chapiteaux se font assez discrets.
À gauche, la partie de la voûte qui est visible ici est ornée de clés polychromes (deux exemples sont donnés plus bas). Cette voûte est celle de l'ancien chœur, construit aux XIIe et XIIIe siècles. Ce chœur a été remplacé à la Renaissance par le nouveau chœur, beaucoup plus vaste, avec sa coupole.

Chapiteau roman dans la nef.
Chapiteau roman dans la nef.
Chapiteau roman dans la nef.
Chapiteau roman dans la nef.
Achillée Millefeuille, encore appelée «herbe aux charpentiers»
La voûte de la nef en vue perspective.
La voûte de la nef en vue perspective.
Au premier plan, la voûte de l'ancien chœur est ornée
de clés à motifs polychromes. L'ancien chœur a été remplacé
au XVIe siècle par le chœur Renaissance.
Le bas-côté droit et sa suite de chapelles latérales.
Le bas-côté droit et sa suite de chapelles latérales.
Les chapelles du bas-côté droit sont voûtées d'arêtes. Au premier plan, la chapelle Sainte-Thérèse.
L'Assomption
L'Assomption
Tableau anonyme du XVIIe siècle.
Clé de voûte avec tête d'ange
Deux clés de voûte avec tête d'ange
dans l'ancien chœur (première travée de la nef).
Clé de voûte avec tête d'ange âgé
L'Adoration des mages
L'Adoration des mages
Tableau anonyme du XVIIe siècle.
Le Christ en croix (XVIIe siècle) dans une chapelle latérale.
Le Christ en croix (XVIIe siècle) dans une chapelle latérale.
À DROITE ---»»»
Saint Jean-Baptiste
Tableau anonyme du XVIIe siècle.
Clé de voûte dans l'ancien chœur.
Clé de voûte dans l'ancien chœur.
Saint Jean et l'aigle.
Clé de voûte dans l'ancien chœur.
Clé de voûte dans l'ancien chœur.
Fleurs de lys.
Le bas–côté droit et sa suite de chapelles latérales peu profondes
Le bas-côté droit et sa suite de chapelles latérales peu profondes
Conformément à une pratique courante, les murs gouttereaux de la nef
ont été abattus au XVe siècle pour construire de petites chapelles.

Le Christ en croix, XVIIe siècle, détail.
Le Christ en croix, XVIIe siècle, détail.
BAIES RENAISSANCE n°1 et 2
Vitrail des baies 1 & 2 : Calvaire, Déposition & Résurrection
Vitrail des baies 1 & 2 : Calvaire, Déposition & Résurrection
(Vers 1540)
Les vitreries géométriques du registre inférieur datent de 1967.
La Crucifixion, détail de la baie 1
La Crucifixion, détail de la baie 1
(Vers 1540)
Les soldats de Pilate quittent le Calvaire
Les soldats de Pilate quittent le Calvaire.
Détail de la baie 1 (vers 1540)
L'artiste a représenté Judas pendu non loin de la croix.
L'artiste a représenté Judas pendu non loin de la croix.
Détail de la baie 1 (vers 1540)
La Vierge et deux saintes femmes devant la croix
Saint Michel écrasant le dragon
Saint Michel écrasant le dragon
Bas-relief dans le soubassement de l'autel de la chapelle latérale nord Sainte-Thérèse.
BAIE RENAISSANCE n°1
Vierge immaculée
Vierge immaculée
Tableau anonyme du XVIIe siècle.
«««--- À GAUCHE

Saint Jean et Marie-Madeleine
dans la CRUCIFIXION
Détail de la baie 1 (vers 1540)

La baie 1 (1540) illustre une très belle Crucifixion et une Déploration sur le corps du Christ. Les larrons sont absents. Au pied de la Croix, on trouve les personnages traditionnels : la Vierge, saint Jean, la Madeleine et deux saintes femmes. Une partie intéressante est le départ du Calvaire des soldats de Pilate, réalisée à l'arrière-plan en camaïeu bleu. La bannière qui flotte au vent est exécutée avec des émaux.
La Déploration est également d'une très bonne facture (un extrait est donné plus bas). On reconnaît aisément Joseph d'Arimathie soutenant le corps de Jésus par les épaules et, aux pieds, Nicomède. Remarquez le très beau damassé en jaune d'argent sur la tunique de Joseph. Cette verrière a été peu restaurée.

