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Page créée en 2011
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La Vierge à l'Enfant sur le portail nord

La basilique Saint-Denis est une cathédrale à part dans le patrimoine architectural religieux français. Ceci par la volonté d'un homme : l'abbé Suger (1081-1151). L'énergie et l'idéal religieux de ce prélat qui fut aussi homme d'Etat, surent transformer une église romane en un monument gothique (agrandi au XIIIe siècle). Nommé abbé de la riche abbatiale en 1122, il parvint à réunir des fonds suffisants pour réinventer l'architecture religieuse de son époque en appliquant un principe simple : la Foi par la Beauté. Pour croire, le peuple doit admirer, donc voir. Pour voir, il circulera dans un déambulatoire où seront exposées des reliques dans de magnifiques reliquaires. D'où l'exigence d'espace et de lumière. Les vitraux - nécessairement très beaux - compléteront la tâche en apportant aux illettrés l'enseignement religieux et les règles d'édification morale. L'esprit du gothique était né. L'église carolingienne de l'abbaye est agrandie vers 1135. D'abord la façade, puis le chevet. Suger expose son projet au roi, mais décide de ne pas toucher à la nef carolingienne.
Un simple sanctuaire ne suffisait pas : l'abbé Suger a joué de ses amitiés avec le roi Louis VI le Gros, puis avec son fils, Louis VII, pour faire de son abbatiale une nécropole royale. Il a réussi : Saint-Denis est riche de plus de soixante-dix statues de marbre (orants ou gisants) qui font sa renommée. Suger a aussi bataillé pour en faire le lieu officiel du sacre des rois de France. Mais, sur ce point, il a été pris de court par la cathédrale de Reims.

La nef de Saint-Denis
Vue d'ensemble de la nef de la basilique Saint-Denis.
Cette photo aurait plu à l'abbé Suger. Le soleil irradie de ses rayons les pierres de la nef,
symbolisant le passage de la lumière naturelle à la lumière immatérielle, «divine».
La façade occidentale
La façade de la basilique avec ses trois portails et son unique tour.
La tour nord a disparu en 1846.
le côté nord et son portail
Le côté nord de la basilique avec «la porte des Valois», c'est-à-dire le portail du bras nord du transept.

Architecture extérieure. Au XIIIe siècle, on insère dans la façade du transept un portail qui, au vu de ses sculptures, daterait de 1160. Les restaurations sont jugées fidèles par les spécialistes de l'architecture religieuse.
Quant à la façade occidentale, elle affiche une nouveauté pour l'époque : la rosace centrale et la disposition des trois portails sculptés.

PORTAILS, TYMPANS ET VOUSSURES
Tympan du portail central
Tympan du portail central. Le Christ est entouré des douze Apôtres.
(Tympan du XIIe siècle, saccagé à la Révolution, restauré au XIXe siècle) . Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
Portail de droite de la façade
Portail de droite de la façade.
Portail du bras nord du transept
Portail du bras nord du transept (voir au-dessous).

Le Portail du bras nord du transept. Malgré les mutilations et les restaurations du XIXe siècle, il conserve l'essentiel de sa sculpture d'origine (époque de Suger). Ce portail consacré à saint Denis (en dépit de la Vierge à l'Enfant sur le trumeau) marque une nouvelle fois la volonté de Suger de faire reconnaître le rôle de ce martyr comme protecteur de la royauté. Imposer saint Denis (le «patron spécial» du royaume, disait-on à cette époque), c'était aussi proclamer le caractère sacré des rois de France.

Personnages sculptés dans les voussures des portails Personnages sculptés dans les voussures des portails
Personnages sculptés dans les voussures des portails de droite (2e) et de gauche (1er et 3e).
Tympan du portail de droite de la façade principale
Tympan du portail de droite de la façade principale.
(Tympan du XIIe siècle, saccagé à la Révolution, restauré au XIXe siècle.)
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.

La marche au supplice. Denis et ses compagnons, Rustique et Eleuthère, sont conduits au supplice après avoir communié des mains du Christ lui-même. Les historiens y voient la volonté de Suger d'imposer un tympan consacré à une hagiographie de saint Denis.

