 |
 |
Vers 1150, une première église Saint-Pierre
est donnée au chapitre de la collégiale Saint-Étienne (disparue
depuis).
Au début du XIIIe siècle, l'église est totalement rebâtie.
La guerre de Cent Ans va se traduire par d'importantes destructions
dues au siège du roi anglais Henry
V en 1421. Surtout dans la partie sud, proche des remparts.
La reconstruction, rendue possible grâce à la reprise
économique que connaît alors la France, sera longue. Elle va s'étaler
sur le dernier quart du XVe siècle et le début du XVIe. L'argent
disponible ne semble guère abondant car tout ce qui est encore
sur pied est conservé. Néanmoins, l'édifice est agrandi, embelli.
Certaines parties sont refaites : piliers du chœur
; réfection de la nef avec ouverture de grandes fenêtres en style
flamboyant ; construction des huit chapelles
latérales ; reconstruction du double
déambulatoire et de ses six chapelles rayonnantes.
Les fenêtres reçoivent des vitraux
historiés. Plusieurs grandes familles drouaises financent les travaux
et les embellissement au début du règne de Louis XII (qui monte
sur le trône en 1498).
Au XVIe siècle, on agrandit l'église vers l'ouest avec la construction
des deux dernières travées et des tours. La façade,
qui date de 1524, illustre déjà l'art de la Renaissance. Malheureusement,
la tour sud (dite «Sainte-Anne») ne sera jamais achevée. Les guerres
de Religion et les canons de l'armée d'Henri IV endommagent le bras
sud du transept. Il est reconstruit au début du XVIIe siècle.
On y installera l'orgue
sous le Second Empire.
La Révolution amène ses destructions (mobilier, statues, sculptures).
Saint-Pierre devient temple de la Raison ; le chœur,
fabrique de salpêtre. L'église est rendue au culte en 1802, puis
classée Monument historique en 1841.
L'édifice que l'on voit actuellement porte donc la marque des nombreuses
reconstructions qui l'ont modifié jusqu'au XVIIe siècle. L'essentiel
a été bâti au XVe siècle.
Hormis sa collection de vitraux
(XVe, XVIe et XIXe siècles), l'église Saint-Pierre de Dreux
possède un splendide double
déambulatoire qui dégage une atmosphère proprement féerique.
Les six chapelles rayonnantes, peu profondes, irradient ce lieu
de cheminement des couleurs chatoyantes de leurs verrières.
|
 |

La nef et le chœur
de l'église Saint-Pierre de Dreux.
La voûte de la nef s'interrompt, avec le chœur,
sur un arc triomphal, légèrement desaxé.
|
ARCHITECTURE EXTÉRIEURE DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE |
|

L'église vue du côté sud.
À droite, le bras sud du transept, de style Renaissance, date du début
du XVIIe siècle.

Architecture
extérieure.
Le croisillon sud (À droite sur la photo) est du XVIIe siècle.
Au bas de la façade, la porte des Morts donnait sur
le cimetière. L'architecture de cette façade annonce déjà
le classicisme, ce que confirme la voûte typiquement
Renaissance du bras sud du transept. À l'ouest, la tour nord,
dite «Saint-Vincent», achevée en 1576, culmine à 36 mètres.
Conséquence des troubles des guerres de Religion, la tour
sud s'est arrêtée au premier étage.
L'église fait 79 mètres de long.
|
|

La façade occidentale date du début du XVIe siècle.
La tour sud (dite «Sainte Anne») n'a jamais été terminée. |

Plan de l'église Saint-Pierre. |

Les deux portails de la façade ouest (1524) sont de style gothique
flamboyant.
La partie haute de la façade trahit l'influence de la Renaissance. |

Sur le portail principal, les personnages des voussures ont été mutilés. |

Façade ouest : Tympan et archivolte de la porte principale.
Style flamboyant.
La scène du tympan est difficilement interprétable. À gauche, entrée
de Jésus dans Jérusalem (?) |