Saint Jean et Marie-Madeleine dans la Crucifixion

Les vitraux de l'église Saint-Eusèbe.
L'église Sainte Eusèbe présente une large et magnifique verrière Renaissance dans la grande baie axiale dédiée à la Vierge ainsi que dans le déambulatoire. À part cette verrière, on note la présence d'un vitrail historié de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. Ce vitrail, présenté en partie plus haut, illustre la naissance de Jean-Baptiste et une Annonciation.
Le chœur de l'église romane construite aux XIIe et XIIIe siècles s'écroula en 1523. Il fut rebâti avec une imposante coupole et une grande chapelle d'axe éclairée par dix fenêtres. Celles-ci reçurent, vers 1540, une verrière illustrant la Passion et la Vie glorieuse du Christ, le tout encadré par des scènes de l'Ancien Testament et de l'Apocalypse, et des scènes de la vie de saint Laurent et de saint Sébastien. La verrière fut endommagée lors du saccage du prieuré par les protestants en 1567, puis elle essuya un ouragan en 1612. L'ensemble que l'on peut voir maintenant fut parfois très remanié.
Au niveau de la numération, on remarque que la fenêtre d'axe reçoit deux baies côte à côte, cataloguées sous les numéros 1 et 2. Il n'y a pas de baie 0 dans l'église Saint-Eusèbe.
Une absence frappe : il n'y a pas de donateurs (mis à part ceux que l'on peut voir dans les panneaux recomposés des baies 12 et 13). En général, ces donateurs figurent dans le registre inférieur des baies, mais ces registres ont disparu. On ne sait pas si ces derniers représentaient effectivement des donateurs ou bien des constructions architecturales. Toujours est-il qu'ils furent remplacés vers 1885 par des figures d'apôtres et de saints locaux. Ces figures furent à leur tour remplacées en 1967 par des vitreries décoratives de l'atelier Pierre Gaudin.
L'église Saint-Eusèbe possédait d'autres verrières dans des chapelles latérales. Ainsi la verrière de la chapelle Debrie ou encore celle de l'Apocalypse, réalisée par Pierre Cornouaille en 1598. Toutes les deux ont disparu. De même pour celle consacrée à Jeanne d'Arc, posée en 1913 par Félix Gaudin. D'après les descriptions que l'on possède dans des documents anciens, on sait que des parties de verrière ont disparu : un Dieu le Père et une Annonciation dans les baies 16 et 18 de chapelles latérales, un saint Pierre et des donateurs dans la baie 100 (donc au second niveau et dans l'axe).
L'ensemble de la verrière a bien sûr été restauré. Aux XVIe et XVIIe siècles, la fabrique fit appel, d'après les sources, à des peintres verriers, membres de la dynastie auxerroise des Cornouaille, mais également à la famille Cabasson de Châtillon.
Les verrières font 4,80 m ou 5,30 m de haut. Certains vitraux sont d'un excellent niveau artistique, caractérisé par la présence de scènes en camaïeu bleu dans les arrières-plans. D'autres, comme les quatre cavaliers de l'Apocalypse, sont d'un niveau inférieur. Enfin, les baies 13 et 14 sont datées du début du XVIIe siècle.
En 1939, les vitraux furent déposés, décision heureuse car des baies du chevet et des fenêtres des bas-côtés furent endommagées par des bombes en juillet 1944.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes.

La Descente de croix
La Descente de croix
Détail de la baie 2 (vers 1540)

<== BAIE RENAISSANCE n°2

La baie 2, dans la fenêtre d'axe côte à côte de la baie 1, est le complément naturel de cette baie. Datée aussi de 1540, la baie 2 illustre la Déposition de croix et la Résurrection. Elle a fait l'objet de quelques restaurations (comme le visage de la Vierge pâmée dans la Déposition qui est une re-création). Voir la Résurrection plus bas.

L'Annonciation
L'Annonciation
Tableau anonyme du XVIIe siècle.
«««--- À GAUCHE
La Vierge et deux saintes femmes devant la croix
Détail de la baie 1 (vers 1540)

La Déploration sur le corps du Christ.
La Déploration sur le corps du Christ.
Détail de la baie 1 (vers 1540)
À gauche, beau travail au jaune d'argent dans le damassé de Joseph d'Arimathie.

