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Page créée en mai 2025
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Le taureau de Luc dans la fresque de Robert Lesbounit sur la façade

Villepreux ne fait pas partie des bourgs les plus connus de l'Ouest parisien. Jadis petit village, c'est l'arrivée de la Cour à Versailles qui va lui insuffler un peu de vie en abritant le petit personnel du château. De plus, son réseau de grandes fermes, qui fait travailler la paysannerie locale, va devoir nourrir la noblesse.
Aimant la chasse, Louis XIV créa une grande réserve naturelle, fermée par un mur d'enceinte de quarante kilomètres de long, qui s'étendait jusqu'à Villepreux. C'était le Grand Parc, ponctué de vingt-quatre pavillons d'entrée, dont quatre à Villepreux. À l'époque, le roi, depuis la Galerie des Glaces pouvait contempler une très vaste perspective qui s'étendait jusqu'au clocher de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois de Villepreux. Aujourd'hui, un ambitieux projet paysager vise à reconstituer cette perspective, grignotée depuis longtemps par de nombreux terrains agricoles.
Dans les années 1950, la vie tranquille du village va être bousculée par la création d'un quartier bâti ex nihilo dans les champs : la Haie Bergerie. Riche de tous les équipements collectifs nécessaires, ce vrai «morceau de ville» est le fruit de l'imagination de l'industriel et urbaniste Jacques Riboud en réaction à l'essor des Grands ensembles. La Haie Bergerie est «la première démonstration d'un style urbain nouveau à base de maisons de ville individuelles», écrivit-il. Rien n'y manque : commerces, centre médical, bibliothèque, théâtre, terrain de sport, gymnase, annexe municipale, commissariat de police et, bien sûr, centre cultuel.
Saint Vincent de Paul, qui fut le précepteur des enfants de la famille du seigneur de Gondi, créa à Villepreux en 1618 sa première maison de Charité. C'est pourquoi l'église lui est dédicacée. Bâti en 1966 avec l'ensemble du quartier et inauguré en 1967, le bâtiment a été conçu par l’architecte Roland Prédiéri. L'artiste Robert Lesbounit (1904-1984) en a réalisé les fresques murales et les vitraux. L'édifice est labélisé Patrimoine du XXe siècle.
La décoration est inspirée de la Genèse et de l’Apocalypse de Jean. Cette page en donne de larges extraits.
L'église ayant son chœur orienté au sud - sud-ouest, la page adopte les directions liturgiques (qui considèrent par principe que le chœur est à l'est).

Le Mal dans la fresque de l'Apocalypse de Robert Lesbounit

La nef et le chœur de l'église Saint-Vincent-de-Paul.
ASPECT EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE

L'imposante façade de l'église Saint-Vincent-de-Paul est ornée d'une fresque de Robert Lesbounit.

Aspect extérieur.
Les côtés et l'arrière de l'église Saint-Vincent-de-Paul sont totalement encastrés dans des bâtiments abritant des logements et des locaux paroissiaux.
En fait, la seule partie extérieure intéressante est la façade, orientée au nord - nord-est. Elle est ornée d'une fresque monumentale de l'artiste Robert Lesbounit (1904-1984). Ce sculpteur s'était spécialisé dans les grandes fresques gravées sur ciment.
La fresque de la façade se décompose en quatre parties :
- Les grandes étapes de la vie de saint Vincent de Paul ;
- L'annonce de la venue du Christ ;
- L'hommage aux bâtisseurs ;
- Le prologue de l'Apocalypse de Jean.


La fresque au-dessus de la porte comprend
le monogramme christique avec l'Alpha et l'Omega.

Grandes étapes de la vie de saint Vincent de Paul :
sa naissance à Pouy le 24 avril 1581 ; en 1613, il est aumônier.
Dans son Apocalypse, Jean s'adresse aux sept Églises d'Asie. L'artiste a actualisé le message
en retenant sept églises en France. On voit ici : Ronchamp, ? , Fontenay en Bourgogne,
Chartres et Notre-Dame de Paris. En bas à droite : Saint-Benoît-sur-Loire.
Le vieillard représente le Christ qui inspire Jean écrivant l'Apocalypse.

L'homme de Matthieu et le taureau de Luc se tiennent à gauche de la porte.
Grande étape de la vie de saint Vincent de Paul :
en 1618 commencent les missions.

Totalité de la fresque de Robert Esbounit sur la façade de Saint-Vincent-de-Paul.