Les vitraux de l'abside
Les vitraux de l'abside, XIXe siècle. Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
A DROITE, tympan et linteau du portail du bras nord du transept ---»»»
Linteau, partie de gauche : le préfet Fescennius ordonne l'exécution de Denis, Rustique et Éleuthère.
Partie droite : les trois compagnons communient. Le tympan illustre la décapitation.
Tympan et linteau du portail du bras nord du transept
LA NEF DE LA BASILIQUE SAINT-DENIS
Nef, bras droit du transept et chevet de la basilique Saint-Denis
Nef, bras droit du transept et chevet de la basilique Saint-Denis.
Le triforium de la basilique est totalement ajouré, apportant un maximum de lumière.
Élévations nord
Élévations nord à trois niveaux.
Basilique Saint-Denis : L'ABBÉ SUGER (1/2)
Suger dans le vitrail de l'Arbre de Jessé (Viollet-le-Duc)

Né vers 1081, de modeste origine, Suger fut placé à l'âge de dix ans à l'abbaye de Saint-Denis. C'est là qu'il rencontra le futur Louis VI le Gros, fils de Philippe Ier. Commençant sa vie comme moine, il se fit tôt remarquer par son don pour plaider les belles causes et son art d'administrateur. Souvent missionné à Rome, c'est en revenant d'une ambassade en Italie, en 1122, qu'il apprit son élection à la tête de l'abbaye de Saint-Denis. Retournant à Rome pour le concile de Latran, il visita les principaux sanctuaires des régions méridionales. Et en fut profondément marqué.

Sa future tâche de constructeur, de mécène et d'homme d'État sera imbibé de son apprentissage italien : Bénevent, Salerne, Bari et surtout le Mont-Cassin. Revenu à Saint-Denis, il entreprit de faire reconstruire son église, devenue trop petite. Les moyens de financement furent assurés par une gestion rigoureuse et tous azimuts des propriétés de l'abbaye. Sa nouvelle église incarnera sa vision théologique et artistique du monde, vision renforcée par ses contacts avec Hugues de Saint-Victor, un maître à penser réputé de Paris qui accordait une grande place aux arts mécaniques et concevait l'art comme un support spirituel. Pour croire, il faut voir et être impressionné par la beauté des choses saintes. Ainsi on édifie le peuple et on travaille à la paix. D'où l'idée fondamentale du déambulatoire pour circuler autour de riches reliquaires, le tout plongé dans une lumière intense, expression terrestre de la lumière divine. C'est à cette époque qu'il se met à écrire sa Vie de Louis le Gros et une Histoire de Louis VII.

Le bas-côté nord
Le bas-côté nord.

Vitrail moderne et bas-relief dans un bas-côté.

Pierre l'Hermite prêche la première croisade, détail
Pierre l'Hermite prêche la première croisade, détail.
Vitraux de l'Histoire de France (XIXe siècle).

L'abbé Suger (2/2)
Suger est aussi un homme d'État. Il travaille aux côtés de son ami, Louis VI jusqu'à la mort de ce dernier en 1137. Il revient quelques années après à la cour pour servir Louis VII le Jeune. Son but est omniprésent : établir son église comme protectrice de la royauté et imbriquer étroitement l'Église et le royaume de France.
En 1145, Louis VII part en croisade. Suger se voit investi d'un haute mission : gérer le royaume en l'absence du souverain. Sa tâche durera deux ans et demi ; il s'en acquittera magnifiquement : trésor royal pourvu, envoi de subsides au roi, réparation des châteaux, rébellion des grands matée, la paix et la sécurité assurées. Peu après le retour du roi et malgré l'échec de la deuxième croisade, Suger est déclaré «Père de la Patrie».
Sur le plan intérieur, Louis VII veut se séparer d'Aliénor d'Aquitaine et déclarer la guerre à Henri II Plantagenêt. Suger l'en dissuade.
En 1150, l'abbé Suger atteint les soixante-dix ans. Malade, il entre en agonie en décembre et meurt en janvier 1151. L'année suivante, Louis VII divorçait - perdant du même coup l'Aquitaine - et attaquait Henri II.
L'œuvre de l'abbé Suger est immense. Pour s'en tenir au plan de l'architecture religieuse, c'est lui qui a insufflé l'élan initial, l'idée constructrice et le principe artistique qui sous-tendent et englobent toute l'histoire des cathédrales gothiques en Europe et partout ailleurs dans le monde.
Source : «Saint-Denis, la basilique et le Trésor», Dossiers d'Archéologie, mars 2001 - article de Françoise Gasparri.