La Cène, tableau anonyme du XVIIe siècle.
La Cène, tableau anonyme du XVIIe siècle.
Clé pendante dans un bas-côté.
Clé pendante dans un bas-côté.
La Résurrection
La Résurrection
Détail de la baie 2 (vers 1540)
En haut à droite : les Saintes Femmes au tombeau.
Bas-relief de la Nativité sur le dossier d'une stalle (XVIIe  siècle?)
Bas-relief de la Nativité sur le dossier d'une stalle (XVIIe siècle?)

Le chœur Renaissance. Sa construction commença en 1530, à la suite de l'écroulement de l'ancien chevet (dont on ne possède aucune représentation). Il présente une architecture admirable que le visiteur ne doit pas manquer.
La voûte du «nouveau» chœur possède six branches d'ogives. Elle est beaucoup plus élevée que celle de la nef. Lisons ce qu'écrit à son sujet l'architecte Charles Porée en 1907 : «Son faux triforium se compose d'une série d'arcatures cintrées qui retombent sur des colonnes et sur des chapiteaux corinthiens surmontés de têtes sculptées en haut relief. Une galerie de circulation traverse les piles au niveau des fenêtres hautes.» Si la face ouest n'était pas aveugle, on pourrait s'imaginer avoir une petite coupole sous les yeux. Y avait-il des vitraux historiés dans les baies de ce nouveau chœur? C'est vraisemblable car on sait que la baie 100 abritait un saint Pierre et des donateurs. Cette verrière a aujourd'hui disparu.
Charles Porée est très admiratif sur l'appareillage des voûtes de la chapelle qu'il appelle «centrale», c'est-à-dire de la chapelle axiale et du déambulatoire (voir le plan de l'église plus haut). Il écrit en effet : «ses voûtes d'ogives ramifiées, qui retombent en avant sur une seule colonne, sont appareillées avec une science incomparable.» Il loue le maître d'œuvre de l'époque pour sa hardiesse au niveau des chapelles latérales obliques (voir plan). En effet, comme à la cathédrale d'Auxerre et à l'église Saint-Germain, des colonnettes se dressent devant les chapelles du déambulatoire - ce qui est une caractéristique champenoise.
En 1958, J. Vallery-Radot confirmera l'opinion de son confrère : «Sous son décor Renaissance, le nouveau chevet, d'un plan savant et d'une construction audacieuse et élégante, reste fidèlement attaché aux traditions gothiques régionales. Les colonnes isolées plantées devant les chapelles rappellent celle de la chapelle d'axe de la cathédrale, de même que les têtes sculptées à l'intersection des arcs du triforium évoquent celles que les maîtres du XIIIe siècle avaient répandues à profusion dans le chœur de ce même édifice.»
Jean Vallery-Radot apporte une information intéressante : ce chevet était l'amorce de la reconstruction totale de l'église. On peut en effet observer, à l'extérieur, des pierres d'attente qui indiquent clairement que la nef romane devait être détruite. Le clocher lui-même était condamné. On avait d'ailleurs bâti une haute culée devant le clocher en prévision de l'arc-boutant qui devait tenir la nouvelle nef à cet endroit.
En 1621, la décision fut prise de ne pas donner suite à cette reconstruction. En revanche, la voûte d'ogives à liernes et à tiercerons de la travée de l'ancien chœur fut remontée au niveau de la voûte de la nef et non pas de la voûte du nouveau chœur, cette dernière entreprise étant jugée trop hasardeuse.
Sources : 1) Congrès archéologique de France, 74e session, Avallon, 1907. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Charles Porée ; 2) Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre, 1958. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Jean Vallery-Radot.