Façade ouest : Fenêtre et archivolte de la porte nord.
Style flamboyant. |

L'église Saint-Pierre vue depuis la Chapelle
Royale.
On la voit ici du côté nord.
|

Le portail nord, daté du XIIIe siècle, est la partie la plus ancienne
de l'église.
Le tympan (très mutilé) représente le Jugement dernier. |
LA NEF DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE |
|

L'élévation nord de l'église Saint-Pierre se partage en trois niveaux. |

Blason très mutilé entouré de deux lions près d'une arcade. |

Bénitier représentant trois saintes Femmes au tombeau du Christ.
C'est un chapiteau roman du XIIe siècle, provenant
de la collégiale Saint-Étienne, qui a été évidé. |

Un ange accueille la première des saintes Femmes. |
Les
vitraux de l'église Saint-Pierre.
L'église a conservé une grande partie de ses vitraux
d'origine. Les plus anciens (dernier tiers du XVe siècle)
se trouvent dans les grandes baies flamboyantes du chur
et du transept.
Ils représentent de grandes figures de saints ainsi
qu'une Crucifixion.
Au XVIe siècle, l'église s'agrandit de deux suites de
chapelles latérales, tandis que le déambulatoire et
ses chapelles rayonnantes est refait. Toutes s'embellissent
de vitraux à petites saynètes : Vie de Jésus
et de la Vierge ; légende de saint Crépin et saint Crépinien
; légende de saint Fiacre ; Crucifixion ; Ascension,
etc.
Au XVIIe siècle sont ajoutées deux grandes verrières
(baies 108 et 110) dans le bras sud du transept : Le
Sacrifice d'Abraham et La
Descente de croix.
Enfin, au XIXe, le peintre verrier Eugène Moulin restaure
de nombreux vitraux anciens et réalise plusieurs verrières
nouvelles dans les chapelles.
Le Corpus Vitrearum nous apprend que, selon le
peintre verrier parisien Pierre Le Vieil, un violent
orage de grêle a fortement endommagé les vitraux
en 1756. Le peintre cite aussi des vitraux disparus
: miracle de saint Antoine de Padoue ; saint évêque
guérissant un possédé ; chaire de saint Pierre.
Les verrières des trois baies d'axe (baies 101,
100
et 102) sont du XVe siècle, mais ont été restaurées
à plusieurs reprises, notamment en 1753 par Jean
Le Vieil, précise le Corpus.
En 1844, la fabrique fait placer dans les quatre autres
baies du chœur
(baies 105-103 et 104-106) des grandes figures de saints
prises dans les hautes fenêtres de la nef.
Elles ont toutes un fond bleu. Par souci d'uniformité,
la fabrique décida alors de faire repeindre en bleu
le fond des verrières 100,
101
et 102, qui était incolore. De restauration en restauration,
le Corpus ajoute : «Excepté le dessin des personnages
et quelques pièces du XVe siècle (...) ces vitraux
ont perdu aujourd'hui toute authenticité.»
Une longue campagne de restauration fut menée de 1933
à 1938. Elle a permis la découverte de vitraux du XIIIe
et du XIVe siècle. Ces derniers sont maintenant exposés
au musée de Dreux. Sources :
1) Panneau dans la nef ; 2) Corpus Vitrearum, Les
vitraux du Centre et des Pays de la Loire, éditions
du CNRS, 1981.
|
|
|
Architecture
intérieure.
Dans la nef, aux arcades en arc brisé du premier niveau
succède un deuxième niveau qui est un simple mur nu.
Une corniche basse et peu saillante, sans modillons,
en marque la séparation.
Le troisième niveau est meublé de larges fenêtres
au remplage gothique, à quatre lancettes. Les vitraux
actuels de ces fenêtres ne reçoivent que de petits
remplois de l'époque Renaissance. Le reste est en verre
blanc, ce qui apporte une bonne luminosité à l'édifice.
Le mur du deuxième niveau était-il déjà nu lors de la
construction du XIIIe siècle ? On ne sait. Toujours
est-il que les restaurateurs ou «reconstructeurs»
de la fin du XVe siècle, en ouvrant les grandes fenêtres,
ont opté pour ce haut intervalle qui n'est interrompu
que par les colonnettes montantes.
On pourra voir ce même style d'élévation de la
nef, et datant de la même époque, à l'église
Saint-Bonnet
à Bourges ou encore à l'église Saint-Médard
à Paris, 5e.
Les historiens de l'art gothique ont l'habitude d'appuyer
ce choix stylistique en expliquant que ce mur nu peut
être analysé comme une séparation symbolique entre le
monde de la prière (celui des chapelles) et le monde
du haut, le monde céleste, celui de la lumière traversant
les hautes fenêtres. Certains parlent ainsi d'ascension
spirituelle depuis le premier niveau de la nef vers
le ciel, qui serait le troisième niveau.
|
|