L'aigle de Jean et le lion de Marc se tiennent à droite de la porte.
Grandes étapes de la vie de saint Vincent de Paul :
- En 1633, il fonde les Filles de la Charité ;
- Le 27 septembre 1660, il meurt à Saint-Lazare.

Prologue de l'Apocalypse de Jean :
La Vierge montre à l'Enfant la porte du temple.
L'Enfant croise ses pieds, annonce de la croix.

Le prologue de l'Apocalypse de Jean.
Sur la façade, l'artiste Robert Esbounit a gravé des symboles pour concrétiser quelques grandes idées de ce texte célèbre.
Il a ainsi remplacé les sept Églises d'Asie (Smyrne, Laodicée, Pergame, Éphèse, Philadelphie, Thyatire et Sardes) par sept Églises en France. On lit ainsi sur le site de la paroisse (l'orthographe a été respectée) : «Saint Benoît sur Loire, Notre Dame de Paris, Chartres, Tours à Toulouse, Fontenay en Bourgogne, la Solitude du Grand Condé, et Ronchamp.»

ASPECT INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE SAINT-VINCENT-DE-PAUL

La nef et le chœur de Saint-Vincent-de-Paul vus depuis la tribune.
Sur la droite, la chaire à prêcher.

L'avant-nef et l'escalier en spirale qui permet d'accéder à la tribune.

Extrait de la verrière n°1 (au-dessus du chœur) : la main de Dieu crée la lumière.

Calvaire
Œuvre contemporaine.

Le baptistère n'a pas de chapelle dédiée.
Il se trouve dans l'avant-nef entre deux piliers.

L'élévation sud (au sens liturgique) et la fresque de Robert Lesbounit consacrée à l'Apocalypse de Jean.

Détail de la fresque de Robert Lesbounit. À droite, la Bête.

Fresque sud.
Elle représente des figures de l'Apocalypse de Jean sans ordre chronologique.
À droite dans l'image ci-contre, la Bête, c'est-à-dire l‘esprit du mal, symbolise le pouvoir impérial. Elle met à mort des témoins du Christ dont on ne voit que les mains. Deux d'entre eux, la face vers le ciel, montent au paradis et ressuscitent.
À côté, c’est le combat du Bien contre le Mal. L'ange, qui tient une épée, combat le dragon. Vaincu, ce dernier est enchaîné. Robert Lesbounit lui a donné l'apparence d'un totem à sept têtes (trois de face et quatre de profil).
À gauche du Mal prisonnier (photo ci-dessous) se tient une femme, debout sur une forme en croissant. Elle symbolise l’Église souffrante en butte aux attaques du démon. À ses pieds, le lac de feu engloutit les damnés.
À gauche encore, un homme assis sur un trône ouvre les livres de vie et de mort. Les Justes glorifient Dieu en levant leurs mains vers le ciel.
À l'extrémité du dessin, la ville est celle de Jérusalem. Derrière ses remparts, elle abrite le peuple de Dieu, un peuple qui reste néanmoins ouvert sur le monde par le biais des douze portes qui symbolisent les douze tribus d’Israël et les douze apôtres.
Les trois grosses étoiles rappellent la Trinité. Les traits en volutes représentent le souffle des âmes qui arrivent à la Nouvelle Jérusalem.
Il n’y a pas trace de temple. L’Église entière est maintenant appelée Jérusalem nouvelle.
Source : site Internet de la paroisse.


Fresque sur l'élévation sud : le cercle représente le lac de feu où les damnés disparaissent.
À droite, Satan est enchaîné ; au centre, la femme (qui regarde le ciel), avec ses longs bras et ses mains crispées, représente l'Église souffrante.

La Vierge.
Art contemporain.


Détail de la verrière n°2 : les cristaux de neige du 2e jour de la Création du monde.

«««--- Fresque sur l'élévation sud : la Jérusalem céleste rassemble le peuple de Dieu.


L'élévation nord (au sens liturgique) et la fresque de Robert Lesbounit.
À gauche de la croix centrale : les quatre cavaliers de l'Apocalypse.
À droite de la croix : l'Agneau de Dieu est entouré des symboles des quatre Évangélistes.

L'élévation nord au niveau de la tribune et le détail de la fresque du triomphe de l'Église. Ici, les trompettes et les cavaliers.
Robert Lesbounit, années 1960.

