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Page créée en mars 2015
La Vierge à l'Enfant de Jean de la Huerta (XVe siècle)

La construction de la basilique Notre-Dame de Dole a commencé en 1509. L'édifice, qui a été une collégiale jusqu'en 1951, a pris la succession d'une autre église, toute proche, bâtie au début du XIIIe siècle et déjà consacrée à Notre-Dame. À la fin du XVe siècle, cette première collégiale est trop petite pour une population en hausse. Dole, capitale de la Comté, se doit d'honorer son rang. Dijon et ses églises servent d'émulation. De plus, la lutte entre Louis XI et Charles le Téméraire s'est soldée par une invasion en règle de la Bourgogne par l'armée royale. La soldatesque met au pas toutes les villes rebelles à l'autorité du roi de France. Dole est mise à sac en 1479. La collégiale est gravement endommagée.
Avant de se lancer dans une nouvelle construction, quatre maîtres maçons sont envoyés à Dijon par la Fabrique pour y voir les églises et, en particulier, Saint-Michel, alors en travaux. Le style choisi pour la collégiale doloise sera le gothique flamboyant finissant. Aux alentours de 1530, chœur et chapelles du chœur sont terminés. La nef et les bas-côtés sont à leur tour achevés vers 1572. Cependant le style architectural évolue très vite : si le portail nord est en gothique flamboyant, le portail occidental, dont le dessin est plus vieux de quatre ans, est déjà de style Renaissance. Quant au clocher élevé au-dessus de la tour, il a connu bien des malheurs. Le premier, érigé par Hugues Sambin et Hughes Le Rupt en 1577, est détruit par l'artillerie française lors du douloureux siège de 1636. Il est reconstruit avec vingt mètres de moins en hauteur quelques années plus tard. Notons encore que, au début du XVIIe siècle, la Fabrique réussit à obtenir l'une des deux hosties du miracle de Faverney. Pour l'abriter, la chapelle sud, à côté du chœur, sera transformée : elle deviendra la «chapelle du Saint-Sacrement de Miracle», que l'on peut voir aujourd'hui sous le nom de Sainte-Chapelle.
La collégiale Notre-Dame de Dole, devenue basilique en 1951, demeure, jusqu'aux conquêtes de Louis XIV, l'église de la capitale du Comté de Bourgogne - avec les richesses inhérentes à son statut. Pillée à la Révolution, elle verra ses chapelles latérales entièrement restaurées et remeublées entre 1840 et 1919. À l'heure actuelle, l'édifice renferme quelques œuvres d'art notables : statues du XVe siècle bourguignon, chapelles néogothiques, tableaux de Laurent Pécheux (XVIIIe siècle) et de belles verrières des XIXe et XXe siècles (Gsell-Laurent, Gruber, Le Chevallier).
La collégiale a bénéficié d'une restauration complète entre 2006 et 2009 (à l'exception de la Sainte-Chapelle restaurée en 1991). Si vous passez à Dole, une visite de ce lieu chargé d'histoire est indispensable.

La Descente de croix par Laurent Pécheux, 1781 (copie d'un maître italien)
Vue d'ensemble de la nef de la basilique Notre-Dame à Dole
Vue d'ensemble de la nef de la basilique Notre-Dame à Dole.
Les piles rondes et massives qui montent sans interruption jusqu'à la voûte
sont une caractéristique du gothique finissant (Est de la France et Flandres).
Le clocher-porche, milieu du XVIe siècle, culmine à  73 mètres.
Le clocher-porche, milieu du XVIe siècle, culmine à 73 mètres.
C'est le plus haut de Franche-Comté. Qu'il puisse servir
de guet fut l'un des arguments-clés de sa construction.
Le portail nord est en gothique flamboyant (achevé en 1554).
Le portail nord est en gothique flamboyant (achevé en 1554).
La Vierge et l'Enfant trônent au-dessus de la porte nord.
La Vierge et l'Enfant trônent au-dessus de la porte nord.
Œuvre d'Antoine le Rupt (milieu du XVIe siècle).
Un singe dévorant des raisins (gothique flamboyant)
Un singe dévorant des raisins (gothique flamboyant).
Culot d'une statue disparue sous le clocher-porche.

Architecture. La basilique Notre-Dame est de style gothique flamboyant, tel qu'on le pratiquait dans les dernières décennies du Moyen Âge dans l'est de la France et les Flandres avant la grande période du style Renaissance : les piles rondes et massives ne sont coupées par aucun chapiteau et les nervures des voûtes y naissent comme des palmiers. Les bas-côtés sont séparés de la nef par de grandes arcades en tiers-point à moulures prismatiques. Les constructeurs n'ont pas cherché à fignoler.
Les historiens de la basilique insistent cependant sur l'influence que l'église Saint-Michel de Dijon a laissée sur les maîtres maçons dolois. On sait que la Fabrique, avant de se lancer dans la construction de la collégiale, en avait envoyé quatre d'entre eux dans la capitale du duché de Bourgogne pour s'instruire de ce qu'on y bâtissait. Ainsi piles et voûte s'inspirent de Saint-Michel, qui était alors en construction. S'en inspire également l'ouverture circulaire pour le passage des cordes au milieu du transept (voir photo de la voûte plus bas). Comme le précise Jean-Pierre Jacquemart, dans l'ouvrage Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique (éditions DMODMO), on sait que «de façon certaine, à Dole, les premiers plans prévoyaient un clocher au centre de l'édifice».
La basilique permet aux visiteurs d'admirer sans entraves ces beautés architecturales. En effet, comme le montrent les photos de cette page, elle se singularise par une extrême clarté due aux grandes verrières en verre blanc du second niveau.

Le côté nord et son style gothique flamboyant.
Le côté nord et son style gothique flamboyant.
Une fenêtre des chapelles a été obstruée par un monument du
XIXe siècle, une fontaine dite de «La Liberté»
L'espace autour du chevet est occupé par des chapelles
L'espace autour du chevet est occupé par
des chapelles construites à la la suite de la
transformation de la chapelle sud en Sainte-Chapelle.
Statue de la Vierge et l'Enfant
Statue de la Vierge et l'Enfant
au-dessus du portail occidental.

Le portail nord. Une comparaison avec le porche de l'église Notre-Dame d'Auxonne, réalisé au XVIe siècle par Antoine le Rupt, a conduit Jean-Pierre Jacquemart, dans l'ouvrage Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique (éditions DMODMO), à attribuer la construction des portails nord et sud de la basilique à ce maître maçon. On y retrouve la même griffe, le même savoir-faire.

Le clocher de la basilique au sommet de la tour occidentale
Le clocher de la basilique au sommet de la tour occidentale.

