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Page créée en janv. 2022
Aller en page 2/2 de la basilique
Baie 111, Jessé couché dans l'Arbre de Jesse de la Renaissance

Surgissant d'un passé assez mal connu, un prieuré roman est élevé au XIIe siècle à l'emplacement actuel de l'église Notre-Dame. Il dépendait de l'abbaye de Lonlay. Dans la première moitié du XIVe siècle, le prieuré est sécularisé et les moines se retirent. Selon les sources les plus fiables, c'est vers 1356 que Charles III, comte d'Alençon, fait commencer la construction d'un nouvel édifice. On démarre par le transept, puis le chœur, enfin la nef et son bas-côté nord attenant au cimetière. La guerre de Cent Ans interrompt le chantier au début du XVe siècle. Alençon est pris par l'armée anglaise du roi Henry V en 1417 et occupé jusqu'en 1449.
Ce n'est qu'aux alentours de 1470 que la construction reprend sous la conduite d'un maître maçon resté anonyme. Le maître Jehan Lemoyne lui succédera vers l'an 1500, ajoutant le magnifique porche en gothique flamboyant et couvrant la nef d'une somptueuse voûte. Un ensemble de verrières est mis en place entre 1510 et 1530. C'est aussi au début du XVIe siècle que les murs gouttereaux des bas-côtés sont abattus pour bâtir une suite de chapelles latérales entre les arcs-boutants. Celles-ci sont financées par les grandes familles de la ville et par Marguerite de Lorraine qui, devenue veuve, a la haute main sur le duché de 1492 à 1520.
En juin et juillet 1562, l'église est saccagée par les Protestants. Des statues du portail sont brisées. À l'intérieur de l'édifice, un grand feu consume une partie des archives du trésor et des confréries. Mais le pire survient au début d'août 1744. En pleine nuit, la foudre tombe sur le clocher en bois qui se dresse à la croisée du transept. Un incendie se déclare, fait fondre les cloches et se répand dans les combles du chœur. Le tout s'écroule sur la partie sud-est de l'église. Les moines capucins se démènent et parviennent à circonscrire le mal. Au final, la nef sera peu touchée, mais chœur, transept et chevet, détruits ou fragilisés, sont à reconstruire. Dès 1745, la tâche est confiée à l'ingénieur des Ponts et Chaussée Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794) qui agrandit le périmètre à bâtir. L'église s'étend vers l'est, mais la nouvelle élévation, pourtant conforme au style de l'époque, étonne aujourd'hui par son aspect massif et disgracieux.
Il faut meubler toute la partie orientale. Notre-Dame s'enrichit d'un autel en marbre joint à un baldaquin abritant une Descente de croix. Détruite en 1792, cette sculpture sera remplacée vers 1800 par une Assomption. Dans le nouveau mobilier, on compte aussi des fonts baptismaux et, à la chaire à prêcher sont ajoutés un dosseret et un abat-voix. Dans son ouvrage Alençon de A à Z, l'archiviste Alain Champion indique qu'en 1786 «le portail est muni d'une grille qui sera réquisitionnée en 1792 pour fabriquer des piques»
L'église, indirectement gérée par la ville, servait de lieu de réunion aux échevins (voir l'encadré sur le financement plus bas). Aussi, en mars 1789, est-ce là que s'assemblent les trois ordres du baillage d'Alençon pour rédiger les cahiers de doléances. En 1792, l'église est dévastée ; le porche, mutilé ; le mausolée du duc René, mort trois siècles plus tôt, détruit.
Frappé à nouveau par la foudre en 1808, l'édifice ne sera restauré qu'à partir de 1842, mais le porche ne le sera qu'en 1849-1850. En 1862, l'église est classée monument historique. Quelques obus l'atteignent lors de la guerre de 1870. En 1905, l'édifice devient propriété de l'État. En juillet 1944, les bombardements n'entraîneront que des dommages secondaires. L'église sera érigée en basilique mineure par le pape Benoît XVI en août 2009.
C'est à Notre-Dame que fut baptisée le 4 janvier 1873 la future sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, née à Alençon deux jours plus tôt. Une chapelle latérale lui est dédiée dans l'église ; on peut y voir la robe de son baptême entourée de nombreux ex-voto et un vitrail de l'atelier Barillet de l'année 1930.
L'église Notre-Dame possède trois merveilles qui méritent amplement une visite : son porche en gothique flamboyant, sa voûte qui rappelle le style anglais et ses onze verrières Renaissance. Parmi elles, on trouve en façade ouest un grand Arbre de Jessé donné plus bas. Les dix verrières nord et sud des fenêtres hautes de la nef font l'objet de la page 2. L'histoire des vitraux de l'église, qui ont connu bien des malheurs, est proposée dans un encadré de cette page.

Statue moderne de Marguerite de Lorraine, détail
Vue d'ensemble de la nef et du chœur
Vue d'ensemble de la nef et du chœur de la basilique Notre-Dame.
L'horlogue sur l'arcade séparant la nef du chœur indique que l'église était autrefois utilisée pour les réunions des échevins.
Le côté nord de l'église un jour de marché
Le côté nord de l'église vu depuis la place de la Magdeleine un jour de marché.
Le chevet du XVIIIe siècle
Le chevet et le clocher reconstruits après l'incendie de 1744.
L'église d'Alençon
L'église d'Alençon et son porche en gothique flamboyant.
Lithographie du XIXe siècle.

La configuration des maisons en face du porche
ne permet pas de prendre cette vue en photo.

Architecture extérieure (1/4). On peut scinder le corps extérieur en deux parties bien distinctes : d'abord la nef et le porche, datés de la fin du XVe siècle et du début du XVIe. Ces deux éléments constituent le joyau de l'architecture de la basilique. Ensuite vient la partie orientale (transept, chœur, clocher), reconstruite au milieu du XVIIIe siècle après l'incendie de 1744 provoqué par la foudre.
Dans l'Histoire des villes de France, parue en 1866 sous la direction d'Aristide Guillebert, l'historien Auguste Billiard se montre sévère avec cette reconstruction. Après avoir loué les moines capucins qui évitèrent par leur zèle la propagation de l'incendie, il écrit : «On eut ensuite la malheureuse idée de confier à l'ingénieur Perronet la reconstruction de la partie incendiée. Il est impossible de trouver une œuvre plus lourde et de plus mauvais goût, sans aucun rapport avec les parties d'un autre âge.» Auguste Billiard, qui écrit en plein renouveau néo-gothique, oublie que c'était le style en vogue à l'époque.
En 1953, pour le Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne, l'historien Louis Grodecki signale que Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794) a laissé dans l'Histoire le souvenir d'un architecte spécialiste des ponts et non pas des églises. Il eut en effet à son actif le pont de Neuilly, bâti en 1774, et celui de la Concorde à Paris, construit de 1787 à 1792. Pour autant, Louis Grodecki ne l'absout pas puisqu'il écrit à son tour : «L'effet de cette construction lourde, sans rapport de proportion avec la nef, n'est pas des plus réussis et nuit au renom de Notre-Dame». La photo ci-dessus à droite montre en effet, si l'on fait abstraction des grandes verrières, un aspect forteresse peu banal pour une église. ---»» 2/4.

Les arc-boutants du côté nord
Le système boutant du côté nord.

La forme des culées est propre à la fin du XVe siècle et au XVIe.
Dans leur partie haute, les culées sont reliées
au mur gouttereau par une volée à remplage.

Architecture extérieure (2/4). ---»» Qu'y avait-il avant l'incendie ? L'édifice bâti au XIe siècle était roman et l'on s'accorde à penser, selon les documents d'époque, qu'il avait subi des ajouts gothiques à la fin du Moyen Âge. L'étude proposée par l'historien Jacques Dubois, dans le cadre de sa thèse de doctorat de 1997 sur la basilique Notre-Dame, permet d'envisager un transept, un arrière-chœur et deux absidioles. Un peu comme aujourd'hui, mais en taille réduite.
Revenons à la nef. Son flanc sud, serré par des maisons d'habitation et de commerce, n'est guère accessible aux visiteurs. Et ceci depuis l'origine. Seul le flanc nord, depuis la place de la Magdeleine, s'offre à la photographie.
Selon un processus habituel, la nef a d'abord été bâtie sans chapelle. Le corps central, surmonté d'une voûte de pierre, était soutenu par une série d'arcs-boutants que rien ne reliait entre eux. Les chapelles ont été ajoutées dès la fin du XVe siècle au gré des grandes familles d'Alençon : posséder une chapelle privée, c'était entretenir son statut social. Pour ce faire, on abattait le mur gouttereau entre les arcs-boutants au niveau de la travée de la future chapelle. Puis on élevait les côtés et on voûtait selon des règles uniformes imposées par le chapitre. Cet ajout architectural pouvait n'intervenir que plusieurs décennies après l'élévation de la nef. À la cathédrale d'Amiens, par exemple, il a fallu attendre deux siècles.
La beauté du gothique flamboyant de la basilique Notre-Dame s'étale dans la variété du remplage des fenêtres du premier niveau (voir la photo plus bas). Ces remplages, dont le réseau est parfois compliqué, s'apprécient pleinement depuis l'extérieur. À l'intérieur de l'édifice, la verrière qui les orne offre généralement un contre-jour nuisible à l'appréciation du dessin de la pierre. On donne plus bas quatre exemples de ces remplages et de leurs verrières.
Ce premier niveau extérieur est surmonté d'un garde-corps de style gothique flamboyant, constitué de «réseaux curvilinéaires à mouchettes» [Grodecki]. On en voit l'exemple sur la photo ci-contre.
On remarquera que la baie de la travée la plus occidentale (qui n'a pas de chapelle, comme le montre le plan plus bas) possède un remplage très différent des autres. De même, le garde-corps (donné ci-dessous) de cette travée ne présente pas le même dessin qu'ailleurs. C'est une rangée d'arcatures abritant des fleurons. Louis Grodecki estime que ce garde-corps n'a sans doute plus sa forme primitive.
Il faut s'arrêter sur la forme des culées de la nef car elle est propre à l'extrême fin du XVe siècle et au XVIe siècle, une époque qui va bientôt céder le pas à la Renaissance. La photo donnée plus haut à droite montre cette architecture en gros plan. On y voit trois culées étroites et allongées, chacune surmontée de deux pinacles en forme de clochetons. Un remplage, improprement appelé balustrade, relie ces deux pinacles. La volée de l'arc-boutant est constituée de deux segments concaves réunis, là encore, par un remplage. Cette volée rejoint la culée à un point de butée très bas. Fait plus intéressant encore : «les volées sont soutenues par des arcs brisés, écrit Louis Grodecki, de manière que les têtes des arcs-boutants paraissent évidées (comme au Mont-Saint-Michel).» La photo ci-contre le montre pleinement. ---»» Suite 3/4