Fresque nord.
Cette fresque (à droite en regardant le chœur depuis la nef) illustre le Triomphe de l'Église. Les thèmes sont tirés de l'Apocalypse de Jean.
À gauche dans l'image ci-contre, les trompettes sonnent le rassemblement du peuple et l'annonce des châtiments. Le livre des Sept sceaux se déploie : les jugements de Dieu se suivent les uns après les autres.
Le cavalier blanc paraît d'abord, tenant un arc. Il annonce les trois autres. Surgit le cavalier roux qui apporte la guerre ; il tient une épée. Puis le cavalier noir, qui tient une balance, apporte la famine et toutes les maladies. Enfin paraît le cavalier pâle (ou verdâtre) et, avec lui, la mort.
Robert Lesbounit peint ensuite, de manière très symbolique, les deux bêtes de l'Apocalypse. L'une, avec dix cornes et sept têtes, incarne le pouvoir temporel ; l'autre représente les faux prophètes qui proposent un salut sans l'aide du Christ.
À droite de la croix dessinée en tau figurent les symboles, tous ailés, des quatre évangélistes : lion et taureau, aigle et homme. Ils entourent l'Agneau de Dieu peint avec sept yeux (sept fenêtres sur le cœur) et sept cornes (qui donnent la toute puissance).
Il est dommage que Robert Lesbounit n'ait pas inséré un peu de couleurs, notamment sur les cavaliers.
La verrière de l'Apocalypse à l'église Saint-Martin-ès-Vignes à Troyes présente les quatre cavaliers dans une composition datée de 1611, d'une plus haute tenue. Elle est enrichie d'un magnifique quatrain :
Ce roy sur cheval blanc avec son arc poursuit,
Sur un roux ce second avec l'espée avance,
Ce tiers dessus un noir brandit une balance,
Puis la mort sur un pâle, et l'enfer qui la suit.


Le Christ en croix dans le chœur, détail.
Sculpture de Gérard Ramon (1935-2021).

Les cavaliers de l'Apocalypse et les symboles des quatre Évangélistes entourent une croix en tau.
Robert Lesbounit, années 1960.
LES SIX VERRIÈRES DE L'ÉGLISE

La tribune.
La proximité des verrières donne à cet endroit un aspect assez féérique.

Les six verrières du voûtement (1/2).
Ces six verrières, chacune de 15 mètres de long sur 2 mètres de haut, sont l'œuvre de Robert Lesbounit (1904-1984). Ce dernier a utilisé la technique très classique de la peinture sur verre.
Le principe décoratif, expliqué sur le site de la paroisse, «consiste à créer des lignes sinueuses, accusant l'horizontalité et essayant de faire une synthèse entre une description figurative et un élément décoratif abstrait. Il y a aussi, d'une travée à l'autre, une recherche d'alternance, de puissance et de calme [en gras dans le texte], rendue par le choix des couleurs.» ---»» Suite 2/2 ci-dessous.


Verrière n°6 : création du monde animal, de l'homme et de la femme.

Les six verrières du voûtement (2/2).
---»» Les verrières illustrent la Création du monde en six jours selon la Genèse. On sait que, le septième jour, Dieu, satisfait de son œuvre, se reposa.
Jour 1 : la main de Dieu crée la lumière au milieu des ténèbres.
Jour 2 : création des cieux et des eaux.
Jour 3 : création du règne végétal.
Jour 4 : création des astres, des étoiles, du soleil et de la lune.
Jour 5 : création des mers, des poissons et des oiseaux.
Jour 6 : création du monde animal, de l'homme et de la femme.
On remarquera que la lumière issue des vitraux n'est pas dirigée vers le chœur, mais vers les fidèles.

«««--- La Bête de l'Apocalypse selon Robert Lesbounit.


Partie supérieure : verrière du 6e jour illustrant la création du monde animal, de l'homme et de la femme.
Partie inférieure : détail de la verrière du 5e jour avec la création des mers, des poissons et des oiseaux.
Robert Lesbounit, années 1960.

Verrières n°1, 2 et 3 au-dessus du chœur.
De bas en haut : création de la lumière ; création des cieux et des eaux ; création du règne végétal.
Dans la verrière n°2, la rose des vents, située au centre, sépare les cristaux de neige (à gauche) des nuages et de la pluie (à droite).

L'église vue depuis le chœur.

Documentation : site Internet de l'église Saint-Vincent-de-Paul
+ «Villepreux Green Lodge», document du cabinet Kaufman & Broad sur l'aménagement architectural de Villepreux et le projet Green Lodge, 2015.
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