Les deux vantaux de la porte ouest sont séparés par un trumeau
gothique portant une statue mutilée de la Vierge ou d'une sainte. |

Porte de l'escalier de la tour sud.
Son style porte la marque du début de la Renaissance. |

Rose de la façade occidentale
XIXe siècle.
Le Père céleste, entouré de chérubins, est accompagné de sain
Pierre,
de saint Jean, de saint Louis et, sur la gauche, d'un saint
évêque. |
|

L'élévation sud et les chapelles latérales construites au début du
XVIe siècle. |
Le roi
anglais Henry V Plantagenêt.
Lors de la guerre de Cent Ans, ce roi a eu un rôle très
néfaste sur les églises de France, plus précisément entre
1415 et 1422 (année de sa mort). Comme Saint-Pierre à Dreux,
l'église Saint-Jean
à Caen
a souffert de graves destructions. Même chose pour les édifices
de Pontoise, notamment Saint-Maclou.
Arrière-petit-fils d'Édouard III, fils d'Henry IV, il monte
sur le trône en 1413 et prétend assez vite recouvrer les possessions
anglaises en France. À cette époque, avec la politique sage
de Charles V et la guérilla systématique menée par Duguesclin,
la guerre de Cent Ans a tourné à l'avantage de la France.
Henry V envahit la Normandie en 1415, épopée très risquée
qui se termine par le désastre français d'Azincourt. Il revient
en 1417, prend Caen,
Falaise, puis Rouen.
Le traité de Troyes
suit en 1420. Il ouvre la voie du trône de France au roi anglais.
Profondément pieux, communiant tous les jours, Henry V a marqué
son règne d'atrocités multiples, commises en France par ses
troupes. Et bien souvent sur son ordre. Brillant stratège
dans ses campagnes, il n'acceptait pas qu'une ville lui résistât
et la faisait mettre à sac quand il la prenait d'assaut après
un long siège (ex. Caen).
«Havoc», c'est-à-dire pillage, viols et tueries étaient
la règle.
Henri V fait polémique en Angleterre parmi les historiens.
Certains, comme Winston Churchill, voit en lui un grand roi
qui a fait beaucoup pour son pays. D'autres, comme Desmond
Seward, demandent qu'on n'oublie pas, dans ses analyses, les
atrocités et ce qu'on appellerait aujourd'hui les «crimes
de guerre» commis par celui qui se définissait comme le «fléau
de Dieu».
Henry V mourut de la dysenterie à Vincennes en 1422. Un épisode
peu banal s'est produit quelques courtes minutes avant sa
mort. Alors qu'il était couché, il s'est redressé à
plusieurs reprises en brandissant un bras devant lui et en
disant : «Tu mens ! Tu mens ! Mon corps appartient à
mon Seigneur Jésus-Christ.» Comme l'ont rapporté plus tard
des témoins de la scène qui se tenaient à droite et à gauche
de la couche, le problème est que, devant lui, il n'y avait
personne ! Et ces derniers ont ajouté dans leurs récits
: «le roi s'exprimait comme s'il répondait à un démon.»
|
|