La voûte du chœur Renaissance
La voûte du chœur Renaissance
À DROITE ---»»»
Série de têtes sculptées au sommet des arcatures cintrées
du faux triforium du chœur Renaissance.
La Déposition de croix
La Déposition de croix
Détail de la baie 2 (vers 1540) - Le visage de la Vierge pâmée a été refait au XIXe siècle.
LE CHŒUR RENAISSANCE
Le chœur Renaissance de Saint-Eusèbe avec la coupole.
Le chœur Renaissance de Saint-Eusèbe avec la coupole.
La voûte du chœur Renaissance et son faux triforium.
La voûte du chœur Renaissance et son faux triforium.
On remarque les têtes sculptées au-dessus de l'arcature.
À l'extérieur, le chœur Renaissance est soutenu  par d'imposantes culées.
À l'extérieur, le chœur Renaissance est soutenu par d'imposantes culées.
Chapiteau à têtes sculptées
Chapiteau à têtes sculptées
dans le déambulatoire
Éléments de stalles dans le chœur.
Éléments de stalles dans le chœur.
La Vierge à l'Enfant
La Vierge à l'Enfant
Bas-relief en bois dans le chœur.
Détail d'un ange sur le maître-autel.
Détail d'un ange sur le maître-autel.
Tête sculptée dans le chœur Renaissance.
Tête sculptée dans le chœur Renaissance.
Série de têtes sculptées au sommet des arcatures cintrées du faux triforium du chœur Renaissance.
Le chœur de Saint-Eusèbe date des années 1530.
Le chœur de Saint-Eusèbe date des années 1530.
On remarquera la pile qui se dresse au beau milieu de la chapelle axiale et celle qui se dresse, à l'extrême-gauche de la photo, au milieu de la chapelle rayonnante nord.
Le maître-autel et son tabernacle en bois doré du XVIIIe  siècle.
Le maître-autel et son tabernacle en bois doré du XVIIIe siècle.

Le chœur de Saint-Eusèbe (dont une grande photo est donnée au-dessus) a le privilège de marier la luminosité à une longue série de verrières historiées. Ceci découle bien sûr de la présence de la «haulte voulte» (expression que l'on trouve dans les documents du XVIIe siècle) et de ses fenêtres couvertes de verre cathédrale. Ce genre de pseudo-coupole est rare dans les églises de la Renaissance (c'était la première étape de la reconstruction totale - jamais entreprise - de la nef). Les édifices religieux du XVIe siècle que l'on trouve à Troyes ou à Rouen et qui possèdent aussi de très belles séries de verrières historiées de la Renaissance ne bénéficient pas de cette clarté. Leur chœur y paraît plus confiné, plus intime.

Statue de saint Eusèbe, XVIIe siècle
Statue de saint Eusèbe, XVIIe siècle
à l'entrée du déambulatoire sud.
Statue de saint Vincent
Le déambulatoire et la chapelle axiale
Le déambulatoire et la chapelle axiale
On reconnaît la petite statue de saint Eusèbe à droite.

«««--- À GAUCHE
Statue de saint Vincent, XVIIe siècle
à l'entrée du déambulatoire nord.

Chapelle latérale oblique dans le déambulatoire nord.
Chapelle latérale oblique dans le déambulatoire nord.
Au milieu de la photo, la colonnette coupe la chapelle rayonnante en deux :
c'est une caractéristique champenoise.
Chœur, stalles du XVIIe siècle et déambulatoire du côté sud
Chœur, stalles du XVIIe siècle et déambulatoire du côté sud.
Les deux périodes de construction sont bien visibles
au travers des différences de teinte de la pierre.
LA CHAPELLE AXIALE ET SA VERRIÈRE RENAISSANCE
Vue d'ensemble de la chapelle axiale dédiée à la Vierge.
Vue d'ensemble de la chapelle axiale dédiée à la Vierge.
Le dessin de la voûte, assez complexe, est remarquable.
L'autel de la chapelle axiale
L'autel de la chapelle axiale
Chapelle axiale et déambulatoire nord.
Chapelle axiale et déambulatoire nord.
On remarquera le chapiteau à têtes sculptées au premier plan.
Statue de la Vierge à l'Enfant dans la chapelle d'axe.
Statue de la Vierge à l'Enfant dans la chapelle d'axe.

Il est rare de voir une aussi belle chapelle axiale flanquée d'un pilier en son milieu (voir photo ci-dessus à gauche). Loin d'être une erreur de l'architecte concepteur de ce chœur Renaissance, c'est au contraire le résultat de son savant appareillage de la voûte. C'est aussi la marque d'un trait traditionnel des églises de Champagne à cette époque.

Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
Premier quart du XVIIe siècle.
Les vitraux de la chapelle axiale débordent largement sur les chapelles obliques du déambulatoire.
Les vitraux de la chapelle axiale débordent largement sur les chapelles obliques du déambulatoire.
Le pilier qui se dresse au premier plan est une des curiosités architecturales de l'église (voir l'encadré plus haut).
Le Christ et le centurion
Le Christ et le centurion
Tableau d'un peintre anonyme, XVIIe siècle.
VITRAUX RENAISSANCE DE LA CHAPELLE AXIALE : BAIES 3 À 14
BAIE RENAISSANCE n°3
BAIE RENAISSANCE n°4
Le Portement de croix avec Véronique
Le Portement de croix avec Véronique
Détail de la baie 3, vers 1540, restauré en 1616.
La Mise en croix
La Mise en croix
Panneau dans la baie 3 (vers 1540, restauré en 1616)
À DROITE ---»»»
Rencontre des pèlerins d'Emmaüs
Détail de la baie 4 (vers 1540).
La Mise en croix
La Mise en croix
Détail de la baie 3, vers 1540 et 1616.

La baie 3 est datée de 1540. Elle a été très restaurée en 1616 par Pierre et François Cornouaille, héritiers d'un atelier qui recevait régulièrement, depuis 1572, des commandes de la fabrique de Saint-Eusèbe. L'année 1616 est inscrite dans les têtes de lancettes (photo à gauche).
Avec la baie 5, la baie 3 illustre la Passion. On trouve, dans le registre du bas, un Portement de croix avec sainte Véronique tenant le linge imprégné du visage du Christ. Au-dessus : un Christ mis en croix. On remarquera la présence de mascarons dans le bas du registre (voir à gauche), typiques de la Renaissance.

La baie 4 (donnée ci-contre) date 1540. Elle illustre deux scènes de la Vie glorieuse du Christ. En bas, l'Incrédulité de saint Thomas est présentée devant un double portique. Au-dessus, la Rencontre des pèlerins d'Emmaüs, sur un chemin de Judée. Le personnage de tête, avec sa gourde et son bâton de marche, rappelle saint Jacques le Majeur.
La verrière de la baie 4 a été restaurée aux XVIIe et XIXe siècles.

Vitrail de la baie 4
Vitrail de la baie 4 :
Scènes de la Vie glorieuse du Christ.
Rencontre des pèlerins d'Emmaüs
L'Incrédulité de saint Thomas
L'Incrédulité de saint Thomas
Détail de la baie 4 (vers 1540)
BAIE RENAISSANCE n°5
Comparution du Christ devant Pilate
Comparution du Christ devant Pilate
Détail de la baie 5 (vers 1540)

La baie 5, datée de 1540, compte parmi les moins attrayantes des baies de la chapelle d'axe. Elle illustre deux scènes de la Passion : la Comparution devant Caïphe au registre inférieur (extrait ci-dessous) et la Comparution devant Pilate au registre supérieur (donnée partiellement ci-contre).

Comparution du Christ devant Caïphe
Comparution du Christ devant Caïphe
Détail de la baie 5 (vers 1540)
BAIE RENAISSANCE n°6
Vitrail de la baie 6
Vitrail de la baie 6
Pêche miraculeuse et Ascension (vers 1540)
L'Ascension
L'Ascension
Détail de la baie 6 (vers 1540)

La baie 6, datée de 1540, illustre deux épisodes de la vie du Christ : la Pêche miraculeuse dans le registre du bas et l'Ascension dans celui du haut. L'Agonie du Christ dans le tympan a été réalisée au XIXe siècle. Le Corpus Vitrearum signale quelques restaurations du XIXe siècle dans cette belle verrière.

Saint Pierre et saint André dans la Pêche Miraculeuse
Saint Pierre et saint André dans la Pêche Miraculeuse
Détail de la baie 6 (vers 1540)
La Pêche miraculeuse
La Pêche miraculeuse
Détail de la baie 6 (vers 1540).
BAIE RENAISSANCE n°7
Vitrail de la baie 7
Vitrail de la baie 7 :
Agonie & Cène (vers 1550)
BAIE RENAISSANCE n°9

La baie 9, datée de 1540, illustre deux scènes de l'Apocalypse de saint Jean : Dieu le Père trônant au milieu des 24 vieillards (donnée plus bas) et les quatre cavaliers de l'Apocalypse (voir ci-dessous). On pourra préférer la scène beaucoup plus dynamique de ces quatre cavaliers que l'on voit à l'église Saint-Martin-es-Vignes à Troyes, dans la verrière consacrée à l'Apocalypse.
Le tympan de la baie 9 est digne d'intérêt : Dieu le Père apparaît à saint Jean dans l'île de Patmos (scène donnée ci-dessous). Le Père Céleste est debout, les bras en croix, entouré de sept chandeliers. Curieusement, saint Jean l'Évangéliste, devant Lui, est allongé sur ce qui semble être des nuées, un peu comme une sirène sur son rocher.

