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             Au IXe siècle, le village de Jouy-en-Josas 
              figurait sous le nom de Gaugiaco dans la liste des biens détenus 
              par l'abbaye de Saint-Germain des Prés. Y avait-il à 
              cette époque un sanctuaire ? C'est probable. Toutefois, les 
              plus anciens vestiges de l’église Saint-Martin actuelle ne sont 
              pas antérieurs au XIIIe siècle et ne sont pas nombreux. 
              La guerre de Cent Ans (1337-1453), alliée aux épidémies 
              de peste, s'abat sur la contrée. Les populations sont décimées. 
              À la fin du XVe siècle, l'église est en ruine. 
              Jean d'Escoubleau (1491-1575), conseiller du roi, gentilhomme 
              ordinaire de la chambre du roi, maître de la garde-robe de François 
              Ier et, vers 1542, seigneur de Jouy-en-Josas, fait restaurer l'église 
              en l'agrandissant notablement. Trois travées et un bas-côté 
              s'ajoutent à l'édifice (voir plan). 
              Le clocher, jusque-là séparé de l'église, 
              est intégré dans le nouvel ensemble au-dessus du bas-côté. 
              L'édifice est consacré en septembre 1549 comme le 
              rappelle une plaque 
              de cette époque, visible dans l'entrée. 
              La façade occidentale, très sobre, est le résultat d'une 
              restauration du XXe siècle. Elle a toutefois conservé son 
              portail Renaissance. Vers 1960, l'intérieur de l'église 
              bénéficie d'un décapage complet, ce qui a permis 
              de faire apparaître nettement les deux périodes de 
              construction. 
              L'église Saint-Martin propose quelques œuvres d'art 
              intéressantes : la Diège, 
              statue de Notre-Dame à l'Enfant en bois polychrome du XIIe 
              siècle ; un saint 
              Sébastien du XVIIe siècle ; un groupe sculpté 
              de saint 
              Martin partageant son manteau, du XVIe, visible dans le chœur, 
              et une grande toile de Félix Hullin de Boischevalier sur 
              un thème rare : le 
              Christ soulageant les malheureux. Les vitraux 
              datent des années 1857-1858. Ils ont été réalisés 
              par l'atelier Paul Nicod. 
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            La nef de l'église Saint-Martin vue depuis l'entrée occidentale. | 
         
         
           
            
               
                | ASPECT EXTÉRIEUR 
                  DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN | 
               
             
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            La façade de l'église s'élève face à l'ouest. | 
           
            
               
                 
                  
                     
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                         Architecture 
                          extérieure de l'église. 
                          De par sa simplicité architecturale, le visiteur 
                          aura vite fait le tour de l'édifice. Les élévations 
                          extérieures latérales, armées de 
                          leurs contreforts, remontent au XVIe siècle et 
                          n'ont rien d'original. On peut noter simplement la présence 
                          de quelques modillons à têtes grotesques 
                          sur l'élévation sud, près du chevet. 
                          Avant la reconstruction du XVIe, le clocher était 
                          séparé de l'église dont la nef 
                          était trois fois moins longue que la nef actuelle. 
                          La façade occidentale, élevée au 
                          XVIe siècle pour fermer une nef agrandie, est 
                          de nos jours très dénudée. C'est 
                          néanmoins l'élément le plus intéressant. 
                          Le portail 
                          Renaissance présente deux colonnes (dont les 
                          chapiteaux ont un style hétéroclite) et 
                          des écoinçons 
                          ornés de rinceaux. «Le fronton rectangulaire 
                          est une restauration récente à l'identique», 
                          lit-on dans l'article d'Images et Patrimoine. 
                          En 1900, la façade était plus riche : 
                          un oculus surmontait le portail ; la corniche, plus 
                          haute, était elle-même surmontée 
                          d'une lucarne ; enfin, le bas-côté sud 
                          débouchait sur une porte piétonne avec 
                          une baie en plein cintre et un pignon. La restauration 
                          des années 1971-72 l'a nettement appauvrie. 
                       | 
                     
                   
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                  Modillon du début du XVI siècle. | 
                  
                  Modillon du début du XVI siècle. | 
               
             
           | 
         
         
            