Le premier clocher a été détruit par l'artillerie française en 1636, lors du siège par les troupes du prince de Condé. Le second, que l'on voit ici, est moins haut, mais reprend la base de l'ancien, notamment les quatre clochetons du pourtour.

Le portail occidental de style Renaissance
Le portail occidental de style Renaissance.

Le portail occidental possède la particularité d'être de style Renaissance sous un porche entièrement en style gothique. Signalons que la structure de ce portail rappelle de très près celle du buffet d'orgues dans la nef. Les deux œuvres ont dû être réalisées dans le même temps.
Source : La Collégiale Notre-Dame de Dole par Gustave Duhem, Congrès archéolog. de France, Franche-Comté, 1960.

La fontaine de «La Liberté» sur le côté nord
La fontaine de «La Liberté», sur le côté nord, a conduit
à obstruer une fenêtre de chapelle (XIXe siècle).
La nef et l'élévation nord
La nef et l'élévation nord.

Architecture. La nef expose une impressionnante série de grandes toiles de Laurent Pécheux réalisées au XVIIIe siècle, comme le montre la photo ci-dessus. L'archéologue Gustave Duhem, dans son analyse de l'église Notre-Dame (Congrès archéologique de France, Franche-Comté, 1960), soulève un point intéressant. Il écrit : «On peut s'étonner de l'importance exagérée qu'a le mur entre l'extrados des arcades et les fenêtres hautes [là où sont les grandes toiles]. La seule explication valable est que ce mur très nu avait été prévu pour recevoir des tapisseries qui n'ont jamais été exécutées.» Voir le commentaire sur les toiles de Laurent Pécheux plus bas.

Ornement d'architecture gothique flamboyant sur une tribune du transept
Ornement d'architecture gothique flamboyant sur une tribune du transept.
Sculptures en gothique flamboyant
Sculptures en gothique flamboyant
sur une tribune du transept.
Culot sculpté en style gothique flamboyant
Culot sculpté en style gothique flamboyant :
deux personnages soutiennent un écusson.
Croix de consécration sur un pilier de la nef
Croix de consécration
sur un pilier de la nef.

«««--- À GAUCHE
Ornement d'architecture
en gothique flamboyant dans la nef.
Ornement d'architecture en gothique flamboyant
LES CHAPELLES LATÉRALES NORD ET SUD
Le bas–côté nord vu depuis l'avant–nef
Le bas-côté nord, ici vu depuis l'avant-nef, aboutit au baptistère (retable doré dans le fond).
Piéta du XVe siècle, détail : la Vierge
Piéta du XVe siècle, détail : la Vierge
Chapelle Sainte Philomène.
Piéta du XVe siècle dans la chapelle Sainte Philomène
Piéta du XVe siècle dans la chapelle Sainte Philomène.
Cette œuvre vient du couvent des Ursulines de Dole.
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale.
Elle est dédiée aux Dolois morts pendant le conflit.
«Pie IX définit le dogme de l'Immaculée-Conception»
«Pie IX définit le dogme de l'Immaculée-Conception»
Vitrail de la chapelle de l'Immaculée Conception.
Atelier parisien de Gsell, fin du XIXe siècle.
Chapelle Saint–Joseph, aménagée à la fin du XIXe siècle
Chapelle Saint-Joseph, aménagée à la fin du XIXe siècle.
Chapelle du Rosaire
Chapelle du Rosaire
L'autel est en pierre de Quilly et la statue,
due à Victor Huguenin, en pierre de Tonnerre.
Peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924)
Peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924)
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale.
Croix de consécration sur un pilier de la nef
Croix de consécration sur un pilier de la nef.
Chemin de croix, 1ère station
Chemin de croix, 1ère station
« Jésus est condamné à mort», 1882.

Joseph Aubert (1849-1924), et son traitement tout personnel des couleurs, nourri des lumières du Proche-Orient, a réalisé deux grandes peintures murales dans la chapelle des victimes de la première guerre mondiale, le carton du vitrail (donné ci-dessous) et une Présentation de Jésus au Temple dans la chapelle du Rosaire. On se reportera à l'église Notre-Dame-des-Champs à Paris pour voir l'essentiel des toiles d'église de Joseph Aubert. L'église Saint-Maimbœuf à Montbéliard en propose deux autres : «La Déploration du Christ» et une toile relative à la guerre de 14 : «La Bénédiction du corps d'un soldat».

«Notre-Dame Libératrice», vitrail de la chapelle
«Notre-Dame Libératrice», vitrail de la chapelle
des victimes de la première guerre mondiale.
Carton de Joseph Aubert (1849-1924).
Peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924)
Peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924)
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale.
Chapelle de l'Immaculée Conception, aménagée au XIXe siècle
Chapelle de l'Immaculée Conception, aménagée au XIXe siècle
La statue de Notre-Dame de Lourdes, au-dessus de l'autel,
est en marbre blanc (fin XIXe siècle).
Les peuples se prosternent devant saint Joseph tenant l'Enfant (ateliers  parisiens Gsell, 1888)
Les peuples se prosternent devant saint Joseph tenant l'Enfant (ateliers parisiens Gsell, 1888).
Au centre, en bas : la mort de la Vierge
Vitrail de la chapelle Saint-Joseph.

Le financement de la construction (1/2. Il n'est pas fréquent de disposer d'une information précise sur le financement des édifices religieux construits au Moyen Âge ou à la Renaissance. Celui de la cathédrale d'Amiens est assez bien documenté, et par chance, pour la collégiale Notre-Dame de Dole, bien des documents d'époque nous sont restés. Quand les historiens s'en emparent pour en faire profiter les passionnés d'Histoire, c'est encore mieux. Ainsi, cet encart doit beaucoup au chapitre Maternité de Jacky Theurot dans l'ouvrage collectif Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique (éditions DMODMO).
On se doute que la construction d'un bâtiment comme la basilique de Dole (une nef de 58 mètres de long, un transept de 33 mètres de large et une hauteur sous voûte de 28 mètres) coûtait très cher. La Fabrique devait chercher des donateurs dans tous les azimuts. Pour remuer les cœurs, il fallait d'abord informer. Les mieux placés pour cette tâche, ce sont les moines Cordeliers de Dole (de l'ordre des Franciscains) qui assurent les prêches dans les églises. Leur éloquence peut conduire les bourses à s'ouvrir. On compte donc sur eux pour les dons et les aumônes, et on les chérit à coups de cadeaux en nourriture (!) On n'oublie pas non plus les prélats plus éminents : archevêque, archidiacre, aumônier de la comtesse...
La grande affaire consiste ensuite à vendre l'espace dans l'église, alors que la première pierre n'a pas été posée. Les promoteurs immobiliers qui vendent des appartements sur plan n'ont rien inventé. Les âmes pieuses peuvent acheter une chapelle dite «à construire», encore appelée «chapelle d'enceinte», ou une chapelle «de pilier» située dans la nef devant un pilier. Rappelons qu'il n'y a ni chaise ni banc dans les nefs à cette époque et que l'espace y est vide. Évidemment, les chapelles «à construire» seront bâties et meublées aux frais du possesseur de l'espace. Idem pour les chapelles de pilier qui sont, en général, constituées d'un retable accroché sur le pilier, enrichi d'un petit autel. On donne ci-dessous un extrait d'une toile du peintre hollandais Hendrick II van Steenwyck (vers 1580-1649), exposée au musée des Beaux-Arts de Cambrai, qui montre l'intérieur d'une église de la Renaissance. Sur la gauche, on voit une chapelle d'enceinte (ou chapelle latérale). Au centre, une femme agenouillée prie devant une chapelle de pilier dont l'autel est surmonté d'un triptyque. D'autres chapelles de pilier sont visibles à l'arrière-plan. ---»»» Suite 2/2.

