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Page créée en mars 2015
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Saint Victrice par Savinien Petit, peinture murale dans le chœur

L'église Saint-Gervais de Rouen ne fait pas partie du circuit des églises de la ville à ne pas manquer, comme la Cathédrale, Saint-Ouen ou Saint-Maclou. C'est un édifice néo-roman, typique de la seconde moitié du XIXe siècle, construit par les architectes Martin et Marical de 1868 à 1874. Saint-Gervais est une église assez vaste, (photo ci-dessous) avec deux larges bas-côtés. On y remarque un grand retable en pierre dans chacune des deux chapelles absidiales, des vitraux pastiche du XIIIe siècle et un chœur embelli de belles peintures murales de Savinien Petit, un peintre aujourd'hui bien méconnu. À voir aussi une belle chaire à prêcher XIXe siècle très ouvragée.
L'église Saint-Gervais a été bâtie à l'emplacement d'un ancien sanctuaire qui remonterait aux temps des Carolingiens, dans un endroit qui était le Rouen extra muros. Au début du XIe siècle, ce sanctuaire fut rattaché à un prieuré dépendant des Bénédictins de l'abbaye de Fécamp. Guillaume le Conquérant vint y mourir en septembre 1087. Dégradée, détruite, reconstruite au gré des malheurs de l'Histoire, cette antique église est restée pauvre dans un quartier pauvre, celui des artisans tisserands. Du bâti d'origine, il ne reste que la crypte, située sous le chœur actuel.


Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Gervais.

Le clocher et la porte sud face au square
de la «Place de l'église Saint-Gervais».

Le chevet s'élève au-dessus d'une très ancienne crypte.

L'église néo-romane vue du nord.

Plaque rappelant la mort de Guillaume le Conquérant en ce lieu.

Guillaume le Conquérant, âgé de 52 ans et guerroyant contre des troupes royales françaises dans le Vexin en 1087, fut contraint, par blessure ou maladie, de regagner sa capitale, Rouen. C'est au prieuré Saint-Gervais qu'il va agoniser pendant plusieurs jours avant de s'éteindre le 9 septembre de la même année (cf. plaque du souvenir accolée au mur de l'église et donnée au-dessus). Lucide, il a le temps de régler sa succession entre ses trois fils... qui régleront leurs comptes sur les champs de bataille peu de temps après. La dépouille du Conquérant sera transportée à Caen et inhumée en l'église Saint-Étienne de l'abbaye-aux-Hommes.


Peinture murale sur le fronton du portail principal.
Saint Gervais et saint Protais en adoration devant le Sacré-Cœur, XIXe siècle.

Le portail occidental néo-roman.

L'élévation gauche dans la nef.
Les chapiteaux sont jumelés à un large tailloir qui reçoit la naissance des voûtes en plein cintre.
On remarquera l'originalité du triforium fermé avec un jeu d'arcades qui s'entrecroisent.

Vitrail du Chemin de croix, station V :
«Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix»
Fin du XIXe siècle.

Vitrail du Chemin de croix, station VI :
«Véronique essuie la face de Jésus».

Les fonts baptismaux, XIXe siècle.
La cuve est illustrée de beaux bas-reliefs représentant les quatre évangélistes.

Chemin de croix, station VII :
Jésus tombe pour la deuxième fois.

Bas-relief du bon Pasteur sur le dosseret d'un siège de chœur.

Le chemin de croix de l'église Saint-Gervais est double (ce qui n'est pas très fréquent). Les bas-reliefs en pierre, qui illustrent les stations de la Passion, sont doublés de riches vitraux à motifs géométriques (exemple ci-contre). Au centre de chaque vitrail brille un médaillon qui reprend le thème du numéro de la station (créations de la seconde moitié du XIXe siècle). L'expression des personnages inclus dans les médaillons est parfois assez déroutante, comme le visage plutôt féroce du Christ au moment où les bourreaux s'apprêtent à le clouer sur la croix.


Chemin de croix, station IX :
«Jésus tombe pour la troisième fois».

Les fonts baptismaux et le bas-relief du baptême de Jésus (XIXe siècle).


Chemin de croix, station 1 :
«Jésus est condamné».

«««--- Vitrail du Chemin de croix, station V :
«Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix»
XIXe siècle, pastiche du XIIIe.

Le bas-côté gauche vers l'avant-nef.

Vitrail du Chemin de croix, station XI :
«Jésus est attaché à la croix».

«««--- Apparition du Sacré-Cœur à sainte Marie-Marguerite Alacoque
dans le bas-côté nord, XIXe siècle, atelier inconnu
Ce vitrail reprend l'un des grands thèmes de l'iconographie
chrétienne à la mode dans la seconde moitié du XIXe siècle.
L'ÉLEVATION DANS LA NEF ET LES VITRAUX DU SECOND NIVEAU

Le bas-côté droit et la nef.
Au premier plan à droite, l'entrée de la crypte, datée d'avant l'an mil.
(Elle est malheureusement très souvent fermée.)

Vitrail du Chemin de croix, station XII :
«Jésus meurt sur la croix».

Saint Simon
Vitrail du second niveau dans la nef, XIXe siècle.

Saint Matthieu
Vitrail du second niveau dans la nef.
Apparition du Sacré-Cœur  ---»»»
à Marie-Marguerite Alacoque, XIXe siècle.

Saint Jacques le Majeur
Vitrail du second niveau dans la nef.

Chapiteau dans la nef.
LA CHAIRE À PRÊCHER DU XIXe SIÈCLE

Vitrail du Chemin de croix, station 1 :
«Jésus est condamné».

Jésus et ses apôtres
Bas-relief en bois sur la cuve de la chaire à prêcher, XIXe siècle.

La chaire à prêcher du XIXe siècle.

La chaire à prêcher. Le XIXe siècle a toujours apprécié les grandes chaires à prêcher couvertes de sculptures en bois. Celle de Saint-Gervais est particulièrement bien travaillée : grand bas-relief de Jésus et des apôtres sur la cuve ; abat-voix monumental orné d'une série d'anges tenant des phylactères et couronné d'une tourelle couverte imitant le style de l'ardoise. Sur la tourelle, un ange souffleur domine la chaire de toute sa stature.
Voir la chaire de l'église Saint-Clodoald à Saint-Cloud ou encore celle de l'église Notre-Dame à Niort.


L'impressionnant abat-voix de la chaire à prêcher, XIXe siècle.

«««--- La partie arrière de la chaire à prêcher s'ouvre sur un double escalier.
Le passage d'entrée est décoré de deux lions tenant chacun un écusson.

Vitrail du Chemin de croix, station III :
«Jésus tombe sous le poids de la croix».

L'un des deux lions tenant un écusson
sur l'arrière de la chaire à prêcher.

Chemin de croix, station IV :
«Jésus rencontre sa mère»
XIXe siècle.

Saint Paul.
Vitrail du second niveau dans la nef, XIXe siècle.

L'élévation sud et le bas-côté.

Saint Thaddée
Vitrail du 2e niveau dans la nef, XIXe siècle.
LES CHAPELLES ABSIDIALES

Le bas-côté sud conduit à la chapelle de la Vierge et à son très beau retable en pierre.

Vitrail du Chemin de croix, station XIV :
«Jésus est mis dans le sépulcre».


La Vierge à l'Enfant
Retable de la chapelle de la Vierge.
Pierre, XIXe siècle.

«««--- Le retable de la chapelle de la Vierge.
XIXe siècle.

Haut-relief, La Bénédiction d'un prélat, XIXe siècle.
Retable de la chapelle de la Vierge.

Haut-relief du Couronnement de la Vierge, XIXe siècle.
Retable de la chapelle de la Vierge.

Le bas-côté nord conduit à la chapelle Saint-Joseph et à son retable du XIXe siècle.
Ses pierres aux couleurs un peu jaunies lui donne presque un aspect «vieux roman».

Haut-relief de saint Joseph et de la Sainte Famille
Retable de la chapelle Saint-Joseph dans le bas-côté nord.

Saint Joseph portant l'Enfant
Retable du bas-côté nord, XIXe siècle.

Vitrail du Chemin de croix, station XIII :
«Jésus est rendu à sa mère».

Haut-relief de la Sainte Famille.
Retable de la chapelle Saint-Joseph dans le bas-côté nord.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-GERVAIS

Le chœur de l'église Saint-Gervais est embelli de peintures murales de Savinien Petit.
Les peintures représentent les saints patrons de l'église et les premiers évangélisateurs du diocèse : Thomas Becket, Mellon, Gervais, Protais, Vitrice et André.

Vierge à l'Enfant en bois sculpté, (XIXe siècle?)

Le Passage de la mer Rouge
Vitrail historié dans l'abside, XIXe siècle.

Saint Thomas Becket et saint Mellon
Peintures murales de Savinien Petit dans le chœur.

Peintures murales de l'abside.
De gauche à droite : Saint Thomas, saint Mellon, saint Gervais, saint Protais, saint Vitrice et saint André.
Œuvre de Savinien Petit, XIXe siècle.

Savinien Petit (1815-1878) est un artiste méconnu. L'église Saint-Georges à Richebourg dans les Yvelines
possède deux rares toiles de cet artiste : Jésus chez Marthe et Marie et Jésus et la Samaritaine.


Vie des premiers évangélisateurs du diocèse.
Vitrail du XIXe siècle.

Saint Victrice dans le chœur
Peinture murale de Savinien Petit.
XIXe siècle.

Vie des premiers évangélisateurs du diocèse
Panneau du XIXe siècle

Vie des premiers évangélisateurs du diocèse.
Vitrail du XIXe siècle.

Vie des premiers évangélisateurs du diocèse.
Panneau du XIXe siècle.

L'orgue de tribune est un Cavaillé-Coll de 1889.

Vie de saint Gervais et saint Protais.
Vitrail du XIXe siècle.

Vie de saint Gervais et de saint Protais.
La vie de ces deux frères jumeaux martyrs est illustrée dans les vitraux de l'abside qui sont un pastiche du XIIIe siècle. Elle y côtoie des épisodes de la vie des premiers évangélisateurs du diocèse pour lesquels les sources historiographiques sont assez rares. Il est de ce fait difficile d'expliquer les scènes des médaillons.
Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine ne s'étend guère sur les vies des deux frères Gervais et Protais. D'ailleurs, les sources iconographiques sur les deux autres frères jumeaux martyrs Crépin et Crépinien ne sont pas plus abondantes. Seuls les Bollandistes parlent d'eux. Voir le vitrail de leurs vies à l'église Saint-Pierre à Dreux.
Gervais et Protais vivent dans les Alpes, près d'Embrun, sous le règne de l'empereur Néron. Ils ont donné tous leurs biens aux pauvres et partagent leur existence avec saint Nazaire qui s'occupe à construire un oratoire.
Tous trois vont à Milan où réside Néron. Arrive dans la ville le comte Astase qui doit partir en guerre contre les Marcomans. Or Gervais et Protais n'ont pas sacrifié aux dieux de l'Empire. Les Milanais, scandalisés, informent Astase que les dieux ne le protégeront pas tant que les deux hommes, en punition, n'auront pas été immolés.

Sommés de sacrifier, les frères jumeaux refusent. Gervais, qui dénigre les idoles, est fouetté à mort par des lanières plombées. Le comte Astase conseille alors la prudence à Protais... qui trouve plus subtil de jouer les matamores et de le provoquer (lancette ci-dessus, panneau du bas). En punition, il est étendu sur un chevalet, mais les provocations continuent : «(...) j'ai pitié de toi parce que tu ignores ce que tu fais. Continue donc à me supplicier afin que je puisse partager avec mon frère la faveur de notre maître !» Astase lui fait alors trancher la tête (panneau du milieu).
Les corps sont ensevelis par un autre chrétien dans un endroit qui reste caché longtemps. C'est à saint Ambroise, trois siècles plus tard, que l'on doit l'honneur de l'avoir retrouvé grâce à un songe. Saint Paul lui apparaît en compagnie des deux jumeaux (panneau du haut de la lancette) et lui apprend que les corps des deux martyrs sont sous sa propre demeure. Ils seront déterrés peu après, intacts.
Source : La Légende dorée de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers. Les citations sont extraites du texte traduit par Teodor Wyzewa.


La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chœur.

Documentation : «Rouen aux cent clochers» de François Lemoine et Jacques Tanguy
+ «La Légende dorée» de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers
+ «Histoire de Rouen» d'Henry Decaëns, éditions Jean-Paul Gisserot
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