            Le portail de la façade occidentale est d'époque Renaissance. 
            Le tympan est une copie moderne, réalisée à l'identique. | 
            
            Sculpture Renaissance sur l'écoinçon et l'intrados de l'arcade d'entrée. | 
            
            Chapiteau Renaissance sur le côté nord. 
            Son style est hétéroclite. 
            Début du XVIe siècle. 
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                | LA NEF DE L'ÉGLISE 
                  SAINT-MARTIN | 
               
             
           | 
         
         
            
            L'élévation nord de la nef vue depuis le chœur. 
            Une litre funéraire, contenant des armoiries, court le long 
            de la partie haute de l'élévation. 
            À droite, passé la statue de saint Sébastien, le mur est du 
            XIIIe siècle, ce qui inclut la pile cylindrique et son chapiteau. | 
         
         
           
            
               
                  
                  Plan de l'église Saint-Martin. | 
               
               
                  
                  Saint Jean-Baptiste. 
                  Terre cuite polychrome. 
                  XVIIe siècle. | 
               
               
                  
                  Vitrail de saint Martin 
                  Atelier Paul Nicod, 1857-1858. | 
               
               
                  
                  Chemin de croix, station 2 : 
                  Jésus est chargé de sa croix. 
                  XIXe siècle ? | 
               
              
                  
                  Vitrail de saint Roch, détail. 
                  Atelier Paul Nicod, 1857-1858.  | 
               
             
            
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                      |  
                         Architecture 
                          intérieure. 
                          L'aspect intérieur de l'église doit beaucoup 
                          au père Cointepas, ancien curé, qui a 
                          entrepris son décapage dans les années 
                          1960. 
                          Une nef à quatre travées, bordée 
                          d'un bas-côté 
                          au sud et terminée par un chœur 
                          en hémicyle, présente presque partout 
                          une pierre de grès au style ancien. L'essentiel 
                          des élévations et des voûtes remonte 
                          en effet au début du XVIe siècle. 
                          Les parties qui se rattachent au XIIIe siècle 
                          sont en bleu dans le plan ci-contre. L'église 
                          n'avait alors qu'une travée avec peut-être 
                          un chœur en supplément ; le clocher, presque 
                          séparé, n'avait en commun que la pile 
                          sud-ouest. On remarquera deux chapiteaux à palmettes 
                          (donnés à droite) qui bordaient la façade 
                          de l'église d'origine. 
                          Les pointillés bleus représentent les 
                          murs du XIIIe siècle disparus, notamment celui 
                          qui fermait la première travée au sud. 
                           
                          La reconstruction du XVIe siècle fut sobre : 
                          à la retombée des ogives, les culots 
                          n'ont reçu qu'un début de moulure ; les 
                          chanfreins des grandes arcades qui ouvrent sur le bas-côté 
                          ne montrent aucun souci artistique. L'aspect du grès 
                          employé au XVIe siècle se rapproche de 
                          celui de la meulière taillée du XIIIe, 
                          ce qui rend difficile la distinction entre les deux 
                          périodes de construction dans la nef. 
                          Détail intéressant : une litre funéraire 
                          peinte en coloris sombre court sur la partie haute du 
                          mur nord et celle du petit mur sud qui sépare 
                          la nef du bas-côté. 
                          Elle contenait des armoiries qui sont aujourd'hui très 
                          effacées et quasiment illisibles. 
                         | 
                     
                   
                   | 
               
               
                  