«Intérieur d'église» de Hendrick II van  Steenwyck (vers 1580-1649)
«Intérieur d'église» de Hendrick II van Steenwyck (vers 1580-1649).
Huile sur toile, 1613 (vue partielle et inspirée de la cathédrale d'Anvers)
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CAMBRAI
Au centre de l'image, une femme pieuse (ou une religieuse) prie devant une chapelle de pilier.
«La Présentation de Jésus au Temple» de Joseph Aubert
«La Présentation de Jésus au Temple» de Joseph Aubert
Chapelle du Rosaire (1849-1924).

---»»» Le financement de la construction (2/2).
Qui achète? Ce sont en priorité les notables, les ecclésiastiques et les marchands aisés car le prix n'est pas donné : pour les grandes chapelles, 100 francs payés sur dix ans (!) Le premier versement étant payable immédiatement, la fabrique s'assure un fond de roulement avant le démarrage des travaux. D'après les sources, on comprend aussi qu'elle tient une comptabilité assez stricte : les propriétaires sont rappelés à l'ordre quand ils oublient la date d'échéance du prochain versement. Les fabriciens ne distribuent pas l'espace au hasard. L'analyse des dédicaces des chapelles à laquelle se livre l'historien Jacky Theurot (chapitre Maternité de l'ouvrage sur la collégiale de Dole cité en source), montre que l'environnement urbain était pris en compte. (Mais le pourquoi de cette répartition n'est pas toujours aisé à comprendre.) Le plan de l'église était-il tracé sur un document? La logique répond par l'affirmative, et ceci dès la conception du projet. Jacky Theurot cite l'historien archéologue Alain Erlande-Brandenburg qui s'est toujours élevé contre la croyance, assez répandue, selon laquelle on n'utilisait pas de dessins au Moyen Âge pour les constructions. Contre-vérité : on traçait bel et bien les dessins sur des peaux de parchemin cousues ensemble, comme à la cathédrale de Strasbourg, ainsi que nous l'apprend Alain Erlande-Bandenburg. C'est bien sûr le langage du bon sens. Sinon comment être sûr des attributions des chapelles? comment faire preuve de la rigueur nécessaire alors qu'il va être question de gros sous et que les querelleurs iront jusqu'au procès s'ils s'estiment trompés? Ajoutons que, au fur et à mesure de la construction, les propriétaires de chapelles d'enceinte sont invités à «suivre le rythme» et à faire bâtir sans retard l'espace qu'ils ont acheté et qui doit s'insérer dans l'ensemble de l'édifice.
Autres sources de financement de la collégiale Notre-Dame : les quêtes, les troncs d'églises, les dons dans les testaments, les legs volontaires, sans oublier les dons en nature immédiatement utilisables pour la construction, comme le bois, et les prêts de matériel de transport. On donne aussi des objet de valeur, parfois en or, que la fabrique revend. Pour ces dons et aumônes, les donateurs se situent dans toute l'échelle sociale : de l'écolier jusqu'au souverain en passant par les notables, les dignitaires de l'Église, les marchands, les paysans. La fabrique perçoit aussi des amendes pour violation des obligations du Carême, notamment par ceux qui ont mangé du beurre. D'où parfois l'appellation de «tour de beurre» à l'une des tours d'une église, comme à la cathédrale de Bourges, car bâtie avec les droits payés par les gens qui veulent continuer à manger du beurre pendant le Carême.
Près du quart du financement est assuré par une redevance sur le sel. Les Dolois utilisent le sel de Salins et paient une taxe lors de son achat et de sa distribution. Cette taxe allait dans la poche du souverain, mais la fabrique en obtint la concession pour bâtir la collégiale. Cette concession était temporaire, souvent pour dix ans. À l'échéance, les fabriciens devaient demander son prolongement au souverain (Charles Quint, Philippe II, etc.) . En cas de refus, le financement des travaux ou de l'entretien était mis en péril.
Le pape Jules II, sur le trône de saint Pierre de 1503 à 1513 et grand mécène, fournit une aide exceptionnelle par la vente d'indulgences dans la contrée. Il institua un jubilé et pardon général durant quinze ans en échange d'aumônes pour la construction de la collégiale Notre-Dame. Furent ainsi mis à contribution les gens de Gray, de Salins et de Lons-le-Saunier. Les ressources dues aux indulgences seront équivalentes à celles provenant du sel de Salins.
En 1520, une autre source de financement tomba du ciel : un montant de cinq cents livres (une année de financement) pris sur une amende de deux mille livres infligée par la souveraine Marguerite d'Autriche à Perrenot Droz de Jussey. On ne connaît malheureusement pas le motif de cette amende.
Source : Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux éditions DMODMO.

«Notre-Dame Libératrice», vitrail de la chapelle
Scènes de la vie de Marie (chapelle Sainte-Anne) :
l'Éducation de la Vierge.
Vitrail des ateliers parisiens Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle.
Vitrail du Rosaire (La Vierge remet le Rosaire à saint Dominique)
Vitrail du Rosaire : la Vierge remet le Rosaire à saint Dominique en présence
de sainte Catherine de Sienne, saint Pie V et sainte Rose de Lima.
Ateliers parisiens de Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle.
Chapelle du Rosaire
Le bas–côté sud et ses chapelles latérales vus depuis l'avant–nef
Le bas-côté sud et ses chapelles latérales vus depuis l'avant-nef.
Chapelle du Sacré–Cœur, réaménagée en 1897–1898
Chapelle du Sacré-Cœur, réaménagée en 1897-1898.
Toile marouflée représentant le Sacré-Cœur par Xavier Bourges (vers 1840).
Vitrail de la Sainte Famille et de saint François de Sales
Vitrail de la Sainte Famille et de saint François de Sales.
Ateliers Laurent-Charles Maréchal à Metz, 1857
Chapelle du Sacré-Cœur
«««--- À GAUCHE
Sont visibles : la chapelle Notre-Dame-des-Victoires (à droite),
puis la chapelle des Âmes du purgatoire.
La chapelle du Rosaire
La chapelle du Rosaire
et la peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924).
Chapelle restaurée en 1897-1898.
Chapelle Saint–François–Xavier, restaurée en 1885
Chapelle Saint-François-Xavier, restaurée en 1885
La statue de saint François-Xavier est en terre cuite peinte.
Marie Madeleine en prière
Marie Madeleine en prière
Détail d'un tableau de la nef, peintre inconnu.
Statue de Notre-Dame de Parisot (XVIe siècle)
Statue de Notre-Dame de Parisot (XVIe siècle)
dans la chapelle d'accueil.