«La Madeleine au pied de Jésus»
Copie d'un tableau de Jean Jouvenet. |
LES CHAPELLES LATÉRALES DE LA NEF |
|

La suite de chapelles latérales dans le bas-côté sud (fin XVe siècle).
|
LA CHAPELLE LATÉRALE SAINT-CRÉPIN ET SAINT-CRÉPINIEN |
|

Chapelle latérale Saint-Crépin et Saint-Crépinien.
Le martyre de saint Crépin
et saint Crépinien. ---»»» |
|
|

Détail du vitrail de saint Crépin et saint Crépinien.
Selon l'histoire, Crépin
et Crépinien sont assis,
les mains immobilisées dans des entraves.
On leur enfonce de longues alènes
sous les ongles, mais ils ne ressentent aucune douleur.
|
|

Le martyre de saint Crépin et saint Crépinien.
l'empereur Maximien et le préfet Rictiovarus.
Détail du vitrail du XVIe siècle.
|
Le
Martyre de saint Crépin et saint Crépinien.
Ces deux personnages ne figurent pas dans La Légende
dorée de Jacques de Voragine. On trouve quelques
lignes sur leur vie dans l'ouvrage La Bible et les
saints publié chez Flammarion. La légende fait naître
les deux frères à Rome dans une famille noble. Convertis
au christianisme, ils fuient la persécution de Dioclétien
et, vers 280, gagnent Soissons. Là ils se font cordonniers
et chaussent les pauvres gratuitement en même temps
qu'ils les gagnent à la foi chrétienne. Arrêtés dans
leur atelier (voir la magnifique sculpture
Renaissance de l'arrestation des deux saints à l'église
Saint-Pantaléon
de Troyes),
ils sont livrés au préfet Rictiovarus.
La liste de leurs supplices, savamment composée à l'époque
médiévale, est longue. Un panneau dans la chapelle en
donne le détail, qui est aussi le sujet du vitrail.
Après leur comparution, ils sont suspendus à des potences
et roués de coups. Puis ils sont étendus sur une table
et on découpe dans leurs dos de longues lanières de
peau. Ensuite, étant assis, on enfonce de longues alènes
sous leurs ongles (panneau donné au-dessus). Est-il
besoin de préciser que, dans le récit mythique, les
deux saints ne ressentent jamais aucune douleur? Puis
ils sont précipités dans l'Aisne avec une meule autour
du cou, mais ils sortent, indemnes, sur la rive opposée.
Ensuite ils sont jetés dans une cuve d'huile bouillante,
mais ne ressentent toujours rien. Alors qu'ils sortent
du chaudron et que deux anges apparaissent pour les
protéger, le préfet Rictiovarus, à bout de nerfs, se
jette lui-même dans la cuve.
Notons que, dans le vitrail, le panneau central du registre
du bas représente une Résurrection, tandis que les deux
panneaux adjacents sont des assemblages de pièces hétéroclites
dont l'interprétation est presque impossible.
Voir le vitrail sur le martyre de saint Crépin et saint
Crépinien à l'église Saint-Étienne
d'Arcis-sur-Aube.
|
|

Le martyre de saint Crépin et saint Crépinien.
les deux saints sont jetés dans une cuve d'huile bouillante.
Détail du vitrail du XVIe siècle.
|
|
LA CHAPELLE LATÉRALE SAINTE-CLOTILDE |
|

La chapelle Sainte-Clotilde.
Le vitrail de la chapelle
est du XIXe siècle.
Il est consacré à plusieurs saints :

Dans le tympan : sainte Clotilde,
Saint Antoine de Padoue et saint Christophe,
Saint Georges et sainte Valentine, martyre. |
|

Sainte Clotilde, patronne des musiciens, jouant de l'orgue.
Peintre inconnu. |
Le dragon terrassé par saint Georges (XIXe siècle). |
|