Garde-corps au niveau de la première travée occidentale
Volée de l'arc-boutant et garde-corps gothique flamboyant.
En haut : volée de l'arc-boutant ornée d'un remplage.
En bas : garde-corps en gothique flamboyant.
La volée est soutenue par un arc-brisé.


«««--- Garde-corps au niveau de
la première travée occidentale :
une série d'arcatures abrite des fleurons [Grodecki].
Ce garde-corps est-il bien d'origine ?
Les remplages des fenêtres dans le bas-côté nord
Remplages des fenêtres dans le bas-côté nord.
Le remplage de la fenêtre de droite n'a pas un dessin similaire aux autres.
En 1997, l'historien Jacques Dubois y voit la marque du maître-maçon qui a précédé Jean Lemoyne, arrivé vers l'année 1500,
LE PORCHE DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME
Vue d'ensemble du porche de la basilique
Partie supérieure du porche de la basilique : ici, les côtés nord et ouest.
Le partie centrale accueille une Transfiguration.

Architecture extérieure (3/4).
---»» Le joyau de l'architecture extérieure est évidemment le magnifique porche de style gothique flamboyant qui rappelle à bien des égards celui de l'église Saint-Maclou à Rouen, conçu dès 1436. D'ailleurs, pour les historiens, sa forme trapézoïdale est vraisemblablement inspirée de celle de Saint-Maclou. Dans la ville voisine d'Argentan, le porche de l'église Saint-Germain (donné plus bas), lui aussi trapézoïdal, puiserait à la même source.
Un quatrain de l'époque confirme déjà la prééminence de la beauté du porche :

  L'église est faite de telle sorte,
Que pour mettre le Bon Dieu
Au plus bel endroit du lieu,
Il faudrait le mettre à la porte.

L'analyse des documents d'époque montre que le porche de Notre-Dame n'a pu qu'être accolé à une construction préexistante. Il a été construit de 1506 à 1516 environ, sous la direction de Jehan Lemoyne, maître d'œuvre de l'église. En 1488, celui-ci travailla à l'église Saint-Germain d'Argentan dont l'architecture est proche de celle de Notre-Dame.
N'ayant aucun parvis, le porche donne directement sur la Grande Rue d'Alençon. La présence de maisons juste en face rend impossible la prise d'une photo d'ensemble, même de biais. La seule solution est de recourir au dessin, ce que propose une reproduction plus haut.
Le porche présente trois arcades coiffées chacune d'un haut gâble ajouré. Un garde-corps, où les verticales prédominent, se combine avec le gâble et avec deux lignes horizontales dans un réseau de dentelles de pierre très équilibré.
Le gâble central accueille les sept personnages d'une Transfiguration : le Père céleste ; le Christ ; les apôtres Pierre, Jacques et Jean ; et enfin, Moïse et Élie de chaque côté du Christ. De façon singulière, l'apôtre saint Jean tourne le dos au spectateur. Dans son ouvrage Alençon de A à Z, l'ancien archiviste de la ville, Alain Champion, raconte une légende à son sujet. Lors du sac de la ville par les huguenots en 1562, ceux-ci voulurent renverser les statues du porche. «Mais à peine eurent-ils touché celle de l'apôtre, écrit-il, qu'elle se retourna d'indignation et que les réformés, effrayés, s'enfuirent.» La chronique de l'époque, ajoute Alain Champion, rapporte qu'un buste de pierre tomba sur un protestant et lui brisa les jambes, le rendant impotent.
Comme les photos le montrent, les sculptures à l'intérieur des porches ont en grande partie disparu. Louis Grodecki avance que c'est là l'œuvre de la Révolution, mais on sait que les guerres de Religion n'y sont pas étrangères non plus. Néanmoins, on peut encore voir des angelots, des prophètes, des apôtres et des sibylles, notamment dans la partie haute des archivoltes. L'historien Jacques Dubois, dans sa thèse de doctorat sur la basilique Notre- Dame soutenue en 1997, nous apprend que jadis le tympan du portail central (photo ci-contre) accueillait un Arbre de Jessé.
Les portes latérales nord et sud, en anse de panier, de ce grand portail sont surmontées d'un ou de plusieurs arcs en accolade ainsi que de deux niches vides. Enfin, un détail qui n'est pas souligné dans la littérature : la présence du Père céleste tenant un globe dans un bas-relief du portail nord.
Dans sa thèse, Jacques Dubois tente de cerner la nature du programme iconographique de ce vaste porche. La tâche est ardue à cause des manques, des dégradations et peut-être aussi du caractère complexe du programme. «Avec les quelques éléments actuellement en place, écrit-il, l'idée directrice du projet initial est de manifester le passage d'un temps ancien à un temps nouveau en insistant sur le messianisme de l'ensemble.» Dans les années 1480, le thème de l'Immaculée Conception était en vogue en Normandie. La Vierge, qui faisait le lien entre les deux Testaments, devait occuper une place de choix dans ce porche. D'ailleurs, le même lien intervient dans les grandes verrières de la nef. Ornant jadis le tympan du portail central, l'Arbre de Jessé aboutissait à Marie, rameau final de la descendance des rois. ---»» Suite 4/4

«Alençon les bords de la Sarthe», huile sur carton, XIXe siècle
«Alençon : les bords de la Sarthe», huile sur carton, XIXe siècle.

Architecture extérieure (4/4).
---»» Quant aux voussures du portail central, elles sont loin d'avoir livré tous leurs secrets. On y voit six statues de jeunes femmes qui laissent l'observateur perplexe. Qui sont-elles exactement ? Jacques Dubois en donne une description précise et remet en question leur identification aux sibylles. «Celles-ci sont voilées, écrit-il, vêtues d'une longue robe recouverte d'un manteau aux larges et nombreux plis. Le livre qu'elles tiennent toutes est soit ouvert, parfois l'index appliqué sur l'une des pages, soit fermé.» Et il ajoute : «Vouloir identifier ces femmes aux sibylles reste délicat du fait de leur iconographie particulière et de la possession pour l'une d'elles d'un chapelet à gros grains.» Alors qui sont-elles ? Les saintes femmes au tombeau ? Peu probable. Des vertus théologales ? Les attributs sont loin de correspondre.
Un mystère semblable entoure les prophètes dans les mêmes voussures. Bien sûr, la présence quasi permanente d'un phylactère dans chaque statue fait aussitôt penser aux patriarches de la Bible. Cependant, vu le contexte iconographique, Jacques Dubois y voit plutôt des apôtres. Le phylactère évoquerait les paroles attribuées à chacun d'entre eux lors de la Pentecôte. Rassemblées, ces paroles formeraient le Credo. Il écrit : «Malgré l'étroitesse des banderoles et leur dimension qui interdit toute représentation du texte, le contexte d'évangélisation, par l'envoi de missions sous les évêques Gilles de Laval et Jacques de Silly, favorise l'opinion d'un Credo apostolique.»
Tout cela reste au conditionnel. Aucun document actuellement connu ne permet de trancher. Jacques Dubois termine sa présentation de la façade occidentale de Notre-Dame par un autre conditionnel qui, à lui seul, suffit à expliquer toute la difficulté qu'ont les historiens à élucider les clés iconographiques de ce magnifique porche : «À l'origine de sa conception d'ensemble se cache très certainement un prêtre rompu de théologie comme Jehan Le Maignen, alors doyen puis curé de Notre-Dame au début du XVIe siècle par exemple.»
Sources : 1) Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne en 1953, article sur la basilique de Louis Grodecki ; 2) Notre-Dame d'Alençon de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000 ; 3) Alençon de A à Z par Alain Champion, éditions Alan Sutton.

Portail principal de la façade occidentale
Portail principal de la façade occidentale.
Aujourd'hui nu, le tympan, accueillait à l'origine un Arbre de Jessé.
Voussures dans l'archivolte du portail central
Voussures dans l'archivolte du portail central.
Sibylles à gauche (?). Moïse est au centre, en bas.