Les Âmes du purgatoire. Les chapelles dédiées au Âmes du purgatoire montrent souvent un vitrail ou une toile avec des pénitents qui gémissent dans les flammes. À ce titre, on pourra se reporter à un tableau des âmes du purgatoire implorant la Vierge à la cathédrale Saint-Pierre de Saintes ou encore à une toile de Pierre-Nicolas Brisset à l'église de la Sainte-Trinité à Paris, 9e.
L'inverse se produit aussi et la sortie des âmes pénitentes hors du purgatoire peut donner lieu à quelque chef-d'œuvre. La toile «Le passage des âmes du purgatoire au ciel» de Gabriel Briard (1725-1777) à l'église Sainte-Marguerite à Paris, 11e doit être connue par tous ceux que ce thème eschatologique chrétien intéresse.

Vestige médiéval du tombeau de la famille de Longwy
Vestige médiéval du tombeau de la famille de Longwy
dans la chapelle des Saints-Anges.

Le Grand Siège de Dole de 1636. La France de Louis XIII rentre dans la guerre de Trente Ans (1618-1648) en 1634. Elle est alliée à la Suède et aux troupes du duc de Saxe-Weimar. Le but de Richelieu : renforcer les défenses naturelles du royaume en incorporant les provinces de l'Est, notamment la Franche-Comté. Le prétexte de l'intervention est tout trouvé : Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, qui ne cesse d'intriguer contre le roi, a demandé et obtenu l'asile de la Comté. De même pour le duc de Lorraine. Fin mai 1636, les troupes du prince de Condé encerclent Dole. Une partie s'emploie au creusement des tranchées autour de la ville, l'autre dévaste les villages environnants. Dole résiste, mais l'artillerie française va faire des ravages.
Condé dispose de canons modernes et de mortiers de gros calibre. Le clocher de la collégiale Notre-Dame, construit par Hugues Sambin au-dessus de la plate-forme, et qui a servi évidemment de tour de guet, est la première cible. Les Français tirent de redoutables boulets creux incendiaires en fer. Une pluie redoublée de gros projectiles sape la solidité des piliers du monument et ébranle le clocher dont les débris s'amoncellent sur la plate-forme. Juin et juillet 1636 sont deux mois terribles. Puis, le 8 août, survient une violente tempête. Le vent achève la destruction : tout le clocher s'écroule. Les malheurs prennent fin le 14 août : une armée de secours conduite par le duc de Lorraine force Condé à lever le siège. Les Français quittent la place le 15. Richelieu ne peut pas faire plus : déjà engagé en Picardie, il n'a pas de renfort disponible et la résistance des Dolois a fait impression. En tout, près de dix mille boulets et cinq cents bombes sont tombés sur la ville : les murailles, les toitures des bâtiments et bien sûr la collégiale ont souffert du siège.
Toutes les voûtes de la collégiale sont endommagées, évidemment celles situées près du clocher porche, mais aussi celles proches du chevet et du chœur. Six chapelles latérales sont démolies et, à part quelques panneaux, l'ensemble de la verrière a été brisée. Quant au clocher d'Hugues Sambin, il n'est plus qu'un souvenir dans les dessins des artistes dolois...
Les Français partis, c'est une épidémie de peste qui prend le relais jusqu'en novembre 1636. La peste revient chacune des trois années suivantes, avec moins d'intensité toutefois.
Sources : Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux éditions DMODMO... & Histoire de Dole d'Annie Gay et Jacky Theurot aux éditions Privat.

Suite de chapelles dans le bas-côté sud :
Suite de chapelles dans le bas-côté sud :
De droite à gauche : Saint-François-Xavier, Les Âmes du purgatoire et les Saints-Anges.
«Les Anges» par Xavier Bourges
«Les Anges» par Xavier Bourges
Chapelle des Saints-Anges.
Vitrail «Les Âmes du purgatoire»
Vitrail «Les Âmes du purgatoire»
Atelier du Carmel du Mans, vers 1864
Chapelle des Âmes du purgatoire.
Tombeau d'Henri de Longwy
Tombeau d'Henri de Longwy.
Statue colonne de sainte Clotilde
Statue colonne de sainte Clotilde.
Chapelle des Âmes du purgatoire.
Statue de saint Claude
Statue de saint Claude
en terre cuite peinte, XIXe siècle.
Chapelle Saint-François-Xavier.
L'Ange gardien (XIXe siècle)
L'Ange gardien (XIXe siècle)
Statue en pierre de Tonnerre
Chapelle des Saints Anges.
Saint Vernier (XVIIe siècle)
Saint Vernier (XVIIe siècle)
Patron des Vignerons
Chapelle Saint-Vernier.
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
L'ornementation date du XIXe siècle.
Vierge à l'Enfant en bois doré, XVIIe siècle
Vierge à l'Enfant en bois doré, XVIIe siècle
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires.
Saint Bonaventure dans son cabinet par Xavier Bourges Banc en bois sculpté orné de médaillons
Banc en bois sculpté orné de médaillons
relatant la vie de saint Jean-Baptiste.
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires.