Le vitrail du XIXe siècle de la chapelle Sainte-Clotilde. |
LA CHAPELLE LATÉRALE SAINTE-PHILOMÈNE |
|

La chapelle Sainte-Philomène.
Vitrail de l'Ascension ---»»»
XVIe siècle.
|
|
 |

L'Ascension, détail.
On notera l'absence d'auréole sur la tête des saints. |

La Madeleine au pied de Jésus, XVIIIe siècle. |
|

L'Ascension, détail. |

L'Ascension, détail : la Vierge et les Saintes Femmes.

«Sainte Philomène»
---»»»
par Émile Perrin, 1841. |
|
 |
|
LA CHAPELLE LATÉRALE SAINT-ÉTIENNE |
|

La chapelle Saint-Étienne et son vitrail de panneaux composites. |

Un homme s'évade aidé par des complices tandis que les gardes, aux
portes de la ville, ne voient rien.
Détail du vitrail du XVIe siècle dans la chapelle Saint-Étienne. |
Chapelle
Saint-Étienne.
Elle possède une copie d'un tableau de Charles Le Brun, «Le
martyre de saint Étienne» (non donné ici) et un vitrail qui
est une composition de panneaux de provenances diverses, mais
qu'on peut, par leur style, dater du XVIe siècle.
|
|

Vitrail composite de la chapelle Saint-Étienne.
XVIe siècle.
Arrestation d'un évêque.
---»»»
Détail du vitrail composite de la chapelle Saint-Étienne,
XVIe siècle. |
|

Le Sacrement d'un abbé par un évêque.
Détail du vitrail composite de la chapelle Saint-Étienne.
|

La Flagellation.
Détail du vitrail composite de la chapelle Saint-Étienne.
XVIe siècle. |
 |
|

Scène difficilement reconnaissable dans le vitrail composite de la
chapelle Saint-Étienne, XVIe siècle. |
LA CHAPELLE LATÉRALE SAINT-FIACRE |
|

La chapelle latérale Saint-Fiacre
et son vitrail du XVIe siècle sur la vie de saint Fiacre.
Le vitrail du XVIe siècle
illustre ---»»»
la légende de saint Fiacre en neuf panneaux. |
|
 |

Saint Fiacre s'embarque pour la France.
On notera la présence d'un cogge
en haut du panneau.
Légende
de saint Fiacre.
Fiacre est le fils d'un roi d'Ecosse. Attiré par la vie religieuse,
il refuse le mariage et s'embarque pour la France. À Meaux,
il rencontre l'évêque qui lui donne, comme ermitage, tout
ce qu'il pourra délimiter avec sa bêche en un jour. Au premier
coup, le sillon se forme tout seul...
Accusé d'être un sorcier, il se justifie auprès de l'évêque.
Plus tard, il sauvera deux enfants qui se noient dans la Marne.
Saint Fiacre est le patron des jardiniers.
|
|
LA CHAPELLE LATÉRALE SAINT-MARTIN |
|

La chapelle Saint-Martin
et son vitrail du XVIe siècle : «Le Christ en croix». |

Baie 26, détail :Sainte Madeleine au pied de la
croix.
Premier quart du XVIe siècle.
|

Baie 26, détail : La Vierge et une sainte femme
au pied de la croix.
Premier quart du XVIe siècle. |
«Saint Pierre guérissant
les malades de son ombre» ---»»»
Copie du tableau de la Hire (1606-1656) au musée du Louvre. |
|
|

Baie 26 : Le Christ en croix, vitrail du XVIe
siècle. |
 |
|

Baie 26, détail : le Christ.
Premier quart du XVIe siècle. |

Baie 26, détail : Gestas, le mauvais larron
Premier quart du XVIe siècle. |

Baie 26, détail : deux soldats à coté
de la croix.
Premier quart du XVIe siècle. |
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE |
|