LE CHŒUR DE LA BASILIQUE
Le choeur de Saint-Denis
Le chœur de Saint-Denis sous les rayons de soleil rasants d'une fin d'hiver.
LE CHEVET, LE DÉAMBULATOIRE ET LES CHAPELLES RAYONNANTES
Le chevet et le ciborium
Le chevet et son ciborium.
La continuité des vitraux illustre la volonté de Suger d'inonder de lumière le chevet et le chœur.
La voûte du déambulatoire
La voûte du déambulatoire et ses chapiteaux.
Chapelle axiale de la Vierge
La chapelle axiale de la Vierge avec son Arbre de Jessé à droite.
Retable de l'Enfance du Christ
Le retable de l'Enfance du Christ (XIIIe siècle, pierre peinte).
Chapelle de la Vierge.
Le déambulatoire et ses chapelles rayonnantes
Aucune paroi ne sépare les chapelles rayonnantes du déambulatoire.
Chapelle rayonnante Saint-Cucuphas
Chapelle rayonnante Saint-Cucuphas
La quasi-totalité de la verrière de cette chapelle
date de Viollet-de-Duc.
Chapelle de la Vierge
Chapelle de la Vierge, vitrail de l'Enfance du Christ.

Seuls les deux panneaux du bas (sur les six en tout) proviennent
de l'époque de Suger : Annonciation et Nativité (XIIe siècle).
Les autres sont du XIXe siècle (Viollet-le-Duc) .
Chapelle de la Vierge, l' Arbre de Jessé
L'ARBRE DE JESSÉ de la Basilique.
Viollet-le-Duc a fait représenter Suger en bas à droite.
Chapelle rayonnante Saint-Pérégrin
Chapelle rayonnante Saint-Pérégrin.
On y trouve les célèbres vitraux de la Vie de Moïse (à gauche)
et des Allégories de saint Paul (à droite). Cliquez sur l'image.

«««--- A GAUCHE, Chapelle de la Vierge, l'ARBRE DE JESSÉ
Les deux panneaux du bas sont du XIXe (Viollet-le-Duc),
les quatre autres sont contemporains de Suger.
Cliquez sur les images des vitraux pour les afficher en gros plan.

Les sept chapelles rayonnantes de Saint-Denis apportent deux nouveautés par rapport à l'art roman : elles sont quasiment contiguës et de peu de profondeur. Le but de Suger était d'agrandir l'espace et de mieux faire pénétrer la lumière. À cette fin, elles possèdent deux grandes baies.

Même si les chapelles ont l'air resserrées les unes sur les autres, l'effet d'espace est assuré. De nombreux édifices du premier âge gothique reprendront à leur compte ce système de chapelle à deux baies.

Retable de l'Enfance du Christ
Retable de saint Eustache (XIIIe siècle).
Chapelle Saint Maurice.
Roi dans l'Arbre de Jessé
Chapelle de la Vierge

Le deuxième roi dans l'Arbre de Jessé
Vitrail contemporain de Suger.
C'est à l'abbé Suger que l'on doit
les caractéristiques de l'Arbre de Jessé.
Vitrail dans la chapelle de la Vierge, la Nativité
Chapelle de la Vierge
Vitrail de l'Enfance du Christ, La Nativité (XIIe siècle).
Vitrail dans la chapelle de la Vierge
Chapelle de la Vierge
Ce panneau dans le vitrail de l'Enfance du Christ date
du XIXe siècle (Viollet-le-Duc).
Les couleurs sont nettement plus chatoyantes...
Basilique Saint-Denis : L'ARBRE DE JESSÉ
Jessé endormi dans l'Arbre de l'église Saint-Pierre à Dreux (1877)