«««--- Saint Bonaventure dans son cabinet de travail
par Xavier Bourges (1797-1879), 1847, détail.
Vitrail représentant les grandes figures franciscaines du XIIIe siècle
Vitrail représentant les grandes figures franciscaines du XIIIe siècle :
saint François à gauche, saint Bonaventure et sainte Claire au centre (devant saint
Louis et sainte Élisabeth de Hongrie), et à droite la stigmatisation de saint François.
Atelier Gsell, fin du XIXe siècle, chapelle Saint-Bonaventure.
Les trois archanges Michel, Gabriel et Raphaël
Les trois archanges Michel, Gabriel et Raphaël.
Atelier de Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle
Chapelle des Saints-Anges.
Suite de chapelles latérales à côté du chœur
Suite de chapelles latérales à côté du chœur.
De gauche à droite : chapelle du Sacré-Cœur, chapelle du Rosaire
et chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Cœur.
Médaillon du banc en bois sculpté : La Visitation
Médaillon du banc en bois sculpté : La Visitation.
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires.
Vitrail des scènes relatives à la vie de Marie dans la chapelle Sainte–Anne
Vitrail des scènes relatives à la vie de Marie dans la chapelle Sainte-Anne :
La Rencontre à la Porte dorée, Présentation de Marie au Temple, l'Éducation de la Vierge.
Vitrail des ateliers parisiens Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle.
LA NEF, LE TRANSEPT ET LES TABLEAUX DE LAURENT PÉCHEUX (1729-1821)
Élévations dans la nef avec la voûte et l'orifice pour le passage des cordes
Élévations dans la nef avec la voûte et l'orifice pour le passage
des cordes des cloches à la croisée du transept.
«La Résurrection de Lazare»
«La Résurrection de Lazare»
par Laurent Pécheux (1729-1821), huile sur toile, 1779.
Copie d'un tableau de Salvatore Rosa (1615-1673).
Chemin de croix, 4e station
Chemin de croix, 4e station
«Jésus rencontre sa Mère», 1882.
Dessin sur un pilier de la nef
Dessin sur un pilier de la nef.

Laurent Pécheux (1729-1821) est un peintre français né à Lyon et formé à Paris. Dès 1753, il se fixe à Rome et fera toute sa carrière dans la péninsule italienne. Reconnu comme portraitiste et peintre d'histoire, il est sollicité par les grandes familles aristocratiques européennes et les têtes couronnées. Pécheux participe à la décoration du palais Borghèse, du palais Barberini et de l'église Sainte-Catherine de Sienne. En 1777, il s'installe à Turin et se met au service de la famille de Savoie. Il occupera les fonctions de directeur de l'Académie des Beaux-Arts et de peintre officiel du roi Victor-Amédée III.
C'est à Rome, vers 1762-1763 que Laurent Pécheux reçoit commande, en plusieurs étapes, de douze grands tableaux sur la vie de Jésus pour la collégiale de Dole. La première toile commandée est la Crucifixion, une toile originale qui vaudra à son auteur la reconnaissance du milieu artistique romain : on y voit sainte Marie-Madeleine essayant de s'opposer à la lance de Longin qui, comme dans la toile de Rubens, est à cheval. Il est aisé de connaître la succession des toiles réalisées pour la nef et le chœur de l'église car le peintre indique clairement la date d'achèvement au bas de chacune d'entre elles. Les deux dernières toiles, Jésus parmi les docteurs et la Descente de croix, seront installées en 1781. En 1794, pendant la vague de déchristianisation, toutes les toiles seront décrochées des murs et déposées à même le sol dans une salle de l'ancien collège des Jésuites.

Malheureusement l'humidité les dégradera. Sous le Directoire, l'église sera rouverte au culte et les toiles retrouveront leur place initiale en 1796. Ces douze toiles constituent l'un des rares ensembles de peinture religieuse du XVIIIe siècle encore in situ. Ces toiles ont toutes été restaurées entre 2006 et 2009.
Gustave Duhem, dans son article sur la collégiale Notre-Dame (Congrès archéologique de France, Franche-Comté, 1960) se montre très critique envers ces œuvres qui, à ses yeux, ne sont pas toutes de grande valeur. La plupart ne sont que des copies de grands-maîtres italiens comme la Transfiguration, copiée de Raphaël, la Descente de croix, copiée de Daniele da Voltera ou la Résurrection de Lazare, copiée de Salvatore Rosa. L'histoire ne dit pas si c'était une exigence du donneur d'ordre... Quoi qu'il en soit, comme le souligne notre auteur, elles «s'insèrent très logiquement entre les grandes arcades et les départs des fenêtres (...)». Rappelons, comme précisé plus haut, que pour Duhem, cette large hauteur de mur dans la nef avait vraisemblablement été prévue pour accueillir des tapisseries qui n'ont jamais été exécutées. Mais, sur ce point, les sources venant des historiens locaux sont muettes.
Sources : 1) Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux éditions DMODMO ; 2) La collégiale Notre-Dame de Dole par Gustave Duhem Congrès archéologique de France, Franche-Comté, 1960.

La Descente de croix, 1781
La Descente de croix, 1781
par Laurent Pécheux, huile sur toile.
Copie d'un tableau de Daniele da Volterra (1509-1566).
La Transfiguration, 1779
La Transfiguration, 1779
par Laurent Pécheux (1729-1821).
Copie du célèbre tableau de Raphaël.
Le transept sud et les toiles de Laurent Pécheux (1729-1821)
Le transept sud et les toiles de Laurent Pécheux (1729-1821).
Les grandes fenêtres en verre blanc du second niveau et celles du transept
apportent à l'intérieur de l'église une grande luminosité.
Chaire à prêcher en bois doré du XVIIIe siècle
Chaire à prêcher en bois doré du XVIIIe siècle.
Un apôtre sur la cuve
Un apôtre sur la cuve
de la chaire à prêcher du XVIIIe siècle.
Le Christ en croix de Séraphin Besson
Le Christ en croix de Séraphin Besson
dans le transept sud date de 1823.
Chaire à prêcher en marbre de Sampans (XVIe siècle)
Chaire à prêcher en marbre de Sampans (XVIe siècle).
Saint François de Sales aurait prêché
depuis cette chaire en 1609.
Les statues en bois sculptées par Séraphin Besson
ont été installées dans les niches avant 1821.
Statue du bon Pasteur de Séraphin Besson (avant 1821)
Statue du bon Pasteur de Séraphin Besson (avant 1821)
sur la cuve de la chaire en pierre de Sampans.
La voûte de la collégiale
La voûte de la collégiale
avec les tableaux de Laurent Pécheux (1729-1821).
À la croisée du transept, l'orifice devait servir au
passage des cordes des cloches. Car, à l'origine,
un clocher avait été prévu au-dessus du transept.
La Descente de croix, 1781
La Descente de croix, 1781
par Laurent Pécheux, huile sur toile.
Copie d'un tableau de Daniele da Volterra (1509-1566).
Détail : Marie perd connaissance.
La Pentecôte, 1774
La Pentecôte, 1774
par Laurent Pécheux (1729-1821).
Vue d'ensemble de la verrière du transept sud
Vue d'ensemble de la verrière du transept sud.
La Nativité, partiel
La Nativité, partiel
par Laurent Pécheux (1729-1821) .
«««--- À GAUCHE
La verrière dans le bandeau du bas relate des scènes de
la Vie de la Vierge auxquelles s'ajoute un Arbre de Jessé.
Atelier Gruber, 1933. Voir le bandeau plus bas.
La Crucifixion, 1763
La Crucifixion, 1763
par Laurent Pécheux (1729-1821).
C'est la première toile du cycle des scènes de la vie de Jésus qui a été
commandée au peintre lyonnais, alors à Rome, pour la collégiale de Dole.