Le chœur, de la fin du XVe siècle, offre une architecture assez sobre.
|

Baie 100 : La Crucifixion
XVe siècle, restauré. |

Le chœur et l'abside.
Comme dans la nef, un haut mur nu sépare les chapelles des hautes
fenêtres.
Cette architecture date de la fin du XVe siècle lorsque quelques
riches
familles drouaises financèrent la reconstruction de l'église. |

Baie 101 : La Vierge
XVe siècle, restauré. |
|
|

Baie 108 : La Descente de croix
Bras sud du transept.
La partie haute date du XVIIe siècle.
En bas, la Mise au Tombeau est de l'atelier Lorin, 1894. |

Baie 108, détail de la Descente de croix : saint
Jean.
XVIIe siècle. |
|

Le bras sud du transept a été reconstruit au début du
XVIIe siècle.
On remarquera la voûte de style Renaissance.
L'orgue a été installé en 1868. |

Le bras nord du transept est voûté en style gothique. |
Baie 110,
détail du Sacrifice d'Abraham. ---»»» |
|
|

Baie 110 : Le Sacrifice d'Abraham, 1607 et parties
du XIXe siècle.
Bras sud du transept. |
 |
|
|

Vitrail du Sacrifice d'Abraham, détail : l'impressionnante famille
des donateurs remplit le soubassement. |

Colonnettes d'une pile nord du transept. |
Les piles
du transept.
Lors du Congrès archéologique de France tenu à Chartres
en 1900, Louis Régnier, dans un article du compte-rendu de
la session, attire l'attention sur la différence de style
qui oppose, dans le transept, les deux piles du nord aux deux
piles du sud.
Au nord, les deux piles sont «uniformément logées dans l'angle
de deux dosserets». Au sud, les colonnettes des piles ont
un profil arrondi ; elles sont «séparées, soit par des gorges
profondes, soit par des cavets ou chanfreins creux.»
Pour l'auteur, l'aspect des piles méridionales n'a
rien de chartrain. Il rappelle au contraire certaines églises
de Haute-Normandie, ainsi que la nef de Notre-Dame
de Rouen. Il en conclut que, au XIIIe siècle, ce n'est
vraisemblablement pas le même architecte qui a mené
la reconstruction de bout en bout.
Quant à Jean Métézeau qui a reconstruit le bras sud du transept
en 1588, il n'a visiblement pas touché aux deux piles méridionales
du transept.
|
|

Colonnettes d'une pile sud du transept. |
|

Le double déambulatoire a été reconstruit (en partie du moins) au
XVIe siècle.
Ici, la partie septentrionale. |

Plan du double déambulatoire de Saint-Pierre de Dreux. |
Le déambulatoire
I.
Lors du Congrès archéologique de France tenu à Chartres
en 1900, Louis Régnier, dans un bref article du compte-rendu,
porte son intérêt sur trois questions : le double déambulatoire
de Saint-Pierre existait-il déjà dans la première version
de l'église, celle du XIIIe siècle ? Y avait-il déjà
une ceinture de chapelles ? Quelles analogies peuvent
relier l'ancien déambulatoire de Saint-Pierre avec celui de
la cathédrale
de Chartres ?
À l'examen du double déambulatoire, «il est facile de s'apercevoir,
écrit-il, que cette disposition, si rarement adoptée, existait
déjà au XIIIe siècle». Ainsi, dans le déambulatoire extérieur,
on remarque la présence de deux colonnes engagées du XIIIe
siècle. De plus, devant la chapelle d'axe, la voûte présente
deux nervures en amande (voir photo plus
bas), ce qui est une forme différente de toutes les autres.
Ces nervures ont été manifestement réemployées par les bâtisseurs
des voûtes actuelles à la fin du XVe siècle ou au commencement
du XVIe.
En outre, à l'extérieur, on observe toujours les contreforts
massifs où s'appuyaient les culées des arcs-boutants du XIIIe.
Plans à l'appui, Louis Régnier établit une forte analogie
de ce chevet avec celui de la cathédrale
de Chartres. Il en conclut que si le maître d'œuvre de
Dreux n'est pas celui de Chartres, ce doit être l'un de ses
élèves ou un copiste contemporain.
Quant à la ceinture de chapelles, pour Louis Régnier, rien
ne permet d'affirmer qu'elle existait au XIIIe siècle, mais
le fait est très probable. À Chartres,
où il y a une ceinture de chapelles, le rond-point du chœur
comprend sept «travées» ; à Dreux, cinq seulement, «d'où
une modification forcée aux conditions d'alternance qui caractérisent
les chapelles de la cathédrale», écrit, de manière un peu
sibylline, notre auteur. Quoi qu'il en soit, cette différence
interdit d'affirmer l'existence de chapelles, au XIIIe siècle,
dans le déambulatoire de Saint-Pierre.
|
|
Le déambulatoire
II.
Malgré sa forêt de voutains, le tracé global de la voûte du
déambulatoire de Saint-Pierre ne montre pas de difficultés
majeures car aux cinq arcades du chœur correspondent cinq
chapelles tournantes.
On pourra voir un dessin beaucoup plus complexe au déambulatoire
de l'église Saint-Pierre
à Caen où l'on passe de quatre arcades du chœur à cinq chapelles
rayonnantes !
|
|