                  Le baptistère avec sa statue de saint Jean-Baptiste datée 
                  du XVIIe siècle. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Les 
                          vitraux. 
                          Hormis les deux vitraux 
                          modernes (et identiques) du chœur, 
                          la verrière de l'église Saint-Martin est 
                          due à l'atelier de Paul Nicod en 1857-1858.. 
                          Il est vraisemblable que cet artiste, qui fut élève 
                          du peintre d'histoire Paul Delaroche, habitait Jouy. 
                          Seul le vitrail des  
                          scènes de la Vie de la Vierge est daté 
                          et signé (photo ci-dessous).  
                          Paul Nicod a réalisé sept verrières 
                          commandées par le curé de la paroisse, 
                          l'abbé Menières, au début du Second 
                          Empire : scènes 
                          de la Vie de la Vierge ; scènes 
                          de la Vie de saint Martin ; les quatre 
                          Évangélistes ; quatre 
                          apôtres ; et trois personnages dans l'élévation 
                          nord : saint Roch (donné à droite), saint 
                          Martin (donné à gauche) et saint 
                          Sébastien. 
                          Par ailleurs, on doit aussi à Paul Nicod le tableau 
                          en demi-lune de la Vierge 
                          tenant l'Enfant-Jésus adoré par deux anges. 
                          Peut-être ce tableau a-t-il été 
                          offert par un paroissien car il est daté de 1887. 
                          La collection Images du Patrimoine replace les 
                          vitraux de Paul Nicod dans l'Histoire du vitrail au 
                          XIXe siècle et dans l'histoire de son renouveau 
                          après le long sommeil du XVIIIe. À propos 
                          du vitrail de la 
                          Vie de saint Martin, on lit ainsi : «Par ses 
                          médaillons quadrilobés et sa bordure ornée 
                          de rinceaux d'acanthes cette verrière est un 
                          exemple précoce du vitrail archéologique 
                          inspiré des verrières médiévales. 
                          En effet, elle suit de peu la fin de la restauration 
                          des vitraux de la Sainte-Chapelle (1855) et la construction 
                          de Sainte-Clotilde, 
                          première église néo-gothique à 
                          Paris (1857). Néanmoins, le fond, en grisaille 
                          décorative, à la fois plus économique 
                          et plus lumineux, montre que le vitrail médiéval 
                          a été adapté au goût du jour.» 
                          Un examen attentif des visages des grands personnages 
                          (saint 
                          Roch, saint Martin et saint 
                          Sébastien) permet d'approcher la technique utilisée 
                          par Paul Nicod. En effet, les visages de saint 
                          Sébastien et de saint Roch (plus 
                          bas à gauche) montrent un aspect délavé dû à l'usure 
                          du temps, semblable à l'aspect de certaines verrières 
                          de l'église Saint-Corneille-Saint-Cyprien 
                          aux Essarts-le-Roi, dans le même département des Yvelines. 
                          Cette dernière église possède des 
                          vitraux réalisés par l'atelier parisien 
                          de Paul Bitterlin dans les années 1850. Le procédé 
                          technique est celui de la gravure sur verre ou sur glace 
                          avec de l’acide fluorhydrique. Malheureusement, passé 
                          un siècle, la couche colorée des vitraux 
                          se dégrade pour aboutir à un aspect «pelure 
                          décolorée». Voir le commentaire donné 
                          à l'église Saint-Corneille-Saint-Cyprien. 
                          Il est vraisemblable que Paul Nicod a utilisé 
                          cet acide, pourtant dangereux, mais qui devenait à 
                          la mode, pour au moins une partie de ses créations. 
                       | 
                     
                   
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                  Signature du peintre verrier dans le vitrail de la 
                  Vie de la Vierge.  | 
               
               
                  
                  Saint Sébastien, XVIIe siècle. 
                  Statue en marbre attribuée à Pierre Puget (1620-1694) en 1907. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Saint 
                          Sébastien. 
                          L'auteur de cette ronde-bosse en marbre d'une hauteur 
                          de 1,33 mètre est inconnu. Lors de son classement 
                          en 1907 en tant que monument historique, elle a été 
                          attribuée au sculpteur Pierre Puget (1620-1694). 
                          Selon la collection Images du Patrimoine, cette 
                          attribution - abusive - est «un exemple et un 
                          témoignage de la fortune critique de l'œuvre 
                          du sculpteur (...)». Autrement dit, on ne prête 
                          qu'aux riches... Les érudits ont rapproché 
                          un peu vite le saint Sébastien de Jouy 
                          du saint Sébastien d'une église 
                          de Gênes réalisé en 1664 par Puget. 
                          Cependant, poursuit Images du Patrimoine, les 
                          deux sculptures sont bien différentes. À 
                          Gênes : jambes fléchies ; yeux ouverts 
                          ; abandon pathétique. À Jouy : mains liées 
                          à un arbre ; corps nu ; tunique militaire à 
                          terre. 
                          De par son canon court et épais, de par le traitement 
                          de la musculature et le choix de représenter 
                          un supplicié barbu, Images du Patrimoine 
                          penche pour une datation de la fin du XVIIe siècle. 
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                  Chapiteau du XIIIe siècle dans la nef, côté 
                  nord. | 
               