Dans le christianisme, l'Arbre de Jessé est une représentation de la généalogie de Jésus, descendant de la Vierge Marie.
Ce symbole religieux a une histoire bien compliquée où sont intervenues les plus hautes autorités de l'Église. En effet, la descendance de Jessé à Marie est en contradiction avec l'évangéliste Matthieu pour qui c'est Joseph qui descend de Jessé. Les auteurs des Ecrits Apocryphes

et les Pères de l'Église rapportent la même chose. En fait, la présence de Marie ne s'est vraiment imposée qu'à partir de la Contre-Réforme et du Concile de Trente (vers 1545). Les Protestants minimisaient le rôle la Vierge. En réaction, les prélats catholiques de la Renaissance vont imposer un culte marial, tout comme l'image omniprésente de la Vierge à l'Enfant dans les images, les statues, les tableaux et dans l'Arbre.
Si l'on résume, pour aboutir à une version compatible avec les nombreux Arbres de Jessé que l'on trouve : David a eu deux fils ; le premier, Salomon, est l'ascendant de Joseph ; le second, Nathan, est l'ancêtre de Joachim, père de Marie. Ainsi Joseph et Marie sont cousins très éloignés...
Ces ascendances ont bien sûr leur part importante de légendes et de dogmes. Les Évangiles en donnent deux versions qui ne concordent pas. Mais, pour les prosélytes, peu importe la vérité historique, seule compte la vérité théologique.
Cette vérité a pour but de montrer qui est Jésus : elle le fait descendre du roi David (et de son père Jessé) et ainsi affirme qu'il est le Messie attendu.

Il s'ensuit logiquement l'introduction de tous les rois qui ont succédé à David : Salomon et les rois de Juda. C'est ce que fait l'Évangile de Matthieu (qui, rappelons-le, aboutit à Joseph). D'ailleurs chez Matthieu, comme chez Luc, on trouve un indice supplémentaire de la messianité : Jésus naît à Bethléem, «la ville de David».
La vérité théologique possède un dernier argument pour aboutir à Marie : un oracle du prophète Isaïe savamment interprété. A propos de Jessé, Isaïe proclame : «un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines...». Que signifie cet oracle? L'auteur chrétien Tertullien (IIe siècle) en avait déjà donné le sens : «la branche qui sort de la racine, c'est Marie qui descend de David. La fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie». La vérité théologique a bouclé la boucle.
Il faut croire que cette version a satisfait tout le monde : les maîtres-verriers qui créaient, les confréries ou particuliers qui finançaient et les évêques qui donnaient leur accord. De la sorte, la chaîne artistique - ô combien visible! -: «Jessé-David-Salomon-Roboam (1er roi de Juda)-Abia-Asa-Josaphat... et finalement la Vierge» s'est imposée... malgré l'opposition à Matthieu.

Suger dans l'Arbre de Jessé de la Basilique Saint-Denis

Historiquement, c'est l'abbé Suger (~1080-1151), l'un des grands instigateurs de la basilique de Saint-Denis, qui a donné la formulation définitive de l'Arbre : un Jessé couché duquel sort un arbre dont les branches grimpantes portent les prophètes (en qualité d'ancêtres spirituels) et les rois (en qualité d'ancêtres charnels) de Jésus.

C'est pourquoi l'Arbre de Jessé de la basilique  Saint-Denis revêt une importance capitale dans l'histoire du vitrail. Cette formulation servira de modèle en France et en Angleterre pendant tout le Moyen Âge.
On pourra voir d'autres Arbres de Jessé dans l'église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, l'église Saint-Pierre à Dreux, Saint-Nizier à Troyes, Notre-Dame à Niort et, bien sûr, admirer le chef-d'œuvre d'Engrand le Prince à l'église Saint-Etienne de Beauvais.

La nef et l'orgue de tribune
La nef, les élévations du côté nord et l'orgue de tribune.
La rose du transept nord et la galerie supérieure
La rose du transept nord et la galerie supérieure qui la borde.
Vitrail du XIXe siècle
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
vitrail du XIXe siècle dans le croisillon sud Galerie des papes au-dessous de la rose du bras nord du transept
Galerie des papes au-dessous de la rose du bras nord du transept (XIXe siècle).