La Cène
La Cène
Détail de la baie 7 (vers 1540)

La baie 7, qui date de 1540, a été très restaurée au XVIIe siècle. On y trouve la Cène dans le registre du bas, et l'Agonie du Christ au jardin des Oliviers dans le registre supérieur. À noter, à l'arrière-plan, l'arrivée des soldats de Pilate, conduits par Judas et, sous le registre du bas, des putti avec des enroulements de cuirs. L'image du vitrail complet (à gauche) montre la vitrerie géométrique réalisée par l'atelier Pierre Gaudin en 1967 sur l'ensemble de la verrière du chœur.

BAIE RENAISSANCE n°8

La baie 8 (vers 1550) nous plonge dans l'Ancien Testament avec la famille du roi David. Absalon, troisième fils de David, fomente une révolte contre son père. Il est tué par Joab, général du roi, dans la bataille de la forêt d'Éphraïm alors qu'il est accroché à la branche d'un arbre par ses longs cheveux. David le pleura amèrement. Si la nature du premier registre reste incertaine (découverte du corps d'Absalon?), le second reçoit une magnifique scène traitée au jaune d'argent : Salomon accueillant la reine de Saba (donnée ci-dessous).

Salomon accueillant la reine de Saba.
Salomon accueillant la reine de Saba.
Détail de la baie 8 (vers 1550)
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Détail de la baie 9 (vers 1540).
Le panneau gauche, surtout dans la rangée du haut,
a été très restauré au XIXe siècle.
Dieu trônant au milieu des vingt-quatre vieillards
Dieu trônant au milieu des vingt-quatre vieillards
Scène de l'Apocalypse de saint Jean.
Détail de la baie 9 (vers 1540).
Dieu apparaissant à saint Jean l'Évangéliste
Dieu apparaissant à saint Jean l'Évangéliste dans l'île de Patmos.
Tympan de la baie 9 (vers 1540)

La baie 10 est le complément de la baie 8 sur l'histoire du roi David et de la révolte d'Absalon (Ancien Testament). Datée elle aussi de 1540, son premier registre illustre une scène avec un roi sortant d'une ville et le jet d'une tête coupée au-dessus des murailles (scène donnée partiellement plus bas).
Le deuxième registre est la mort d'Absalon, tué par Joab. Absalon, troisième fils de David, ayant craint pour sa place d'héritier au trône d'Israël, s'était révolté contre son père. Le peuple s'étant rallié à lui, David avait été obligé de   --»»

BAIE RENAISSANCE n°10

--»» fuir Jérusalem. Cependant, après la défaite de son armée face à celle de Joab, général de David, Absalon dut fuir à son tour. David eut beau clamer sa volonté de clémence contre son fils rebelle, Joab le tua alors que ses longs cheveux étaient empétrés dans une branche d'arbre (scène donnée ci-dessous). Enfin, le tympan illustre saint Jean-Baptiste montrant l'agneau de Dieu.
La verrière a été très restaurée aux XVIIe et XIXe siècles.

Mort d'Absalon, transpercé par la lance de Joab.
Mort d'Absalon, transpercé par la lance de Joab.
Détail de la baie 10 (vers 1540)
Jet de la tête coupée du haut du rempart.
Jet de la tête coupée du haut du rempart.
Détail de la baie 10 (vers 1540).
Saint Jean-Baptiste montrant l'agneau.
Saint Jean-Baptiste montrant l'agneau.
Oculus du tympan de la baie 10 (vers 1540).
BAIE RENAISSANCE n°11
Vitrail de la baie 11
Vitrail de la baie 11
Verrière de saint Laurent (1540)
À gauche : Saint Laurent devant Décius ; à droite : saint Laurent prosterné devant saint Sixte.
À gauche : Saint Laurent devant Décius ; à droite : saint Laurent prosterné devant saint Sixte.
Détail de la baie 10 (vers 1540).