Dans le même archivolte, voir plus bas les voussures du côté opposé.
Détail du porche de la basilique
Le gâble du portail central est orné d'une Transfiguration.
Dans la partie basse à droite, on remarque que l'apôtre saint Jean, au-dessous du Christ, tourne le dos aux passants.
Voussures dans l'archivolte du portail principal
Voussures dans l'archivolte du portail central.
Le portail nord
Le portail nord de la façade occidentale.

Les multiples arcs en accolade au-dessus de la porte rendent ce portail
un peu plus riche que celui du sud.
On remarque le Père céleste tenant le globe terrestre
à droite de la porte, dans la partie haute.
ÉGLISE SAINT-GERMAIN À ARGENTAN
ÉGLISE SAINT-GERMAIN À ARGENTAN
Portail occidental de forme trapézoïdale.
Cette forme est vraisemblablement inspirée
du porche de l'église Saint-Maclou à Rouen.

Le financement de l'église (2/2). ---»»  À partir des années 1520, la Réforme fait son apparition dans le duché, facilitée par la tolérance religieuse de Marguerite de Navarre. Conséquence immédiate : les donations vont chuter. De la sorte, les produits des biens fonciers issus des rentes et des fermages vont assurer l'équilibre financier des comptes de la fabrique.
Source : Notre-Dame d'Alençon» de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000.

Prophète avec son phylactère
Prophète ou apôtre avec son phylactère
Voussure du portail central.
Prophète avec son phylactère
Prophète ou apôtre avec son phylactère
Voussure du portail central.
Ange musicien dans une vousssure du portail nord
Prophète avec son phylactère
Prophète ou apôtre avec son phylactère
Voussure du portail central.
Le Père céleste tenant le globe terrestre
Le Père céleste tenant le globe terrestre
dans la partie haute du portail nord.
Ange musicien dans une vousssure du portail nord
Deux anges musiciens
dans les vousssures du portail nord.

Le financement de l'église (1/2).
Au début du XIIIe siècle, il y avait à Alençon deux églises paroissiales : Notre-Dame et Saint-Léonard. La première se trouvait dans le quartier nord-est de la ville, au cœur d'un faubourg à forte activité commerciale et artisanale ; la seconde, dans le quartier sud. Le château se dressait à l'ouest de la cité. Chaque église avait son vicaire. Selon l'historien Jacques Dubois (thèse de doctorat de 1997), un document ancien indique que l'évêque de Sées, en 1243, «décide de réunir les deux districts d'Alençon en un seul bénéfice.» Saint-Léonard devient alors une chapelle, dépendante de Notre-Dame qui se retrouve seule église paroissiale de la ville. Celle-ci n'a donc plus qu'un seul vicaire.
Cette unicité et l'absence d'autorité ducale depuis l'occupation anglaise (1417-1449) jusqu'aux années 1480 se traduisent par une forte implication des laïcs dans la gestion temporelle de l'église. Jacques Dubois écrit : «Depuis la sécularisation du prieuré vers 1350 et l'instauration du système fabricien, ils [les laïcs] contrôlent entièrement le temporel de leur paroisse. Les trésoriers deviennent alors les représentants de l'échevinage avec une église entièrement perçue et utilisée à certaines occasions comme un bâtiment à fonction municipale.» D'où la présence d'une horloge dans la nef.
Les trésoriers gèrent la fabrique de Notre-Dame, mais en fait ne font qu'exécuter les décisions prises par les échevins. Néanmoins, leur pouvoir est étendu : issus du patriciat de la ville, ils contrôlent les institutions civiles et religieuses liées à l'église comme les confréries et l'Hôtel-Dieu. Ce lien extrêmement fort entre l'église et la ville (on dirait aujourd'hui que l'église est nationalisée) permet d'expliquer le soin et la rigueur constatés dans la construction de l'édifice.
Sur le plan économique, Alençon, sans être fort riche, se présente comme «une ville de carrefour sur les voies commerciales d'un trafic nord-sud et est-ouest» [Dubois]. Le monde des artisans et des marchands tourne autour du textile, du vin, du poisson et des épices.
La première partie de la construction de l'église (XIVe siècle) est essentiellement financée par les dons. Puis les travaux s'arrêtent à cause de l'occupation anglaise. Il faut ensuite vingt ans pour que l'économie du duché retrouve une certaine prospérité et permette, vers 1470, la reprise du chantier. Quêtes, dons et legs vont alors se multiplier, portés par l'enthousiasme des paroissiens, mentionne Jacques Dubois, et leur fierté, via l'échevinage, de participer à la prise de décision du chantier.
Les revenus tirés des quêtes et des expositions de reliques sont irréguliers, mais substantiels lors des fêtes religieuses. Les donations sont soit anonymes (tirées des troncs de l'église), soit reconnues et portées dans les registres. Le donateur peut alors en spécifier l'affectation. Dans son étude très fouillée sur le financement, Jacques Dubois précise que ces dons, en période de construction, approchent les 60% des recettes totales utilisées pour l'édifice.
Deux sources annexes de revenus méritent d'être mentionnées : le droit de fosse à l'intérieur de l'église (il faut payer pour que la dépouille d'un parent défunt repose dans l'édifice et non dans le cimetière le long du bas-côté nord) ; l'autorisation de prélèvement donnée à la fabrique par la confrérie de la Présentation Notre-Dame sur les droits d'entrée des nouveaux confrères.
Enfin, marque d'une bonne gestion de la fabrique, les fermages ainsi que les rentes foncières et immobilières prennent une importance croissante dans les ressources. L'acquisition de terres par la fabrique est massive dans la seconde moitié du XVe siècle. Elle découle d'ailleurs souvent de donations en nature. Loin de se cantonner aux environs d'Alençon, ces propriétés, qui se traduisent en rentes rurales, s'éparpillent dans tout le duché. En revanche, la rente urbaine se regroupe sur Alençon, dans les quartiers de Notre-Dame et de Saint-Léonard. Ce dernier sera d'ailleurs bientôt délaissé au profit du premier et de la partie ouest de la ville, plus attractifs. Jacques Dubois rapporte un cas particulier intéressant : un «bourgeois» d'Alençon, Jehan Pilloys finance en 1501 la construction d'une chapelle privée à Notre-Dame par la donation à la fabrique d'un immeuble situé devant l'église. Via la mise en location des logements, cet immeuble a dû venir grossir la rente urbaine. ---»» Suite 2/2 à gauche.

Partie haute du porche sud
Partie haute du portail sud de la façade occidentale.

Le portail sud est moins riche que le portail nord. ---»»»
Le portail sud Prophète avec son phylactère
Prophète avec son phylactère.
Voussure du portail central.
LA NEF DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME
Le côté nord de la nef et ses trois niveaux d'élévation
Le côté nord de la nef et ses trois niveaux d'élévation.
Plan de la basilique Notre-Dame
Plan de la basilique Notre-Dame.
L'église possède deux parties bien distinctes :
- nef et porche, achevés vers 1510-1520 ;
- chœur, transept et arrière-chœur, bâtis de 1745 à 1762.
Le côté nord de la nef
Le côté nord de la nef et son élévation.
Chapiteau avec feuillage et masque
Chapiteau à feuilles d'aubépine et masque.

Les chapiteaux (2/2). ---»»  Le type de feuille ornant le chapiteau est bien souvent l'aubépine. On trouve aussi des feuilles de vigne.
Quatre photos données ici illustrent un phénomène quasi général dans les frises : elles présentent un grotesque sur la nervure de l'arcade (barbu grimaçant, tête recouverte d'un bonnet à oreilles, tête d'animal, etc.) d'où s'échappent deux feuilles sculptées sur les côtés. Une frise reste mystérieuse : on y voit une main sortir de la nervure tenant un bâton qui ressemble à un lance-pierre (photo ci-dessous).
Sources : 1) Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne, 1953, article sur la basilique par Louis Grodecki ; 2) Notre-Dame d'Alençon de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000.

Chapiteau avec feuillage et une main tenant un lance-pierre
Chapiteau à feuilles d'aubépine avec une main tenant un lance-pierre (?)