               
                  
                  Chapiteau du XIIIe siècle dans la nef, côté 
                  sud. | 
               
               
                  
                  Culot du début du XVIe siècle à la retombée d'une ogive. | 
               
               
                  
                  Vitrail de saint Roch. 
                  Atelier Paul Nicod, 1857-1858.  | 
               
               
                  
                  Confessionnal d'époque Louis XVI. | 
               
               
                  
                  Vitrail de saint Sébastien, détail. 
                  Atelier Paul Nicod, 1857-1858. | 
               
               
                  
                  Chemin de croix, station 9 : 
                  Jésus tombe pour la troisième fois. 
                  XIXe siècle ? | 
               
             
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                  Plaque de la Consécration de l'église Saint-Martin 
                  le 29 septembre 1549. | 
               
               
                  
                  Vitrail de la Vie de saint Martin. 
                  Atelier Paul Nicod, 1857-1858. | 
               
             
           | 
         
         
           
            
               
                | LE BAS-CÔTÉ 
                  SUD DE L'ÉGLISE | 
               
             
           | 
         
         
           
            
               
                  
                  La nef et le bas-côté sud. 
                  La grande arcade qui ouvre sur le bas-côté possède 
                  un chanfrein tout simple, signe de la sobriété 
                  de la reconstruction du XVIe siècle. | 
               
               
                  
                  Pile du XIIIe siècle soutenant le clocher. | 
                  
                  Une travée du bas-côté sud construite au XVIe siècle. | 
               
             
           | 
           
            
               
                  
                  Chemin de croix, station 11 :  
                  Jésus est attaché à la croix. 
                  XIXe siècle ? | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Le 
                          bas-côté sud. 
                          C'est dans cet espace un peu étroit que le visiteur 
                          pourra goûter au charme des vieilles pierres, 
                          même si le bas-côté, en majorité, 
                          ne remonte pas au-delà du début du XVIe 
                          siècle. 
                          Les hautes voûtes d'ogives, les culots sculptés 
                          avec sobriété, l'aspect granuleux de la 
                          pierre de grès qui se marie avec la meulière 
                          taillée du XIIIe siècle donnent à 
                          ce bas-côté une atmosphère un peu 
                          mystérieuse, gorgée de secrets. Cette 
                          impression se fait davantage sentir encore dans le petit 
                          espace à deux travées contenu entre le 
                          mur gouttereau sud et le mur qui le sépare de 
                          la nef. 
                          Le visiteur pourra s'arrêter devant la pile massive 
                          du XIIIe siècle, donnée à gauche, 
                          qui soutient le clocher ou le passage, 
                          du XIIIe siècle lui aussi, qui perce ce mur et 
                          dont seul l'arc est du XVIe. 
                       | 
                     
                   
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                  Clé de voûte du bas-côté sud 
                  ornée de la colombe du Saint-Esprit. 
                   | 
               
             
           | 
         
         
           
            
               
                  
                  La Vierge et l'Enfant adoré par deux anges. 
                  Tableau en demi-lune de Paul Nicod, 1887. | 
               
               
                  
                 | 
                 
                  
                     
                        
                        Le Christ du banc d'œuvre, 1849 
                        par Merry-Joseph Blondel (1781-1853). | 
                     
                     
                       
                        
                           
                            |  
                               «««--- Banc d'œuvre 
                                d'époque Louis XVI 
                                dans le bas-côté sud. 
                             | 
                           
                         
                        
                       | 
                     
                    
                       
                        
                           
                            |  
                               Arcade du XIIIe siècle ---»»» 
                                donnant accès au bas-côté sud. 
                                Seul l'arc, en grès, est du XVIe siècle. 
                                L'arrière-plan et sa fenêtre 
                                sont du XIIIe siècle. 
                             | 
                           
                         
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                        Le bas-côté sud aboutit, à l'est, 
                        à la statue de la Diège. | 
                        
                        La Diège derrière sa protection blindée. 
                        Bois polychrome, XIIe siècle. | 
                     