À propos de la tribune du transept, on lira avec intérêt cette remarque de Gustave Duhem : «Le transept de l'église de Dole présente une particularité assez rare : chaque bras comporte sur la moitié de sa largeur une petite tribune avec balustrades flamboyantes ; de même une galerie de circulation, difficilement visible d'ailleurs, relie les bras du transept à la première partie du chœur.»
Source : La Collégiale Notre-Dame de Dole par Gustave Duhem, in Congrès archéologique de France, Franche-Comté, 1960.

Extrait du vitrail du transept nord
Extrait du vitrail du transept nord
Vitrail de Jacques Le Chevallier, XXe siècle.
La nef et le collatéral gauche
Vue de la chaire à prêcher en pierre de Sampans, de la chapelle Saint-François-Xavier
et de la tribune du transept derrière trois grosses piles de la nef.
Sur la pile centrale, on aperçoit la trace d'une chapelle de pilier
mise en évidence lors de la restauration de 2006-2009.
Le vitrail de Jacques Gruber dans le transept sud (1933)
Le vitrail de Jacques Gruber dans le transept sud (1933).
Rencontre à la Porte dorée, Naissance de Vierge et Visitation. Un Arbre de Jessé divisé en deux est intercalé (panneaux 2 et 5).
LE CHŒUR ET LES BAS-CÔTÉS DU CHŒUR
Chapelles latérales nord et baptistère (à droite)
Chapelles latérales nord et baptistère (à droite).
Pierres tombales dans la chapelle du Sacré-Cœur
Pierres tombales dans la chapelle du Sacré-Cœur
XVIe siècle.

VITRAIL DANS L'ABSIDE ---»»»
L'extrait du vitrail de l'abside présenté à droite illustre quelques grandes figures de l'Ancien Testament et de l'histoire de la Chrétienté (atelier parisien Gsell-Laurent, 1870).

Le Baptistère du XVIIIe siècle dans le bas–côté nord
Le Baptistère du XVIIIe siècle dans le bas-côté nord.
La Vierge présentant l'Enfant (XVIIIe siècle)
La Vierge présentant l'Enfant (XVIIIe siècle)
Statue au-dessus du baptistère.
«La Baptême du Christ», XVIIIe siècle
«La Baptême du Christ», XVIIIe siècle
Tableau dans le retable du baptistère.
Vitrail dans l'abside (1870)
Vitrail dans l'abside (1870).
Vue d'ensemble du sanctuaire de la basilique Notre-Dame
Vue d'ensemble du sanctuaire de la basilique Notre-Dame.
Les six piliers massifs qui l'entourent dégagent une impression de robustesse et de grandeur.
Vitrail central de l'abside
Vitrail central de l'abside.

En haut : grandes figures de l'Ancien Testament et
de l'histoire de la Chrétienté, atelier Gsell-Laurent, 1870.

En bas : La Crucifixion de Jacques Le Chevallier (1957).
Bas-relief du maître-autel (XIXe siècle)
Bas-relief du maître-autel (XIXe siècle)
Le pélican nourrit ses petits.
La Présentation de Jésus au Temple dans l'abside
La Présentation de Jésus au Temple dans l'abside
Atelier Gsell-Laurent, 1870.
Les vitraux de l'abside sont de 1870 (atelier Gsell-Laurent)
Les vitraux de l'abside sont de 1870 (atelier Gsell-Laurent)
et de 1957 (Jacques Le Chevallier).
La Visitation dans l'abside
La Visitation dans l'abside
Atelier Gsell-Laurent, 1870.
Le chœur de la basilique Notre-Dame de Dole
Le chœur de la basilique Notre-Dame de Dole.
Il a été restauré et remeublé après la Révolution. La restauration intégrale des années
2006-2009 lui a redonné un bel aspect, illuminé par ses larges verrières.
Bas-relief du maître-autel (XIXe siècle)
Bas-relief du maître-autel (XIXe siècle).
Têtes d'angelots autour du nom de Jésus.
Statue de Saint André
Statue de Saint André
dans le chœur.
Statue
Statue d'un apôtre
dans le chœur.

Les transformations de la collégiale avant la Révolution.
Les sources consultées nous informent de deux modifications intéressantes survenues dans l'église dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Une pratique médiévale consistait à acheter le droit d'être enterré dans l'église de sa paroisse : dans une chapelle latérale quand on en avait financé la construction, ou plus simplement dans la nef. Mais les pierres tombales de la nef, en se multipliant, rendaient le sol inégal. D'où le risque, en marchant, de buter contre un coin de pierre sortant de la surface du sol et de se blesser en tombant. Pour sécuriser le sol, le Parlement de Besançon, en 1776, défend d'inhumer les corps dans l'église de Dole. Il parle d'un abus qu'il faut réprimer. Le Conseil de la ville est lent à réagir : ce n'est qu'en 1787 qu'il décidera de faire poser un nouveau pavé. Conséquence malheureuse pour l'historien : la plupart des dalles funéraires de la collégiale vont disparaître, dont certaines possédaient des effigies et des armoiries sculptées.
Une deuxième modification va suivre : le pavé neuf, une fois mis en place, fait ressortir la saleté noirâtre des piliers de la nef ! Au début de 1788, on décide de les blanchir à coups de badigeons. Le Conseil de la ville ordonne donc aux propriétaires des chapelles de pilier d'enlever «sous huitaine» tous les objets qui les composent. Deuxième conséquence fâcheuse : ces objets qui avaient conduit à la création de vrais petits oratoires ont été dispersés ou ont disparu.
Après le nettoyage du chœur en 1786, les changements s'additionnent, tant il est vrai que le début de la Révolution passe inaperçu à Dole : on place un autel à la romaine (c'est-à-dire au centre du chœur) ; on change les stalles (qui dataient du premier tiers du XVIe siècle) par les stalles actuelles ; le tombeau de Jean Carondelet est transféré au fond de l'abside, on enlève des gisants et, plus grave, on supprime la grande grille qui fermait le chœur. Exécutée par le maître serrurier Nicolas Chappuis, cette œuvre d'art avait été installée en 1708. Elle a depuis disparu sans laisser de traces, mais on en conserve le dessin.
Source : Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux éditions DMODMO.