La baie 11 illustre des scènes de la vie de saint Laurent. Datée de 1540, cette baie a été restaurée aux XVIIe, XIXe et XXe siècles et remise dans le bon ordre à la dernière restauration.
Le registre supérieur (donné ci-dessus) montre Laurent devant Décius. Le saint, conformément à sa promesse, est venu devant le gouverneur romain, accompagné de toutes ses richesses : les pauvres et les estropiés de la ville. Décius est furieux. Dans le panneau de droite, le saint est prosterné devant le pape, saint Sixte. Au registre du dessous, Laurent console les pauvres, lave les pieds d'un aveugle qu'il guérit ; à droite, il baptise en prison. Le registre inférieur présente deux scènes de supplice. À gauche, Laurent, immobilisé sur un chevalet, est flagellé. À droite, la décollation de saint Sixte est enrichie à l'arrière-plan d'une scène où l'on voit saint Laurent distribuer ses biens aux pauvres.
Les têtes de lancettes de cette baie sont intéressantes. Datées du XVIIe siècle, elles sont occupées par des fruits, des mascarons et des volutes (voir à gauche).
L'oculus du tympan (ci-contre, à droite) illustre deux scènes du martyre de saint Laurent, mises côte à côte : à gauche, le saint est écorché vif, à droite, il brûle sur le gril (scène incomplète).

Deux scènes mises côte à côte et provenant du Martyre de saint Laurent
Deux scènes mises côte à côte et provenant du Martyre de saint Laurent.
Oculus du tympan de la baie 11 (vers 1540).
BAIE RENAISSANCE n°12
Le donateur, accompagné de son fils, est présenté par saint Sébastien
Le donateur, accompagné de son fils, est présenté par saint Sébastien.
Détail de la baie 12 (1583).
Comparution de saint Sébastien devant l'empereur Dioclétien

La baie 12, comme on le voit dans les deux extraits à gauche et ci-dessous, est constituée des restes d'une verrière réalisée par Louis Cornouaille et exécutée en 1583. Elle est dédiée à saint Sébastien. Avec la baie 13, c'est la seule à posséder un donateur. Celui-ci, accompagné de son fils, est présenté (sans doute à la Vierge) par son saint patron (voir à gauche). On y remarque l'inscription : Sainct Sébastien.
On peut voir au-dessous les fragments d'une Comparution du saint devant l'empereur Dioclétien. D'après la Légende dorée, Sébastien est un soldat chrétien, très apprécié par les empereurs Dioclétien et Maximin qui l'avaient nommé chef de la première cohorte. Mais il aidait les chrétiens en cachette. Dans la scène proposée, Dioclétien lui reproche d'avoir travaillé contre l'Empire et ses dieux. Et l'empereur ordonne que Sébastien soit percé de flèches (ci-dessous, fragments de la scène).
Les fragments qui sont parvenus jusqu'à nous permettent de voir que le vitrail était d'une très bonne tenue artistique.

Martyre de saint Sébastien (fragments)
Martyre de saint Sébastien (fragments)
Détail de la baie 12 (1583).
«««--- À GAUCHE
Comparution de saint Sébastien devant l'empereur Dioclétien
Détail de la baie 12 (1583).
BAIE RENAISSANCE n°13
Vitrail de la baie 13 : La Nativité de la Vierge

La baie 13 illustre la Nativité de la Vierge. Datée du début du XVIIe siècle, cette baie se compose de six scènes dans six panneaux (hormis la vitrerie du registre du bas qui date de 1967). Comme la baie 12, elle possède des donateurs, cette fois dans l'oculus du tympan. Mais, selon le Corpus Vitrearum, ce sont des panneaux recomposés avec des fragments divers.
Premier registre historié : mariage de sainte Anne et de Joachim & Éducation de la Vierge. Au-dessus, à droite : les offrandes de Joachim sont refusées par le grand-prêtre parce qu'il n'a pas de descendance ; à gauche, l'annonce de l'ange à Joachim, annonce à sainte Anne. Enfin, au troisième registre historié : Naissance de la Vierge (donnée ci-dessous) et la Rencontre à la Porte dorée (ci-contre). Voir le commentaire sur ce thème.
Les têtes de lancettes représentent les écus armoriés d'un couple soutenus par des anges. La tête de la lancette droite est donnée ci-dessous à droite.