Architecture de la nef. La nef est longue de 32,60 m, large de 9,50 m et possède cinq travées. Celle qui jouxte le porche est plus longue que les autres sans que l'on sache pourquoi. Est-ce la conséquence d'une contrainte topographique ? En hauteur, l'église atteint vingt mètres sous la voûte.
L'élévation est à trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes. L'observateur averti constatera que la hauteur des arcades égale celle des fenêtres hautes. Le rapport entre les étages est d'ailleurs très précis : 2/5, 1/5, 2/5. Ainsi, la hauteur du triforium égale la moitié de celle des deux autres. Dans sa thèse de doctorat de 1997 sur l'église Notre-Dame, l'historien Jacques Dubois analyse ce rapport en profondeur ainsi que la méthode de construction adoptée par le maître-maçon qui a repris le chantier vers 1470, après cinquante ans d'arrêt.
On ne sait rien de ce maître, mais il dut gérer les problèmes posés par la construction romane antérieure. En l'absence totale de documents, «retrouver un système cohérent afin de déterminer l'élaboration du plan n'est pas possible», écrit Jacques Dubois. Comment se présentait le bâti d'où il est parti ? Qu'y avait-il de la nef, du transept et du chevet ? Le Corpus Vitrearum parle d'une église où l'on aurait effectué des travaux dans le transept et la nef, où l'on aurait commencé à élever le chœur et le mur du bas-côté nord.
Quoi qu'il en soit, la prise de la ville en 1417 par l'armée anglaise du roi Henri V interrompit tout. Pour ce qui suit, toujours selon Jacques Dubois, c'est l'analyse archéologique qui apporte les éléments manquants. À la reprise du chantier, vers 1470, le maître anonyme ferma la façade ouest et poursuivit l'élévation avec le triforium et les grandes fenêtres sans les remplages.
Jacques Dubois propose un système géométrique ingénieux utilisé par ce maître pour s'assurer des proportions de 2/5, 1/5 et 2/5. Ce système met à profit «la largeur du chœur roman et la hauteur présumée du bas-côté prévu lors de la construction du transept au cours de la seconde moitié du XIVe siècle» [Dubois]. Ainsi, c'est par une conception géométrique rigoureuse qu'on aboutit à l'élévation si particulière du vaisseau central et à ces grandes arcades peu élevées. En effet, le schéma classique affectait à ces dernières la moitié de la hauteur totale. Dans le cas d'un vaisseau central étroit, ce choix évitait aux fidèles une désagréable sensation d'écrasement. Par la largeur de sa nef, Notre-Dame écarte cette possibilité et il n'est pas faux de dire que le maître anonyme a su élégamment en profiter.
C'est aussi cette largeur qui a permis, sans risque visuel, de casser l'élévation par la présence de trois cordons horizontaux dans le triforium aveugle (voir photo ci-dessus). Le bel équilibre général est simplement obtenu par l'ajout d'un réseau de colonnettes qui monte sans interruption sur les piles depuis le sol jusqu'aux retombées de la voûte. Quant au socle de ces piles, c'est une élégante succession de minces nervures horizontales équidistantes (voir photo ci-dessous). Jacques Dubois le souligne : «Il n'y a pas de lignes dominantes, plus fortes que d'autres, au contraire, tout y est mesuré et nuancé.»
L'élégance se poursuit au niveau des arcades et de la pénétration de leurs nervures dans les piles comme le montrent encore les deux photos ci-dessous. Un étroit chapiteau bien dimensionné crée un effet visuel d'ensemble très agréable. Au niveau global de l'élévation, cet effet est encore accru par la prolongation des six lancettes des fenêtres hautes dans les six baies des travées du triforium. C'est à bon droit que l'on a pu considérer la nef de l'église Notre-Dame d'Alençon, comme le soutient Louis Grodecki, comme un chef d'œuvre de l'art de la fin du Moyen Âge.
«Dans ces grandes lignes, écrit Jacques Dubois, l'élévation de la nef reprend celle de Saint-Germain d'Argentan, avec ses piles fasciculées mais sans chapiteau.» Argentan n'est pas la seule source d'inspiration : une comparaison archéologique rapproche Notre-Dame d'Alençon d'autres églises de Normandie comme celles de Caudebec, de Bernay ou de Falaise. Pour Jacques Dubois, il est vraisemblable que le maître anonyme ait été formé sur leurs chantiers de construction ou, à tout le moins, qu'il les ait visités.
Vers 1500, l'arrivée à Alençon de Jehan Lemoyne va se traduire par des modifications intérieures et extérieures. Le nouveau maître d'œuvre «s'oppose au style de son prédécesseur marqué par la sobriété et la planéité» [Dubois]. Jehan Lemoyne va laisser sa griffe artistique, d'un pur gothique flamboyant, dans deux réalisations marquantes : le porche occidental et la voûte de la nef. Il n'oubliera pas non plus les chapiteaux des piles occidentales et le remplage des hautes fenêtres.
Sources : 1) Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne, 1953, article sur la basilique de Louis Grodecki ; 2) Notre-Dame d'Alençon de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000 ; 3) Les vitraux de Basse-Normandie, Corpus Vitrearum, 2006.

Pilier du côté nord
Pilier du côté nord.
Pilier du côté nord près du chœur avec son faisceau de colonnettes interrompu
Pilier du côté nord près du chœur
avec son faisceau de nervures interrompu.
Chapiteau avec feuillage et masque
Chapiteau avec feuillage (arum?) et masque d'où jaillissent deux feuilles.

Les chapiteaux (1/2). Situés sur les piles de la nef, les chapiteaux prennent la forme d'une frise à large cavet orné de motifs floraux divers. Cette frise s'interrompt pour permettre la montée jusqu'à la voûte du bouquet de colonnes semi-engagées comme le montrent les deux photos ci-dessus.
Dans son article pour le Congrès archéologique de 1953, Louis Grodecki souligne la beauté visuelle de l'appariement de ces chapiteaux avec le bouquet de nervures montantes sur les piles. Une même physionomie, une égalité des largeurs font que l'un n'écrase pas l'autre et créent «un groupe homogène pour la vue». L'historien met en exergue «le jeu très subtil et très heureux d'accents plastiques maigres sur le nu légèrement ondulé du support.»
---»» Suite 2/2 à gauche.

Chapiteaux à feuillage
Chapiteaux à feuilles d'aubépine et tête de taureau.
Chapiteau avec feuillage et deux agneaux tenant un écusson
Chapiteau à feuilles d'aubépine entourant deux agneaux tenant un écusson.
Ancienne porte gothique en accolade
Porte gothique en accolade.
Chapiteau avec feuillage et tête humaine
Chapiteau à feuilles d'aubépine et masque.

Buste d'homme --»» La retombée des ogives de la travée qui jouxte le chœur est enrichie, au nord et au sud, d'une figure humaine. Celle du nord est donnée à droite. On y voit un homme accoudé à la mouluration supérieure du triforium. S'agit-il d'un visage anonyme, purement décoratif ou d'un maître maçon en charge de la construction de l'église ? Dans sa thèse de doctorat sur la basilique, l'historien Jacques Dubois pose la question sans répondre. Cependant, cette pratique était courante à l'époque et il est très vraisemblable qu'on ait là le visage d'un maître.

Bonhomme sculpté dans la pierre près du chœur
Buste sculpté dans la pierre à la retombée
de l'ogive de la dernière travée, côté nord.
La nef et l'élévation sud vues depuis le chœur
La nef et l'élévation sud vues depuis le chœur.
La chaire à prêcher du XVIe siècle
La chaire à prêcher.
La cuve est datée de 1536.
L'abat-voix et le dosseret ont été ajoutés en 1765.
Le Christ vainqueur de la mort et la Bible sur un panneau de la chaire à prêcher
Le Christ vainqueur de la mort et la Bible
sur un panneau de la chaire à prêcher.

La chaire à prêcher. Datée de 1536, elle est en bois sculpté. Bien que plus récents (datés de 1765), l'abat-son et le dosseret s'accordent au style de la cuve. La brochure disponible dans la basilique écrit que «par son programme iconographique, cette chaire est l'écho de la redécouverte évangélique de la Renaissance.»
Les panneaux présentent le Christ associé à la Bible, le roi Salomon sur son trône, associé au livre des Proverbes, Jean l'Évangéliste et son aigle, associé à sa deuxième épitre ; enfin l'apôtre Paul et l'épée de son supplice, associé à son épitre aux Romains. Ces lectures étaient familières à Marguerite d'Alençon, devenue Marguerite de Navarre après son mariage en 1527 avec Henri II d'Albret.

TROIS PANNEAUX SUR LA CUVE DE LA CHAIRE À PRÊCHER (1536)
L'Évangéliste Jean et son aigle
L'Évangéliste JEAN et son aigle.
Le Roi Salomon associé au Livre des Proverbes
Le Roi SALOMON associé au Livre des Proverbes.
Saint Paul et son épitre aux Romains
L'apôtre PAUL et son épitre aux Romains.
LA VOÛTE DE LA NEF
Vue d'ensemble de la voûte de la basilique
Vue d'ensemble de la voûte de la basilique.

La voûte de la nef (2/2). ---»» Au niveau artistique, la présence de ces multiples liernes et tiercerons a permis la mise en place d'une dentelle de pierre originale qui mériterait d'ailleurs plus le nom de «tuyauterie de pierre» ! Voir la photo plus bas.
Les nervures de la voûte sont, comme à l'habitude, ornées à leur intersection, mais ici elles le sont aussi tout au long de leur parcours. On y trouve des crochets végétaux et des figures d'animaux ou de monstres comme les lions, les chiens, les lézards, divers figures ailées, etc. Les photos ci-dessous en donnent des exemples. Il faut bien sûr leur ajouter les écussons qui sont suspendus ça et là, comme, dans la photo ci-contre, à la clé de voûte. Ce sont les armoiries des familles donatrices, souvent rendues illisibles par les grattages postérieurs.
Sources : 1) Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne, 1953, article sur la basilique de Louis Grodecki ; 2) Notre-Dame d'Alençon de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000.

Les nervures à la retombée des voûtes sont peuplées d'animaux
Les nervures à la retombée des voûtes sont peuplées d'animaux monstrueux.

La voûte en gros plan à droite. On ne peut qu'être admiratif du travail des tailleurs de pierre de jadis capables de réaliser une pareille «dentelle». Chacune des huit branches qui s'écartent de l'écusson central est jumelée à une espèce de conduit en pierre qui lui sert de vase ou de gouttière. Vu d'en bas, on ne voit pas le socle de ce «conduit» et on a l'impression qu'il est très fin, ce qui accroît la beauté de l'ensemble. Un travail remarquable.