Vierge à l'Enfant attribuée à Jean de la Huerta
Cette belle Vierge à l'Enfant est attribuée
à l'atelier du sculpteur espagnol Jean de la Huerta.
Sculpture en pierre du XVe siècle.
La Nativité, vitrail dans l'abside
La Nativité, vitrail dans l'abside
Atelier Gsell-Laurent, 1870.
Le lutrin de Nicolas Nicolle, architecte bisontin (1702-1784)
Le lutrin de Nicolas Nicolle date de 1765.
Nicolle (1702-1784) est un architecte bisontin.
La voûte du chœur
La voûte du chœur.
Après les deux travées, le dessin de liernes et de tiercerons
de la voûte de l'abside est remarquable.
La Nativité de la Vierge par Gindertalen, 1668 (détail)
La Nativité de la Vierge par Gindertalen, 1668 (détail).
Le chœur de la basilique avec ses aménagements du XIXe siècle
Le chœur de la basilique avec ses aménagements du XIXe siècle.
Au fond de l'abside, le mausolée de Jean Carondelet a été transformé en portail de la sacristie vers 1790.
Vierge à l'Enfant (détail)
Vierge à l'Enfant (détail)
Atelier de Jean de la Huerta
Sculpture en pierre du XVe siècle.
L'ORGUE DE TRIBUNE DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME
Le magnifique orgue de tribune, construit de 1750 à 1754
Le magnifique orgue de tribune, construit de 1750 à 1754,
est l'œuvre du facteur allemand Karl-Joseph Riepp.
Le buffet est attribué à Michel Devosge (1711-1800).
L'orgue comprend 3500 tuyaux.
Anges musiciens sur les tourelles de l'orgue (XVIIIe siècle)
Anges musiciens sur les tourelles de l'orgue (XVIIIe siècle).
Ange souffleur sur une tourelle
Ange souffleur sur une tourelle.
Ange souffleur sur une tourelle
Ange souffleur sur une tourelle.

L'orgue de tribune. La collégiale Notre-Dame possédait, dans le transept sud, un premier orgue installé au XVIe siècle. Vers 1750, le Conseil de la Ville passa commande d'un nouvel orgue à Karl-Joseph Riepp (1710-1775), installé à Dijon, et qui avait construit les orgues de la cathédrale Saint-Bénigne dix ans plus tôt. Contre la façade occidentale de la collégiale se trouvait une chapelle dite «du Jubé» au-dessus d'une belle tribune Renaissance due à Denis le Rupt. Les propriétaires de la chapelle récupérèrent tous leurs meubles (tableau, stalles et statues) afin que place soit faite au nouvel instrument et à son buffet. La tradition attribue ce buffet à Michel Devosge (1711-1800), mais aucun document ne vient le confirmer.
Source : Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, éditions DMODMO.

Détails Renaissance de la tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle) soutenant l'ancienne chapelle du Jubé
Détails Renaissance de la tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle) soutenant l'ancienne chapelle du Jubé.
Cette chapelle a été supprimée au milieu du XVIIIe siècle pour accueillir le grand orgue de Riepp.
La tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle) soutenant l'ancienne chapelle  du Jubé
La tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle) soutenant l'ancienne chapelle du Jubé.
Un atlante soutenant l'orgue de tribune
Un atlante soutenant l'orgue de tribune.
Sculptures Renaissance
Sculptures Renaissance
sur la tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle).
Angelots sur les tourelles du grand orgue
Angelots sur les tourelles du grand orgue.
Un atlante soutenant l'orgue de tribune
Un atlante soutenant l'orgue de tribune.
LA SAINTE-CHAPELLE DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME
La porte de la Sainte-Chapelle
La porte de la Sainte-Chapelle.
La Sainte Famille au-dessus de la porte
La Sainte Famille au-dessus de la porte
Statues en bois doré.

La Sainte Chapelle. La construction de cette superbe chapelle part d'un fait divers. En 1608, dans la nuit qui suit la Pentecôte, un incendie embrase l'église des Bénédictins à Faverney (un petit village à une centaine de kilomètres au nord de Dole). Le reliquaire ostensoir en sort miraculeusement indemne. Il contenait deux hosties consacrées, et les Dolois parviennent à s'en faire attribuer une. Pour lui servir d'écrin, le Conseil de la ville décide de faire construire une chapelle à la place des anciennes sacristies, à droite du chœur. Une nouvelle sacristie sera construite sur la gauche. Pour le financement, les avocats mettent à la poche. Ils verseront une cotisation individuelle et - plus croustillant - l'argent utilisé pour offrir le repas traditionnel le jour de la Saint-Yves (patron des magistrats) par les bâtonniers à leurs confrères sera versé pour la chapelle. Enfin, une loterie complétera le tout.
Les maîtres maçons Hugues le Rupt et Claude Mougin sont chargés de la construction. Par sa beauté et sa taille, la chapelle sera une église en réduction avec nef et bas-côtés. Le clou en sera une magnifique voûte à caissons décorés de roses, avec une clé pendante au-dessus de l'autel. Une première en Franche-Comté.
Pour abriter l'hostie, la générosité des archiducs Albert et Isabelle d'Autriche permit de confectionner un ostensoir couvert de pierreries et de joyaux... qui passa sans dommage le cap de la Révolution. En 1806, pour financer la restauration et l'entretien de l'édifice, la Fabrique le vendit à un orfèvre qui le démonta pour en réutiliser les joyaux dans d'autres pièces.
Source : Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, éditions DMODMO.

L'autel de la Sainte–Chapelle et le vitrail du miracle de l'hostie de Faverney par l'atelier Gsell–Laurent (vers 1875).
L'autel de la Sainte-Chapelle et le vitrail du miracle de l'hostie de Faverney par l'atelier Gsell-Laurent (vers 1875).
Pendant la Révolution, la chapelle fut utilisée comme atelier de sculpture par Claude-François Attiret. Elle a été entièrement restaurée en 1859.
La superbe voûte à caissons de la Sainte–Chapelle
La superbe voûte à caissons fait de
la Sainte-Chapelle le joyau de l'église.
Statue de saint Yves, patron des avocats
Statue de saint Yves, patron des avocats
Pierre, 1581.
Vue d'ensemble de la Sainte–Chapelle réaménagée en 1859
Vue d'ensemble de la Sainte-Chapelle réaménagée en 1859.
Elle a été construite vers 1608-1610 comme une église dans l'église avec nef et bas-côtés.
Statue d'un évangéliste
Statue d'un évangéliste
en bois doré.
Louis XIV et la cour en adoration devant la sainte hostie, détail
Louis XIV et la cour en adoration devant la sainte hostie, détail.
Atelier Louis Rossigneux, vitrail placé en 1867.