La Naissance de la Vierge
La Naissance de la Vierge
Détail de la baie 13 (début du XVIIe siècle).
«««--- À GAUCHE
Vitrail de la baie 13 : La Nativité de la Vierge
(Début du XVIIe siècle)
Rencontre à la Porte dorée
Rencontre à la Porte dorée
Détail de la baie 13 (début du XVIIe siècle).
Détail d'une tête de lancette : écus armoriés d'un couple soutenu par des anges.
Détail d'une tête de lancette : écus armoriés d'un couple soutenu par des anges.
Baie 13 (début du XVIIe siècle).
Les offrandes de Joachim sont refusées par le grand–prêtre
Les offrandes de Joachim sont refusées par le grand-prêtre.
Détail de la baie 13 (début du XVIIe siècle).
BAIE RENAISSANCE n°14
Joseph et la femme de Putiphar.
Joseph et la femme de Putiphar.
Détail de la baie 14 (début du XVIIe siècle).
Les frères de Joseph rapportent à Jacob sa tunique ensanglantée.
Les frères de Joseph rapportent à Jacob sa tunique ensanglantée.
Détail de la baie 14 (début du XVIIe siècle)
Joseph explique ses songes à Pharaon

La baie 14 accuse un style différent de celui des autres baies. On ressent la même impression quand on examine les verrières des XVIe et XVIIe siècles de la cathédrale de Bourges : la verrière de l'Assomption dans la chapelle des Fonts baptismaux, qui date de 1619, se distingue de toutes celles qui sont du XVIe. Et son style se rapproche de celui de notre baie ---»» suite à droite

Le grand orgue du XIXe siècle et sa tribune.
Le grand orgue du XIXe siècle et sa tribune.
Vue d'ensemble de la nef et de l'orgue de tribune.
Vue d'ensemble de la nef et de l'orgue de tribune.
«««--- À GAUCHE
Joseph explique ses songes à Pharaon.
Détail de la baie 14 (début du XVIIe siècle)
BAIE RENAISSANCE n°14
Vitrail de baie 14
Vitrail de baie 14 :
Histoire de Joseph
Début du XVIIe siècle.

---»» Renaissance n°14.
La baie 14 illustre la célèbre histoire biblique de Joseph.
Il est vendu par ses frères (registre du bas), qui rapportent à leur père Jacob la tunique ensanglantée de leur jeune frère pour faire croire à sa mort (registre n°2) ; en Égypte, la femme de Putiphar essaie de le séduire, mais il s'enfuit (registre n°2) ; Joseph explique ses songes à Pharaon, puis, en pleine faveur royale, reçoit ses frères (registre n°3). Enfin dans le registre n°4 : coupe d'or cachée dans le sac de Benjamin ; départ des frères de Joseph et arrestation du serviteur.
La scène du tympan n'est pas sûre : est-ce Joseph pardonnant à ses frères?
La verrière a été restaurée au XIXe siècle.

La femme de Putiphar essaie de séduire Joseph.
La femme de Putiphar essaie de séduire Joseph.
Détail de la baie 14 (début du XVIIe siècle).
La jeune personne qui a servi de modèle pour la
femme de Putiphar n'était pas des plus vilaines.

L'orgue de tribune n'a rien de remarquable. Citons à ce sujet l'opinion sans appel de Jean Vallery-Radot dans son article rédigé lors du Congrès archéologique de France tenu à Auxerre en 1958 : «Les orgues, dont le buffet proviendrait de l'ancienne abbaye de Clairvaux, furent installées en 1874 sur une tribune du style le plus déplorable, construite au revers de la façade sans l'autorisation de la Commission des Monuments historiques.» C'est dit !


Documentation : Congrès archéologique de France, 74e session, Avallon, 1907. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Charles Porée
+ Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre, 1958. Article sur l'église Saint-Eusèbe rédigé par Jean Vallery-Radot
+ Corpus Vitrearum, les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes, Éditions du CNRS, 1986
+ Dictionnaire des églises de France, Éditions Robert Laffont, 1966
+ Dépliant sur l'église Saint-Eusèbe réalisé par la paroisse
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