                   
                 | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         La 
                          Diège.  
                          Cette jolie statue en bois polychrome doit son nom à 
                          la contraction de Dei genetrix (mère de 
                          Dieu). Elle se trouvait jadis dans la chapelle du hameau 
                          de Villletain (ou Petit Viltain), sur le plateau de 
                          Saclay. Le livret sur l'église, disponible dans 
                          la nef, rapporte que la chapelle fut dotée par 
                          Charles V, en 1360, de 100 livres de rente. Les pèlerinages 
                          pour honorer la Diège avaient commencé 
                          dès le XIIe siècle, note le livret. 
                          La chapelle finit par tomber en ruine. Dans les années 
                          1780, la statue fut transférée à 
                          l'église Saint-Martin de Jouy. À la Révolution, 
                          elle fut mise à l'abri et cachée à 
                          Villetain, à l'intérieur d'une fenêtre 
                          murée. Ce retrait, inconnu bien sûr des 
                          autorités, peut être assimilé à 
                          un vol de précaution. La statue Notre-Dame 
                          la Brune, du XIIe siècle, à l'abbatiale 
                          Saint-Philibert à Tournus 
                          a fait l'objet d'un même vol en 1793 : 
                          une paroissienne l'a cachée chez elle et ne l'a 
                          rendue que sous le Concordat. La Diège, quant 
                          à elle, fut ôtée des mémoires 
                          et redécouverte, fortuitement lors de travaux, 
                          en 1850. 
                          En 1863, selon l'article d'Images du Patrimoine, 
                          la statue aurait fait l'objet d'une restauration selon 
                          les principes de Viollet-le-Duc, c'est-à-dire 
                          essayer de la récupérer comme elle devait 
                          être à l'origine (!) : les parties vermoulues 
                          sont reprises ; le siège manquant est recréé 
                          ; et, plus grave au sens de la restauration contemporaine, 
                          la polychromie est refaite et le manteau bleu de la 
                          Vierge, parsemé d'étoiles...  
                          En 1968, une nouvelle restauration a tenté de 
                          réparer les excès de la précédente, 
                          notamment en atténuant les couleurs et la dorure, 
                          jugées trop criardes, et en faisant disparaître 
                          les étoiles. De même, on décapa 
                          les visages de la Vierge et de l'Enfant (voir le gros 
                          plan plus 
                          bas). 
                          L'analyse stylistique de cette statue la fait dater 
                          du XIIe siècle : sa forme est rigide ; les plis 
                          des robes et voiles qui la couvrent sont raides et serrés, 
                          remarque le livret sur l'église. De plus, la 
                          Vierge met en avant son Fils qui possède déjà 
                          une bonne taille. Le point le plus marquant est cependant 
                          la position de l'Enfant : debout, les pieds soutenus 
                          par deux anges, et présenté de biais. 
                          Cette iconographie, très rare, se rencontre dans 
                          une statue similaire, datée elle aussi du XIIe 
                          siècle, qui se trouve à l'église 
                          Saint-Aubin de Limay dans les Yvelines. Globalement, 
                          le style de la Diège se rapproche de celui des 
                          statues du XIIe siècle du portail de la collégiale 
                          de Mantes. 
                       | 
                     
                   
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                        La Vie de la Vierge 
                        Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1858. 
                        C'est le seul vitrail signé et daté de l'église. | 
                       
                        
                           
                              
                              La Diège et le bas-côté sud 
                              vus depuis l'allée centrale. | 
                           
                           
                              | 
                           
                         
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                  Les quatre Évangélistes. 
                  Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1857-1858. | 
               
               
                  
                   | 
               
               
                  
                  Quatre Apôtres : 
                  Saint Jacques le Mineur, saint Simon, 
                  saint Barthélemy et saint André. 
                  Atelier Paul Nicod, 1857-1858. | 
               
               
                  
                  Plaque de remerciement à la Diège posée 
                  après la seconde guerre mondiale. | 
               
               
                  
                  La Vie de la Vierge, détail : l'Annonciation. 
                  Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1858. | 
               
               
                 
                  
                     
                      «««--- 
                        La Diège, détail. 
                          