«««--- A GAUCHE, vitrail du XIXe siècle dans le croisillon sud. Cliquez sur l'image.
Louis-Philippe visite les caveaux de l'abbaye de Saint-Denis. Manufacture de Sèvres.

La verrière de Saint-Denis. Pour son abbatiale, l'abbé Suger a fait réaliser un projet grandiose - et personnel - de vitraux par les meilleurs artistes et maîtres-verriers de la région. Dans son ouvrage Liber de rebus in administratione sua gestis, il se répand en qualificatifs louangeurs pour décrire le rôle de la lumière qui pénètre dans le sanctuaire par les vitraux. Cependant, dans ses écrits, il ne cite expressément que trois d'entre eux : l'Arbre de Jessé, les Allégories de saint Paul et la Vie de Moïse. Les allégories sont tirées des épitres de saint Paul. Il est intéressant de noter que l'abbaye prenait Paul pour son père spirituel à la suite à la confusion - peut-être volontaire - entre saint Denis, premier évêque de Paris et réel patron de l'abbaye, et Denys l'Aréopagyte, disciple direct de l'apôtre Paul.
La verrière de Saint-Denis a beaucoup souffert au cours de l'Histoire. Bien des vitraux de Suger - du XIIe siècle - ont été remaniés au XIIIe. Les vitraux des grandes fenêtres datent aussi du XIIIe siècle. Malheureusement, toute la verrière du XIIIe a disparu lors de la Révolution, en 1794-1795. En 1799, les vitraux du déambulatoire prirent le chemin du Musée des Monuments Français - une partie fut brisée en route, une autre vendue. En 1816, après la fermeture du Musée, ce qu'on put récupérer revint dans l'abbatiale.
Avec les architectes Debret, puis Viollet-le-Duc, les vitraux furent restaurés, mais la

partie la plus abîmée fut, à son tour, vendue. Debret lança un vaste programme de création de verrières : triforium, transept, haute nef, fenêtres hautes du sanctuaire. Programme complété plus tard par celui de Viollet-le-Duc pour les fenêtres basses. En clair, toute la verrière de la basilique a été refaite au XIXe siècle, à l'exception de quelques éléments dans les vitraux du déambulatoire - qui, eux, proviennent exclusivement de l'époque de Suger. Ces vitraux se repèrent assez facilement : leur éclat est loin d'être aussi brillant que ceux du XIXe qui leur sont juxtaposés (voir les trois vitraux ci-dessus).
La verrière du XIXe siècle obéit à une iconographie royale et dionysienne. Dans le chœur : la vie de saint Denis ; dans le triforium de la nef : la vie des papes ; enfin dans les verrières hautes : la vie des rois et reines de France. S'y ajoutent une grande verrière dans le transept : la visite de Louis XVIII à l'abbatiale (réalisée par la manufacture de porcelaine de Sèvres) et une double verrière : les obsèques de Louis XVIII et la dédicace de la chapelle funèbre sous Charles X. Ces vitraux sont de très grande qualité.
A Saint-Denis, le vœu de Suger - inonder l'église de lumière - est toujours respecté.
Source : «Saint-Denis, la basilique et le Trésor» (Dossiers d'Archéologie, mars 2001 - article d'Anne Prache)

Elévation dans la nef
Élévations dans la nef avec le triforium ajouré.
Tous les vitraux visibles dans cette photo datent du XIXe siècle.
Vitrail de la vie des rois de France
Vitrail de la vie des rois de France dans le croisillon nord (XIXe siècle). Cliquez sur l'image.

Le programme iconographique des restaurateurs du XIXe siècle se voulait illustrer, dans la verrière, des thèmes relatifs à la basilique et à ses gisants : vie de saint Denis dans le chœur, vie des papes dans le triforium de la nef, vie des rois et des reines de France dans les verrières hautes.

Tombeau de Dagobert
Tombeau de Dagobert dans le chœur. Cliquez sur l'image.
Roi et reine dans la nef
Roi et reine dans la nef, côté nord.
Vitrail du XIXe siècle
Toutes les parties hautes de la nef sont
pourvues de ce genre de vitrail.
LES STALLES DE LA NEF
Les stalles de Saint-Denis
Les stalles de Saint-Denis. Ici, celles du côté nord.