Le déambulatoire de Saint-Pierre vu depuis le sud.
De gauche à droite : la chapelle
Sainte-Ève, la chapelle
de la Vierge (et ses nombreuses chaises dans le déambulatoire
extérieur), puis la chapelle
du Sacré-Cœur.
Les vitraux historiés des XVIe et XIXe siècles créent une remarquable
atmosphère féerique. |

Le déambulatoire avec, à gauche, la chapelle axiale de la Vierge et,
à droite, la chapelle
du Sacré-Cur. |
LA CHAPELLE AXIALE DE LA VIERGE |
|
|

«Scènes de la Vie de Jésus»
Vitrail de Pierre Courtous,
milieu du XVIe siècle, panneaux 3 et 4.
À gauche, Jésus est retrouvé au Temple. À droite, les Noces
de Cana. |

«Vie de saint Fiacre»
Panneau d'un vitrail du XVIe siècle.
La Becnaude accuse saint Fiacre de sorcellerie. |

Un ange annonce à Anne qu'elle va avoir un enfant.
Vitrail «Les origines de la Vierge Marie»
XVIe siècle, détail.
|
|
LA CHAPELLE RAYONNANTE DE L'ENFANT-JÉSUS |
|

La chapelle de l'Enfant-Jésus et la partie gauche de la chapelle
Notre-Dame-de-Pitié.
Les vitraux de la chapelle de l'Enfant-Jésus sont signés Eugène
Moulin (XIXe siècle) :
«Scènes de l'Enfance du Christ» et «Vie des saints». |

Saint Eugène distribuant des aumônes aux pauvres.
Détail d'un vitrail du XIXe siècle.
Atelier Eugène Moulin. |
LA CHAPELLE RAYONNANTE DU SACRÉ-CŒUR |
|

Chapelle du Sacré-Cœur.
Au centre, le vitrail de l'Arbre de Jessé (1877) |

Baie 7, détail : les Rois de Juda dans l'Arbre de Jesé.
Atelier Eugène Moulin.
Année 1877.
|