                        Les visages de la Vierge et de l'Enfant 
                        ont été décapés lors de la 
                        restauration de 1968. 
                        Ils respectent à présent les principes contemporains 
                        de la restauration des statues polychromes anciennes. | 
                     
                   
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                  «Le Christ guérissant», 1853. 
                  Huile sur toile de Félix Hullin de Boischevalier (1808-1869). 
                 | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Le 
                          Christ guérissant. 
                          Cette imposante toile d'une hauteur de 3,35 mètres 
                          est parfois présentée sous le titre : 
                          le Christ aidant les malheureux. Comme 
                          Paul Nicod, créateur des verrières anciennes 
                          de l'église, son auteur, le peintre Félix 
                          Hullin de Boischevalier est un élève 
                          de Paul Delaroche. 
                          Selon la collection Images du Patrimoine, ce 
                          tableau méconnu, daté de 1853, s'inscrit 
                          dans le renouveau de la peinture religieuse en France 
                          au XIX siècle. Notons que le thème de 
                          l'aide de Jésus aux malheureux est assez rare. 
                          On a plutôt l'habitude de voir dans ce rôle 
                          saint Vincent de Paul ou saint Charles de Borromée. 
                          Dans le gros plan donné ci-dessous, on remarque 
                          avec étonnement que les yeux du Christ ne fixent 
                          rien. Jésus ne regarde personne. Il donne même 
                          l'impression d'être «dans les nuages», 
                          déconnecté de l'endroit où il se 
                          trouve et des lamentations qui s'élèvent 
                          vers lui. En fait, parmi tant de détresse, il 
                          est absorbé dans son rôle divin d'intercesseur 
                          et de sauveur. Seule sa main droite, ouverte, offre 
                          du réconfort. Historiquement, il faut replacer 
                          cette scène entre «Jésus et les 
                          petits enfants» et les tableaux à grand 
                          spectacle montrant des victimes de massacres ou d'épidémies, 
                          en vogue au XIXe siècle. La scène peinte 
                          par Hullin de Boischevalier se situe de nuit ; le visage 
                          du Christ se détache de la pénombre grâce 
                          au nimbe diffus qui l'entoure. Ce choix artistique de 
                          l'auteur trahit l'influence de Paul Delaroche. 
                       | 
                     
                   
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                  La Vie de la Vierge, détail : l'Adoration des bergers. 
                  Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1858. | 
               
               
                |  
                     
                    La Diège, détail : deux anges soutiennent les pieds de l'Enfant-Jésus. 
                    Bois polychrome, XIIe siècle. 
                   | 
               
             
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            «Le Christ guérissant», détail. 
            Huile sur toile de Félix Hullin de Boischevalier (1808-1869). | 
         
         
           
            
               
                | LE CHŒUR 
                  DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN | 
               
             
           | 
         
         
            
            Le chœur de l'église Saint-Martin est ceinturé de boiseries 
            cachant les pierres de grès du XVIe siècle. 
            Ces boiseries sont enrichies de quatre stalles en bois sculpté 
            du XVe siècle. 
            Le chœur a conservé sa table de communion constituée d'une ferronnerie 
            très élégante. | 
         
         
           
            
               
                  
                  «La Charité de saint Martin» 
                  Groupe sculpté en marbre, seconde moitié du XVIe siècle. | 
               
               
                
                  
                     
                        
                        Vitrail contemporain dans le chœur. 
                        Atelier Confetti aux Loges-en-Josas. | 
                     
                    
                        
                        La clé de voûte du chœur contient, imbriquées, 
                        les lettres «S» et «M» de saint Martin. | 
                     
                   
                 | 
                 
                  
                     
                        
                        Stalles en bois sculpté du XVe siècle. | 
                     
                     
                        
                        Table de communion, détail. 
                        Ferronnerie du XIXe siècle ? | 
                     
                   
                 | 
               
             
           | 
           
            
               
                 
                  