La voûte de la nef (1/2). Avec le porche et les vitraux Renaissance, la voûte de la nef est la troisième merveille de la basilique. Elle se situe à vingt mètres de haut. Une observation rigoureuse nécessite une paire de jumelles. Étrangement, cette voûte en gothique flamboyant, avec sa multiplicité de liernes et de tiercerons, rappelle le style du perpendiculaire anglais.
Au départ de la construction, la voûte prévue était de type ogival classique. Les piles devaient recevoir les retombées du triplet traditionnel : ogive-formeret-doubleau. Quand on termina l'étage des fenêtres hautes, les sommiers des arcs, au nombre de trois pour se brancher sur le triplet tombant prévu, étaient en place et attendaient la voûte.
Mais il y eut un changement de programme comme l'a constaté, le premier, l'historien Louis Grodecki dans son article pour le Congrès archéologique de France de 1953. Un changement peut-être dû, comme il le suggère, à l'arrivée d'un nouveau maître d'œuvre. Quand cela eut-il lieu ? En 1490 ? En 1500 ? Des riches familles de la ville ont-elles proposé de financer une sur-décoration de la voûte en y incluant leur écusson personnel ? On ne sait pas exactement.
Toujours est-il que le nouveau maître, à l'époque Jehan Lemoyne, eut à gérer sept retombées au lieu des trois initiales. Une photo plus bas à gauche montre la façon dont le problème a été traité au niveau des sommiers. Dans sa thèse de doctorat, l'historien Jacques Dubois écrit à ce sujet : «la solution a été de faire reposer les arcs supplémentaires sur des culots sculptés.» Comme le montre une seconde photo en gros plan, il était difficile de cacher la rupture entre les trois nervures qui retombent proprement sur leur sommier et les quatre autres qui s'arrêtent abruptement. Un culot enrichi d'un petit décor sculpté s'imposait... Vu de près, comme le constate Jacques Dubois, «l'effet du compromis apparaît maladroit, et finalement assez lourd.»
On fixe en général aux environs de l'année 1500 la fin de la construction de cette voûte flamboyante. Cependant, Jacques Dubois, pour des raisons techniques et d'équilibre des poussées, la situe plutôt vers 1515, une fois le système de contrebutement terminé.
---»» Suite 2/2 à gauche.

La quatrième travée de la voûte avec son écusson et son aigle à la clé de voûte
La quatrième travée de la voûte avec son écusson et son aigle à la clé de voûte.
Animaux et écusson sur les nervures de la voûte
Animaux et écusson sur les nervures de la voûte.
Animaux monstrueux sur les nervures
Animaux monstrueux sur les nervures.
La clé de voûte de la troisième travée et son écusson
La clé de voûte de la troisième travée et son écusson.
Vus de face, les liernes et les tiercerons donnent l'impression
d'être guidés par des tuyaux de pierre.
Animaux et feuillages sur les nervures à la retombée des voûtes
Animaux et feuillages sur les culots à la retombée des voûtes.
Le problème des quatre retombées de tiercerons non prévues à l'origine est bien visible sur ce gros plan.
Voir les explications plus haut.
Animaux sur les nervures
Animaux sur les nervures de la voûte.
La voûte avec les grandes verrières Renaissance
Animaux monstrueux sur les nervures
Animaux monstrueux
sur les nervures de la voûte
avec un écusson.


«««--- La voûte de la nef
avec les grandes
verrières Renaissance.

Historique des vitraux de l'église Notre-Dame.
À l'origine, toutes les baies de l'église possédaient une verrière. Les tribulations de l'édifice au cours des âges ont détruit maintes d'entre elles. Les guerres de Religion, l'incendie de 1744, la Révolution et les bombardements de juin et juillet 1944 n'ont laissé en place que les onze verrières hautes de la nef... qui heureusement avaient été déposées en 1939. Ces verrières historiques ont parfois été très restaurées. Celles des bas-côtés, du transept et de l'abside ont disparu au profit de créations modernes.
Qui finança les vitraux ? Les sources manquent pour les plus anciens, c'est-à-dire ceux des bas-côtés et de l'abside. Pour le Corpus Vitrearum, il est probable que Marguerite de Lorraine, avant son entrée chez les Clarisses d'Argentan en 1520, en ait offert une partie. D'après les fragments qui nous sont restés, il devait y avoir une Adoration des mages et une Adoration des bergers. Dans la façade occidentale, l'Arbre de Jessé a été offert en 1511 par la confrérie de l'Angevine qui regroupait les artisans du cuir de la ville. Pour ceux des grandes fenêtres de la nef, mis en place à partir de 1529 (et qui sont tous donnés à la page 2), les sources disponibles indiquent qu'ils furent financés par les paroissiens (en la personne des trésoriers de la fabrique) et par des donateurs privés comme le comte d'Alençon (baie 106) ou, plus généralement, de riches familles de la ville.
La première dégradation de la vitrerie vint des Protestants en 1562 et 1568 qui firent un sort aux vitraux des bas-côtés, surtout ceux du nord. L'incendie de 1744 conduisit à la reconstruction du transept et du chevet de 1745 à 1752. «Les baies du chœur, écrit le Corpus Vitrearum, conservaient encore à cette date des vitraux de la fin du XIVe siècle aux armoiries des seigneurs d'Aché et de Larré, qui avaient gardé des droits sur l'église pendant toute une partie du Moyen Âge.»

En 1792, les révolutionnaires cassèrent ce qui restait des vitraux dans les baies basses, détruisant selon leur habitude tout ce qui portait armoiries.
En plus des restaurations des verrières en place, le XIXe siècle allait enrichir l'église de nouveaux vitraux. Plusieurs ateliers furent sollicités, parmi lesquels ceux d'Émile Laurent et de Charles Champigneulle sont les plus connus. Dans le chœur et le transept, le thème retenu fut celui de la Vie de la Vierge ; dans les bas-côtés, celui des saints et des saintes.
Dans les années 1930, l'arrière-chœur reçut les trois vitraux de Louis Barillet consacrés à la Vierge, à sainte Thérèse de Lisieux et à Marguerite de Lorraine.
Au commencement du dernier conflit mondial seules les verrières du XVIe siècle des fenêtres hautes furent déposées. Les bombardements de juin et juillet 1944 soufflèrent tout ce qui était en place, à l'exception des trois vitraux de Louis Barillet qui durent néanmoins être restaurés.
Après la guerre, des vitraux à franges Renaissance de l'atelier Michel Petit vinrent orner le chœur et le chevet, tandis que les bas-côtés recevaient une vitrerie à thème géométrique de Michel Petit et de Simone Flandrin-Latron (voir plus bas).

Sources : 1) Les vitraux de Basse-Normandie, Corpus Vitrearum, 2006 ; 2) Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne en 1953, article de Louis Grodecki.

BAIE 111 - VERRIÈRE DE L'ARBRE DE JESSÉ SUR LA FAÇADE OCCIDENTALE
Baie 111 - Verrière de l'Arbre de Jessé
Baie 111 - Verrière de l'Arbre de Jessé et de la Naissance de la Vierge.

Baie 111 - Arbre de Jessé et Naissance de la Vierge. S'élevant sur la façade occidentale, cette grande verrière a été offerte en 1511 par la Confrérie de l'Angevine (ou de la Nativité) qui regroupait les artisans du cuir d'Alençon. Attribuée aux peintres Guillaume et Robin Juissel, elle est inspirée d'une planche gravée par Pigouchet en 1498 dans le livre des Heures d'Anne de Bretagne.
Le métier des donateurs est illustré, à gauche et à droite de la partie basse, par des cordonniers et des bourreliers dans leurs ateliers.
Toujours en bas, la Naissance de la Vierge voisine avec un Jessé endormi qui tient dans sa main un compas. L'instrument est un symbole : l'Homme s'en sert pour mesurer l'espace ; Dieu l'utilise pour mesurer le temps.
Du corps de Jessé s'élève le tronc de l'arbre où viennent se greffer des branches très feuillues, terminées chacune par un roi de Juda chamarré et galonné. On compte en tout onze rois. Ils sont accompagnés, dans les lancettes extérieures, par Isaïe à gauche et Jérémie à droite. Les prophètes tiennent un phylactère. Sur celui d'Isaïe, on peut lire : LEVATE IN EXCELSUM OCULOS VESTROS (Levez les yeux en haut); sur celui de Jérémie : REGNABIT REX ET SAPIENS ERIT (Le roi régnera et sera sage).
Au tympan trône une Vierge en gloire portant l'Enfant et couronnée par un ange. Curieusement, la Vierge est décalée sur la gauche. Est-ce le réseau de mouchettes du tympan qui y a contraint les verriers ?
Comme le souligne l'historien Louis Grodecki, ce vitrail, avec ses dominantes vert-rouge-bleu est très harmonieux. La verrière a été restaurée pour un tiers par Théodore Bernard en 1851 (une partie du personnage de Jessé, les têtes des rois situés dans les mouchettes, une partie de la scène de la Naissance de la Vierge et l'échoppe des cordonniers sur la gauche).
Source : Les vitraux de Basse-Normandie, Corpus Vitrearum, 2006.

Baie 111 - l'Arbre de Jessé, Rois de Juda et ouvriers du cuir
Baie 111 - l'Arbre de Jessé :
rois de Juda et artisans du cuir, donateurs de la verrière.

Ici, ces artisans sont des tanneurs et des bourreliers.
Baie 111 - l'Arbre de Jessé, Les ouvriers du cuir, donateurs de la  verrière
Baie 111 - l'Arbre de Jessé, deux rois de Juda
Baie 111 - Arbre de Jessé :
deux rois de Juda.