Baie 9 : Arbre de Jessé (1877). |

Baie 7 : Vitrail de la Vie de Jésus
XIXe siècle.
|
Chapelle
du Sacré-Cœur.
Elle contient des vitraux du XIXe siècle. Celui de gauche
vient rappeler la consécration de la ville de Dreux
au Sacré-Cœur lors de la guerre de 1870. Celui de
droite illustre la Vie de Jésus. Enfin, celui
du centre est un Arbre
de Jessé.
Le panneau affiché dans la chapelle du Sacré-Cœur
indique que cet Arbre est l'œuvre d'Eugène Moulin,
datée de 1877, et qu'il s'inspire d'un vitrail du XVIe
siècle de l'église de Saint-Georges-Motel dans l'Eure.
C'est contraire à ce qu'écrit Étienne Madranges dans
son ouvrage L'Arbre de Jessé,
de la racine à l'esprit (Bibliothèque des
Introuvables, 2007) selon qui cet Arbre date du XVIe
siècle et ressemble beaucoup à celui de l'église de
Le-Mesnil-Simon (même carton d'origine). On préférera
la version du panneau proposé par l'église.
|
|

Jésus et la Samaritaine.
Détail du vitrail de la Vie de Jésus.
XIXe siècle. |
|
L'Arbre
de Jessé comporte un écusson
dans son 1er registre. C'est celui du comte Georges
d'Arjuzon (1834-1900) et de son épouse née
Valentine Cuvelier (1839-1929). Le couple habitait un
hôtel particulier, devenu hôtel de ville
de Dreux en 1951.
|
|
|
LA CHAPELLE RAYONNANTE NOTRE-DAME-DE-PITIÉ |
|

La chapelle Notre-Dame-de-Pitié. |
 |
La chapelle Notre-Dame-de-Pitié
comprend deux vitraux du XIXe siècle consacrés
aux «mystères joyeux, douloureux et glorieux du Rosaire»,
c'est-à-dire à la Vie de la Vierge. ----»»»
L'autel en marbre est l'ancien maître-autel de l'église.
|
|
|

Le déambulatoire avec les chapelles rayonnantes du Sacré-Coeur, de
la Vierge et de Sainte-Ève. |
LA CHAPELLE RAYONNANTE SAINTE-ÈVE |
|

Chapelle Sainte-Ève.
L'autel est d'époque Louis XV. |

Deux panneaux dans un vitrail du XIXe siècle :
Des prisonniers sont délivrés à l'occasion de l'avènement de
saint Louis ;
Sainte Adèle reçoit le voile des mains du pape Alexandre II.
|
|
Chapelle
Sainte-Ève.
Elle comprend deux vitraux du XIXe siècle
consacrés à la vie de cinq saints : saint Urbain, sainte
Thérèse d'Avila, saint Benoît, sainte Adèle et saint
Louis.
L'autel vient de la chapelle du château de Crécy. Il
renferme les reliques de sainte Ève, patronne de la
ville de Dreux.
|
|

Vie de saint Louis et de sainte Adèle.
Vitrail du XIXe siècle.
|
|
L'ORGUE DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE |
|

Le buffet d'orgue de Saint-Pierre date de 1614.
L'orgue a été restauré par Louis-Alexandre Cliquot en 1750,
en 1811 par De Montmigny, en 1868 par Aristide Cavaillé-Coll,
en 1994 par Adrien Maciet. |

Un ange souffleur sur une tourelle de l'orgue. |
L'orgue
de Saint-Pierre de Dreux.
Il possède un magnifique buffet sculpté en 1614 par
un menuisier drouais, Toussaint Fortier, sur
des dessins de Clément Métezeau.
L'orgue fut installé à son emplacement actuel (bras
sud du transept) en 1867. Il est présenté depuis comme
un «Cavaillé-Coll». En même temps, on construisit une
sacristie au-dessous.
On pourra se reporter à l'orgue de tribune de l'église
Saint-Laurent
de Nogent-sur-Seine, de la même époque, qui lui ressemble
un peu.
|
|
|

Détail des sculptures. |

Tête de chérubin dans les sculptures du buffet. |
|

Le chœur, la nef
et le croisillon sud de Saint-Pierre de Dreux. |
Documentation : Brochure «Église Saint-Pierre
de Dreux»
+ Corpus Vitrearum, Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire,
éditions du CNRS, 1981
+ Congrès archéologique de France tenu à Chartres en
1900, article de M. L. Régnier
+ panneaux d'information dans l'église. |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |