Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en avril 2013
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Yvetot
Église
Saint-Pierre
Le Christ en croix dans la verrière de Max Ingrand

Lors de l'offensive allemande de 1940, l'église Saint-Pierre d'Yvetot, qui datait du XVIIIe siècle, est gravement touchée par les bombardements. Les Allemands arrivent dans la ville le 10 juin et y mettent le feu. Des pans entiers de l'église restent debout, mais l'édifice, jugé dangereux, sera rasé. Dès la période d'Occupation, on pense à reconstruire la ville. Un projet complet est dressé pour l'église, avec presbytère, vicariat et salles d'œuvre. Parmi plusieurs propositions, c'est celle, audacieuse et originale, de l'architecte Yves Marchand qui sera choisie en 1949 : une nef circulaire de 40 mètres de diamètre et de 20 mètres de haut avec un campanile séparé, relié à l'église par un baptistère.
La première pierre est posée en septembre 1951. Pierre Chirol et Robert Flavigny, auteurs de deux projets non retenus, seront également architectes de cette construction difficile. Chirol, qui avait pris la direction des opérations, meurt en novembre 1953. Marchand et Flavigny se querellent. Ils se heurtent aussi à la coopérative de reconstruction des édifices religieux (à laquelle a adhéré la ville d'Yvetot en 1949). Fin 1954, le chantier s'arrête, faute d'ordres. Il ne reprendra qu'en septembre 1955 à la suite des interventions pressantes de l'archevêque de Rouen. L'église est enfin consacrée le 27 octobre 1956. Mais son aspect très moderne en choque plus d'un. Certains la jugent sans âme.
La particularité de l'église Saint-Pierre est son immense verrière créée par le peintre verrier Max Ingrand (1908-1969). D'une surface de 1046 m², elle fait cheminer les apôtres et les saints et saintes du diocèse de Rouen, depuis la droite et la gauche, vers la baie centrale où s'impose une Crucifixion entourée d'un cœur d'anges bleus. Cette verrière est considérée comme la plus grande d'Europe. L'atmosphère que l'on ressent dans l'église est unique.

Saint Jude dans la verrière de Max Ingrand
La grandiose nef de l'église Saint-Pierre d'Yvetot
La grandiose nef de l'église Saint-Pierre d'Yvetot.
L'église Saint–Pierre d'Ÿvetot est une rotonde construite de 1951 à 1956
L'église Saint-Pierre d'Yvetot est une rotonde construite de 1951 à 1956 (large de 40 mètres et haute de 20 mètres).
Un campanile séparé, haut de 47 mètres, abritent les cloches. Elles n'ont été mises en service qu'en 1963.

La sculpture de RENÉ COLLAMARINI (en béton armé teinté) représente saint Pierre torse nu avec un filet
de pêche sur l'épaule. Il est entouré d'illustrations de textes bibliques ou évangéliques. ---»»»
Sculpture monumentale de la façade
Sculpture monumentale de la façade
(12,8 mètres sur 8 mètres).
Le coq et le reniement de Pierre
Le coq et le reniement de Pierre
René Collamarini.
Les animaux
Les animaux
René Collamarini.
Saint Pierre coiffé de la tiare et des clés du paradis
Saint Pierre coiffé de la tiare et des clés du paradis
René Collamarini.
Les lèvres et la main
Les lèvres et la main
René Collamarini.
La nef et la partie droite de la verrière de Max Ingrand
La nef et la partie droite de la verrière de Max Ingrand.
Les saints et les saintes cheminent vers la partie centrale de la verrière, lieu de la Crucifixion.
Saint Saëns, saint Ouen et saint Wandrille
Saint Saëns, saint Ouen et saint Wandrille.

SAINT SAËNS, d'origine irlandaise, a fondé une abbaye dans la vallée de la Varenne. SAINT OUEN, 20e évêque de Rouen, est l'initiateur de la vie monastique dans la région de Rouen. SAINT WANDRILLE a fondé le monastère qui porte son nom près de Rouen.

Chemin de croix, station VI
Chemin de croix, station VI.
Sainte Véronique essuie la face de Jésus
Louis Delamare, bronze patiné.

Le très beau chemin de croix de l'église Saint-Pierre date de 1959. Il se compose de quatorze tableaux de bronze patiné, réalisés par le sculpteur parisien Louis Delamare, grand prix de Rome.

Saint Jean-Baptiste de la Salle
Saint Jean-Baptiste de la Salle
Pierre Pottier et saint Antoine Daniel.
Saint Matthieu et son attribut
Saint Matthieu et son attribut
(l'ange ou l'homme).
Le déambulatoire parfaitement rond est délimité par vingt–quatre piliers.
Le déambulatoire parfaitement rond est délimité par vingt-quatre piliers.
Chapelle rayonnante avec statues du Christ–Roi et de sainte Thérèse
Chapelle rayonnante avec statues du Christ-Roi et de sainte Thérèse.
L'apôtre Jacques le Mineur (Max Ingrand)
L'apôtre Jacques le Mineur (Max Ingrand).

D'après la Légende dorée, SAINT JACQUES LE MINEUR fut massacré à coups de pierre, puis par un coup violent porté à la tête avec un bâton de foulon.

Chapelle rayonnante Saint-Joseph
Chapelle rayonnante Saint-Joseph.
«««--- À GAUCHE
SAINT ANTOINE DANIEL a évangélisé les Indiens du Canada.
Il meurt en 1648, transpercé de deux flèches.
PIERRE POTTIER était supérieur du grand séminaire de Rouen lors de la
Révolution française. Pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution
civile du Clergé, il est victime des massacres de septembre 1792 à Paris.
Le Christ-roi (1961)
Le Christ-roi (1961).
Saint Joseph avec l'Enfant
Saint Joseph avec l'Enfant.
La Vierge et saint Jean
La Vierge et saint Jean.
Chemin de croix, station IV
Chemin de croix, station IV.
«Jésus rencontre sa mère»
Louis Delamare, bronze patiné.
Chemin de croix, station XI
Chemin de croix, station XI.
«Jésus est cloué sur la croix»
Louis Delamare, bronze patiné.
Un ange musicien
Un ange musicien.
Les fonts baptismaux
Les fonts baptismaux.
Sculpture de saint Christophe
Sculpture de saint Christophe.
Un ange trompettiste
Un ange trompettiste.
Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Padoue.
Le chanoine Delaune
Le chanoine Delaune,
curé-bâtisseur de l'église.

«««--- Le chanoine DELAUNE, véritable père bâtisseur de l'église Saint-Pierre,
a travaillé sur la verrière de Max Ingrand. Il a été inhumé dans l'église en 1962.

Ange musicien de Max Ingrand
Ange musicien de Max Ingrand.
Ange musicien de Max Ingrand
Ange musicien de Max Ingrand.
Chemin de croix, station XIII
Chemin de croix, station XIII.
Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère
Louis Delamare, bronze patiné.

Max Ingrand (1908-1969). Son nom d'état-civil est Maurice Ernest Ingrand. Né à Bressuire dans les Deux-Sèvres en décembre 1908, il se tourne vers les arts en 1925 et s'inscrit à l'École nationale supérieure des Arts décoratifs. En 1927, il entre à la section «vitrail» de l'atelier de Jacques Gruber. Il y mène des recherches sur la gravure sur verre par sablage et à l'acide. À cette époque, il a choisi de se faire prénommer «Max» et s'appellera désormais «Max Ingrand». Il se marie en 1931 avec Paule Rouquie, diplômée de la même école des Arts décoratifs. Leurs œuvres, jusqu'en 1939, seront signées de trois manières : «Paule et Max Ingrand», «Paule Max-Ingrand» ou encore «Max Ingrand». Ils créent des vitraux et des fresques, tant en art sacré que profane. Le couple fera partie des décorateurs du paquebot Normandie lancé en 1935. Tous deux sont membres des Ateliers d'Art sacré. L'atelier de Max Ingrand est situé à Paris dans le 14e arrondissement. Fait prisonnier pendant la débâcle, l'aspirant Ingrand passe la guerre dans un oflag, dans l'est de l'Allemagne. Il va néanmoins y tisser un réseau de relations utiles pour sa vie future, notamment avec Jean Guitton.
À son retour, il divorce, puis se lie, par son remariage, avec le monde du théâtre. Le couple aura deux enfants et demeure à Neuilly sur Seine. Les besoins de construction sont énormes, les verrières sont très demandées. Dans son atelier, Ingrand donne la priorité au vitrail. L'artiste fait partie des commissions de restauration et de création de vitraux dans les cathédrales de Rouen, Beauvais, Saint-Malo, Tours, etc. C'est aussi l'un des principaux collaborateurs des Monuments historiques. Le chantier d'Yvetot (1046 m²) lui sert de vitrine pour ses commandes aux États-Unis et au Canada. Il crée en France : chapelles de châteaux de la Loire, chapelle des Baux-de-Provence en 1957 (commande d'Albert II de Monaco). Ses vitraux de l'église Saint-Pierre-de-Montmartre suscitent la polémique. Parallèlement, il poursuit ses activités de décorateur, réalise des décors de théâtre («Christophe Colomb» de Paul Claudel en 1953). Ingrand crée plusieurs sociétés commerciales et collabore avec Saint-Gobain. Les œuvres de prestige se succèdent : RTF, paquebot France, UNESCO, immeuble Peugeot, etc. Au début des années 60, la demande de vitrail décroît. Ingrand se tourne alors vers l'architecture et la décoration d'intérieur. Il meurt en août 1969, emporté par une mauvaise grippe, à l'âge de 60 ans.
Source : «Catalogue de l'exposition Max Ingrand», 1996, Musée du vitrail du pays mélusin, ISBN : 2-912065-00-3.

La nef et la partie gauche de la verrière de Max Ingrand
La nef et la partie gauche de la verrière de Max Ingrand.
Les saints et les saintes cheminent vers la partie centrale de la verrière, lieu de la Crucifixion.

Le style Max Ingrand. Nous entrons ici dans le monde de la polémique. Cette page sur l'église Saint-Pierre d'Yvetot donne un aperçu du style de Max Ingrand. Dit en bref : on aime ou on n'aime pas. On a parlé «d'expressionnisme figuratif» à son sujet. Joseph Pichard, créateur en 1935 de la revue Art sacré (Ingrand fit partie du comité de rédaction) dit à son sujet (sans le nommer) dans la revue Art chrétien en 1958 : «Une catégorie d'artistes pas forcément créateurs de formes qui disposent d'un solide métier, s'inspirent des formes créées par d'autres et engagent leur personnalité dans leur œuvre.» Max Ingrand a effectivement projeté toute l'ardeur de son engagement personnel dans ses œuvres. On y trouve des traces de cubisme par son dessin déstructuré, des couleurs heurtées et très contrastées, des anges stylisés selon les mêmes recettes, une sorte de maniérisme à la mode XXe siècle et partout, un style de décor de théâtre.
La critique la plus virulente est avant tout venue de certains ecclésiastiques qui ne voyaient dans ses vitraux aucune incitation à la prière, au recueillement, à la foi ; des vitraux qui, de plus, cassaient le cachet ancien de l'édifice.

  Saint Pierre et la clé du paradis
Saint Pierre et la clé du paradis
Max Ingrand
Saint-Pierre-de-Montmartre, Paris

Rappelons le mode de création de Max Ingrand. Il dirige des petites entreprises qui emploient une cinquantaine de personnes. À Paris, dans le 14e arrondissement, il a fait construire, place Tenaille, un immeuble de six étages spécialement conçu pour la création des vitraux. Comme pour le travail à la chaîne, chaque étage traite une opération spécifique. Max Ingrand fait les dessins, Jean Gourmelin réalise les maquettes et les patrons. Quant à la peinture à la grisaille, seuls Ingrand et Gourmelin sont capables de l'exécuter. Et Gourmelin a façonné sa griffe entièrement d'après celle d'Ingrand... Ce qui donne aux vitraux d'Ingrand un cachet bien caractéristique et permet de les reconnaître au premier coup d'œil. Le style du peintre verrier Joseph Archepel (né en 1925) se rapproche néanmoins du style Ingrand. Voir l'église du Sacré-Cœur à Amiens sur le sujet.

Dans les années 1950, Max Ingrand ne manquait pas de détracteurs au sein même de la revue Art sacré de Joseph Pichard. Et les membres du clergé n'étaient pas les moins virulents. Donnons ici quelques extraits d'un article très critique paru dans cette revue en 1960 sous la plume d'un certain Gérard de la Trinité : «Les vitraux sortis de ses ateliers donnent la pénible sensation d'un manque de respect de l'architecture donnée. Au lieu de s'y insérer, de s'y plier, ils veulent compter pour eux-mêmes. Les vitraux 'figuratifs' ou autres de Max Ingrand ne nous émeuvent pas. Expression d'une recherche décorative, ces images n'ont aucun pouvoir d'évocation du monde divin, du monde de la sainteté.» On critique aussi sa technique : «Le dessin de ces personnages est dur, sec ; les drapés n'ont aucune souplesse et aucune 'épaisseur' ; les plis des vêtements sont tout en angles aigus. Ainsi ces saints, figés dans leur posture, le visage glabre et les yeux secs, semblent complètement dépourvus de vie et d'amour ; on peut difficilement supporter leur vue plus de quelques minutes sans en être incommodé (à

condition que le fidèle les regarde et les voie vraiment!). Nous nous sentons très vite lassés par ce maniérisme, ce faux hiératisme, ce quelque chose qui, partout, sonne faux.» Ce critique note aussi «la laideur, vulgarité, brutalité, avec cette aggravation d'une absence complète d'un sens poétique de l'accord des tons.» Très virulent, il questionne : «Que dire de ces vitraux où s'étalent des jaunes bilieux, verdissants, acides, des rouges forcés, stridents?» Et d'appeler à un renouvellement des membres de la commission chargée du choix des verriers pour les monuments, membres jugés inféodés aux maisons de vitraux «trop douées pour la publicité».
Ces extraits de la revue Art sacré de mai-juin 1960 sont cités dans la revue Art sacré, Rencontre avec le Patrimoine religieux, numéro 20, année 2004, «Le vitrail au XXe siècle, intelligences de la lumière», article «Panorama du vitrail contemporain en région Centre» par Philippe Saunier, conservateur du Patrimoine.

La critique de fond qui est adressée à Max Ingrand, c'est de travailler comme en usine. Le maître partage le travail entre ateliers, chargé chacun d'une tâche précise. Il n'y a plus d'imagination. C'est en fait pratiquer le dessin pour le dessin sans se soucier vraiment de l'édifice qui va le recevoir. De fait, le style Ingrand fut de moins en moins apprécié dans les monuments anciens. Ses vitraux à Saint-Pierre-de-Montmartre furent décriés, de même que ses créations abstraites à la Charité-sur-Loire. Dans les édifices modernes, en revanche, son style fut accepté. À tout le moins, Ingrand bénéficia de la qualité liée au défaut : son succès montre qu'il y eut toujours des commanditaires, férus de sa griffe, qui ne juraient que par lui.
La série de vitraux que Max Ingrand réalisa pour l'église Saint-Pierre-de-Montmartre à Paris prêta le flanc à cette critique : on n'y décelait aucune atmosphère romane. Dans un débat avec Joseph Pichard en 1957 (et dont un extrait est reproduit dans le catalogue de l'exposition Max Ingrand du musée du vitrail du pays mélusin en 1996), Max Ingrand répondait : «Que l'église soit romane, gothique ou moderne, ma conception du vitrail demeure la même. Le vitrail fait partie de l'architecture. C'est un mur de lumière qui s'incorpore dans le mur de l'édifice. C'est pour cette raison que je

fais de grandes différences dans le caractère à donner aux vitraux de chaque édifice. Ils doivent correspondre à l'architecture et essayer de créer l'atmosphère propre à celle-ci.»

  «Délivrance de saint Pierre»
«Délivrance de saint Pierre»
Max Ingrand
Saint-Pierre-de-Montmartre, Paris

Sur ce dernier point, il faut donner raison à ses détracteurs : on ne trouve pas vraiment trace de différence entre les vitraux de Max Ingrand pour le roman (Saint-Pierre-de-Montmartre à Paris, Saint-Nicolas à Blois), le gothique (cathédrale Notre-Dame à Rouen, cathédrale Saint-Maclou à Pontoise) et le moderne (église Saint-Pierre à Yvetot). Seul se distingue l'abstrait comme la série de vitraux de l'église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres à Chartres. Quand Joseph Pichard lui parle de l'étroite parenté qui lie la plupart de ses vitraux, Max Ingrand reconnaît qu'il n'abdique pas un certain caractère personnel dans ses œuvres... Quand on lui fait grief que ses vitraux à Saint-Pierre-de-Montmartre présentent des personnages trop grands, en contradiction avec le style médiéval - ce qui a choqué les puristes -, l'artiste répond : «La figure elle-même n'est pas à l'échelle, mais le divisionnisme du verre [sic], à l'intérieur même des personnages, restitue cette échelle et c'est, je crois, l'essentiel.» Objection : les gens ne remarquent pas le «divisionnisme» et regardent d'abord le sujet...

Réponse de Max Ingrand : «Je crois qu'ils ont tort. Pour moi, le vitrail est une tapisserie de verre et rien d'autre.» Lorsque Joseph Pichard lui dit qu'il est «un figuratif très marqué d'expressionnisme», il répond : «Je suis ce que je suis, et vous me reprocheriez de n'avoir aucune personnalité si je pouvais faire n'importe quoi. En réalité, il m'importe peu d'être jugé figuratif, expressionniste ou abstrait. Ce que je recherche pour le vitrail, c'est d'abord le mur, et cette lumière particulière à donner à l'édifice et qui crée son ambiance religieuse.» On a vu plus haut que ses détracteurs n'y trouvent absolument pas leur compte...

Même si l'on apprécie le style de Max Ingrand, qu'on y trouve un certain cachet, on ne peut pas s'empêcher de déceler une certaine mauvaise foi dans sa position artistique : prétendre adapter ses créations à l'atmosphère architecturale du monument - bien qu'il soit quasiment impossible de déceler les différences -, en appeler à des arguments plutôt spécieux (le divisionnisme du verre) pour se justifier, et ensuite déclarer que «le vitrail est une tapisserie de verre et rien d'autre». Le ton apporté à Max Ingrand dans ses réponses à Joseph Pichard donne l'idée d'un homme de caractère, sûr de lui-même, conscient de ce qu'il fait, conscient que son style plaît à beaucoup et qu'il n'a nulle intention de changer. Quant à ceux qui ne sont pas d'accord, eh bien, c'est tant pis pour eux !

«Le Martyre de saint Laurent»
«Le Martyre de saint Laurent»
Verrière de Max Ingrand à l'église Saint-Laurent de Nogent-sur-Seine

Sources : (1) Revue Art sacré, Rencontre avec le Patrimoine religieux, numéro 20, année 2004, «Le vitrail au XXe siècle, intelligences de la lumière», article «Panorama du vitrail contemporain en région Centre» par Philippe Saunier, conservateur du patrimoine, (2) «Catalogue de l'exposition Max Ingrand», 1996, Musée du vitrail du pays mélusin, ISBN : 2-912065-00-3

Saint Pierre
Saint Pierre.
Saint Prétextat
Saint Prétextat.
SAINT PRÉTEXTAT, peu connu en dehors de la Normandie, fut évêque de Rouen de 550 à 586.
Il fut l'une des victimes de la reine
mérovingienne Frédégonde.

Sur la verrière de Max Ingrand, il tient en main
le javelot qui le tua. Les sources nous apprennent
qu'il trépassa, au cours d'un office,
transpercé par un javelot.
Saint Rémy, sainte Austreberthe et saint Wulfran
Saint Rémy, sainte Austreberthe et saint Wulfran.
SAINT RÉMY est évêque de Rouen au VIIIe siècle.
SAINTE AUSTREBERTHE était abbesse de l'abbaye
féminine de Pavilly. SAINT WULFRAN, moine de l'abbaye
de Saint-Wandrille, évangélisa la Frise.
Saint Bernard
Saint Bernard.
SAINT MAURILLE était moine à l'abbaye de Fécamp (XIe siècle).
Il devient archevêque de Rouen et fait reconstruire
la cathédrale. Il y tient un concile en présence
de Guillaume de Conquérant.
SAINT LAMBERT était deuxième abbé du monastère de
Saint-Wandrille (dont il tient une maquette en main).
Il devient évêque de Lyon en 678.
Saint Philippe
Saint Philippe
Jeanne d'Arc
Jeanne d'Arc.
Saint Philippe
Saint Philippe.

Saint Maurille et saint Lambert ---»»»
Le démon terrassé par saint Philippe
Le démon terrassé par saint Philippe.
La partie gauche de la verrière de Max Ingrand
La partie gauche de la verrière de Max Ingrand
On y reconnaît le chanoine Delaune, «curé-bâtisseur» de l'église Saint-Pierre, dans la partie basse.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE
Le chœur de l'église Saint-Pierre
Le chœur de l'église Saint-Pierre
La rotonde est la forme idéale pour rapprocher le chœur des fidèles, selon les directives de Vatican II.
Sculpture moderne devant le maître-autel
Sculpture moderne devant le maître-autel.
Le Christ en croix
Le Christ en croix.
Sculpture de Mirianon, collaborateur de Jean Hesse
Un ange autour de la Crucifixion ---»»»
Le chœur de l'église Saint–Pierre
Le chœur de l'église Saint-Pierre doit son aménagement au décorateur rouennais Jean Hesse.
Ci-dessus, le maître-autel et la partie centrale de la verrière de Max Ingrand : la Crucifixion.
Elle est donnée en grand format plus bas.
Le Christ en croix de Max Ingrand
Le Christ en croix de Max Ingrand
Les deux anges bleus auprès de la croix portent les instruments de la Passion.
Le visage du Christ crucifié
Le visage du Christ crucifié
Très beau vitrail moderne de Max Ingrand.
Le tabernacle de Jean Hesse est orné de
Le tabernacle de Jean Hesse est orné de
douze émaux représentant les apôtres.
Saint Paul et son glaive
Saint Paul et son glaive.
 
Saint Nicaise
Saint Nicaise
L'archange saint Michel et la pesée des âmes
L'archange saint Michel et la pesée des âmes.

SAINT NICAISE est regardé comme le premier évêque de Rouen, premier évangélisateur et premier martyr de la Normandie.

Saint Philibert
Saint Philibert
Saint Wandrille
Saint Wandrille

SAINT PHILIBERT fut le premier abbé de Jumièges (en 654). C'est le monument que l'on voit à droite sur le vitrail. Philibert fondera l'abbaye de Noirmoutier, près de Poitiers. On voit à ses pieds un lit avec deux enfants voguant sur l'eau. Ce sont les «énervés de Jumièges». Selon la légende, les deux fils de Clovis II eurent les nerfs des jambes sectionnés, puis furent livrés à la Seine. Ils furent recueillis à Jumièges par Philibert.

À DROITE ---»»»
Saint Prétextat accompagné d'un ange musicien.
Saint Hildebert, saint Hugues et sainte Hildemarque
Saint Hildebert, saint Hugues et sainte Hildemarque.

SAINT HILDEBERT fut évêque de Meaux au VIIIe siècle. SAINT HUGUES fut évêque de Rouen en 722. Il aida au développement des abbayes de Jumièges et de Saint-Wandrille. SAINTE HILDEMARQUE fut la première abbesse du monastère de nonnes de Fécamp, fondé au VIIe siècle.

Saint Prétextat accompagné d'un ange musicien
Sainte Honorine
Sainte Honorine.
Saint Mellon
Saint Mellon.
Saint Valéry
Saint Valéry.

SAINTE HONORINE est une vierge, martyre de la dernière persécution romaine au début du IVe siècle. Elle a toujours été très vénérée dans les contrées le long de la Seine.

SAINT MELLON a succédé à saint Nicaise à l'évêché de Rouen. Il évangélisa le pays de Caux vers l'an 300.

SAINT VALÉRY est un apôtre du pays de Caux et de la Somme. Célèbre pour sa vie ascétique, la représentation de Max Ingrand le montre foulant au pied les idoles païennes qu'il n'eut de cesse d'abattre.

Saint Romain et la gargouille
Saint Romain et la gargouille.
Saint Godard et saint Romain
Saint Godard et saint Romain.

SAINT GODARD est le 16e évêque de Rouen. Sa dépouille repose à l'emplacement de l'église Saint-Godard à Rouen. SAINT ROMAIN est le 19e évêque de Rouen. Dans le vitrail de Max Ingrand, il lutte contre la «Gargouille» qui est un serpent légendaire. Symbolise-t-elle le paganisme et la superstition?

Les baies centrales de la verrière de Max Ingrand : la Crucifixion et sa ceinture d'anges de couleur bleue
Les baies centrales de la verrière de Max Ingrand : la Crucifixion et sa ceinture d'anges de couleur bleue.
LE CHAPELLE DU SAINT-SACREMENT DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE
La chapelle du Saint Sacrement est elle aussi illuminée par  les vitraux de Max Ingrand
La chapelle du Saint Sacrement est, elle aussi, illuminée par les vitraux de Max Ingrand.
Les Noces de Cana
Les Noces de Cana.
La Descente de croix
La Descente de croix.
La Vierge et l'Enfant
La Vierge et l'Enfant
dans le vitrail de la Nativité.
La Vierge en prière
La Vierge en prière.
Deux anges
Deux anges.
La Nativité
La Nativité.
La Vierge en prière
La Vierge en prière.
La Vierge entourée de quatre apôtres
La Vierge entourée de quatre apôtres.
Ce vitrail n'est pas de Max Ingrand.
La nef et l'orgue de tribune
La nef et l'orgue de tribune.
L'orgue, de 1957, est dû à la manufacture parisienne Gutchenritter.

Documentation : Nombreux feuillets d'information affichés dans l'église.
PATRIMOINE CARTE PATRIMOINE LISTE Retourner en HAUT DE PAGE