«««--- Baie 111 - Arbre de Jessé :

En haut, Isaïe et son phylactère.
En bas, les artisans du cuir, donateurs de la verrière.

Ici, ces artisans sont des cordonniers.

Baie 111 - l'Arbre de Jessé - La Naissance de la Vierge
Baie 111 - Arbre de Jessé : la Naissance de la Vierge.
Baie 111 - l'Arbre de Jessé - Jessé endormi
Baie 111 - Arbre de Jessé : Jessé endormi.
LES BAS-CÔTÉS ET LES CHAPELLES LATÉRALES
Le bas–côté nord et ses chapelles vus depuis l'entrée de la basilique
Le bas-côté nord et ses chapelles vus depuis l'entrée de la basilique.
Bas-côtés et chapelles sont voûtés d'ogives.
Tous les autels et les retables datent du XIXe ou du XXe siècle.
Les baies des chapelles reçoivent des vitraux à thème géométrique créés après 1945.

Les bas-côtés et les chapelles latérales. Les chapelles ont été ajoutées entre les arcs-boutants après démolition du mur gouttereau initial, à l'exception de la travée occidentale qui ne possède pas de chapelle (voir plan).
Les bas-côtés ont huit mètres de haut et sont voûtés d'ogives, tout comme les chapelles.
La photo ci-contre montre l'appareillage de la retombée des arcades à l'entrée des chapelles et celle des voûtes d'ogive des bas-côtés : les nervures sont simplement prolongées par les colonnettes. Un seul petit chapiteau décore ces dernières
L'église Notre-Dame ayant été pillée lors de la Révolution, les autels et les retables des chapelles sont tous du XIXe ou du XXe siècle. Bien souvent, le mur derrière le retable accueille une peinture polychrome en rapport avec le saint ou la sainte de la chapelle. Cette décoration est bien visible dans les chapelles sud.
La chapelle Sainte-Thérèse, où se trouvent les Fonts baptismaux, est la plus visitée. La robe de baptême de la sainte y est exposée et des centaines d'ex-voto tapissent les murs. Le baptême de Thérèse Martin, qui a eu lieu dans l'église, est illustré par une grande verrière de Louis Barillet, datée de 1930. Enfin, deux des sentences bien connues de sainte Thérèse sont affichées dans la mosaïque derrière sa statue : Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la Terre et Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses.

Les bas–côtés sont voûtés d'ogives. Ici le bas–côté sud vu depuis le transept
Les bas-côtés sont voûtés d'ogives.
Ici le bas-côté sud vu depuis le transept.
Retable XIXe siècle de la chapelle du Sacré-Cœur
Retable du XIXe siècle
dans la chapelle du Sacré-Cœur.
Retable XIXe siècle d'une chapelle sur le côté nord
Retable du XIXe siècle
dans une chapelle du côté nord.
«Présentation de Jésus au temple», copie d'un tableau de Simon Vouet
«Présentation de Jésus au temple»
Copie d'un tableau de Simon Vouet.
Le bas-côté sud avec la chapelle du Souvenir 1914-1918
Le bas-côté sud avec la chapelle du Souvenir 1914-1918.
Chapelle Marguerite de Lorraine dans le bas-côté nord
Chapelle de la bienheureue Marguerite de Lorraine
dans le bas-côté nord.

Marguerite de Lorraine (1463-1521). Petite-fille du roi René d'Anjou, elle se marie à vingt-cinq ans avec le duc d'Alençon René II. Veuve quatre ans plus tard (1492), elle se consacre à l'administration de son duché dont elle restaure les finances en manifestant un grand souci des pauvres. Elle fonde le couvent des Clarisses et surveille la reconstruction de l'église Saint-Léonard.
C'est sous son gouvernement que le porche trapézoïdal en gothique flamboyant de l'église Notre-Dame sera achevé et la verrière de l'Arbre de Jessé posée. Marguerite de Lorraine est reconnue bienheureuse par le pape Benoît XV en 1921.
Source : panneau dans la chapelle et brochure disponible dans la basilique.

«Le Mariage de la Vierge», tableau anonyme
«Le Mariage de la Vierge»
Tableau anonyme.
Chapelle nord à trois pans d'architecture et sa verrière de Claude Courageux
Chapelle nord à trois pans d'architecture
et sa verrière de Jean-Pierre Courageux.
«Le Songe de Joseph», tableau anonyme
«Le Songe de Joseph»
Tableau anonyme, XVIIe siècle.
Vitrail de Claude Courageux, détail
Vitrail contemporain de Jean-Pierre Courageux, détail.

Les baies des bas-côtés et leurs remplages. Les vitraux que ces baies avaient reçus dans les années 1880 n'ont pas été jugés dignes d'être mis à l'abri en 1939. Ils relataient des épisodes de la vie de différents saints (Dominique, Latuin, Louis, Catherine de Sienne, Jeanne d'Arc, Marguerite-Marie Alacoque). Trois autres illustraient les thèmes de l'Éducation de la Vierge, de la Sainte Famille et de la Crucifixion. Les bombardements de 1944 les ont complètement soufflés.
De 1986 à 1997, les neuf baies accueillirent des créations originales de Michel Petit et Simone Flandrin-Latron. Quatre sont données en exemple ci-dessous. Ce sont des compositions géométriques colorées assez recherchées. La «dixième baie», de l'atelier Courageux, est constituée des trois vitraux de la chapelle nord à trois pans (voir le texte associé plus bas).
La partie la plus intéressante de ces neuf baies n'est pas la verrière, mais le remplage. Rappelons que le remplage d'une baie à lancettes est constitué, dans sa partie basse, de lancettes parallèles et, dans sa partie haute, du réseau. Ce réseau est lui-même un assemblage plus ou moins savant de soufflets et de mouchettes. On distingue les deux termes en se rappelant que le soufflet possède une forme symétrique.
Dans son article pour le Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne en 1953, l'historien Louis Grodecki n'hésite pas à qualifier d'«extraordinaires» les réseaux des fenêtres basses : «les mouchettes s'allongent démesurément, écrit-il, et, en fuseaux pointus, convergent vers la clef de la baie.»
Dans la photo extérieure des baies du bas-côté nord donnée plus haut, on constate que le dessin du réseau dans la baie près du porche (une rose à deux mouchettes) est complètement différent des autres. Même chose pour la baie au sud qui lui fait face : le réseau y prend la forme d'un cœur encadré d'une mouchette.
L'historien Jacques Dubois, dans sa thèse de doctorat soutenue en 1997, avance la présence de deux maîtres-maçons. Le premier, à l'identité inconnue, aurait repris les travaux vers 1470 après une longue interruption due à la guerre de Cent Ans et créé ces deux baies nord et sud dans l'élévation occidentale. Le second, Jehan Lemoyne, arrivé aux alentours de 1500, lui aurait succédé et fait choix de complexifier les motifs en multipliant les mouchettes. On retrouve le même genre de réseaux complexes, riche de cinq modèles, dans les fenêtres hautes de la nef.
Sources : 1) Congrès archéologique de France, L'Orne, 1953, article sur la basilique de Louis Grodecki ; 2) Notre-Dame d'Alençon de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000.

QUATRE VITRAUX MODERNES ET
LEURS REMPLAGES DU XVe SIÈCLE
Vitrail contemporain et son remplage du XVe siècle
Vitrail contemporain et son remplage du XVe siècle
Vitrail contemporain et son remplage du XVe siècle
Vitrail contemporain et son remplage du XVe siècle

Les vitraux de l'atelier Courageux. Donnés dans la photo ci-dessous, ils ornent depuis 1991 la chapelle nord à trois pans, une chapelle qui est d'ailleurs la seule à posséder cette forme. Les vitraux de cet atelier donnent toujours dans un profond symbolisme. Ils se présentent comme une association de formes diverses aux coloris chauds qui laissent souvent la part principale au verre blanc. Ce choix artistique crée un équilibre chromatique qui n'est jamais désagréable à regarder.
Même si le symbole qu'ils sont censés représenter est difficile à reconnaître, ces dessins apportent au moins de la variété dans l'univers des vitraux du XIXe siècle qui ont parfois tendance à se ressembler. On pourra voir à l'église parisienne Saint-Gervais-Saint-Protais un vitrail, plus riche encore en couleurs, signé Claude Courageux. Il symbolise Moïse et Élie.

«Saint François d'Assise», huile sur toile  du XVIe siècle
«Saint François d'Assise»
Huile sur toile, XVIe siècle.
«Saint Pierre», huile sur toile du XVIIIe siècle
«Saint Pierre»
Huile sur toile, XVIIe siècle.
Détail de la statue de la chapelle du Souvenir 1914-1918
Détail de la statue de
la chapelle du Souvenir 1914-1918.
Statue de Marguerite de Lorraine dans la chapelle du même  nom
Marguerite de Lorraine faisant l'aumône
Statue dans la chapelle du même nom.
Œuvre d'Eugène Vallin, 1921.
«La Vierge portant le Sacré–Cœur», tableau anonyme
«La Vierge portant le Sacré-Cœur»
Tableau anonyme, XIXe siècle ?
Verrière contemporaine de Jean-Pierre Courageux dans une chapelle nord
Verrière contemporaine de Jean-Pierre Courageux
dans la chapelle nord à trois pans.
Le bas-côté nord vu depuis le transept
Le bas-côté nord vu depuis le transept.
L'Éducation de la Vierge (chapelle Sainte-Anne)
Statue de l'Éducation de la Vierge
dans la chapelle Sainte-Anne.
Statue dans la chapelle Marguerite de Lorraine
Statue de René II, duc d'Alençon
dans la chapelle Marguerite de Lorraine.
Chapelle Sainte-Thérèse de Lisieux
Chapelle Sainte-Thérèse de Lisieux.

«Le Baptême de sainte Thérèse» ---»»»
Vitrail de l'atelier Louis Barillet
Vers 1930.

Vitrail moderne «Le Baptême de sainte Thérèse»

Le vitrail du baptême de sainte Thérèse de Lisieux.
Thérèse Martin est née à Alençon le 2 janvier 1873. Elle baptisée dans l'église Notre-Dame deux jours plus tard. En 1877, son père, devenu veuf, emmène sa famille vivre à Lisieux. Thérèse entre au Carmel à l'âge de quinze ans en bénéficiant d'une dérogation papale. Morte en 1897, elle est béatifiée en 1923, puis inscrite au catalogue des saints en 1925. Elle reste dans l'Histoire sous le nom de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face.

Le vitrail ci-dessus a une histoire que rapporte le Corpus Vitrearum.
L'atelier de Louis Barillet fut chargé vers 1930 de réaliser une verrière du baptême de la sainte. Mais la famille Martin ne l'accepta pas. Le maître verrier, vers 1932, en réalisa donc une autre qui, cette fois, fut acceptée après modifications et installée dans la chapelle Sainte-Thérèse de Notre-Dame. Restée en place comme tous les vitraux du XIXe siècle, elle fut soufflée lors du bombardement du 17 juillet 1944. Et la première version - refusée - de la verrière a pris sa place.
Source : Les vitraux de Basse-Normandie, Corpus Vitrearum, 2006.

Détail de la chapelle Sainte–Thérèse de Lisieux avec les Fonts baptismaux
Détail de la chapelle Sainte-Thérèse de Lisieux avec les Fonts baptismaux et les ex-voto sur le mur.

Mosaïque dans la chapelle Sainte-Thérèse ---»»
On peut y lire ces deux sentences célèbres de la sainte :
«Après ma mort je ferai tomber une pluie de roses»
et «Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la Terre».

«Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la Terre», mosaïque dans la chapelle Sainte–Thérèse
Le retable d'une chapelle du côté sud
Le retable d'une chapelle du côté sud.
«La Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique et sainte Catherine», vue partielle
«La Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique et sainte Catherine»
Vue partielle d'un tableau anonyme.
Retable de la chapelle Sainte-Thérèse
Retable de la chapelle Sainte-Thérèse.
LE CHŒUR ET LE TRANSEPT
Le chœur avec l'autel de messe et deux chapelles du côté  sud
Le chœur avec l'autel de messe et deux chapelles du côté sud.
Le transept de la basilique avec le baldaquin et l'orgue de chœur
Le transept de la basilique avec le baldaquin et l'orgue de chœur.

La culture française (2/3).
---»» Dans tout pays, les dépenses des populations sont séparables en deux parties : les biens fongibles (qui sont détruits par leur consommation) et les biens durables. Ce qui est fongible permet de vivre ; ce qui est durable est en quelque sorte la matérialisation d'un surplus..
Pour la France, la création des biens durables conduit à la question-clé : où est passé l'argent des Français depuis mille ans ? qu'a-t-on créé ? et qu'en reste-t-il à notre époque, après moult guerres et révolutions ? Il est aisé de répondre. Ce qui subsiste de plus voyant, ce sont évidemment les vieilles pierres : châteaux, cathédrales, églises, monastères, palais, hôtels particuliers, hôtels-Dieu (transformés depuis). À ces constructions innombrables, qui représentent la part la plus coûteuse de la dépense en biens durables, s'ajoutent les œuvres d'art : peintures, sculptures, dessins, boiseries, orfèvreries, verres, porcelaines, etc. On y inclura enfin les livres, concrétisations des créations littéraires. Ces créations multiples portent la griffe des habitants d'un pays, de leurs goûts, de leur art de vivre et... du choix de leurs dépenses.
Le site patrimoine-histoire.fr propose quelques études sur le financement des églises. Malheureusement, ce domaine attire peu les historiens car, bien souvent, les sources manquent. Dans sa thèse de doctorat sur Notre-Dame d'Alençon en 1997, Jacques Dubois déplore ainsi que, pour ce dernier édifice construit à la charnière des XVe et XVIe siècles, «la question des revenus de la fabrique et de ses administrateurs n'a d'aucun temps été examinée, ni même suscité le moindre intérêt chez les érudits locaux.» C'est un exemple qu'on peut multiplier.
Néanmoins, les quelques textes sur le financement des églises présents dans ce site permettent de cerner valablement le problème. On constate ainsi que les têtes couronnées sont rarement les principaux donateurs. La plupart du temps, les marchands de la ville (quand l'économie est prospère) et les chanoines du chapitre assurent la plus grosse part du financement. Puis viennent les dons et les legs de ceux des paroissiens qui, sans appartenir à la sphère marchande, sont plus ou moins fortunés et veulent assurer leur salut en donnant à l'Église. Dernière source à ne pas négliger : les quêtes à l'occasion des dimanches et des fêtes religieuses.
Donnons quelques exemples. Le rôle primordial des marchands se rencontre à l'église Saint-Nicolas dans la ville très florissante de Saint-Nicolas-de-Port (française depuis Louis XV). Il se voit à Houdan, petite ville aux confins de la Beauce, où les marchands, modestement enrichis par le commerce du blé, mettront deux siècles à bâtir l'église Saint-Jacques-Saint-Christophe. Il se voit à Alençon avec la reprise des échanges économiques vingt ans après la fin de la guerre de Cent Ans.
Que les bénéfices du commerce suffisent ou non, on ajoute aux moyens de financement les dons et les legs faits à la fabrique. Quand cela ne suffit pas, on a recours aux indulgences papales, au droit - taxé - de ne pas respecter les règles du Carême (tour de beurre de la cathédrale de Rouen) ; plus rarement, aux taxes rétrocédées par le souverain pour une durée limitée. Ce fut le cas, au XVIe siècle, à Dole (française depuis Louis XIV) pour l'église Notre-Dame construite pour un quart par la rétrocession de la redevance sur le sel.
Parfois, ce sont les chanoines qui mettent à profit la taille prélevée sur leurs serfs. Ce fut le cas à Toul pour l'église Saint-Gengoult et à Paris pour la cathédrale Notre-Dame. Là, en 1250, alors que le roi Louis IX était à la croisade, le niveau de la taille, jugé insupportable, déclencha une révolte des paysans soutenus par la régente Blanche de Castille. On a vu mieux encore : les bourgeois aisés d'une paroisse qui, via une lettre royale, décident de s'imposer une contribution volontaire (église Saint-Maclou à Rouen). ---»» Suite 3/3

La voûte du chœur et le Christ en croix
La voûte du chœur et le Christ en croix.

La culture française (1/3).
Pourquoi afficher en grand format la photographie du chœur ci-dessus ? Tout y semble banal et déjà vu dans bien des églises. Pourtant, on peut répondre à cette question d'une manière constructive et dire que, outre sa beauté d'ensemble, on y voit, en grande partie, les éléments de ce qui définit la «culture française» : autel, console, éléments de culte, grille en fer forgé, dallage de marbre, peintures, et bien sûr vieilles pierres. Ces pierres datent, pour la nef, de la charnière XVe-XVIe siècles et, pour le chœur, du XVIIIe siècle. Elles sont assemblées ici pour bâtir un édifice du culte catholique, un culte autour duquel s'est forgée la France pendant presque deux mille ans
Devant ce décor chargé d'Histoire, le visiteur perspicace se pose la question : qui a payé ? Soyons plus précis : qui a payé les ouvriers et les architectes ? qui a payé les matériaux, les éléments du culte et les décorations ?
S'il est vraiment perspicace, le visiteur se rappellera l'affaire du Watergate et l'informateur mystérieux des deux journalistes du Washington Post. Lors de leurs rencontres secrètes, cet homme, resté inconnu, donnait ce conseil : «Pistez l'argent». Formule que l'on peut expliciter en disant : pour connaître la vérité, cherchez à savoir qui a payé. Un excellent conseil qui poussera au final le président Richard Nixon à démissionner pour éviter l'infamie d'une destitution.
En matière culturelle aussi, il est bon de suivre ce conseil. Alors pistons l'argent. ---»» Suite 2/3

Médaillon de l'Agneau pascal à la voûte du chœur
Médaillon de l'Agneau pascal sur la calotte hémisphérique.

La culture française (3/3).
Au cours de ces siècles de constructions d'églises et de cathédrales, la coutume chez les familles fortunées consistait à «acheter» une chapelle d'enceinte ou une chapelle de pilier. Outre l'affirmation du statut social, cette chapelle servait de dévotion privée et parfois (contre paiement bien sûr) de lieu de sépulture pour la famille. Les acquéreurs avaient l'obligation de meubler leur chapelle selon les règles édictées par le chapitre de l'église. D'où de nouvelles dépenses pour les autels, les retables, les vêtements liturgiques, les livres de culte, les ornements, etc.
Le statut social s'affirmait aussi par l'offre d'un vitrail où le donateur et sa famille pouvaient s'afficher, visibles par tous : un privilège revendiqué. Voir à ce sujet l'histoire du vitrail de l'Apocalypse à l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris. Ou encore la verrière était financée par une confrérie d'artisans qui marquaient ainsi leur importance dans la cité. C'est le cas pour l'Arbre de Jessé à Notre-Dame d'Alençon.
En dépensant le fruit de leur travail et de par la nature de ces dépenses, les populations créent peu à peu un patrimoine culturel. Qui sera national dans le cas d'un pays. Quand ce pays se développe à partir de racines chrétiennes, ce qui est le cas de la France, l'histoire montre que la Bible agit comme une source incontournable d'inspiration pour les artistes et les créateurs.
Insistons sur ce point : ces créations de tout ordre, ces biens durables de toute nature ne représentent la culture d'un pays que parce qu'ils incarnent le choix de dépenses de ses habitants, des dépenses issues du fruit de leur travail, et que, à leur tour, ces choix sont le résultat de leurs goûts. C'est au sein de ces choix que se trouve l'argent transformé en biens durables. Rappelons la formule de l'informateur secret : «Pistez l'argent». Ce n'est pas le fait de peindre un tableau de maître qui crée une culture, ni même ce tableau une fois terminé, c'est la décision de dépenser son argent, d'user du fruit de son travail, en passant commande à un maître. Ici, l'artiste, maître d'œuvre, doit s'effacer devant le désir du commanditaire, maître d'ouvrage.
Ainsi, et de manière plus robuste, on définira une culture nationale par un ensemble de choix de dépenses plutôt que par un ensemble d'œuvres. L'existence d'un patrimoine national multiséculaire crée, par le biais du choix de la dépense à travers les âges, le concept de culture nationale. On définira de la même façon les cultures anglaise, allemande, espagnole, italienne, etc.
C'est pourquoi on évitera de dire qu'un pays n'a pas de culture propre. Nier cette évidence, c'est faire manque d'analyse et afficher son mépris pour le travail de ses aïeux.

Architecture du chœur (1/2).
Comme pour son aspect extérieur, l'architecture intérieure du chœur et du transept n'offre qu'un attrait limité. En 1968, pour le Dictionnaire des églises de France édité par Robert Laffont, l'historien Philippe Siguret, alors directeur des services d'Archives de l'Orne, écrivait qu'il était difficile de leur trouver un quelconque intérêt architectural. Après l'incendie de 1744, l'ingénieur Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794), chargé de la reconstruction dès l'année suivante, a suivi le goût architectural de son époque, mais semble quand même s'être contenté du minimum.
Le point le plus intéressant est néanmoins la croisée du transept surmontée d'une calotte hémisphérique surbaissée où est peint l'Agneau pascal. Au centre trône un bel autel-baldaquin. L'autel en marbre a été offert en 1750 par Louis-François Lallement, comte de Levignen et intendant de la généralité d'Alençon. Initialement, un groupe sculpté représentant une Descente de croix l'accompagnait. Détruite à la Révolution, cette sculpture a été remplacée par une belle Assomption due au statuaire Pierre Taveau.
L'arrière-chœur, voûté en berceau, est flanqué de deux grandes absidioles qui n'ont rien de remarquable (voir celle dédiée à saint Joseph plus bas). L'architecture est similaire dans les bras du transept. Il est à remarquer que toutes les voûtes, sauf à la croisée, sont en berceau surbaissé. Philippe Siguret rappelle malicieusement que c'est la façon de construire les ponts, la future grande spécialité de Perronet... Pour ne pas être entièrement négatifs, notons quand même l'opinion de l'historien Louis Grodecki qui trouve une certaine grandeur dans l'élévation du chœur : une architrave nue sans fenêtres hautes qui porte directement la voûte.
Les vitraux de cette partie de l'église sont du XXe siècle. La plupart suivent un modèle unique créé par le maître verrier Michel Petit en 1975 : du verre blanc strié de petites formes géométriques multiples et bordé d'une frange peinte à l'émail dans le style Renaissance (motifs floraux, animaux et têtes humaines). Le Corpus Vitrearum signale que ces motifs sont en fait inspirés de ceux du XVIIIe siècle qu'on peut voir à l'abbaye de Juaye-Mondaye et dans les églises parisiennes Saint-Merry et Saint-Nicolas-du-Chardonnet. ---»» Suite 2/2.

Le chœur vu depuis le bras sud du transept avec deux travées à l'arrière–plan
Le chœur vu depuis le bras sud du transept avec deux travées de la nef à l'arrière-plan.
Le chœur avec son baldaquin et la voûte en berceau de l'arrière-chœur
Le chœur avec son autel-baldaquin de 1750.
L'arrière-chœur est voûté en berceau surbaissé.
L'autel majeur en marbre
Le maître-autel en marbre a été offert en 1750 par l'intendant d'Alençon.
«Scène du Jugement Dernier» de Charles Lefebvre (1805–1882), huile sur toile, 1835
«La Grâce accordée aux âmes du Purgatoire»
Charles Lefebvre (1805-1882)
Huile sur toile, 1835.
Don de l'empereur Napoléon III à l'église Notre-Dame en 1853.

Architecture du chœur (2/2).
---»» Dans les années 1930, l'atelier Louis Barillet créa les trois grandes verrières de l'arrière-chœur. Le Couronnement de la Vierge y est entouré de la bienheureuse Marguerite de Lorraine et de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Ces trois vitraux sont donnés plus bas.
Le mobilier disparu vaut d'être mentionné. Les stalles et la clôture du chœur, commandées en 1531, ont péri dans l'incendie de 1744. Une pièce dont la perte est plus regrettable est le tombeau du duc René de Valois, érigé dans le chœur en 1492 par Marguerite de Lorraine. Après 1744, on le transféra dans une chapelle, mais, en 1792, les révolutionnaires violèrent le caveau sépulcral des ducs et le détruisirent.
Sources : 1) «Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne, 1953», article sur la basilique de Louis Grodecki ; 2) Dictionnaire des églises de France, éditions Robert Laffont, 1966, article de Philippe Siguret ; 3) Les vitraux de Normandie, Corpus Vitrearum, 2000 ; 4) Brochure sur la basilique disponible dans l'église.

L'Assomption dans le chœur de la basilique
L'Assomption dans le chœur de la basilique.
Œuvre de Pierre Taveau, actif dans les années 1780-1790.
Vitrail moderne avec ses franges imitation Renaissance
Vitrail de 1975
Atelier Michel Petit.
Chérubin sur un coin de l'autel majeur
Angelot sur un angle du
maître-autel en marbre.
Angelot accompagnant la Vierge de l'Assomption
Angelot accompagnant la Vierge de l'Assomption.
Œuvre de Pierre Taveau, actif dans les années 1780-1790.
Frange imitation Renaissance des vitraux contemporains
Frange avec son imitation du style Renaissance
dans un vitrail de 1975.
Vue partielle en gros plan de l'Assomption
Vue partielle de l'Assomption de Pierre Taveau.
Le Christ en croix dans le chœur
Le Christ en croix dans le chœur.
Vue partielle en gros plan du Christ en croix
Vue partielle du Christ en croix (époque indéterminée).
L'ARRIÈRE-CHŒUR ET LES CHAPELLES ABSIDIALES
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge»
«Le Couronnement de la Vierge»
Atelier Louis Barillet, années 1930.
Vitrail «Sainte Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon»
«Sainte Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon»
Atelier Louis Barillet, années 1930.
Vitrail «Sainte Thérèse de l'Enfant–Jésus», détail
«Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face» Détail du vitrail de Louis Barillet.
L'arrière–chœur avec ses stalles et ses vitraux contemporains
L'arrière-chœur et ses stalles
Les vitraux sont de l'atelier Louis Barillet, années 1930.
Chapelle absidiale sud Saint-Joseph
Chapelle absidiale sud Saint-Joseph.
Le Couronnement de la Vierge : La Trinité
Atelier Louis Barillet, années 1930 ---»»»
Vitrail «Sainte Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon», détail
«Sainte Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon»
Détail du vitrail, années 1930.
Vitrail «Sainte Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon», les anges porteurs de l'écusson
«Sainte Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon»
Détail : les anges porteurs de l'écusson de la duchesse.
Vitrail «Le Couronnement de la Vierge», détail
Vitrail «Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus»
«Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus»
Atelier Louis Barillet
Années 1930.
Détail du retable de la chapelle absidiale nord de la Vierge
Détail du retable de la chapelle absidiale de la Vierge.
Statue de saint Joseph dans la chapelle absidiale sud
Statue de saint Joseph
dans la chapelle absidiale sud.
Retable du XVIIIe siècle dans la chapelle absidiale nord de la Vierge
Retable du XVIIIe siècle dans la chapelle absidiale de la Vierge.
La nef et la tribune occidentale vues depuis le chœur
La nef et la tribune occidentale vues depuis le chœur.
Photo prise avant l'année 2016, date de la réinstallation des grandes orgues.
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Documentation : «Congrès archéologique de France tenu dans l'Orne, 1953», article sur la basilique de Louis Grodecki
+ «Notre-Dame d'Alençon» de Jacques Dubois, Presses Universitaires de Rennes, 2000
+ «Les vitraux de Basse-Normandie», Corpus Vitrearum, 2006
+ «Alençon de A à Z» par Alain Champion, éditions Alan Sutton, 2008
+ «L'Orne de la Préhistoire à nos jours», éditions Jean-Michel Bordessoules, 1999
+ «Dictionnaire des églises de France», éditions Robert Laffont, 1966, article de Philippe Siguret
+ «Histoire des villes de France» par Aristide Guilbert, Paris 1866
+ Brochure «Église Notre-Dame, Alençon» disponible dans la basilique.
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