Les stalles de Saint-Denis n'appartiennent pas à l'histoire de la basilique. Elles proviennent de la chapelle du château de Gaillon, en Normandie et remontent au XVIe siècle. C'est une commande du cardinal Georges d'Amboise, archevêque de Rouen.

Viollet-le-Duc prit la décision de les installer à Saint-Denis au XIXe siècle. Les scènes illustrent des épisodes de la Vie de Jésus, de la Vierge et de martyrs. Les bas-reliefs sont enrichis par des scènes, dans le bandeau central, réalisées en marquetterie.

La Rencontre d'Anne et Joachim à la Porte dorée
La Rencontre d'Anne et Joachim à la Porte dorée.
L'Annonciation
L'Annonciation.

Sculpture sur bois sous un siège
La légende de saint Eustache
sculptée sur une miséricorde.

Le mariage de la Vierge
Une partie des stalles du côté nord.

La Lapidation de saint Étienne.

La Rencontre à la Porte dorée.

Joachim n'ayant pas d'enfant, son offrande est refusée au Temple.
LES STATUES ORANTES ET GISANTES DE LA BASILIQUE SAINT-DENIS
Les priants et gisants dans le bas-côté nord de la basilique
Les priants et gisants dans le bas-côté nord de la basilique.
Monument funéraire de Louis XII et d'Anne de Bretagne
Monument funéraire de Louis XII et d'Anne de Bretagne.
C'est l'un des plus imposants de la nécropole (cliquez sur l'image).
Les quatre vertus cardinales entourent les piliers qui soutiennent la plate-forme.
Statues de Louis XVI et de Marie Antoinette
Statues de Louis XVI et de Marie Antoinette
dans la chapelle Saint-Louis (réalisées en 1830).
Les statues du second plan sont celles qui surmontent le tombeau de François Ier.

La nécropole royale de Saint-Denis. Au début de son histoire, la nécropole de Saint-Denis n'est rien d'autre qu'un cimetière que l'on choisissait, dans son testament, afin d'être enterré aux côtés de saint Denis et de ses compagnons, Rustique et Eleuthère, tous trois martyrs renommés de l'Église. Selon les historiens, la reine Arnegonde (morte vers 565-570) aurait été la seule personne de sang royal à choisir Saint-Denis - et à titre personnel. Dans les faits, les rois mérovingiens préféraient être enterrés dans un lieu où ils possédaient quelque attachement : leur résidence habituelle, un palais qu'ils appréciaient ou encore un établissement religieux dont ils étaient fondateur ou bienfaiteur. On trouvait ainsi des sépultures royales à Poitiers, Soissons, Metz ou Arras. Et, bien sûr aussi, à Paris.
Dagobert, mort en 639, choisit Saint-Denis, mais parce qu'il y avait des attaches : il était tout simplement le bienfaiteur de l'abbaye! Avec la dynastie carolingienne naissante, le choix de Saint-Denis s'impose à Charles Martel et Pépin le Bref (Pépin y avait reçu l'onction en 754). Suivirent Charles le Chauve et cinq membres de sa famille.
Il revient aux Capétiens de faire reconnaître la nécropole de l'abbaye comme le lieu obligé du repos des rois de France. Il y a à cela deux explications : d'une part, reprendre la tradition carolingienne, c'est affirmer sa légitimité ; d'autre part, certains