                     
                      |  
                         «La 
                          Charité de saint Martin». 
                          Cette très belle sculpture en marbre est datée 
                          de la seconde moitié du XVIe siècle. Martin, 
                          officier romain, coupe son manteau en deux pour en offrir 
                          une moitié à un mendiant. Le thème 
                          était très populaire depuis le Moyen Âge. 
                          Il est ici traité en marbre, une matière 
                          noble, souvent réservée aux œuvres 
                          savantes, et s'inspire d'éléments antiques. 
                          Martin porte la tunique d'un soldat romain ; le cheval 
                          s'inspire visiblement de celui de la statue de Marc 
                          Aurèle au Capitole. 
                          Habituellement, on vêtissait le saint d'un costume 
                          de bourgeois ou de paysan, rappelle la collection Images 
                          du Patrimoine. On en aura un exemple dans le vitrail 
                          du XVIe siècle à l'église Saint-Étienne 
                          de Beauvais. 
                          L'église parisienne de Saint-Merry 
                          en offre un autre exemple dans un vitrail daté 
                          du premier quart du XVIe siècle. Un vitrail de 
                          1607 à l'église Saint-Martin-ès-Vignes, 
                          près de Troyes, 
                          montre un saint Martin dans une belle tenue bleue Renaissance. 
                          La baie 22, datée aux alentours de 1500, de la 
                          cathédrale Notre-Dame 
                          à Évreux 
                          offre un saint Martin portant une superbe robe typique 
                          de la noblesse. Manifestement, les gens fortunés 
                          qui offraient des vitraux voulaient ramener à 
                          eux ce symbole de la charité... 
                          Les artistes du XIXe siècle respectent davantage 
                          l'Histoire et Martin retrouve sa tunique d'officier 
                          romain. C'est le cas à Saint-Germain-l'Auxerrois 
                          à Paris dans une fresque de Victor Mottiez. De 
                          même dans un vitrail de l'église Saint-Martin 
                          à Meudon 
                          (92). En revanche, dans le tympan moderne d'un portail 
                          de l'église Saint-Séverin 
                          à Paris, Martin est affublé du haubert 
                          de maille des chevaliers du Moyen Âge.  
                          Dans la sculpture de Jouy-en-Josas, la position du mendiant 
                          à l'arrière du cheval permet au sculpteur 
                          d'élargir la scène en plaçant, 
                          en son centre, le bras du don et les plis du manteau. 
                          L'anatomie du mendiant, assez recherchée, n'a 
                          pas été oubliée non plus. 
                          Le style indique clairement l'art italien de la Renaissance. 
                          Le socle 
                          est constitué d'un double culot avec têtes 
                          d'angelots, rinceaux, moulures, grandes palmes, etc. 
                          Selon Images et Patrimoine, ces éléments 
                          permettent de le dater du premier tiers du XVIe siècle. 
                          À l'évidence, ce socle est trop grand 
                          pour l'œuvre qu'il supporte. Qu'y avait-il donc 
                          auparavant, à la place du saint Martin 
                          ? 
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                  «La Charité de saint Martin» 
                  Le socle est daté du premier tiers du XVIe siècle. | 
               
             
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            Sculptures et miséricorde dans les stalles du XVe siècle. | 
            
            Un grotesque dans une stalle du XVe siècle. | 
         
         
            
            «Environs de Versailles, le village de Jouy-en-Josas» par Alexandre-Hyacinthe 
            Dunouy (1757-1841), mort à Jouy-en-Josas. 
            Huile sur toile, 1824. 
            Cette toile se trouve au MUSÉE 
            LAMBINET DE VERSAILLES. | 
            
            Vitrail à thème géométrique. 
            Atelier non précisé. 
            XIXe siècle ? | 
         
         
            
            L'orgue de tribune, dû au facteur John Albert Abbey, date de 
            1872. 
			  
            
               
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                   L'orgue 
                    conserve quelques éléments d'un orgue ancien, 
                    mais le buffet et les jeux sont probablement du XIXe siècle. 
                    L'instrument a fait l'objet d'une remise en état en 
                    1974. Il possède maintenant quinze jeux. 
                     Source : dépliant disponible 
                    dans l'église. 
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            Le chœur vu depuis le bas-côté sud. | 
         
         
            
            La nef vue depuis le chœur. | 
         
         
           
             
            Documentation : «Au sud de Versailles», 
            collection Images du Patrimoine, 2001 
            + «Le Patrimoine des Communes des Yvelines», Flohic Éditions, 
            2000 
            + Dépliant sur l'église réalisé par l'association 
            Saint-Martin, 2013. | 
         
         
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