La ville de Dole et Louis XIV (2/2).
---»»   représentants espagnols tantôt inflexibles, tantôt compréhensifs. La résistance n'aura guère le temps de se muscler car la guerre de Hollande éclate en 1672. Les Hollandais, rapidement envahis par les Français, s'allient à l'Espagne et aux Impériaux. La question, chère à la France, de la frontière naturelle ressurgit. Avec la Franche-Comté en première ligne. Dès le début de 1674, l'armée royale, commandée par le duc de Navailles, s'empare de Gray, de Besançon et se rapproche de Dole par l'est. Le 27 mai, Louis XIV est devant la ville. Les remparts, restés inachevés, sont insuffisants pour repousser l'attaque. Et Vauban est de la partie... Le siège s'installe avec ses escarmouches et sa tactique des mines et des contre-mines. Forte de trois mille hommes, la garnison doloise ne peut rien face à la puissante armée de Louis XIV. La ville capitule le 7 juin 1674. Pour calmer les Dolois, le roi rétablit le parlement le 17 juin, mais, contrairement à 1668, il n'entre pas dans la ville.
Le vitrail du Dolois Louis Rossigneux, verrier et receveur des Finances à Paris, montrant Louis XIV et sa cour adorant la sainte hostie dans la chapelle le 9 juin 1674 est un fait imaginaire.
Notons un fait divers rapporté dans l'ouvrage Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique : Rossigneux fit le vœu d'offrir un vitrail coloré à la Sainte-Chapelle s'il sortait indemne des journées révolutionnaires parisiennes de juin 1848...
Privilégiant Besançon et sa situation géographique, Louis XIV va y transférer le Parlement dès 1676, ainsi que l'hôtel des Monnaies. Les Dolois recevront une compensation de cent mille écus d'or payés par les Bisontins qui voyaient leur ville devenir capitale de province à part entière. Dole, définitivement intégrée à la France, disait adieu à son époque de grandeur, mais au moins la paix était assurée.
Sources : 1) Histoire de Dole d'Annie Gay et Jacky Theurot aux éditions Privat ; 2) Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux éditions DMODMO.

Louis XIV et sa cour en adoration devant la sainte hostie
Louis XIV et sa cour en adoration
devant la sainte hostie dans l'église de Dole le 9 juin 1674.
Atelier Louis Rossigneux, vitrail placé en 1867.

La ville de Dole et Louis XIV (1/2).
Le grand roi a le même objectif que son père : sécuriser les frontières du royaume. Pour s'emparer de la Comté, sa tâche sera facilitée par l'affaiblissement de l'Espagne, la rivalité entre Dole et Besançon et sa part d'héritage à la suite de son mariage avec l'infante Marie-Thérèse. La dernière cause va conduire à la guerre de Dévolution : Louis XIV veut tout simplement incorporer la Comté à la France. Dole en est la capitale et, en théorie, c'est elle qui devrait présenter le plus de résistance. Mais un phénomène démographique va jouer pour Louis XIV. En 1636, les Dolois, population homogène et fière de ses racines, avaient choisi de résister aux troupes de Richelieu et subi un siège de deux mois sous les canons de Condé, il en allait tout autrement en 1668. Les morts de la guerre et les pestes avaient entraîné un repeuplement de la ville, notamment par des Savoyards... qui ne connaissaient rien à l'histoire de Dole et à sa rivalité avec Besançon. Faire des Dolois un bloc compact pour résister comme en 1636 était impossible. De plus, le Grand Condé, qui conduisait l'armée royale, avait eu vent d'un point faible dans les remparts de la ville.
Le 3 février 1668, un trompette de Louis XIV annonce la guerre à la porte d'Arans, à Dole. Pesmes, Rochefort, Marnay et Poligny sont prises rapidement. Dole est assiégée le 9. La résistance est symbolique et l'Espagne, qui devrait secourir la cité, a renoncé. Après avoir pris quelques assurances sur le maintien des privilèges - car Besançon veut devenir capitale de la province -, le Parlement décide d'offrir les clés de la ville aux assaillants français. Dole capitule le 14 février. Le soir même, le roi et toute sa suite font leur entrée dans la ville devant une population qui ne les acclame guère.
Stupéfaction : le 2 mai, le traité d'Aix-la-Chapelle restitue la Franche-Comté à l'Espagne ! Dès le mois suivant, tous les Français sont partis. Les habitants, fort troublés, se retrouvent devant un vide administratif. Les étendards de la Bourgogne surgissent aux fenêtres et la révolte gronde. Les parlementaires qui, aux yeux du peuple, ont reculé un peu trop vite devant la France, sont agressés, leurs maisons mises à sac. Fin juin, un nouveau maire est élu et l'ordre revient peu à peu. Mais le pouvoir espagnol réagit : Dole est jugée traîtresse, indigne d'abriter le Parlement qui est suspendu par l'envoyé du roi. Une chambre de justice est créée à... Besançon.
Cependait l'essentiel du problème reste financier : il faut renforcer les remparts et payer une garnison. Les Dolois, furieux d'être mis à contribution, organisent la résistance face à des   ---»» Suite 2/2 à gauche.

Le miracle de Faverney : le feu qui ravage l'autel va épargner l'ostensoir (détail)
Le miracle de Faverney : le feu qui ravage l'autel va épargner l'ostensoir (détail).
Atelier Gsell-Laurent, vitrail posé en 1875-1876.
Le vitrail de l'abside de la Sainte–Chapelle illustre le miracle de Faverney : l'ostensoir est épargné par les flammes
Le vitrail de l'abside de la Sainte-Chapelle illustre le miracle de Faverney : l'ostensoir est épargné par les flammes.
Atelier Gsell-Laurent, vitrail posé en 1875-1876.
Statue d'un évangéliste
Statue d'un évangéliste
en bois doré
près de l'autel.
Vitrail illustrant la procession solennelle amenant la sainte hostie à Dole en décembre 1608
Vitrail illustrant la procession solennelle amenant la sainte hostie à Dole en décembre 1608.
Atelier Gsell-Laurent, vitrail posé en 1875-1876.
Le bas-côté nord de la Sainte-Chapelle
Le bas-côté nord de la Sainte-Chapelle.
Les vitraux du côté sud sont ici remplacés par les peintures murales de Charles Chauvin,
représentant des symboles christiques et eucharistiques (1859).
Le miracle de Faverney, atelier Gsell-Laurent (détail)
Le miracle de Faverney, atelier Gsell-Laurent (détail).
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur.
À droite, on voit très bien la trace d'un ancien retable sur un pilier.
Toutes les chapelles de pilier ont dû être démontées en 1788 pour permettre le badigeonnage
des piliers à la peinture blanche. Ces chapelles n'ont jamais été remontées.

Documentation : Notre-Dame de Dole, de la collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux éditions DMODMO...
+ Histoire de Dole d'Annie Gay et Jacky Theurot aux éditions Privat
+ La Collégiale Notre-Dame de Dole par Gustave Duhem, in Congrès archéologique de France, Franche-Comté, 1960
+ panneaux d'information dans l'église.
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