des premiers rois capétiens furent tout bonnement abbés laïques de Saint-Denis. Vont s'y faire enterrer : Eudes et Hugues Capet, Robert le Pieux et Henri Ier. Sans oublier que l'énergie de Suger, au XIIe siècle, fit de cette habitude une véritable loi. Quand Philippe Ier choisit Saint-Benoît-sur-Loire, en 1108, et Louis VII Le Jeune, en 1180, l'abbaye cistercienne de Saint-Port de Barbeau qu'il avait fondée, les moines de Saint-Denis réagirent par un tollé.
Néanmoins le lien entre l'abbaye et la Couronne se renforça : Louis VI le Gros lui reconnut un droit de dépouilles ; elle fut désormais considérée comme la gardienne officielle des objets symboliques de la royauté : les Regalia.
Le principe de l'abbatiale comme nécropole royale était désormais respecté. Hormis Louis XI, Louis XVI et Louis XVII, tous les rois de France de Louis VII à Louis XVIII furent enterrés à Saint-Denis. (Louis VII avait été inhumé à Barbeau, mais, en 1817, Louis XVIII fit revenir sa dépouille à Saint-Denis.) Aujourd'hui la nécropole compte plus de 70 gisants et tombeaux. C'est un lieu unique en Europe.

Source : «Saint-Denis, la basilique et le Trésor» (Dossiers d'Archéologie, mars 2001 - article de François Baron)

Les apôtres du tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne
Les apôtres du tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne.
Louis XVI priant
Louis XVI priant (réalisé en 1830).
Le tombeau de François Ier
Le tombeau de François Ier (1556).

Ce monument est une commande d'Henri II à Pierre Bontemps en 1550.
Il provient de l'abbaye des Hautes-Bruyères dans les Yvelines.
Quatre gisants en marbre dans la chapelle Saint-Michel
Quatre gisants en marbre dans la chapelle Saint-Michel (XVIe siècle).
Ce monument vient de la chapelle des Célestins à Paris.
Charles et Louis (ducs d'Orléans), Valentine Visconti, Philippe (comte de Vertus).
Gisant d'Henri II
Gisant d'Henri II.
Gisant de Catherine de Médicis
Gisant de Catherine de Médicis.
Trois chérubins sur le monument de choeur de François II
Trois chérubins sur le monument de cœur de François II.
Sculpture en marbre du Primatice, 1572
Provient de l'église des Célestins. Ramenée à Saint-Denis en 1818.
Tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis
Le tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis.
L'un des plus imposants de la nécropole avec ceux
de Louis XII et de François Ier
Gisant de Robert II d'Artois dit l'Enfant
Gisant de Robert II d'Artois, dit l'Enfant.
Gisant de Clémence de Hongrie
Gisant de Clémence de Hongrie, deuxième femme de Louis X le Hutin.
LES CRYPTES DE SUGER ET D'HALDUIN
La crypte archéologique
La crypte archéologique
C'est là qu'étaient situées les sépultures de Denis, Rustique et Eleuthère.
La crypte de Suger
Chapelle avec son autel et ses deux vitraux.

La crypte. Pour établir l'assise de sa cathédrale, Suger fit construire une crypte bordée de sept chapelles rayonnantes, exactement situées sous les chapelles rayonnantes du déambulatoire au-dessus.

Un couloir dans la crypte de Suger
Un couloir dans la crypte de Suger. Les piliers massifs supportent le chœur de la basilique au-dessus.
Les dalles funéraires dans le caveau des Bourbon
Chapiteau dans la crypte de Suger
Chapiteau avec quatre prélats.
Chapiteau dans la crypte de Suger
Chapiteau avec paysan et charrette.
«««--- Les dalles funéraires dans le caveau des Bourbon
(ou chapelle d'Hilduin).
Les murs et les chapiteaux de cette chapelle
remontent au plus tard au XIIe siècle.
Chapiteau dans la crypte de Suger
La crypte de Suger
Chapiteau montrant un démon battu par des moines.
Chapiteau dans la crypte de Suger
La crypte de Suger
Chapiteau avec deux prélats.
Chapiteau dans la crypte de Suger
La crypte de Suger
Chapiteau avec des prélats.
L'ORGUE DE TRIBUNE
L'orgue de tribune
L'orgue de tribune a été construit par Aristide Cavaillé-Coll et mis en place en 1840.

Ornementation et renommées sur la tourelle centrale (XIXe siècle).
La nef et l'orgue de tribune
La nef et l'orgue de tribune vus du tribune.

Documentation : «Saint-Denis, la basilique et le Trésor», brochure éditée par Dossiers d'Archéologie, mars 2001
+, «La cathédrale Saint-Denis», brochure d'Alain Erlande-Brandenburg (Éditions Ouest-France).
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